Cette vanité* restitue une partie des billets ayant été publiés sur le site Les Moissonneuses, créé le 1er août 2006 par Jenny Suarez-Ames et deux copines (Kelp et La Rubia, semblerait-il), puis co-administré — si j'ai bien compris — à partir d'août 2007 par le colonel Alfredo Smith-Garcia, qui vaporisa l'ensemble le 23 janvier 2009.
Certains billets sont bien complets de leurs commentaires, mais la plupart, non : on a fait avec ce qu'on avait.
Comme je suis une truffe en informatique, la mise en page est parfois bousculée, différente de celle d'origine. Si certaines images manquent, c'est qu'elles ont disparu des serveurs qui les hébergeaient. Quant aux liens internes des messages, la plupart ne fonctionnent évidemment plus.
Mr Paic-Machine nous signale aimablement que l'on trouve d'autres archives des Moiss' .

* Les mots en italiques sont dus à l'intelligence de l'Anonyme historique d'autres blogues, fruits plus ou moins ancillaires des Moissonneuses.

samedi 20 février 2010

3 janvier 2009

samedi, janvier 03, 2009

Tombeau pour Donald Westlake




Aphrodite sur la plage
Lisait les citrons ne mentent jamais
De Richard Stark alias Donald Westlake
On était à Naxos le titre allait bien avec l'ile
Où les citrons sont aussi fréquents
Que les jolis profils
Les petites tours vénitiennes
Et les kouros au marbre tiède
Où l'on prend les filles dans le bleu du Temps
J'ai dit à Aphrodite
Westlake est mort
Elle a répondu en reposant la série noire
Sur le sable de la Moutsouna
Et alors
Quelle importance toi aussi tu es mort
Tu sais allons plutôt nous baigner
Et j'ai dit oui Aphrodite oui tu as raison
Allons plutôt nous baigner
Les citrons ne mentent jamais.


(copyright JL, janvier 09)

8 approbations inconditionnelles:

George WF Weaver a dit…

Laisse île : trône, mante charmée !

George WF Weaver a dit…

Do
Donne
Donne, Al
Donne, Aldo
Donne à l'doué
Donne, Al : d'où est-ce ?
Où est c't' laie ?
Ouest ? Les c… !

L'espiègle à donc passé l'arme à gauche. À l'ouest, en somme, si l'on regarde vers le nord. Mais au moins n'a-t-il pas fini au fond d'un lac, contrairement à certains de Dégât des eaux.

Je me souviens que Manchette a été le premier, du moins ici, à proposer une analyse critique sérieuse de Westlake ("Notes sur l'usage du stéréotype…"), voici plus de vingt ans, quand la revue Polar était chez NéO. Et il me revient tout à trac que dans une chronique antérieure, le même Manchette avait loué en passant un truc pas mal du tout signé J.L. Dana : En attendant le matin du grand soir, paru dans la première mouture de la coll. "Engrenage", chez Jean Goujon. Dans mon souvenir, c'était proche de La nuit des chats bottés (qui m'a à son tour fait penser au fameux épisode marseillais du Nous trois d'Echenoz, toutes choses égales d'ailleurs). Quelqu'un saurait-il qui se dissimulait sous ce pseudo qui est un hommage transparent à notre chroniqueur ?

Thierry Marignac a dit…

Chapelle ardente et notes encyclopédiques. Vous êtes un con. Aucun doute.
Westlake aurait pu vous apprendre à avoir de l'humour.

George WF Weaver a dit…

Difficile, pour un antifasciste de sous-préfecture.

Thierry Marignac a dit…

Weaver, il parait que vous vous êtes excusé, je n'étais pas retourné sur le post précédent, et dans ce cas, je m'excuse aussi de mes accès (je bois aussi). Je n'ai rien contre vous en particulier. Cette religion du polar me gonfle, parce que je connais ses effets, mon cher Weaver.
Et non, je n'ai aucun respect pour Manchette, qui était un assez mauvais auteur. Je n'ai aucun respect pour Fajardie pire encore, pour des raisons que je n'étalerai pas ici, et je l'ai bien connu, publiant il y a vingt ans dans la même maison, figurez-vous. Enfin, ayant traduit Thompson, Leonard, et introduit une bonne quarantaine de polars, j'ai droit à mon sourire en coin sans qu'on me jette la Bible à la tête, j'ai fait au moins autant que vous pour le genre, très cher.
Je me suis emporté, je le regrette néanmoins, ayant un certain respect pour qui vous êtes, nonobstant mes différences.
Cordialement
TM

George WF Weaver a dit…

Saoûl, donc absous ? Pas sûr.
Sans verser d'un excès dans l'autre, je reconnais que ce double revirement nous honore, au plus grand mépris de ce blogue notoirement connu pour ses injures plus substantielles.
Mais il n'y a que vous, pour imaginer je ne sais quelle "religion du polar" : j'en ai pour ma part lu quelques centaines, constaté au fur et à mesure que le genre n'était pas plus exempt de merdes que le reste de la production littéraire (à la louche, je dirais aujourd'hui 95%), mais cela m'a permis, pardonnez au simple lecteur, de discerner certains auteurs comme surnageant bien au-dessus de la nasse. Je vais vite. Des classiques : Hammett, Chandler, Ch. Williams, Mac Coy, F. Brown, Latimer, Cain; Westlake (tous pseudos confondis), Thompson, évidemment, etc. Plus récents : Robin Cook, Donald Goines, et puis Christopher Brookmyre, dont Un matin de chien m'a bien décoiffé. Siniac. Luc Chomarat : vous vous rappelez, La folle du roi ? Jonathan Valin, L'enfuie enfouie ? Sans doute du limite-limite, d'ailleurs, publié par Guérif mais peut-être sous l'influence d'Alain Paucard — qui depuis s'est livré sans honte à la publicité de son être-là. C'était le milieu des années 80, avant la réélection de l'autre ordure du congrès [cf quelques posts plus tard] d'Épinay, un temps où il ne restait plus qu'à lire. Et puis, et d'abord, Manchette.
Je n'ai aucun respect pour Manchette (je ne tolère d'ailleurs plus ce mot, "repect", pas plus que celui de "tolérance". Chions s'il vous plaît ensemble sur le vomi de ces mots que je refuse pour ma part de régurgiter : "tolérance", "respect". En ordre de Bataille) : Jean-Pierre Bastid, autrement plus sympathique que n'a dû l'être l'agoraphobe et sinistre Manchette, m'a raconté à diverses reprises comment JPM l'avait détestablement entubé cet été-là (1971 ?), cédant aux sirènes friquées de Vera Belmont. Malgré cette magouille d'enfumisteries, malgré tout, malgré rien, Manchette n'est pas un "monsieur". Ce n'est pas un individu pour moi, lecteur (bien que son fiston tente de le présenter comme tel, avec ses pauvres pages de Journal dispendieusement présentées par Gallimard à un prix faramineux, que Hervé Delouche aurait aimé rendre autrement publiques ; mais la pratique Mosconi fait son œuvre, dirait-on. Soit dit en passant, dans l'édition "Quarto" des Œuvres de Manchette, son fiston fait mine d'ignorer s'il reste une seule copie de "Grandeur et décadence de la Compagnie de le danse de mort", alors que le film venait d'être projeté à "La Clef", rue de la Clef à Paris, bien avant qu'il achève la préparation du Livre De Son Père).
Non.
Ce triste sire (quoique joyeux hurluberlu au possible : voir sa chronique ciné sur le viol tchèque des bouleaux, film soi-disant projeté dans une salle de Malakoff disparue depuis longtemps, et ses "excuses" aux impétrants spectateurs; ou la géniale création du mouvement Bananas ((Serge, si tu lis ceci, sache que c'est (((vraiment))) mon plus grand regret : à l'époque je me méfiais bêtement de JPM, n'ayant alors rien lu de lui)) consistant à glisser des peaux de bananes sous les semelles des flics), ce triste sire, donc, n'est autre pour moi qu'un écrivain.
Pas un écrivain de polars, non.
Juste l'un des plus grands écrivains du siècle.
Là-dessus, semble-t-il, nous ne serons pas d'accord.
Mais cette divergence (qui sans doute en nourrit beaucoup d'autres : vous devez avoir peu d'estime, j'imagine, pour John Fante, Jim Harrison ou Hubert Selby Jr. Reculons : L.F. Céline, Henry Miller : à chier, n'est-ce pas ? Allez, je ne reculerais pas jusqu'à Laclos, Sade ou Théophile de Viau, définitivement perdus à vos yeux).
Vous ne savez pas qui je suis, et quant à moi je ne vous chercherai pas querelle pour votre sourire en coin, auquel je vous reconnais un plein et entier droit, d'autant qu'effectivement, vous avez certes plus fait pour le genre que moi, qui n'ai fait que lire. Mais de grâce (merde ! le mot est mal choisi !), ne me parlez pas de "bible qu'on vous jette à la tête" : qu'il s'agisse de Westlake ou de n'importe qui, on n'est pas dans les OOmm, OOmm : vous nous croyez dans la version la plus pourrie d'Indiana Jones, ou quoi ?
Tout ceci très cordialement, bien sûr.

Thierry Marignac a dit…

Fante m'emmerde, Harrison plus encore, J'ai publié une nouvelle de Selby dans "Jungles d'Amériques", Arbre à cames, 1993, 10/18, 1995. Manchette était un pro-situ dans la moyenne inférieure, qui voulait faire du fumisme et a pas mal réussi.
Vous vous défendez d'être religieux et me faites subir Les Dix Commandements.
J'aime bien Céline et Miller, Laclos connais pas, Sade me gonfle.
Quand Charlie Williams passera l'arme à gauche, si je luis survis, je me dispenserai de faire une oraison. J'essaierai plutôt de trouver une blague pour lui rendre hommage. C'est en cela que vous êtes malgré tout à côté de la plaque avec Westlake, que j'aimais autant que vous.

George WF Weaver a dit…

À côté de la plaque commémorative comme des morts hâtives, s'entend.
Je croyais que Charles Williams, l'auteur de Fantasia chez les ploucs et du Pigeon était mort en 1975 : on ne doit pas causer du même.
Sinon, je me débrouille pas mal en contrepéteries, mais manquant totalement d'imagination, ainsi que vous l'avez remarqué, je suis incapable de produire une blague. Contrairement à Westlake.
Je me souviens de Jungles d'Amérique, que m'avait à l'époque conseillé l'indispensable Jacques Noël (1993 ? il me semble pourtant que c'était aux "Yeux fertiles", rue Danton, avant "Un regard moderne"). Excellent recueil : merci d'avoir contribué à publier Selby en France. À propos, savez-vous s'il reste des inédits, après Le saule ? Je me souviens que dans ses entretiens avec Bayon (été 1983), Selby mentionne plusieurs manuscrits achevés depuis Requiem for a dream, notamment l'un intitulé The Star qu'il résume en détail mais dont je n'ai jamais vu l'ombre par la suite.

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