Cette vanité* restitue une partie des billets ayant été publiés sur le site Les Moissonneuses, créé le 1er août 2006 par Jenny Suarez-Ames et deux copines (Kelp et La Rubia, semblerait-il), puis co-administré — si j'ai bien compris — à partir d'août 2007 par le colonel Alfredo Smith-Garcia, qui vaporisa l'ensemble le 23 janvier 2009.
Certains billets sont bien complets de leurs commentaires, mais la plupart, non : on a fait avec ce qu'on avait.
Comme je suis une truffe en informatique, la mise en page est parfois bousculée, différente de celle d'origine. Si certaines images manquent, c'est qu'elles ont disparu des serveurs qui les hébergeaient. Quant aux liens internes des messages, la plupart ne fonctionnent évidemment plus.
Mr Paic-Machine nous signale aimablement que l'on trouve d'autres archives des Moiss' .

* Les mots en italiques sont dus à l'intelligence de l'Anonyme historique d'autres blogues, fruits plus ou moins ancillaires des Moissonneuses.

samedi 6 février 2010

Novembre 2006

jeudi, novembre 30, 2006

Conte randu N° 1

3 mars. Le Dr Strauss dit que je devrez écrire tout ce que je panse et que je me rapèle et tout ce qui marive à partir de mintenan. Je sait pas pourquoi mais il dit que ces un portan pour qu'ils voie si ils peuve mutilisé. J'espaire qu'ils mutiliserons pas qie Miss Kinnian dit qu'ils peuve peut être le rendre un télijan. Je m'apèle Charlie Gordon et je travail à la boulangerie Donner. Mr Donner me donne 11 dolar par semène et du pain ou des gâteau si j'en veut. J'ai 32 ans et mon aniversère est le mois prochin. J'ai dit au Dr Strauss et au proféseur Nemur que je sait pas bien écrire mes il dit que sa fait rien il dit que je dois écrire come je parle et come j'écrit les composisions dans la clase de Miss Kinnian au cour d'adultes atardé du Colege Bikman où je vait 3 fois par semène a mes heure de liberté. Le Dr Strauss dit d'écrire bocou tou ce que je panse et tou ce qui m'arive mes je peux pas pansé plus pasque j'ait plus rien a écrire et je vais marété pour ojourdui.
Charlie Gordon

Allo... allo... allo..

La Rubia, El Moreno, où êtes-vous ? Toutes les forces moissonnesques disponibles sillonnent la surface du globe à votre recherche. La Rubia, as-tu été séquestrée par gazaivitche ? El Moreno, es-tu prisonnier dans les geoles de kourié ainternacionale ?
Manifestez-vous, moissonneuses de la première heure.

Débat mathesonien



Un débat fait actuellement rage sur les terres saintes de Mau-Mau(et son orchestre) à propos du chef-d'œuvre de l'excellentissime Richard Matheson qui n'en a pas fait qu'un mais là celui qui nous occupe est Je suis une légende. Pour résumer : Jenny vénère le livre et a entendu dire que le film (celui avec Charletonne Aistone, dont elle précise, avec l'honnêteté qui la caractérise, qu'elle ne l'a pas vu) trahissait l'une des idées dominantes du livre (la fin, que je ne révèle pas, pour les petits veinards etc. etc.). Ensuite Mau-Mau et son orchestre sont intervenus pour dire que le colonel n'allait pas être content. Le colonel Garcia a débarqué et balancé des goujateries sur la Générale Suarez-Ames. Celle-ci a répliqué vertement et à plusieurs reprises. Mau-Mau a tenté de calmer le jeu et la Générale exige désormais des excuses. Vouala où nous en sommes, sétou.

mercredi, novembre 29, 2006

Une conversation

- Alfredo?
- Oui, Jenny?
- Quelles sont vos deux chansons préférées?
- L'Internationale...
- Et ?
- Et "La plus belle pour aller danser"
- Mais c'est la même chose, au fond, Alfredo...
- Tout à fait, Jenny.

SadBetty et Jenny au Mouffetard


Donc ce n'était pas seulement de la procrastination pathologique mais aussi une soirée quincy-cidre au Mouffetard avec SadBetty, l'une de nos fidèles commentatrices, également AmiPierreuse à ses heures (tardives).

Page 58

Du latin procrastinationem, "ajournement", de pro ("en avant") et crastinus ("de demain").
La procrastination est un terme relatif à la psychologie qui désigne la tendance pathologique à remettre systématiquement au lendemain quelques actions, qu’elles soient limitées à un domaine précis de la vie quotidienne ou non. Le "retardataire chronique", appelé procrastinateur, n’arrive pas à se "mettre au travail", surtout lorsque ça ne lui procure pas de gratification immédiate. Ai vouala sétou.

mardi, novembre 28, 2006

Monsieur Henri à l'Ami Pierre

Les blogs jumeaux ont encore frappé : après avoir bloqué les toilettes du Dejazet, ils ont envoyé un mail à Manu Larcenet pour lui faire part de leur intention de l'obliger d'aller boire des verres à l'Ami Pierre en leur compagnie. Donc seront présents Mau-Mau et son orchestre, Alfredo Smith-Garcia et son abominable rongeur, Kelp et sa robe à pois, Jenny Suarez-Ames et son docktheurre. (La Rubia, El Moreno, Junger, Diddums, si vous êtes toujours en vie, manifestez-vous.)
Leur compagnie est agréable bien que l'orchestre de Mau-Mau fasse parfois le même effet que le Seveso de Monsieur Henri le lendemain (et qu'il bloque les toilettes du Dejazet).
Donk sé kom sa Mannu Laresseuné étinvitéé ont luipéra sont kinsi ossi maime ci oné dé pôvre vouala sé tou.

Mau-Mau et Jenny bloquent l'entrée des toilettes™

Mau-Mau a publié une note indispensable sur son blog à propos de la sarkolénisation des esprits, constatée samedi soir place de la République, dans un café proche de chez Jenny, alors que nous papotions après une session shopping. Oui, d'accord on s'était un peu étalés, oui, d'accord on était sur le chemin des toilettes(TM), mais est-ce une raison pour qu'une d'une djeuns en deufeulkot nous balance une remarque psykorigide sur un ton pète sec façon chéfaillonne ? Pour reprendre les termes de Mau-Mau (et son orchestre) : "Nous étions place de la République un samedi soir et c'était comme si Ségolène était déjà élue." En même temps, l'orchestre occupait tout le temps les toilettes, et c'est peut-être une raison.

Liberté -136 feuillets

J'en suis à : "J'ai proposé que cette femme soit déclarée irresponsable." (Le sujet s'était rendu coupable d'un Munchausen par procuration sur la personne de son mari, à qui il injectait de l'insuline pour le fun. Je précise pour resituer.)
J'apprends énormément de choses en travaillant sur ce texte, c'est très positif, j'en sais plus sur les psychotiques, les schizophrènes, etc. Sortez-moi de là ou j'injecte de l'insuline à des gens.

Tuesday morning

Parfois on se réveille inopinément à 5 heures ou même à 4h52 et on se demande si la meilleure chose à faire est de se rendormir (ou d'aller se coucher si l'endormissement s'est produit sur le canapé par exemple), au risque d'émerger à des heures que la morale kapitaliste réprouve (10h37 ou 11h24). Parfois il est 3h49 et on se pose les mêmes questions parce qu'on n'est pas si fatiguée que ça, en fin de compte, qu'on prendrait bien un petit thé, une clope, un bain, et qu'il y a du boulot et réunion (hahaha) à 9h15 dans le IVe arrondissement. Et, tu l'avais deviné public chéri mon amour, c'est précisément ce qui est arrivé à notre galérienne du préavis, ce mardi matin de fin novembre, temps chaud pour la saison dirait Jauèle Cauladeau ou n'importe qui d'un peu sensé qui s'aperçoit que porter des ballerines (ou des doquesaïdes) sans socquettes en cette saison n'est pas tout à fait normal. Il est maintenant 4h40, deuxième thé vert, deuxième yaourt, le bain est prêt, le manuscrit de la liberté aussi, Lili Allen et les Pipettes sur la Creature™ et c'est coule.
Vive la liberté !
Vive la pop acidulée !
Vive les baignoires !
Vive le Palais des thés !
Et que finissent les temps sarkolénistes qui accélèrent le réchauffement planétaire.

lundi, novembre 27, 2006

Communiqué/Urgent

Nous publions dans son intégralité un communiqué urgent reçu ce jour de l'ambassade du Venezuela qui me semblait un peu mollasse ces temps-ci. Nous remercions le colonel Smith-Garcia pour sa compréhension aiguë des drames que subit akuaileman notre pays. Viva Chavez ! Viva la revolucion ! Viva Gijon !

Ex-ministre de l'Economie, partisan de la révolution bolivarienne menée au Venezuela par Hugo Chavez et anti-Bush, Rafael Correa est donné vainqueur aux présidentielles
Il fait claquer sa ceinture «donnons leur une correction». Encore inconnu du public il y a quelques mois, la grande popularité de Rafael Correa - qui signifie en espagnol «courroie» ou «ceinturon»- vient de son charisme. «Tous les exclus du pays se sont retrouvés dans son franc-parler: les indiens, les noirs, les intellectuels et les pauvres» soulignent ses partisans. Admirateur de Che Guevara, il dénonce les mafias politiques et l’oligarchie qu’il accuse de piller son pays.

Sans moi


On bosse jusqu’à 4 heures du matin, avec des pauses, en écoutant de la musique sur sa Creature™, qui fait un bon gros son, un peu trop de basses mais on ne va pas pleurer sur sa chaîne disparue. On avance de trente pages, on s’endort dans son lit, on se réveille à onze heures et on se dit est-ce bien la peine d’y aller ce matin ? Non. On prend son temps et le métro™sexuel, où on avance de quatre pages supplémentaires.
Et dans 166 feuillets, Hachèle, je dis sans moi sans moi sans moi.Ni moi.

Les dieux ne valent pas mieux

Ca, c'était la veille de la rentrée 2006, fin août dernier. On pensait à la Moisson, on ne savait pas encore. Le préavis est une rentrée éternelle. Redrum, 1(2)75 feuillets. Je suggérerais bien de prier pour la pauvre Jenny mais...

Les dieux que nous nommons des maîtres de sagesse,
Ne sont pas moins trompeurs que les songes ailés,
Et le désordre est grand dans les choses célestes
Et celles de l'humanité.

dimanche, novembre 26, 2006

Marathon

Restent 175 feuillets de 1500 signes environ avant de : démarrer la Moisson, relire Dick et Ballard et ce carton de livres rapporté aujourd'hui, se calmer, partir sur une île, ranger la Zone. En attendant, finir Survivant, écouter Lily Allen, Aznavour et retourner à l'Ami Pierre. Respirer, se calmer, respirer.

Bosse, cogne, on les aura

samedi, novembre 25, 2006

APIGDB

Aujourd'hui, l'orchestre de Mau-Mau joue très fort dans certaines têtes de Moissonneuses, qui, à la suite de ce concert improvisé, vous annoncent la création de l'APIGDB, l'Association pour l'interdiction de la gueule de Boa. La première assemblée générale se tiendra sous quinze jours à l'Ami Pierre. Venez nombreux comme ça on commandera plus de quincy.

vendredi, novembre 24, 2006

C'est arrivé près de chez moi


Dans une pharmacie.
Pour une fois, c'était même pas parce que le monsieur voulait pas me donner ce que je voulais.
Une loi devrait interdire les réflexions à la con.
En particulier venant des médecins et des pharmaciens.
Grosse envie de coups de boule.
Entre l'humeur de Jenny et la mienne, ça va saigner ce soir.
Heureusement, la formule Mau-Mau+Ami Pierre+Quincy a des vertus apaisantes (déjà testées).

P. S.: merci les Pixies pour "Hey" et "Debaser" (entre autres), qui m'aident en ce moment même à évacuer la colère.

Encore un invité

Accepté avec cheval, chapeau et cigarillo.

Humeur du souar

Schizophrénie


JSA dans un épisode de la Quatrième dimension. JSA dans sa vie quotidienne.

Appel à l'orchestre de Mau-Mau

Mau-Mau, afin de contribuer à la préservation de ma santé mentale en ces temps critiques, je compte sur ton orchestre pour 1) jouer très fort des chansons de Carlos ce soir (comme ça je serai énervée pour une bonne raison) 2) m'aider à mettre à exécution mes plans d'évasion.
Merci d'avance.

De nulle part

Alors je pensais que démissionner allait être une chose simple, une formalité, qu'on allait voter Kelp, que je bouclerais trois conneries en une semaine et me tirerais pour moissonner joyeusement. Loupé. Car une menace se profile : selon l'institut Hachèle-Bruits de chiottes, on envisagerait de me retenir prisonnière jusqu'au 5 février. D'ici-là je serai folle ou morte. Délivrez-moi.

Chose promise

Refus











Je ne veux pas être ici. En fait, dans le jargon je crois qu'on appelle ça une crise d'hangouasse. Désolée, après je mets des famapoual pour compenser.

Invité supplémentaire en smocking

Si on l'invite je veux qu'il soit habillé comme ça, sinon il rentre pas. C'est un coquetèle, pas une résoi de djeuns.

Agenda mondain

Je rappelle aux personnes concernées (l'ensemble des Moissonneurs[CZ] en fait) qu'il y a un Ami Pierre ce soir. Qui en sera ? Moua j'arriverai vers 21h13. À ce souar, kamarades.

Invité supplémentaire

Et Sean, on pourra l'inviter au coquetèle ? (Tippi je m'en fous.)

Mais alors juste comme il est dans Pas de printemps pour Marnie. Pas autrement. Pas en James Bond. J'aime pas James Bond.

jeudi, novembre 23, 2006

Finir en beauté

Quelques belles images pour satisfaire l'esprit moissonnesque.

Difformités

NB : ce message n'a pas pour but de déclencher une avalanche de compliments aux Moissonneuses (enfin c'est comme vous voulez).

Un post de Mau-Mau sur la laideur m'avait donné envie de dire un mot sur la dysmorphophobie, qui m'a longtemps pourri la vie et revient parfois m'emmerder. Sale parasite qui empoisonne une grande partie de la population, pas seulement adolescente, pas seulement féminine. Tu es laid, tu es difforme, tu compares, tu es moins beau. En fait, simplement, si ça peut te rassurer, au moins tu n'es pas un mécheux.
Et puis finalement c'est un sujet trop sensible, intime, complexe (sans mauvais jeux de mots). Je laisse tomber. Prenons plutôt un cas pratique.

Dialogue de Moissonneuses :
- Je suis horrible sur cette photo.
- Non tu es très bien c'est moi qui suis monstrueuse.
- Ah non, regarde ce nez.
- Il est parfait, mais regarde mon cul.
- Bah qu'est-ce qu'il a ? Il est très bien.
- Non, il est atroce.
- Pas du tout, enlève celle-là on dirait une déportée.
- Bon, on négocies celles qu'on garde, ok ?
- Ouais, alors celle-là tu la vires on voit mes dents ignobles.
- N'importe quoi, mate mes yeux, on dirait que je suis bourrée.
- Tu es bourrée.
- Note, moi aussi.
- Il reste du quincy ?

Mouette hitchcockienne

Je le savais déjà de source sûre, ça ressemblait à un canular de mauvais goût mais c'est partout dans les journaux : Henri-Claude Cousseau, directeur des Beaux-Arts de Paris, a été mis en examen pour avoir organisé au CAPC de Bordeaux, qu'il dirigeait alors, l'expo "Présumés innocents – l'art contemporain et l'enfance". La plainte émane d'une mouette folle qui lui reproche d'avoir présenté des oeuvres "à caractère pornographique, violent, portant atteinte à la dignité de l'enfant". La commissaire de l'expo Marie-Laure Bernadac (qui l’était aussi pour "Le sexe de l’art à Beaubourg") et la critique d'art Stéphanie Moisdon-Trembley risquent de subir le même sort.
Déjà en juillet 2000, Juppé avait refusé d'inaugurer l'exposition et d'en faire la promotion ; il avait même interdit à ses adjoints d’assister au vernissage. Rappelons au passage qu’en tant que maire, il subventionnait le CAPC.
J’ai vu l’expo en question. Pas mal, pas géniale non plus mais des œuvres et des idées intéressantes. Rien de choquant en tout cas, de petites provocations. À la limite on s’en fout. Sinon le CAPC est un lieu magnifique, si vous passez par Bordeaux, je vous le recommande. Et puis on bouffe et on boit bien à Bordeaux.
Revenons à nos mouettes tarées. Parce que la qualité d’une expo est un problème négligeable quand le délire atteint ce degré-là. Entendu ce matin à la radio la mouette en chef expliquer doctement, un tremblement hystérique dans les cordes vocales qui donne un vibrato très désagréable à l’oreille, que Lolita (oui, oui, Lolita) donnait du pédophile une image de victime. Très désagréable à l’oreille, et au cerveau, aussi.
Donc en illustration l’une des œuvres de Paul McCarthy figurant à l’expo (ci-contre) et une autre, de Marlene Dumas, que je trouve juste belle.

Et on se casse tous à la République libre de Naxos parce qu’avec toutes ces famapoual, les Moissonneuses vont elles aussi se retrouver mises en examen.

Survivant


L'allure qu'elle a : coupée d'eau.
L'allure qu'elle a : en voie de disparition.
L'allure qu'elle a : effacée à coups de gomme.

WIP

mercredi, novembre 22, 2006

Les invités du prochain coquetèle

Au prochain coquetèle moissonnesque, vous pourrez croiser des acteurs morts, des actrices décédées, des comédiennes en pleine(s) forme(s), et Jeremy Irons qui ferait, à la réflexion, lui aussi un bon Weaver. Et peut-être cette fois goûtera-t-on le zéro dosage, n'est-ce pas messieurs ?

Pour les gens de goût


Leur aînée n'ayant vu le jour qu'en 1974 (excellent millésime, notez bien), la culture famapoual des années 70 des Moissonneuses est assez limitée. Elles connaissent évidemment Mireille D., Jacqueline B., Catherine S. (depuis peu), Françoise D., Ursula A. et quelques autres, mais avouent leurs lacunes. Non, elles ne disent pas cela pour que vous les combliez, non, mais pour expliquer que leur inspiration vintage remonte légèrement plus loin. Un peu comme Scarlett, disons.

Indécence



Je ne connais pas Anicée Alvina,
mais je connais Asia Argento.
Certes elle n'est pas à poil, certes elle n'est pas à cheval, certes elle n'est pas blonde... Pour autant, je ne la trouve pas ennuyeuse.

De marbre

Pas facile à trouver des mekapoual qui ne viennent pas d'un verre de saké ou d'un porno gay. Ci-dessous, une tête du musée de l'Acropole devant laquelle j'éprouve chaque fois, comme dirait Maurice, une certaine émotion esthétique.

Nous sommes des perles

Sur leur blog jumelé, les Terres saintes de Mau-Mau, les Moissonneuses sont accusées d'avoir lancé une campagne de décence. Moissonneuses et décence = oxymore flagrant proche du grotesque. La preuve en image ici. La preuve dans les archives. La preuve partout.
Sachez-le, les Moissonneuses resteront à jamais le blog le plus noir, sexy et désespéré de la blogosphère. Et bientôt elles feront en personne leur grand retour.
Nous réclamons des excuses publiques (et des cadeaux, de l'argent, des verres, des restaurants, des bijoux).

Péhesse : vous vous rendez compte que vous êtes sur un blog dont les tenancières sont de jeunes femmes sexy, brillantes, drôles et intelligentes ET qui mettent des photos de famapoual ? Vous ne mesurez pas votre chance.

Décence

Maintenant ça suffit les famapoual, et on va enfin voir si la bande d'obsédés genre Junger ou Diddums, là, et je ne parle pas de Maurice et du rongeur, évidemment, on va enfin voir si toi, public chéri bande d'obsédés, vous aimez vraiment les Moissonneuses. Donc pour inaugurer cette nouvelle ère de décence, voici une femme avec des vides.

Et en même temps...


...Rex et George sur un post pour finir, on ne va pas s'en priver. Bonne nuit amis, les assassinées vont dormir et rêver d'un nulle part bleu, en attendant la résurrection. En la repoussant.

Pour toi, public chéri














Les Moissonneuses, après une concession mireilledarquienne qui ne les emballaient pas toutes (JSA par exemple) t'offrent à toua, public chéri qui aime les femmes, les vraies, les belles, les grands nus américains, la pin up vintage absolue.
En même temps, le jour où les Moissonneuses mettront à nouveau des photos d'elles, vintage ou pas, elles feront un peu tache. Mais prenons le risque. Teach me tiger.

mardi, novembre 21, 2006

All about Ames


Les remarques du post rexharrisoniens (le regard en bais, le sourire en coin, l'air pervers...) valent pour celui-là, sauf que Sanders ne joue pas le fantôme, mais l'écrivain. N'allons pas pinailler, ça fonctionne aussi. Weaver voudrait être écrivain, Sanders en est un. Jenny Ames, Gene Tierney, Rex Harrison, George Sanders, Marylin et les fantômes, encore une fois, tout se tient.

Les filles dans les PMU

Aujourd’hui, comme fille, au comptoir de mon bar-tabac-pmu, chez Nasser, il y avait moi et une créature des âges farouches. Eh ben, croyez-moi ou pas, personne n’a essayé de m’offrir un café. C’est dingue non ?

Encore une ?

The ghost and Miss Ames

J'en connais qui vont faire des remarques sur le regard en biais, et le sourire en coin, l'air tranquillement pervers et railler les goûts bizarres de la deux fois défunte Jenny Suarez-Ames (NB : j'ai précisé dans un com que le "deux fois défunte" n'avait aucun lien avec l'interprétation cartésienne de la fin de la Fille de nulle part [1275 fois maudite soit La découverte] mais se rapportait aux assassinats respectifs et parents d'Ames et de Suarez).
En même temps une deux fois défunte et un fantôme, celui de Mrs Muir, Gene Tierney, qui figure sur la couverture 10-18 de La Fille de nulle part, tout se tient.

Couleurs

À la demande générale de tout le monde


À la demande générale de JSA


Le docktheur èms appréciera.

À la demande générale d'ASG

Le rongeur appréciera.

lundi, novembre 20, 2006

Attente





De quoi ? Je ne sais pas.

Amazone


Moi pendant mon cours d'équitation, prise sur le vif par un paparazzi.

Rien de grave mais...

...ce qui se passe aujourd’hui c’est que je m’aperçois vraiment que je suis en préavis depuis quinze jours, que je ne partirai que lorsque j’aurai fini un boulot et que je suis en phase de procrastination avancée. Impossible de travailler sur un projet dont je ne verrai jamais l’aboutissement. Impossible de m’intéresser. Impossible d’être présente. Impossible de faire autre chose qu’attendre des mèles, bloguer, écouter de la musique, reprendre un café, envoyer des SMS, téléphoner, me sortir de là ni vu ni connu puisque me plonger dans un bouquin (un produit fini, je veux dire) ne serait pas discret et occuperait un plein-temps – plein-temps que je suis censée consacrer à un projet dont… Ce n’est pas de l’ennui, enfin si, un peu, surtout de la non-motivation, à un degré élevé, mettons 9,5 sur une échelle de 1 à 10, comme on dit à l’hôpital. J’affirmais comme une niaise le contraire la semaine dernière mais il ne faut pas me croire. Ici et maintenant, c’est une angoisse qui monte, qui monte, qui ne cesse de monter, malgré quelques coupes de champagne (une fête dans un autre service) et une dose de Lysanxia™. Une angoisse de prisonnier, l’angoisse aussi de qui vient tous les matins en un lieu d’où il avait décidé de partir. L’angoisse de la môme à qui on annonce tu vas manger à la cantine aujourd’hui, non, c’est la première fois, d’habitude je rentre à la maison, là on m’emprisonne, je ne veux pas, je pique une crise. L’angoisse de l’activité extrascolaire qui sonne comme un abandon. L’angoisse j’ai 8 ans, je n’ai pas choisi, je ne veux pas rester, ce n’est pas juste. L’angoisse je tourne en rond dans un jardin vêtue comme une jeune veuve anglaise et je m’appelle Antoine Doinel. Et je veux m’évader et sprinter jusqu’à la mer.
Pardon les gens, aujourd’hui je suis vraiment en préavis et je n’aime pas ça du tout.

Et une sorte d'humeur du jour

Pas grande, légère plutôt, larvée disons, en herbe. Mais ne va pas germer, je sais, ça va passer.

Girl next door

Endormie à 1h et quelques, réveillée à 5h et quelques, faites le calcul. Je vais prendre un café serré au bar-tabac-pmu la tête dmc, acheter des clopes. Un type au comptoir à côté de moi m’en propose un deuxième, je décline poliment. Je pose 2,10 sur le comptoir pour que la serveuse me rende 1, le type me dit que si je suis pressée, il paye. Je redécline, toujours poliment. Il me dit que j’ai une bonne petite tête. Tu parles, j’ai (mal) dormi 4 heures, je sors du bain (lu quelques chapitres de Survivant de Palahniuk), je n’ai pas une once de maquillage, juste les cheveux propres et cirés, un blouson noir, un foulard orange, un pantalon prince-de-galles, des bottes qu’on ne voit même pas mais avec lesquelles j’atteins peut-être le mètre soixante-dix. Rien de renversant. J’achète mes clopes et me dis que les vraies belles filles ne doivent pas souvent prendre leur café au comptoir des bars-tabac-pmu.

Partie de campagne

Grâce à un discret relooking moissonnesque, Sarkolène nous prouve qu'être présidentiable n'empêche pas de rester femme.

Qu'est-ce que les Moissonneuses ?

Une autobiographie conjuguée de trois jeunes femmes à qui l'année 2006 a réservé de secrets cyclones quasi simultanés. Votez pour elles.

dimanche, novembre 19, 2006

Dernier sondage

Selon les dernières estimations de l'institut HL/Bruits de Chiottes, la popularité de Kelp atteindrait désormais les 85,7% contre 14,3% pour sa concurrente de chez Kalemane-Laivie (sondage réalisée auprès d'un échantillon représentatif de la population d'HL, soit 7 personnes, stagiaires non compris, parce que les stagiaires sont des incompris).

Dimanche cinéma

Pour finir d'une façon extrêmement traditionnelle le ouiquènde, je suis allée au cinéma avec un amie, séance de 13 heures au MK2 Nation, pas un chat. On est allé voir Scoop : Woody Allen est une grosse feignasse à côté de laquelle Michel Bultô est un travailleur de force. Scarlett J., un beau mec, Londres, l'aristocratie anglaise, un meurtre ; l'année dernière ça s'appelait Match Point et c'était un chef-d'oeuvre (à mon humble avis). Là c'est un petit Woody Allen(TM/expression consacrée) mais alors un tout petit, un nain, avec un magicien, des fantômes, et une intrigue pas trop crevante à suivre. Pas un mauvais moment, mais avec 8,50 euros, chez Livres récents à prix réduits, j'aurais pu acheter quatre bouquins de plus.
Et parce que quand même j'aime bien Woody "grosse feignasse" Allen, je vais regarder Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe..., Prends l'oseille..., Bananas et me rappeler que SI, il peut-être vraiment très drôle. Ou pas très drôle mais très bon.

Samedi shopping

Donc je suis une fille et hier après-midi j'avais envie d'acheter des fringues. Donc je me suis dit que le Marais c'était trop cher et que j'allais regarder du côté de la Roquette. Donc je descends la Roquette et tombe sur Livres neufs à prix réduits, une librairie qui ne fait que de l'occasion. Il y a des polars (un Matheson, un Chandler, un Bloch) sur la table, dehors. J'en avais déjà empilé trois ou quatre, le libraire sort et me dit qu'il y a d'autre noirs à l'intérieur ; je le suis. Il est un peu paumé dans la boutique qu'il vient juste de réintégrer après un long arrêt maladie, tellement long que ses clients croyaient qu'il était mort. La boutique au nom menteur est un bordel pire que mon appartement, ma zone de guerre. Il me donne un tabouret, me demande s'il n'y a pas trop de merde en Série noire, maugrée contre son nul de remplaçant, je lui dis non alors que je ne connais pas le dixième des auteurs. Il me propose des Simenon, je dis pourquoi pas, il dit que c'était un sale type qui avait trois femmes en même temps, qu'il est bien placé pour le savoir vu qu'il a été son secrétaire pendant des années. Je lui dis ok, je vous laisse choisir pour moi. Il me dit qu'il n'a rien de la période américaine mais qu'il va peut-être revendre sa collection particulière, il a tout, mais ça lui a pris des années alors il hésite, il verra. Pendant ce temps je prends des bouquins à moitié au pif, au titre, au traducteur (de Chergé... la Fille de nulle part, donc je prends), à la collection. J'empile compulsivement. La boutique, vide jusque-là, se remplit. J'ai tellement de bouquin que les autres clients passent avant moi. Le libraire fait le compte sur sa calculette : 49,50 euros. Je fais le compte de mes trouvailles : 19 bouquins.
Pause dans un café.
Je continue la descente de la Roquette et tombe sur la librairie La Manoeuvre. Quand est-ce que je vais acheter ces foutues fringues ? J'entre et achète éclectique : Cook, Bounan, Bruen, Toulet, Palahniuk.
Je descends la Roquette, ouf, une boutique de fringues d'occasion, je repars avec des bottes bleu gris à talons trop hauts et des escarpins marron.
Vingt-quatre bouquins, un café, deux paires de chaussures.

Y a-t-il un docteur dans la salle ?

Dring!


Parfois, on reçoit un appel étrange. Une «erreur». Parfois, rarement, j’aime ces moments d’intimité forcée. On ne se connaît pas, et pourtant quelque chose nous relie : un numéro, un nom, une adresse.
A l’instant vient de m’appeler une femme qui est à la recherche d’une Catherine W. Elle me dit qu’elle a vécue avec elle à Paris il y a une dizaine d’années, qu’elle voudrait la retrouver, qu’elle a cherché dans l’annuaire et que c’est ce numéro qu’elle a trouvé.
Désolée pour elle, je dois lui dire que non, je ne suis pas celle qu’elle cherche à joindre. Je m’appelle bien W., mon prénom commence bien par un C, c’est bien mon numéro, mais je ne suis pas sa Catherine.
Excuses polies et explications de mon interlocutrice. Dans le ton de sa voix, je sens sa déception ; une sorte d’abattement aussi, d’épuisement, presque. L’espoir qu’elle a placé dans ce numéro et qui s’écroule.
Dans son explication, un morceau de sa vie. Elle ne me dit que quelques mots, mais déjà j’imagine bien des possibilités : son âge, sa vie, sa relation avec cette Catherine.

C’est étrange, c’est elle qui m’a appelée, et c’est moi qui ai l’impression, en raccrochant, d’être entrée dans sa vie.

samedi, novembre 18, 2006

Kill La Découverte

Jenny Ames n'aime pas qu'on lui vole sa vie. Jenny Ames a vécu chez Red Label et 10-18, et s'est offerte à la Moisson. Maintenant, Jenny Ames n'est pas contente du tout. La Découverte doit payer.

Le couvent des filles anglaises

On n'y voit pas grand chose, on essaie de se représenter, la photo est d'Atget (1909). Une porte cochère ouvre sur une cour pavée, le trottoir et les anciennes écuries du couvent reconverties en ateliers de menuiserie. J'ai vécu là de 1994 à 2000 ; mon ami Junger y vit toujours. Il dit que maintenant, depuis la mort de Gérard, le concierge, c'est moins bien.

Nocturne 3

Le 30 septembre 2006, j'avais noté dans mon calepin "pourquoi j'aime Jim Thompson". Je relis et ne comprends rien à cause d'une écriture urgente, ligne 7, station Gobelins avant d'arriver place d'Italie. En trois lignes, je déchiffre que les personnages sont trop déphasés, freaks, pour vivre dans ce monde-là, qu'il n'y a pas d'issue, pas de fin heureuse. Evidences. J'avais ajouté Ballard et les fins du monde, Brown et la Fille de nulle part. Le fond du fond se trouve dans les livres de Jim Thompson, face aux ténèbres, ils n'en sortiront pas.

Alternative

Humeur nocturne

4 h 12, humeur freudienne sur fond de french variétoche. Tableau vu au Thyssen, à Madrid, où je couimerais volontiers, là, maintenant.

vendredi, novembre 17, 2006

Kill COSPEVA

Personne ne s'est manifesté pour participer au programme. Vous êtes des hommes morts.

(et son orchestre)

Le Président Chavez (et son orchestre) invite les personnes souhaitant participer au programme COSPEVA à se manifester d'ici la fin de cet après-midi. En guise de bienvenue, il promet de leur intepréter l'intégrale des daubes ritales que son représentant, le colonel Smith-Garcia (en réalité sarkoléniste infiltré et responsable du COSPEVA) lui a aimablement téléchargées (le téléchargement est illégal et passible de poursuites judiciaires nord-américaines). Des coquetèles seront également servis, la Villageoise™ coulera à volonté et à la fin tout le monde piétinera des sombreros afin d'exprimer sa révolte.

Communiqué du COSPEVA

















Télégramme reçu il y a quelques instants. Urgent : "Départ du premier vaisseau anti ségozyte vers les terres libre du Venezuela et de Naxos. On voit qu'il faut faire vite, à l'arrière-plan, le pays est déjà en ruine."

Cauchemar en bleu


Le président Chavez offrant l’asile politique aux Moissonneurs (CZ) dans le cadre du programme spécial d’évacuation des freaks, je suggère à ceux qui ne sont pas encore convaincus d’aller jeter un coup d’œil à l’article du fantôme. Je suggère également de réserver très vite vos places pour le premier convoi.

Insomnie matinale

Thé du hammam, yaourt, cigarettes, bain, rangement, musique et lecture. On essaye d'oublier SR, l'alpiniste électorale. On pense à Jenny en préavis, à la Rubia dans sa nouvelle maison et on vote Kelp. Bonne journée amis.

NON


MauMau m'avais donné l'info en exclu, merci MauMau, mais NON, je ne voulais PAS croire ça et là, en insomnie matinale, je regarde le site de feu Libé et je lis "Les socialistes adoubent Royal", j'écoute Francinter (pas de remarque, merci) et j'entends : "Ségolène Royal à la une de tous vos journaux, sauf l'Équipe". Elle vit intensément ce moment de bonheur™ qu'elle veut vivre pleinement et sur lequel elle veut méditer. Et elle veut "gravir la montagne présidentielle". Quelqu'un a un canon à avalanche ?

Les pièces manquantes

Une fille cachée de Wesselman et de Laing, par Hamilton. Elle s'appelle Pin up, ça lui va bien. Elle est voluptueuse, circa 1961, nous n'étions pas nés. Précisément j'entends je vous parle d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. Il est 2h22, c'est une humeur nocturne.
Bonne nuit.

jeudi, novembre 16, 2006

Bureau 104 (dedicated to Kelp)

Te rappelles-tu ce printemps 2005 où nous vivions dans le bureau 104 ? Te rappelles tu que les portes s’ouvraient parfois à la volée et que l’on entendait s’époumoner une voix patronale : « J’espère que vous allez pas voter non quand même ? » Te rappelles-tu que, lassés de ce harcèlement, certains venaient se réfugier dans le bureau 104 où il faisait bon vivre alors, où l’on crachait sur Staifanne Pahauly et sa propagande matinale ? Te rappelles-tu les autres bureaux endeuillés le lendemain du vote et les cris de haine contre les traîtres (dont nous étions) ? Te rappelles-tu que nous n’avions pas droit à la parole, que Sairge Jullie avait raison de nous vomir dessus dans son édito, qu’à les entendre nous étions à la veille de la fin du monde, que la guerre nucléaire était proche, que nous avions appuyé sur le bouton rouge ? Te rappelles-tu, Kelp ? Oui, je sais que tu te rappelles que nous étions alors le bureau de la Résistance. Alors reviens, Kelp, reviens et reprends le flambeau car désormais une autre ombre nous menace, une ombre contre laquelle le bureau 104 devra se mobiliser. Viens, Kelp, viens organiser la Résistance à la saigaulénisation dans le bureau 104.

Mais est-ce une humeur du jour ?











La benitisation richardhamiltonienne continue. Mais... cela signifie-t-il que j'ai envie de me promener à poil dans un appartement ??

Benitisation















Les Moissonneuses, ces derniers temps, semblent très occupées à rechercher l’iconographie la mieux adaptée à leur humeur. Cette alternance entre billets d’humeur graphiques et écrits me remplit de bonheur™. Et toi, public chéri mon amour, qu’en penses-tu ? Veux-tu que les Moissonneuses continuent à t’offrir leurs plus belles trouvailles ? En même temps tu n’as pas le choix : le règne des Grandes Moissonneuses ne fait que commencer et toi, public chéri, tu vas continuer à suivre les séismes de leur quotidien à travers leurs images.

Post muet

mercredi, novembre 15, 2006

C'est que du bonheur!




















Devinette: quel est le point commun de ces émissions, en dehors des paillettes, des couleurs et des lumières qui font mal aux yeux, du vote du jury et du public (tapez 1 pour Magalie, 2 pour Kelly et 3 pour Joey) et de la salle CSA?

Réponse: dans toutes, vous avez pu entendre jusqu'à en avoir la nausée une expression qui sera interdite de façon totalement autoritaire et revendiquée si je suis élue. Elle est d'ailleurs souvent précédée de: "Nan, mais même si je suis éliminé/e, ça aura été une expérience formidable, et vraiment je voulais dire que... c'est que du bonheur". Aaaaarghhh.

Variante

Humeur du soir



Certes, je ne fais pas dans l'originalité iconographique, mais c'est malheureusement l'humeur du soir, et ce malgré les "votez Kelp" qui ont fleuri ces derniers temps, en rouge, en vert, en jaune, en corps 14 ou même 16.
Si j'avais pu trouvé pire, croyez bien que c'est ce que vous auriez sous les yeux.

Proposition, sur fond de Lily Allen


Alors on se cotise et on s'achète des tableaux et des sculptures écossaises, OK ?

Νάξος / Eloge de l'horizon

Et cette porte, encore et toujours. On bouquine sur un banc du ferry. Le ferry ralentit. On range son livre, on se lève, on s'appuie sur la rambarde, on se prend quelques embruns qui salent un peu la peau, et voilà la porte. Ma dose, vite, ma dose.

Première mesure


Kelp et le Docktheur Ems vous annoncent la première mesure de leur gouvernement voyouto-libertaire de combat : benzos en vente libre et sans restriction d'ordre posologique.
Pour un monde sans hangouasse, votez GVLC !

Haine totale

En fait, Francinter ça réveille pas mal. Du vent s'oriente au sud et il fera 22 degrés sur la côte basque. Vouzékoutéfrancinteriléuiteure. "Le textile file un mauvais coton." Si, ils l'ont dit, vraiment, et ils ajoutent que Sarkolène s'en alarme(nt) et maintenant ils parlent d'Armor Lux et du prix de la baguette de pain (+23%). Poutchons Francinter, s'il vous plaît, poutchons.

Tête du jour

NarKolepsy(TM) du soir et insomnie matinale : je suis fatiguée. Priez pour la pauvre Jenny qui écoute Francinter et vient d'apprendre, entre deux ségolènades, que les trentenaires, non contents d'être (tous) kasimirophiles, ressortent (tous) ces temps-ci leur doudou et boiront bientôt (tous) du vin dans des biberons. Je rappelle qu'un trentenaire est une personne née entre 1966 et 1976.

mardi, novembre 14, 2006

Une dernière pour la route (dedicated to Alfredo)

Ikono du soir

Ikono prépsy et prébultô-deloux-bourgoin-dahlia (bande son : Elephant Woman, Blonde Redhead).
Jenny, petting herself, but just a little bit.

Mais n'oublions pas...

... que nous avons quelques problèmes sur le dos. Poutchons Sarkolène, la sérial killeuse de la gauche (la gauche ? où ça ?), la dézingueuse de profs et, oh mon Dieu, la future auteur Hachèle. Kelp, doit-on vraiment t'infliger ça ?

Immense charge de travail

Oui, alors comme tu peux le constater, public chéri mon amour, aujourd'hui je travaille énormément. Je relis une quatrième de couverture(tm), j'usurpe l'identité de gens pour poster des kom sur le blog, je relis deux préfaces, bref, ma charge de travail dépasse l'entendement. Alors pour que Hachèle se relève et publie Sai gollène Rouaillale dans de bonnes conditions, public chéri mon amour, tu dois voter Kelp. Voter Kelp, c'est sauver la France.
- Carrément ?
- Oui, carrément.

Péhesse : y a-t-il un médecin dans la salle ?

Au bureau sous acide

Quand on a bien constitué sa playlist sur Radio blog club, alors on peut très bien survivre à une journée de boulot. Bureau 104 acidulé : les Pipettes et Lily Allen au micro font danser les stagiaires dans le couloir. Votez Kelp pour que perdure le bien-être des précaires.

Une chaise

Merci Jauèle Coladeau, vous écoutez France Inter, il est tout juste huit heures. J'irais bien au Luxembourg. Ségolène juge les autres candidats machistes. J'irais bien au Luxembourg. Mantra du Luxembourg.

Humeur 7-9:30

J'écoute d'une oreille France Inter, j'entends "peine plancher", reportage neutre sur le "dada"(sic) du gnome ségoléniste, et ça embraye sur la voix enjouée du passe-micro Nikolah Deumauren qui parle d'une handicapée qui cherche le prince charmant. Maintenant les djeuns "proactifs des quartiers" (resic) que la Sncf embauche. D'avance pardon pour l'iKono matinale, quand j'entends "peine plancher", "proactif", "managérial" et le saint populiste Gui Kharliai, défenseur des opprimés, qui chante la complainte du petit ouvrier qui travaille la nuit pour le Smic, je balance une charogne.

lundi, novembre 13, 2006

CONTRAT


Tuer la poste.
Si vous acceptez cette mission, vous recevrez ma reconnaissance éternelle et 100 000 $ ...
Pitié, sortez-moi de là !

Campagne électorale

Pour la succession de Jenny chez Hachèle, votez KELP.

Les jeux du cirque

Un article du Fantôme de Jules Ferry repiqué de chez Mau-Mau qui l'a lui même repiqué dans un commentaire d'un article publié chez lui, bref, un article qui circule, et probablement pas par hasard.
Ségolène Royal est une démagogue, elle est de surcroît stupide puiqu'elle décourage un des derniers services publics présents dans les quartiers. Le prof, obligé de restituer des programmes ubuesques, d'appliquer des dispositifs orwelliens, le prof parfois insulté, brisé, le prof dernier rempart entre les salons du pouvoir et la barbarie que ce pouvoir a créée, eh voilà qu'on lui reproche son temps de travail et que ce reproche ne vient pas du MEDEF ou d'une officine libérale de l'UMP, non, il vient de la (probable) candidate officielle du plus grand parti de gauche.Il y aurait de croire rire si ce n'était désespérant. Un sursaut des militants socialistes, s'il vous plaît, juste un sursaut pour empêcher la résistible ascenscion de Ségolène-Arturo Royal-Ui. Ce joli visage, ne l'oubliez pas, est celui du totalitarisme post-moderne, celui qui ne dit pas son nom mais qui contrôlera tout, tout le temps, votre consommation d'alcool, de tabac, qui est dessus qui est dessous quand vous baisez, pourquoi vous êtes malades, pourquoi vous êtes abonné à une chaîne porno, kto, communiste (je rigole, ça n'existe pas une chaîne communiste). On contrôlera tout, sauf évidemment, la loi du marché.
Bienvenue à Big Sister, camarades! Gauche, réveille-toi, elle est devenue folle. Ou alors, prends le maquis avant le deuxième tour médiatiquement prévu entre monsieur Pétain et Madame Franco.

Finir en musique

Une découverte, que je dois à ma future-ex stagiaire™ (merci Agathe, merci). Oui, l’expression est pléonastique puisqu’une stagiaire™ n’est théoriquement pas vouée à croupir dans cette condition, 300 euros par mois maximum pour un vrai boulot, salauds d’employeurs, non à la précarisation du travail, descendons dans la rue, grève générale, mobilisons-nous, non-non-non, à la pré-ca-ri-sa-tion, non-non-non, à la pré-ca-ri-sa-tion, la police, avec nous, CRS=SS, kar limpairialysme ai tou lé raiaxionère son dé tygren pappiai.
Donc sur Radio blog club, votre nouveau site préféré après les Moissonneuses et les Terres saintes de Mau-Mau, vous pouvez à peu près tout écouter, les Pipettes, Michel Delpech, du dub, Roy Orbison, Brassens, C.Jérôme, Vincent Delerm, Paco Ibáñez, les Rolling Stones, Franssoua Baillerou, Camille, Mort Schuman, Alain Barrière, les Shangri-Las, Sylvie Vartan, Paul Anka, Metallica, Marvin Gaye, Richard Anthony, Blonde redhead, des chanteurs morts, des chanteurs vivants, des chanteurs au purgatoire. Radio blog club est accueillant, gratuit et accepte les tickets restaurant pour les gin tonic.

Ikonomania




Encore un Hauquenai mais aussi un Kauréjio pour remercier les fous qui pensent que La fille de nulle part n'est pas morte.

Péhesse : jépa anvy dalé travayé ojordui.

Traversée de la nuit




Il est 2h20. Je me dis qu'il serait peut-être bon d'aller dormir un peu. Mais si je m'endors, il faudra obligatoirement passer par le moment du réveil. Dilemme.
Je crois que je vais continuer à travailler.

dimanche, novembre 12, 2006

Paris (dedicated to HD)

Ce matin tandis que je travaillais sur un projet très secret dans mon bar-tabac-pmu, une personne de goût m'a fait part de son admiration (oui, c'était le mot, oui, c'est vrai, je ne mens pas) pour l'iconographie moissonnesque. Alors pour toi, homme de goût qui te reconnaîtras, bien que tu ne laisses jamais de commentaires, voici un autre Hockney. Paris vidé anamélipoulinesque(TM), puzzle en lévitation au bord d'un gouffre bleu.

Insomnie matinale / Bultômania

Quelles sont ces voix qui s'élèvent
Dans le clair matin
Quand tout devrait dormir ?
Ont-elles soulevé la terre
Pour troubler mon esprit ?

Et toutes ces statues
Aux regards interrompues,
Pourquoi n'allument-elles pas
Des lampes qui effaceraient
Leurs souvenirs fallots ?

Ce dimanche insomnie matinale, pour recaler les horaires et travailler à la Moisson. Un Bultô pour le plaisir, un bain pour finir l'histoire d'une abandonnée nommée Dora, soeur d'Ariane et de Jenny, et reprendre Hammerhead Ranch Motel. On n'aura jamais fini de nommer et de lire, il faudra vivre longtemps.
Il paraît que ce blog est au repos, nous avons besoin de repos et d'un plongeon dans une piscine.
Notre vie en mouvement. A bigger splash.

NB : pas de Hopper ce matin.

Ma plage

Identités

Nommer, le thème des messages précédents, donner des noms aux morts, leur rappeler qu'ils en avaient un. Le soldat inconnu et le tombé connu, ils avaient des noms, il faut leur en trouver, les nommer ou les renommer, psalmodier les noms. Je n'ai jamais participé aux cérémonies où l'on disait les noms de ceux des convois de la région. Mais (merci à qui me l'a rappelé) en ce sens nous sommes tous des juifs qui se rappellent les morts. Devoir de mémoire, d'histoire, blablabla. Devoir de se rappeler un mort histoire de se les rappeler tous, de ne pas perdre la mémoire, pour eux. Les momuments et les plaques, les tombes anonymes et sans épitaphe. Où l'épitaphe est un nom et des dates, j'ai déjà dit, des circonstances plus ou moins mensongères, des titres et un bouquet fanné enrubanné des couleurs.
Je raconte ce qui manquait : un soldat français en garnison à Salonique a épousé une jeune juive de la communauté, ils sont partis vivre à Auch. L'evzone du Luxembourg était leur fils.
J'étais Dora Suarez et une autre Dora, j'étais Jenny Ames, j'étais un evzone juif.

Ô vieux monde du XIXe siècle plein de hautes cheminées si belles et si pures
Virilités du siècle où nous sommes
Ô canons
Douilles éclatantes des obus de 75
Carillonnez pieusement

samedi, novembre 11, 2006

L'annuaire des morts

Je comprends à présent, plus clairement que je ne l'ai jamais fait, que dans mon métier, ce n'est pas seulement mon honneur personnel qui est en jeu, mais celui de notre pays - comme si, en dépit de tout, il existait entre nous cette étincelle que nous savions préserver lorsque nous aimions les morts aussi ardemment que les vivants, et que nous étions prêts à croire qu'ils continuaient d'exister après nous avoir quittés. Pour ma part, j'en suis toujours convaincu, sans hésitation aucune, mais je ne suis pas capable, avec mes pauvres moyens, d'expliquer pourquoi nous avons changé.

Plage de passé où l'honneur est ensablé (MB)











Sur le mur extérieur du jardin du Luxembourg, côté boulevard Saint-Michel. Tout était déjà dit dans L'evzone juif du jardin du Luxembourg mais on ne répète jamais assez, on ne psalmodie pas. On ne répète pas qu'il existe à Paris un cimetière militaire, que Paris est un cimetière militaire constellé de plaques à défaut de croix. Ici furent raflés xxx, xxx, xxx, les enfants du lycée Buffon, ici tomba xxx, ici précisément, sur le mur extérieur du jardin du Luxembourg. Nom, dates, titre, circonstances réelles ou inventées pour préserver la beauté de la mort. Il n'a pas servi d'appât, il est mort pour libérer Paris.
Nous sommes le 11 novembre, certains sont allés réchauffer les morts de la Première, je parle d'un mort de la Seconde en espérant que ça le réchauffe un peu.

vendredi, novembre 10, 2006

Un cri

Y a-t-il quelqu'un pour nous entendre ? Êtes-vous toujours présents ? Fréquentez-vous parfois les Moissonneuses sans que nous le sachions ? Êtes-vous lassés de nous ? Cette période étrange que nous traversons tous vous tient-elle éloignés ? Les murder parties vous manquent-elles ? Est-ce pour cette raison qu'il nous semble parfois crier dans le désert ?
La Moisson est ouverte, soyons heureux de cela au moins.

Bande son HL aujourd'hui : Battling Joe ; La Folle complainte ; La ballade des cimetières ; La mala reputacion ; Le palais de nos chimères ; La jeune fille aux cheveux blancs.
Wow.

Image mentale

Moissonneuses, Moissonneurs, si l'un d'entre vous va bien, se sent hypercoule, n'est pas benzoïsé ou sous variétoche intensive, qu'il se manifeste, je sens s'assombrir les humeurs de chacun.

Péhesse : je viens de rédiger ma lettre de démission. Elle a été acceptée.

Cas pratique

Illustration du post ci-dessous. Exemple de cyclothymie démissionnaire. Un tableau que je ne connaissais pas et découvre avec bonheur alors que cherchais quelque chose de sombre. Une brune à cheveux courts face à une fenêtre qui lit, probablement. Elle lit J'étais Dora Suarez et elle embrayera sur Tueurs de flics (Néo). Ce sera son deuxième ou troisième livre de la semaine. Elle le terminera, elle ira mieux, elle embrayera à nouveau. Sa vie comme une poursuite en Ford Mustang dans les rues de San Francisco. Jenny-Clarisse-Aurore vous salue(nt) bien.

Humeur(s) du jour

En relisant la note sur le préavis, je me demande si je n'ai pas menti. J'ai menti ? Possible. Ou pas. L'humeur sismique à rythme ultra rapide épuise et rend menteur. Ni sciemment ni par omission je mens. Parce que l’humeur oscille et qu’un message n’est qu’un moment d’une journée où tout basculera plusieurs fois dans différentes directions, très vite et sans prévenir. A défaut, moi, je préviens : jusqu’à nouvel ordre, une humeur du jour (de Jenny) n’aura aucun sens. Prière de ne pas en tenir compte et de comprendre les cyclothymiques démissionnaires. Ou l’inverse.

jeudi, novembre 09, 2006

Mata Hari des bureaux

J'ai dû faire un résumé de mes tâches quotidiennes, tâche elle-même impossible. Je ne sais plus ce que je fais. En ce moment, une petite blonde aux cheveux courts est dans le bureau de la patronne(TM) pour voir si elle veut prendre ma succession, si mes tâches l'intéressent. Pourvu que ce soit le cas. Pourvu qu'elle accepte le poste. Pourvu que je me tire. Pourvu que la Moisson débute. Pas pourvu : vivement.

Folle complainte

Warning : message bordélique écrit avec des gens qui jouent du hard rock dans ma tête et d'autres qui passent dans mon bureau.
Je ne sais pas pourquoi le texte du post d’en dessous était une humeur du jour. Le titre pose la question et y répond peut-être ; je ne sais pas. Le préavis est un moment étrange.
Trente-deux ans dans un mois, premier boulot à vingt-trois ans, troisième démission. Jenny ou l’air du temps, qui fut d’ailleurs son premier parfum comme c’est original n’est-ce pas (et Clair de jour de Lanvin). Donc moment étrange. Impression de présence-absence. Absence évidemment je ne suis plus concernée. Présence, ça fait quatre ans, presque cinq, avec la même équipe, qui défile dans mon bureau fumeur pour dire que c’est bien pour moi mais que quand même, ne pars pas, qui va te remplacer ? Un message pour eux s’ils lisent les Moissonneuses : j’écrase une larme. Préavis plus qu’étrange. Habituellement c’est : je dois me rendre tous les jours contrainte et forcée là où j’ai décidé de ne plus aller, beaucoup d’angouasse™, un fort sentiment d’injustice, très fort, non aujourd’hui tu ne manges pas à la maison tu dois aller à la cantine. Je ne veux pas. Les pôles qui se repoussent, le repoussoir, soudain aimantée vers chez moi, le figuier, l’intérieur brocante chic, le chat sur le clavier, de la musique, un bain chaud. Habituellement.
Là non. Là j’ai parfois ces insomnies matinales et paisibles. Là je ne viens pas à reculons, j’ai plaisir à lire dans le métro, à discuter, à boire des cafés, à déjeuner, je mentirais en ajoutant à travailler. Je ne mens ni ne travaille.
J’ai démissionné. Je suis en période de préavis. Je viens en paix le matin.

Péhesse : en illustration, moi et une collègue au restau chinois.

Humeur du jour ? Peut-être.







Les jours de repassage,
Dans la maison qui dort,
La bonne n'est pas sage
Mais on la garde encore.
On l'a trouvée hier soir,
Derrière la porte de bois,
Avec une passoire,
se donnant de la joie.
La barbe de grand-père
A tout remis en ordre
Mais la bonne en colère a bien failli le mordre.
Il pleut sur les ardoises,
Il pleut sur la basse-cour,
Il pleut sur les framboises,
Il pleut sur mon amour.

Je me cache sous la table.
Le chat me griffe un peu.
Ce tigre est indomptable
Et joue avec le feu.
Les pantoufles de grand-mère
Sont mortes avant la nuit.
Dormons dans ma chaumière.
Dormez, dormons sans bruit.

Berceau berçant des violes,
Un ange s'est caché
Dans le placard aux fioles
Où l'on me tient couché.
Remède pour le rhume,
Remède pour le cœur,
Remède pour la brume,
Remède pour le malheur.

La revanche des orages
A fait de la maison
Un tendre paysagePour les petits garçons
Qui brûlent d'impatience
Deux jours avant Noël
Et, sans aucune méfiance,
Acceptent tout, pêle-mêle :
La vie, la mort, les squares
Et les trains électriques,
Les larmes dans les gares,
Guignol et les coups de triques,
Les becs d'acétylène
Aux enfants assistés
Et le sourire d'Hélène
Par un beau soir d'été.

Donnez-moi quatre planches
Pour me faire un cercueil.
Il est tombé de la branche,
Le gentil écureuil.
Je n'ai pas aimé ma mère.
Je n'ai pas aimé mon sort.
Je n'ai pas aimé la guerre.
Je n'ai pas aimé la mort.
Je n'ai jamais su dire
Pourquoi j'étais distrait.

Je n'ai pas su sourire
A tel ou tel attrait.
J'étais seul sur les routes
Sans dire ni oui ni non.
Mon âme s'est dissoute.
Poussière était mon nom.

mercredi, novembre 08, 2006

Jenny et la Rubia ont pris la...

mardi, novembre 07, 2006

Nouvelle rubrique chez les Moissonneuses !

Public chéri mon amour, les Moissonneuses te présentent une nouvelle rubrique qui contient de la musique. Cette rubrique est interactive, elle interagit avec toi, public chéri mon amour. Alors tu peux nous suggérer d'y ajouter des groupes que tu aimes toi aussi, des chanteurs que tu as un petit peu honte d'écouter en boucle la nuit quand tu ne vas pas très bien, ou ceux grâce à qui tu te réveilles le matin (pour autant que tu te réveilles le matin). Du dub, de la variétoche(TM), du punk-rock-pop, de Michel Delpech à Metallica en passant par Sylvie Vartan ou les Beastie Boys, Alice in chains ou Britney Spears, dis-nous car, tu le sais, ton plaisir nous importe. Mais pas Vincent Delerm, s'il te plaît, pas Vincent Delerm.

Un classique, pour commencer :

Dans le bruit familier de la boîte à la mode
Aux lueurs psychédéliques au curieux décorum
Nous découvrons assis sur des chaises incommodes
Les derniers disques pop, poussés au maximum
[...]
Viens découvrons toi et moi les plaisirs démodés
Ton cœur contre mon cœur malgré les rythmes fous
Je veux sentir mon corps par ton corps épousé
Dansons joue contre joue
Dansons joue contre joue

Suffragettes

Mesdemoiselles, mesdames, voici une humeur du soir et les conseils afférents. Parce que oui, on peut prendre un taxi et s'enfuir comme en stop. Faites du stop ou faites comme moi : tirez-vous du taxi en courant sans payer un radis mais la trouille au ventre.
Au secours.

lundi, novembre 06, 2006

Autoportrait : work in progress










On attend, on prépare, on s'évade et l'on finit par courir sur une plage mais pas seul, une équipe à ses côtés. Moissonneurs, Moissonneuses, je n'ai pas fini de vous le dire mais je vous aime.

À demain

À la fin tu es las de ce monde ancien

Bergère ô tour Eiffel le troupeau des ponts bêle ce matin

Tu en as assez de vivre dans l’antiquité grecque et romaine

Ici même les automobiles ont l’air d’être anciennes
La religion seule est restée toute neuve la religion
Est restée simple comme les hangars de Port-Aviation

Seul en Europe tu n’es pas antique ô Christianisme
L’Européen le plus moderne c’est vous Pape Pie X
Et toi que les fenêtres observent la honte te retient
D’entrer dans une église et de t’y confesser ce matin
Tu lis les prospectus les catalogues les affiches qui chantent tout haut
Voilà la poésie ce matin et pour la prose il y a les journaux
Il y a les livraisons à 25 centimes pleines d’aventures policières
Portraits des grands hommes et mille titres divers

J’ai vu ce matin une rue dont j’ai oublié le nom
Neuve et propre du soleil elle était le clairon
Les directeurs les ouvriers et les belles sténodactylographes
Du lundi matin au samedi soir quatre fois par jour y passent
Le matin par trois fois la sirène y gémit
Une cloche rageuse y aboie vers midi
Les inscriptions des enseignes et des murailles
Les plaques les avis à la façon des perroquets criaillent
J’aime la grâce de cette rue industrielle
Située à Paris entre la rue Aumont-Thiéville et l’avenue des Ternes

Voilà la jeune rue et tu n’es encore qu’un petit enfant
Ta mère ne t’habille que de bleu et de blanc
Tu es très pieux et avec le plus ancien de tes camarades René Dalize
Vous n’aimez rien tant que les pompes de l’Église
Il est neuf heures le gaz est baissé tout bleu vous sortez du dortoir en cachette
Vous priez toute la nuit dans la chapelle du collège
Tandis qu’éternelle et adorable profondeur améthyste
Tourne à jamais la flamboyante gloire du Christ
C’est le beau lys que tous nous cultivons
C’est la torche aux cheveux roux que n’éteint pas le vent
C’est le fils pâle et vermeil de la douloureuse mère
C’est l’arbre toujours touffu de toutes les prières
C’est la double potence de l’honneur et de l’éternité
C’est l’étoile à six branches
C’est Dieu qui meurt le vendredi et ressuscite le dimanche
C’est le Christ qui monte au ciel mieux que les aviateurs
Il détient le record du monde pour la hauteur

Pupille Christ de l’oeil
Vingtième pupille des siècles il sait y faire
Et changé en oiseau ce siècle comme Jésus monte dans l’air
Les diables dans les abîmes lèvent la tête pour le regarder
Ils disent qu’il imite Simon Mage en Judée
Ils crient s’il sait voler qu’on l’appelle voleur
Les anges voltigent autour du joli voltigeur
Icare Énoch Élie Apollonius de Thyane
Flottent autour du premier aéroplane
Ils s’écartent parfois pour laisser passer ceux qui portent la Sainte-Eucharistie
Ces prêtres qui montent éternellement en élevant l’hostie
L’avion se pose enfin sans refermer les ailes
Le ciel s’emplit alors de millions d’hirondelles
À tire d’aile viennent les corbeaux les faucons les hiboux
D’Afrique arrivent les ibis les flamands les marabouts
L’oiseau Roc célébré par les conteurs et les poètes
Plane tenant dans les serres le crâne d’Adam la première tête
L’aigle fond de l’horizon en poussant un grand cri
Et d’Amérique vient le petit colibri
De Chine sont venus les pihis longs et souples
Qui n’ont qu’une seule aile et volent par couples
Puis voici la colombe esprit immaculé
Qu’escortent l’oiseau-lyre et le paon ocellé
Le phénix ce bûcher qui soi-même s’engendre
Un instant voile tout de son ardente cendre
Les sirènes laissant les périlleux détroits
Arrivent en chantant bellement toutes trois
Et tous aigle phénix et pihis de la Chine
Fraternisent avec la volante machine


Maintenant tu marches dans Paris tout seul parmi la foule
Des troupeaux d’autobus mugissants près de toi roulent
L’angoisse de l’amour te serre le gosier
Comme si tu ne devais jamais plus être aimé
Si tu vivais dans l’ancien temps tu entrerais dans un monastère
Vous avez honte quand vous vous surprenez à dire une prière
Tu te moques de toi et comme le feu de l’Enfer ton rire pétille
Les étincelles de ton rire dorent le fond de ta vie
C’est un tableau pendu dans un sombre musée
Et quelquefois tu vas le regarder de près

Aujourd’hui tu marches dans Paris les femmes sont ensanglantées
C’était et je voudrais ne pas m’en souvenir c’était au déclin de la beauté

Entourée de flammes ferventes Notre-Dame m’a regardé à Chartres
Le sang de votre Sacré-Coeur m’a inondé à Montmartre
Je suis malade d’ouïr les paroles bienheureuses
L’amour dont je souffre est une maladie honteuse
Et l’image qui te possède te fait survivre dans l’insomnie et dans l’angoisse
C’est toujours près de toi cette image qui passe

Maintenant tu es au bord de la Méditerranée
Sous les citronniers qui sont en fleur toute l’année
Avec tes amis tu te promènes en barque
L’un est Nissard il y a un Mentonasque et deux Turbiasques
Nous regardons avec effroi les poulpes des profondeurs
Et parmi les algues nagent les poissons images du Sauveur

Tu es dans le jardin d’une auberge aux environs de Prague
Tu te sens tout heureux une rose est sur la table
Et tu observes au lieu d’écrire ton conte en prose
La cétoine qui dort dans le coeur de la rose
Épouvanté tu te vois dessiné dans les agates de Saint-Vit
Tu étais triste à mourir le jour où tu t’y vis
Tu ressembles au Lazare affolé par le jour
Les aiguilles de l’horloge du quartier juif vont à rebours
Et tu recules aussi dans ta vie lentement
En montant au Hradchin et le soir en écoutant
Dans les tavernes chanter des chansons tchèques

Te voici à Marseille au milieu des pastèques

Te voici à Coblence à l’hôtel du Géant

Te voici à Rome assis sous un néflier du Japon

Te voici à Amsterdam avec une jeune fille que tu trouves belle et qui est laide
Elle doit se marier avec un étudiant de Leyde
On y loue des chambres en latin Cubicula locanda
Je me souviens j’y ai passé trois jours et autant à Gouda

Tu es à Paris chez le juge d’instruction
Comme un criminel on te met en état d’arrestation

Tu as fait de douloureux et de joyeux voyages
Avant de t’apercevoir du mensonge et de l’âge
Tu as souffert de l’amour à vingt et à trente ans
J’ai vécu comme un fou et j’ai perdu mon temps

Tu n’oses plus regarder tes mains et à tous moments je voudrais sangloter
Sur toi sur celle que j’aime sur tout ce qui t’a épouvanté

Tu regardes les yeux pleins de larmes ces pauvres émigrants
Ils croient en Dieu ils prient les femmes allaitent les enfants
Ils emplissent de leur odeur le hall de la gare Saint-Lazare
Ils ont foi dans leur étoile comme les rois-mages
Ils espèrent gagner de l’argent dans l’Argentine
Et revenir dans leur pays après avoir fait fortune
Une famille transporte un édredon rouge comme vous transportez votre coeur
Cet édredon et nos rêves sont aussi irréels
Quelques-uns de ces émigrants restent ici et se logent
Rue des Rosiers ou rue des Écouffes dans des bouges
Je les ai vu souvent le soir ils prennent l’air dans la rue
Et se déplacent rarement comme les pièces aux échecs
Il y a surtout des juifs leurs femmes portent perruque
Elles restent assises exsangues au fond des boutiques

Tu es debout devant le zinc d’un bar crapuleux
Tu prends un café à deux sous parmi les malheureux

Tu es la nuit dans un grand restaurant

Ces femmes ne sont pas méchantes elles ont des soucis cependant
Toutes même la plus laide a fait souffrir son amant

Elle est la fille d’un sergent de ville de Jersey

Ses mains que je n’avais pas vues sont dures et gercées

J’ai une pitié immense pour les coutures de son ventre

J’humilie maintenant à une pauvre fille au rire horrible ma bouche

Tu es seul le matin va venir
Les laitiers font tinter leurs bidons dans les rues

La nuit s’éloigne ainsi qu’une belle Métive
C’est Ferdine la fausse ou Léa l’attentive

Et tu bois cet alcool brûlant comme ta vie
Ta vie que tu bois comme une eau-de-vie

Tu marches vers Auteuil tu veux aller chez toi à pied
Dormir parmi tes fétiches d’Océanie et de Guinée
Ils sont des Christ d’une autre forme et d’une autre croyance
Ce sont les Christ inférieurs des obscures espérances

Adieu Adieu

Soleil cou coupé

dimanche, novembre 05, 2006

Humeur du soir

Rituel des jours fériés

Encore un post que j'aurais volontiers sonorisé. Ce dimanche il fait un froid de loup, je n'ai même pas envisagé une terrasse, j'ai pu aller au bar-tabac-PMU raté mercredi dernier, dernier jour férié en date. Je dis dernier parce qu'hier n'a pas vraiment été un jour. Jour noir et nuit blanche, jour blanc et férié très froid et très sec : le PMU, donc, 8 euros pour un double express, un express et une orange pressée, je vous le recommande. Jenny reporter City Guide Paris. Bottes, knicker, gros pull et cape noire, je m'installe à une table face bar dos écran plat qui diffuse PMU TV en dolby. Drôle de bande-son pour terminer un bouquin mais finalement ça marche presque mieux que de la musique, aussi bien que le silence ou les bruits de la rue, à la terrasse des Cent Kilos. Et c'est Altesse du buisson qui arrive en tête tandis qu'Armada sa mère galope sur ses talons et que... mais c'est extraordinaire, Aspic dan tont ku va... mais oui... c'est Aspic dan tont ku qui arrive premier ! Ah bah merde ressers-moi un kir Nasser. Et c'est dans cette ambiance sonore-là que j'ai fiévreusement terminé Tendres Stocks de Morand. Et maintenant à nous deux, J'étais Dora Suarez !

Col roulé, holster et mustang




Ouais, c'est dommage qu'on ne puisse pas sonoriser un blog, je sais. MP3 balancés à la demande.

Hésitations bourgeoises


Dieu que la nuit la vie peut-être compliquée. Le signal "démission" a déclenché par erreur le signal "vacances". Je précise par erreur parce que dès lundi les Moissonneurs (CZ n°3) auront du pain sur la plancha. Néanmoins, bien souvent, à 4h13, il est des pays où les gens au creux du lit font des rêves. Imaginons que ce soit mon cas. Faisons pour cela un effort d'imagination. Je suis au lit je fais des rêves et parmi ceux qui sont avouables il y a les vacances et un choix cornélien : mer ou montagne ? Bouquin sur la plage ou planches bâtons et casque ?
Ce problème se pose depuis le 13 juillet 2004 où une traînée d'huile a décidé pour moi, ce que je n'apprécie pas, d'ailleurs. Elle a décidé que je ne partirai pas en vacances cet été-là et que je serai privée de ski pour les années à venir. Elle m'a coincée à Paris et dans sa banlieue pour quelques mois. J'aimerais beaucoup avoir des photos de Kelp et my sis(TM) m'emmenant fumer une clope dans la cour des miracles du XIIIe arrondissement, en novembre 2004, un petit kir les filles ? De Toma en juillet qui fait de la trottinette avec un portant de perf (il y a un mot ?) en draguant les infirmières. Les autres Moissonneurs (CZ n°4), dommage que je vous aie connus plus tard. La Rubia avec ses panthères ; El Moreno et le drain dan tont ku ; Alfredo met de la Dilettante dans la perf ; Mau apporte l'attak de la moussaka ; Diddums passe du Dub ; souris s'aiklatte à la morgue.
Une contribution est encore possible si vous disposez d'un peu de nitroglycérine.
Je vous aime.

Rythmes circadiens

Et c'est à force d'insomnies nocturnes, puis diurnes, que la jeune Jenny finit par s'endormir un samedi matin, 6 heures, pour se réveiller le même jour à 23 heures et poster un message là, maintenant, dimanche matin. Aujourd'hui-demain sera insomnie diurne, elle verra l'aube, du moins elle espère, et se couchera avec le chat. Lundi elle s'éveillera aux aurores encore et sera prête, les Pipettes, de l'eau au figuier et au chat, un bain et un livre, ligne 9 puis 4, bonjour tout le monde, adios tout le monde. Et bonne nuit en attendant, mantras pour que tout aille bien.

Suite. Il est 6 heures, je sonorise le dernier post pour mon plaisir égoïste. Avec de la bonne musique, l'insomnie matinale peut-être un moment étonnant, vraiment. Tôt, très tôt, comme maintenant, avec un thé sans benzos, du boulot à finir, le chat qui dort encore. L'aube, bientôt. Un film et un bouquin. Un dimanche froid et sec comme un jour férié, une veille de démission. Et tout ira bien.

Suite. Il est presque 8 heures et je confirme ce que j'évrivais plus haut, après deux thés et le lever du jour derrière le figuier. Travailler tôt un dimanche en discutant avec Kelp, qui travaille aussi. À la radio, une émission botanique. Et tout ira bien.

samedi, novembre 04, 2006

Ténèbres, prenez-moi la main

William Styron, sur lequel j'avais posté une note il y a quelques jours, est mort le 3 novembre. De lui je n'ai lu que Face aux ténèbres, brève chronique fulgurante d'une dépression. Je l'ai lu parce que le livre figurait dans la bibliographie d'un bouquin sur les troubles bipolaires sur lequel je bossais, et que, avouons tout, je m'intéressais un peu au sujet. Comment on va bien, moins bien, mal, et on se retrouve là où il fait très sombre, dans un puits de mine à attendre le coup de grisou salvateur. La balle qu'on n'a pas la force de se tirer dans la tête à cause de la paralysie psychique. L'impression d'être désincarné, déshabité, le grand vide dans une enveloppe composée à 70% d'eau. Et la clinique, le passage sur l'art thérapie, mode d'emploi pour faire croire à une petite psy qu'on va mieux. Et finalement on va mieux, il y avait une issue.

Péhesse : non seulement ce livre n'est pas déprimant mais il est bien écrit et fortement thérapeutique. À lire à dose moins posologique que la prise de benzos.

À nouveau l'extrait du livre :
C'est que tout malheur dont j'avais peur fond sur moi et ce que je redoutais vient m'assaillir. Je ne connaissais plus ni paix, ni sécurité, ni repos ; enfin les tourments m'envahirent.
[...]
Nous étions désormais au début de février, et si j'étais encore chancelant, j'avais, et le savais, retrouvé la lumière. Je n'avais plus l'impression d'être une gousse vide, mais un corps dans lequel de nouveau frémissaient certaines des délicieuses pulsions du corps. Je fis mon premier rêve depuis bien des mois, un rêve confus mais aujourd'hui encore impérissable, avec quelque part une flûte, une oie sauvage et une jeune danseuse.

vendredi, novembre 03, 2006

Pour la colère

Juste quelques mots pour relayer une note d'Amaury, que je trouve courageuse, qui sent la juste colère et pour laquelle il s'en est pris plein la gueule. Ce n'est pas la première fois qu'il s'en prend plein la gueule, d'ailleurs, pour excès de sincérité. Il a pris le risque de "présenter", par blog interposé, deux "familles" qui ne pouvaient pas s'entendre. Que l'équipe des Moissonneuses et celle de Chrétiens dans la cité s'engueulent, c'est normal, pas grave, évident, inévitable et surmontable. Même si certains procédés sont inacceptables. En tout cas personnellement ça ne va bouleverser ni ma vie ni mes convictions : au fond je m'en fous. En revanche que celui qui a fait l'intermédiaire par amitié, qui a réuni du monde à sa table soit traité de la sorte, je ne supporte pas. Je ne sais pas à qui il faut s'en prendre, ou même s'il faut s'en prendre à quelqu'un, mais en tout cas pas à l'hôte et surtout pas à cet hôte-là.

jeudi, novembre 02, 2006

Quatrième de couverture du jour

Vous dites :
- Décrivez-moi votre amie !
Je réponds :
- Elle a un ventre poli, une chair ferme où les morsures ne restent pas, des seins écartés.
- Jeune ?
- Très jeune : elle débouche les bouteilles avec ses dents, s'assoit face au jour, n'est pas nécessairement chez elle, se donne sans nuances, n'a pas envie de faire l'amour tous les jours.

mercredi, novembre 01, 2006

Humeur de Toussaint

En illustration, le premier tableau que j'ai eu envie de voler dans un musée. Bonne fille raisonnable j'ai acheté une affiche mais peut-être aurais-je dû m'en tenir à mon projet initial, les couleurs étaient intenses et la fille vraiment triste.
Étrange jour férié, scindé en deux parties de durée presque égale et d'humeur opposée, avec, pour transition, une longue et belle séance de lecture. Ce matin je me suis levée de bonne heure (no comment please), j'ai bu de nombreux cafés et fumé autant de cigarettes, posté quelques messages sur ce blogue, pris un long bain avec un livre. Puis du salon j'ai vu qu'il faisait beau, un beau jour férié, froid, sec et ensoleillée, pas courant à Paris. Je suis sortie avec le chien et le bouquin du bain, trop peu couverte, je n'ai pas pu me poser à la terrasse du bar-tabac, elle est à l'ombre, pour un énième café et une orange pressée. Vraiment, l'église Sainte-Ambroise est très laide mais son parvis aère le boulevard. La terrasse du café, à côté, est ensoleillée. Les nouveaux gérants ont l'air un peu con mais j'aurais fait toutes les compromissions pour une terrasse ensoleillée un jour férié. J'ai posé mes fesses sur une chaise face au soleil, pile, là où ça durerait le plus longtemps. Bingo. Un café et une orange pressée - Oh qu'il est mignon ce chien on dirait une peluche, on dirait mon lapin (???). Madame ce chien a chié dans l'appartement ce matin et il ne ressemble pas à un lapin j'aurais dû répondre.
Je ne cite toujours pas le titre du livre (Mata Hari des bistrots) dans lequel je me suis replongée, mais répète qu'il était excellent. Un roman noir, forcément, pas policier, noir, délicat et violent, lumineux et mélancolique comme le Hopper. Alors une terrasse ensoleillée un peu en retrait du boulevard, l'église à côté, des feuilles mortes accrochées aux poils du chien, le livre, un deuxième café s'il vous plaît. Il s'est passé une chose que je n'aurais pas imaginée possible ces derniers temps, entre les projets, le boulot et la geekite aiguë : j'ai fini le bouquin. Oui, c'est d'une banalité affligeante, on finit tous des bouquins. Mais dévorer un livre sans compter les heures représente, certains jours, un miracle homologable. Réflexe sur le moment : voir combien de pages il restait jusqu'à la fin du chapitre pour vérifier que j'avais le temps. Oui, on est un jour férié, oui, j'avais le temps. Quand l'information est arrivée jusqu'à mon cerveau, assez vite en fait, j'ai réussi oublié tout le reste, à plonger sans crainte, et j'ai achevé le livre.
Retour à la maison avec l'enthousiasme de celle qui a lu un bouquin génial, qui passe des coups de fils et envoie des mails pour dire combien c'est génial de lire un bouquin génial et de lire tout court d'ailleurs. Et la deuxième partie de la journée a commencé et, comme souvent, depuis, j'attends qu'elle se termine.

Paradoxe (perdu)

Aujourd'hui j'ai fini un très bon, un excellent livre dont je dois taire le titre ou je m'envoie moi-même au goulag. Car l'ennemi est à nos portes, l'espion rôde. Par exemple : Diddums, qui es-tu en réalité ? Et toi, feu Saint-Bernard, pour qui travaillais-tu ? Toi, l'anonyme, toi, le polynome, quelle ombre se cache derrière ton masque ? Et toi, Superstar, que trames-tu en secret ? Toi, Mimosa, oui, même toi, dis-nous quel est ton maître. Ne vous leurrez pas, larves veules terrées derrières vos écrans, des Moissonneuses (TM) vous ne saurez tout que le moment venu.

Pour vous instruire en attendant, voici un bref extrait d'un ouvrage consacré aux rapports de la femme au plateau-repas d'avion :
"Elle n'a pas très faim, le plateau-repas de l'avion déversé dans son ventre est encore trop réel. Lorsque le stewart s'est approché pour lui demander, poisson ou poulet ? Elle hésitait déjà depuis un certain temps, l'ayant entendu poser cette question aux rangs adjacents. Elle a choisi le poisson, il n'avait pas l'air en forme et ses qualités gustatives s'accordaient à son aspect. Elle a cependant tout avalé, elle termine toujours ses plateaux-repas, l'habitude. Parfois, il lui arrive de se persuader qu'elle aimerait se nourrir exclusivement de bouffe d'avion. C'est une idée qui lui traverse l'esprit les jours de fatigue, quand elle ne supporte plus de préparer à manger sous la hotte bruyante avec ces filtres qu'il faut tout le temps changer."
C'est beau, non ?

Cohérence

Pour rester dans la note

Je ne sais pas si c'est un bon film. Je n'ai jamais réussi à savoir si c'était génial ou médiocre, haletant ou un peu chiant, grand film ou série B, entièrement tragique ou légèrement pathétique. Peu importe ; par défaut je décide de le trouver bon.

La monstrueuse parade


Freaks toujours, parce que Freaks était l'un des films cultes de la petite Jenny (qui avait des goûts éclectiques puisqu'elle était fan à la même époque du Jouet, de Qu'elle était verte ma vallée, du Roi et l'oiseau, de Rabbi Jacob, du Dictateur du Magnifique. Cherchez l'erreur). Bref, elle vient de racheter Freaks comme elle avait racheté Qu'elle était verte... qui, elle a pu le constater en le revoyant, n'est pas exactement un film pour enfants. Schizophrène sur les bords, elle passe à la première personne. Je ne sais pas si Freaks est un film pour enfants mais je me souviens qu'il ne m'a jamais fait peur, que c'était eux les gentils et que j'aimais bien la fin, de laquelle je ne dirai rien au cas où certains Moissonneurs (concession zemmourienne n°2) ne l'auraient pas (encore) vu. Cot cot cot. J'ajoute que ce film date de 1932, qu'en 1933 l'Europe a commencé à mal tourner, et qu'un peu plus tard elle a gazé ses freaks.

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