dimanche, janvier 04, 2009
Tout était prévu (1)
Cette nouvelle rubrique des Moissonneuses est une rubrique légèrement paranoïaque, comme il se doit. Il s'agit de relire dans la variété des quarante dernières années les germes du cauchemar néo-libéral dans lequel
nous sombrons tous
nous sombrons tous
Ainsi dans cette chanson de Dorothée, pratiquement contemporaine de la publication des Commentaires sur la Société du Spectacle, l'informatisation générale de la société est prévue ainsi que son intervention dans les domaines les plus intimes de la vie. `
Le corps, comme organisme biologique mais aussi comme volonté amoureuse se trouve aliéné par une bureaucratie complexe et totalitaire: on notera les noms orwelliens des ministères et des services auprès desquels la jeune femme séparée, pour reprendre une terminologie debordienne, est obligée de se renseigner dans une panique que cache mal la mélodie légère qui joue ici le rôle d'un contrepoint déchirant avec le sujet qu'elle est censée illustrer..
Dorothée a perdu son coeur dans une société dystopique qui intègre tout administrativement même la tristesse et la dépression. Tout rapport à l'autre s'est éloigné dans une représentation: omniprésence du téléphone, et incapacité à se vivre comme être distinct, la chanson laissant peser une incertitude sémantique sur "mon coeur" dont on ne sait s'il désigne l'organe symbolisant la sensibilité ou l'être aimé. Plus que jamais une chanson de notre temps, qui de prophétique à sa sortie en 1987 doit être utilisée en 2009 comme un hymne suversif par tous ceux qui opèrent le salubre travail du négatif.
Le corps, comme organisme biologique mais aussi comme volonté amoureuse se trouve aliéné par une bureaucratie complexe et totalitaire: on notera les noms orwelliens des ministères et des services auprès desquels la jeune femme séparée, pour reprendre une terminologie debordienne, est obligée de se renseigner dans une panique que cache mal la mélodie légère qui joue ici le rôle d'un contrepoint déchirant avec le sujet qu'elle est censée illustrer..
Dorothée a perdu son coeur dans une société dystopique qui intègre tout administrativement même la tristesse et la dépression. Tout rapport à l'autre s'est éloigné dans une représentation: omniprésence du téléphone, et incapacité à se vivre comme être distinct, la chanson laissant peser une incertitude sémantique sur "mon coeur" dont on ne sait s'il désigne l'organe symbolisant la sensibilité ou l'être aimé. Plus que jamais une chanson de notre temps, qui de prophétique à sa sortie en 1987 doit être utilisée en 2009 comme un hymne suversif par tous ceux qui opèrent le salubre travail du négatif.
subversif ( b)
hé hé
je douterais presque pas de mon ministère
Dorothée ! Je n'avais plus entendu parler de cette marionnette depuis la fameuse controverse sur la page 106 du Lundi au soleil (L'insomniaque éditeur et la bande à 35h par jour, 1998). Cette bluette si caricaturalement actuelle m'en rappelle une autre plus ancienne, le côté cyber-totalitaire en plus.
À propos de chansonnettes, bira, vous m'en demandiez : en voici une qui me paraît de circonstance — question météo, s'entend, puisqu'il semble que nos échanges de remarques ne puissent guère dépasser ce niveau. Longue vie néanmoins à votre ministère !
Enfin, colonel, votre commentaire est fort pertinent, mais attention : avec toutes ces références à Debord, vous allez vous faire taxer de fétichiste par Marignac.
Sinon, à propos d'autres cœurs, que le ministère de Bonheur a trouvés et qu'il n'est pas près de lâcher, je me permets de faire suivre quelques rendez-vous parisiens :
10 janvier 17h : AG à la Parole Errante, 9 rue François Debergue à Montreuil, métro Croix de Chavaux
17 janvier 19h : CONCERT de solidarité avec les inculpés de l'incendie du Centre de Rétention de Vincennes à la CIP, quai de Charente, métro Corentin Cariou
19 janvier 13h : procès des manif Grèce, 23ème Chambre Tribunal de Gde Instance de Paris, métro Cité
du 21 au 25 janvier : 96 HEURES DE SOLIDARITÉ (programme à venir, normalement dispo le 10)
Séminaire sur l'anti terrorisme, concerts, lectures, spectacles...
24 janvier 15h : MANIF à Barbès
31 janvier ?h : MANIF à St Michel.
Monsieur Weaver, le comité des colonels chavistes fétichistes de Debord et des petites culottes de lycéennes coréennes (CCCFDEPCLC) vous remercie pour ces informations.
De rien, je ne fais que transmettre; et je vous en prie, pas de "Monsieur", je n'ai pas l'âge.
Euh, les culottes… avant, ou après lavage ? J'ai souvenir d'un quiproquo à ce sujet dans l'un des derniers chapitres de Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostituée…
Notre comité s'est hélas effectivement fractionné sur cette grave question. Ce fut notre congrès de Tours. J'ai fait scission avec l'aide DP("déjà portées" et non "double pénétration")du CCCFDEPCLC.
J'appartiens donc plus exactement au
CCCFDEPCLC-DP.
Ça fait très "tendance".
J'espère que l'aile NEP (non-encore-portées) prendra une déculottée lors de votre prochain congrès.
Ne les laissez pas vous mener en petit-bateau.
Pour en revenir au post de départ, j'adore ôter, quant à moi, ces dessous, non de la corde à linge, mais des anatomies qu'ils masquent.
N'ayez pas peur, la fraction DP est aidée par de puissants syndicats nippons.Nous avons espoir qu'ils ressortent du prochain congrès en slip.
Ce lobbying insidieux en faveur de l'industrie textile ne vous honore pas !
Je sais, du textile asiatique en plus, mais que voulez-vous, une lycéenne coréenne, juste après un match de basket par exemple. Il faut comprendre, quoi...
Vous parlez donc de mettre la main au panier ?
Caleçons longues, ces séances plénières du congrès ! En bermuda, on permuta les fractions. Hum.
"DP/syndicats nippons" [nippés ??] : je ne comprends pas ce qu'on me jappe au nez.
"Congrès", le mot me fait toujours penser à cette vieille une signée Reiser d'un Charlie-Hebdo du temps où ce titre signifiait un peu quelque chose (pas la date sous la main : vous avez le choix) :
"Les Cégétistes :
Cons
Gras
Tristes"
Les assonances/allitérations, on choisit pas toujours ce qu'elles vont évoquer.
"Dors… ôtée ta culotte, je saurais en faire bon usage…"
Sérieusement, Vermot, Vermouth, Sans-culotte et Cie, je vous trouve culottés : pour une fois qu'ASG poste un billet consistant, avec analyse du signifié et appel à la discordance des temps, vous dérapez dans l'anti-théorie-de-la-jeune-fille pour lui faire oublier sa puissance critique et se dissiper à son tour dans vos grises voieries ! Il virerait à l'asiatique, pardon, à la sciatique que ça vous ferait bon dos !
En 1987, les anticipations pessimistes sur la centralisation informatique version 1984 tournaient court : Apple venait de lancer la "révolution" Macintosh, la typo verte sur fond noir disparaissait pour faire place à de joyeux éléments graphiques (en noir et blanc, certes, pour cinq ans), la souris et son pointeur allaient changer bien des choses, sans qu'on sût même alors si elle avait taché sa culotte… Alors pourquoi la dernière poupée de Truffaut (avant le cheval ardent) nous "chante"-t-elle à cette date (mais y a-t-elle seulement le choix ?) une rengaine (aubade ?) dont la crédibilité futurologique date des années 50 ? Quand elle "chante" enjôleur, cela laisse-t-il entendre engeôleur ?
Vraiment, personne ne veut parler d'Orwell, lui qui aurait bien su répondre à ça ?
"Dors, well…"
Bon, on pourra toujours en causer au post suivant.
Si du moins les divertisseurs laissent du souffle à un colonel qu'on sait propre (plus que certaines culottes) à basculer dans les festouzes dyshorthographiantes.
Mi bél biten !
ici
alors, on rit jaune ?
Nous n'avons pas peur.
Mais sans vouloir virer au scato, la tendance DP, ça sent pire que le roussi.
"Et que salubre est le vent !"
Comme le travail du négatif, évidemment.