vendredi, octobre 17, 2008
Embrasse-moi Judas

"- Les urgences, j'écoute.
- J'ai besoin d'aide.
- Décrivez votre situation.
- Je suis dans une baignoire.
- Etes-vous blessé, monsieur ?
- J'étais avec une femme, une prostituée. Maintenant, je suis dans une baignoire pleine de glace et c'est peut-être un rêve.
- Etes-vous blessé ?
- J'ai froid. Et il y a du sang qui vient de quelque part.
- Je vous envoie une ambulance. Vous êtes bien à l'hôtel Peacock ?
- Chambre 411.
- Pouvez-vous préciser l'origine du saignement ? Cela aidera les urgentistes.
- Ca vient du côté droit.
- Essayez de toucher. Vous avez peut-être été victime d'un coup de feu.
- Je sens des morceaux de métal, à un demi-pouce de distance. Comme des agrafes.
- Vous avez dit "agrafes", monsieur ?
- On dirait.
- Restez calme, monsieur. L'ambulance arrive.
- Qu'est-ce qu'elle a fait ? Putain, qu'est-ce qu'elle m'a fait ?
Silence.
- Restez calme, monsieur.
- S'il vous plaît, dites-moi. J'ai des agrafes à l'intérieur."
Que Chainas aime ce livre est finalement très logiques: on se reconnait toujours entre seigneurs du style qui se moquent du bon goût et des timidités de l'intelligence quand il s'agit de se coltiner le côté obscur de la force.
Saint Ellroy, Saint Pahlaniuk, Saint Sallis, priez porno.
Merci, c'est beau.
Je ne saurais mieux dire qu'Alfredo. ...priez porno. What a motto. Yes !
En tout cas, bonne, très bonne lecture et merci de parler de cet auteur injustement - ou justement, justement - méconnu (non, ce n'est pas mon beau-frère).
Bye.
Amitiés.
Antoine Chainas.