Cette vanité* restitue une partie des billets ayant été publiés sur le site Les Moissonneuses, créé le 1er août 2006 par Jenny Suarez-Ames et deux copines (Kelp et La Rubia, semblerait-il), puis co-administré — si j'ai bien compris — à partir d'août 2007 par le colonel Alfredo Smith-Garcia, qui vaporisa l'ensemble le 23 janvier 2009.
Certains billets sont bien complets de leurs commentaires, mais la plupart, non : on a fait avec ce qu'on avait.
Comme je suis une truffe en informatique, la mise en page est parfois bousculée, différente de celle d'origine. Si certaines images manquent, c'est qu'elles ont disparu des serveurs qui les hébergeaient. Quant aux liens internes des messages, la plupart ne fonctionnent évidemment plus.
Mr Paic-Machine nous signale aimablement que l'on trouve d'autres archives des Moiss' .

* Les mots en italiques sont dus à l'intelligence de l'Anonyme historique d'autres blogues, fruits plus ou moins ancillaires des Moissonneuses.

jeudi 11 février 2010

Mars 2007

jeudi, mars 29, 2007

New readers

Hola dear Harvesters, I think it's the third post I write about Crimespace but this time it's really crucial: I've been told there (thank you, Jack) that Les Moissonneuses now have a (small but not te be neglected) international — at least English speaking — audience. So let's make room for the International Crime Fiction Syndicate and practice our English. That is not to be neglected either.
Who are les Moissonneuses? A gang of weird French people crazy for noir and literature in general. We also love bad taste jokes, natural wine, sex, food, music, films, ID usurpation (in comments), ourselves (but also some other people), pop art, noir again, reading, writing, publishing and some other things I couldn't mention here. We hate Nicolas Sarkozy and some other DVC (means shit in crimsperanto) I couldn't mention here.

By the way, do you know crimsperanto? It's an international language in progress. Here are the basis (for beginners):
- Hello = Bang Bang!
- Good bye = .38
- Da Vinci Code (or DVC) = shit
- Thompson = I'm about to kill myself
- Westlake = cool
- Wisconsin = not fast paced
- Paris = fast paced
- ICFS = talent, intelligence, celebrity, excellent publisher, luck, money, beauty, Nobel prize
That's all for the moment. Any contributions are welcome. Feel free to leave comments. Actually, you HAVE to leave comments. It's a rule. An order. Besides this: welcome on our blog.

Rehab

Période cruciale pour nous autres qui moissonnons entre bouquins et bobines. Début avril. Demain presque. Du nouveau. On espère. Tendinites dactyliques. Sommeil haché (méhouilé leu kontrah? éladystri? jéhoublié kouah? onavépahin randévou?).
En même temps on essaie de rester coule, car on est des gens coules, dans l'ensemble (hein hangouassor ?).
Alors on va écouter Amy Winehouse qui 1° a une jolie voix de voyoute clopeuse 2° chante des airs jazz, soul, pop, coules 3° change un peu de Lily Allen mais pas trop quand même 4° porte un nom très moissonnesque, si vous voyez ce que je veux dire.
J'ajoute que je la sors d'un conseil crimespacien et que je l'ai entendue hier à l'Insolite, winehouse s'il en est.
And I said no, no, no, no, no.
Yeah.
(Je suis sur les rotules.)

mercredi, mars 28, 2007

ALLEZ KELP

KELP : you can do it !

Signé : l'équipe des moissonneurs galériens

mardi, mars 27, 2007

Pourquoi moi ?

Il faut savoir une chose : je ne suis jamais invitée à aucun mariage. Jamais. J'ai dû assister à deux mariage dans ma vie dont le dernier était une fête du bon goût et une excellente occasion de ne plus voir les tourteraux après cette horreur conjugale. Bref. Ce matin en allant faire pisser Ulysse(tm) j'ouvre ma boîte aux lettres et que vois-je ? Une enveloppe crème aux bords crénelés, pas fermée car je suppose — on comprendra très vite pourquoi — que c'est vulgaire. J'ouvre.
"Le Comte et la Comtesse J.-G. de M. ont l'honneur de vous faire part du mariage de Mademoiselle... etc. Et vous prient d'assuster ou de vous unir par la prière à la messe de mariage qui sera célébrée le... et. Le consentement des époux sera reçu par le Père etc."
(je mets en ital parce qu'il n'y a pas de police correspondant à ça)
Aaaah. Je ne suis jamais invité à aucun mariage et là je suis invitée à ça. Aaaah. Le fiancé est un militaire qui travaille au Ministère (un planqué en langage courant). Aaaah. J'ai pas de chapeau. J'ai pas envie de porter un chapeau. J'ai une robe à fleurs chic classique en soie et tout mais fendue haut et avec une ceinture rose fluo. J'ai pas envie de porter un chapeau. Aaaah. Je ne sais pas parler le comte. Je vais trop boire pour me déstresser et ensuite je vais vomir dans le chapeau d'une comtesse. Je vais fumer des clopes et faire des trous dans la robe d'une comtesse. Aaaah. Je vote à gauche par conviction. Même pas Ségolène Royal parce qu'elle est trop à droite. Aaaah.
J'ai peur. Qui vient avec moi ?

Entraînement pour le Prix de Diane, août 77

MARCHAIS 2007

D'après les RG, il serait à 43% dans les sondages.
Le comité MARCHAIS 2007 n'a qu'un seul message: encore un effort camarade et dès le 22 avril au soir, un vrai gouvernement d'union populaire est possible !
Vive Georges Marchais !
Vive le camarade président !
Nationalisations partout !

PS: tout adhérent au comité Marchais 2007 bénéficiera d'une R12 TS et d'un quarante cinq tour de Jean Manson.
Jean Manson, soutien officiel du comité MARCHAIS 2007

dimanche, mars 25, 2007

Une nuit à Taos

Les yeux emplis d'une terreur soudaine, Jenny recula devant le couteau, sa main cherchant à tâtons derrière elle le bouton de la porte de la cuisine. Elle était trop effrayée pour hurler ; il n'y avait d'ailleurs personne pour l'entendre. Personne, à part l'homme qui venait vers elle avec le couteau — et cet homme était fou, il devait être fou. Sa main se referma sur le bouton, le tourna. La porte s'ouvrit sur les ténèbres et Jenny s'élança dans la nuit en courant. La mort se lança à sa poursuite.

Huit années s'écoulèrent.

Cinéphilie du dimanche

Il est beau, elle est belle, et le film est chiant comme un Derrick.

C'était un post du CCDJM(H)E (Comité chaviste contre le dimanche, journée mondiale [et hebdomadaire] de l'ennui).

À l'attention des malcomprenants anonymes

« Mieux vaut rire d'Auschwitz avec un juif que de jouer au scrabble avec Klaus Barbie. »

Le clou du Salon

L'auteur signera mercredi (jour des enfants) au Salon du livre, de 11h à 18h30. Venez nombreux.
NB : les cacas anonymes dans l'impossibilité de se déplacer peuvent effectuer des commandes d'ouvrages dédicacés à leur nom.

samedi, mars 24, 2007

Ici et maintenant

vendredi, mars 23, 2007

Pop 1280 (-5)

Mea culpa rusé

Je viens de relire mon post sur DRIVE de SALLIS (LISEZ-LE), et il est vraiment — comment l'exprimer ? à chier. Donc là non seulement je vous présente mes excuses mais j'en profite pour en remettre une couche sur le sujet.
Lisez DRIVE de SALLIS. Lisez DRIVE de SALLIS. Lisez DRIVE de SALLIS.
C'est immense, c'est écrit, c'est un livre, c'est dense, c'est sublime, c'est intelligent, c'est de la littérature.

ICFS DTC paranopost ta mère

Ouais, bon, ben on a compris, plus personne ne vient moissonner ici, on nous aime plus, on nous abandonne après avoir lancé le plan Alerte enlèvement pour faire croire le contraire il y a quelques semaines (déjà), c'est nul. Le post sur Sallis : peanuts. Brautigan : nada. Heureusement qu'on s'est fighté sur Battisti et qu'un anonyme a craché son venin sinon où en serait-on ?
Alors adieu, ouébesquement je pars m'exiler sur Crimespace où il y a des gens coules avec qui je fonde l'International Crime Fiction Syndicate (ouais, en anglais, ouais). On s'en fout de vous, on va se faire des t-shirts ICFS Team France, Team Wisconsin, Team DTC et vous en aurez pas.
Sinon la MR va bien, vouala sétou.

Opening night

Ma meilleure souarée d'ouverture du Salon du livre depuis que je traîne là-dedans. Déjà, pour commencer, j'ai pris le tramway pour la première fois : c'est nul, moche et lent. Mais j'ai pris le tramway pour la première fois. Ensuite j'ai traîné avec des gens intéressants et sympathiques, pas des larveveules mécheuses ou méchantes. La remarque vaut même pour polardworld où, certes concentrée chez Rivages, la compagnie était bonne. Beaucoup de bises plus ou moins mondaines (mais plutôt moins que plus) et beaucoup de scouates. Scouate outrancier et drôle chez Lagadaire(tm) avec une camarade et des huiles locales. Scouate chez Hachèle. Scouate dans les travées.
Distribution de cartes de visite dans les scouates. Soirée agréable et (f)utile, en fait.
Puis les buffets se vident et c'est l'heure de partir mais comme on a faim on s'avale un menu vapeur au chinois où tout le monde sort du Salon. Dans tous les restaus tout le monde sort du Salon. Dans le XVe tout le monde sort du Salon. On dirait qu'il n'y a que ça dans Paris mais c'est faux. Tout le monde se fout du Salon.

mercredi, mars 21, 2007

Brautiganagain























Fuck me like fried potatoes
on the most beautifully hungry
morning of my God-damn life.

mardi, mars 20, 2007

Crimespace

Plus spécialisé (non, ce n'est pas du porno) et moins crétin que MySpace, voici Crimespace. C'est une sorte de lieu de rencontre pour auteurs, éditeurs et amateurs de nouare en général, créé il y a deux semaines. Moi ayé j'y suis et à tous les coups je suis la première Française sur ces terres amerlok. Vous voulez pas vous inscrire aussi, allez, s'il vous plaît...
http://crimespace.ning.com/
(en photo Ken Bruen parce qu'il écrit de bons livres)

Menace










Donc oui, alors je suis très vaniteuse égocentrique etc. Alors maintenant on va plutôt s'intéresser à Sallis par exemple, et aux 175 pages de pure noirceur de Drive, Rivages/Noir, 6,95 euros TTC. Et plus vite que ça ou j'envoie Dinah et elle va mettre des poils partout sur vos costards Agnès b. et griffer vos Church's, bande de snobs nonchalants.

Un hommage anonyme

Puisque ce commentaire (sur le voyage loupé aux Bahamas) ne s'adresse pas qu'à moi mais à "ma clique", je devais t'en faire part, clique bien-aimée, bande de vaniteux snobs égocentriques de mon coeur.

"Tombé sur ton blog par hasard, et devant tant de vanité, de snobisme, d'egocentrisme, le tout sous couvert d'une espèce de fausse nonchalance qui démultiplie le dégôut inspiré par les dites caractéristiques, je me pose juste une question : tout ceci est-il une blague (dans ce cas mea culpa, la réussite est parfaite, et on rit bien), ou bien es-tu sérieuse ?
Et puis une deuxième : te rends-tu compte à quel point tu es, comment dire, caricaturale ?? Je concluerai ce message qui ne t'atteindra probablement pas, perchée que tu es sur les cîmes de ton ego, en disant que tu ferais un parfait personnage de roman, dans le rôle de la pauvre fille frustrée, méprisante, amoureuse d'elle-même, avec un esprit critique digne d'une cour de récré moyenne d'âge 12 ans.
Ton blog est tout bonnement surréaliste. Toi et ta clique vous m'évoquez un passage d'un poème d'Emily Dickinson :

"Je suis Personne ; et vous ?
Etes - vous Personne aussi ?
Dans ce cas nous faisons la paire !
Chut ! on pourrait nous trahir - qui sait !"

Bon, allez, assez perdu de temps.
Je te laisse disparaître dans le cyber-espace."

La grâce est un gibier difficile à traquer

J'ai lu hier Drive, de Sallis, et puis l'article d'Alfredo Smith-Garcia sur l'auteur, là, aujourd'hui. Drive c'est la quête noire du Chauffeur, l'homme sans nom, comme Ulysse (comparaison ASG). Pas une grande claque, le terme ne convient pas, ce n'est pas cette sensation-là. Drive m'a rappelé ces polars qui n'en sont pas, ou qui sont les meilleurs, et depuis hier je cherche, sans succès, des titres qui m'ont fait cet effet. Ou des noms. Thompson, Ellroy, A.D.G., Taibo. Ceux qui travaillent la violence comme un matériau délicat.
Drive commence ainsi : "Bien plus tard, assis par terre, adossé à une cloison dans un Motel 6 à la sortie de Phoenix, les yeux fixés sur la mare de sang qui se répandait vers lui, le Chauffeur se demanderait s'il n'avait pas commis une terrible erreur." Il se poursuit de la même façon, non linéaire et cohérente. Un roman d'apprentissage bouleversant sur fond de polar classique. Le Chauffeur est un grand môme qui ne comprend pas tout, tue à mains nues, ne perd jamais son sang-froid ; il travaille et sauve sa peau, il a besoin de manger. Le Chauffeur, surtout, trimballe ses failles, ses manques, omniprésents, ses traces d'enfance déglinguée, et il avance, il roule, il survit.
Stop là, inutile d'épiloguer et de gâcher : il faut ressentir la mélancolie de Drive. Ce livre me trotte dans la tête et c'est sûrement pour ça que je ne parviens pas à en parler.

Compte rendu mécheux

Alors comme tout le monde on arrive à la bourre. Rendez-vous à 21 heures au port Henri IV, personne ne sait trop où c'est mais on suit les gens à la sortie du métro, ils ont tous l'air d'y aller, de toute façon quiconque se trouve un peu paumé mais en tenue du côté du quai de la Rapée a l'air d'y aller. En même temps je dis "en tenue", je ne dis rien. Parce qu'une fois à l'intérieur, qu'on soit sapé en clodo ou ultramécheux, on est en tenue. Le lieu fabrique de la tenue. Une queue monstre devant un affreux bateau de luxe, un type en ciré noir et mèche, des pouffes sapées hôtesses ou putes de moyen luxe, des vigiles car il est interdit de fumer dans cet affeux bateau de luxe.
On grille la queue, en fin de compte. Tout le monde est là ? Ouiiiiiiii. Salut, bises, salut, tiens, le bateau s'ébranle, ça tangue un peu, j'ai bien fait d'éviter les talons hauts. Pas de champagne, ça commence moyen, pas de bouffe salée non plus mais des fontaines de chocolat qui pue, de la guimauve, des barbes à papa, des trucs régressifs dégueulasses. Alors vodka tonic et gin tonic quand il n'y a plus de vodka. Musique années 80 à fond. Je croise un juge, une éditrice, dix journalistes, douze attachées de presse (au mètre carré), des mécheux et branchouilles divers, des improbables prévisibles. La croisière est très belle, en même temps. A un moment, on est à l'intérieur et on voit de la verdure sur les bords de Seine, on dirait qu'il y a un poney club derrière, d'ailleurs c'est peut-être le cas. On est où ? Euh... Saint-Cloud ? On est tous nuls en banlieue ouest dans ce bateau qui va super vite vous trouvez pas ? N'empêche qu'on doit fumer à l'extérieur et que la croisière est très belle. Il n'y a plus que du gin ou un alcool mécheux au litchi (?). On s'aperçoit que le bateau a fait demi-tour et on repasse devant (dans le désordre) Orsay, la Conciergerie, le Louvre, les quais avec les bagnoles qui foncent plus vite que nous même si on trace vous trouvez pas ? On fonce vers le bar. Plein de gens bourrés partout à moins qu'ils aient le mal de mer.On s'assied sur une espèce d'estrade qui ne sert à rien et on regarde le paysage sublime en éclusant un dernier gin to. On est déjà allé chercher nos manteaux pour éviter la queue au vestiaire. Retour quai Henri IV. Je n'ai fourgué qu'une carte de visite. C'était mécheux à mort et en même temps la Conciergerie et Orsay, la nuit, vus de la Seine, c'est magnifique.

lundi, mars 19, 2007

HELP

Je pars à la souarée la plus mécheuse de la terre, pensez à moi.

"Bobos !"

Systématiquement "nous", c'est-à-dire les commentateurs apparentés moisson, nous faisons "traiter" de "bobos" (que de guillemets !) par nos détracteurs (j'ai encore envie de mettre des guillemets mais je me retiens) quand nous exprimons une opinion "de gauche" (et en revoilà).
Je jette à l'instant un oeil au dernier post sur Battisti et je lis "indignation bobo" (guillemets de citation). Qu'est-ce que cela signifie ? Énigme. Les quelques membres du comité de soutien que je connais sont des gens de gauche globalement cultivés, point. Bobo c'est donc ça ? Mécheux je situe, il y a un genre, une pose, une attitude, du fric et une certaine coupe de cheveux. Mais bobo...
Pour moi bobo, au sens péjoratif, évidemment, c'est petit con superficiel qui s'agite dans un film de Klapisch. Éventuellement aussi client dudit film qui s'identifie à mort. Mais l'agité mou du film de K. se tamponne de Battisti, il ne vote pas ou alors Arlette parce qu'elle est fun, il est plus individualiste qu'un ver solitaire mais aime bien tout le monde dans le fond sauf des fois.
En plus ce bobo-là a des goûts de merde en polar et, venant de lire Drive, de Sallis, qui est un pur chef-d'oeuvre, je ne peux pas tolérer ça.
(en illustration, un masque Bobo)

Jeu : une contradiction s'est glissée dans ce post, elle relève de la mauvaise foi, essaie de la retrouver.

Avant-goût de la France d'après, suite

Le début de l'article de Libération sur l'arrestation de Battisti dont on vous parlait hier. Coup prééléctoral dont le classicisme ne m'ôte pas pour autant (passez-moi l'expression) l'envie de gerber.

Alors que le ministre de l'Intérieur quitte ses fonctions dans quelques jours, l'ex-activiste italien en fuite depuis 2004 a été arrêté hier au Brésil.


Voilà l'une des raisons pour lesquelles Nicolas Sarkozy était décidé à s'accrocher le plus longtemps possible au ministère de l'Intérieur : Cesare Battisti, en fuite depuis près de trois ans, a été arrêté hier à Rio de Janeiro par des policiers brésiliens avec l'aide de policiers français. Une prise qu tombe à pic pour Sarkozy, qui doit quitter la place Beauvau au plus tard au début de la semaine prochaine. En célébrant son départ, le ministre ne manquera de mettre en avant l'arrestation de l'ancien activiste d'extrême gauche italien, condamné en 1988, par contumace, à la réclusion perpétuité par la justice italienne pour quatre assassinats en 1978-1979. Et le candidat UMP à l'élection présidentielle espère voir ses intérêts électoraux servis par le zèle du ministre.
La suite à lire ici.

Here’s the Fantasy (Carver inédit)

Here’s the fantasy
It’s the morning pretty early
A southern city
Seaside
The street sprinklers
Water vaporized in the blue
Lisboa, Athens, don’t know
Maybe Lisboa, still
He’s out of an apartment or a hotel room
Wearing a light costume on a blue shirt
He’s going to a square you can see at the end of the avenue
The traffic keeps moving
You can hear the sprinklers the seagulls the klaxons the bells of the tramways
But not enough to cover the silence inherited from the night
He’s walking he’s fine he drank a lot the night before
But no hangover only the feeling everything is still
Possible
He thinks he could stop in a store and buy a french newspaper
Then renonces and goes to the square with this equestrian statue
Crosses the way of a girl who reminds him of a lost love
Really lost because he knows if he’d really find this love again it wouldn’t be a girl
And he knows it’s better like this a girl just a girl
He doesn’s see the car slowing down near him
Nor the reflection of the viewfinder on this roof a couple of numbers further
Seagull klaxon blue vaporized water equestrian statue shot gun
The girl turns her head
He falls slowly
It’s a southern city
Seaside morning
For ever

["Here's the Fantasy", Raymond Carver, inédit je crois, just for you, sweet reader, my dearest]

dimanche, mars 18, 2007

Juste avant la France d'après

L'Italie salue "une brillante opération" qui intervient, heureux hasard, juste avant les élections présidentielles.
Et au passage, peut-être n'est-ce pas du luxe de le rappeler, outre Marie-Georges B. et les autres, l'un des soutiens politiques français de Battisti est un certain François B.

Le texte de la dépêche AFP sur l'arrestation de Battisti :
Cesare Battisti, ex-activiste italien d'extrême gauche, en fuite depuis 2004 a été arrêté dimanche au Brésil, a-t-on appris dimanche de source judiciaire
"Nous confirmons l'arrestation aujourd'hui (dimanche, ndlr) au Brésil de Cesare Battisti", a-t-on déclaré à l'AFP de source judiciaire, corroborant une information parue sur le site internet du Figaro.
Selon lefigaro.fr, Cesare Battisti a été interpellé, ce midi (heure française, ndlr), au Brésil par la police brésilienne sur des informations et en présence de la police judicaire française.
Cesare Battisti a été condamné à perpétuité en 1993 en Italie pour quatre "homicides aggravés" commis en 1978-1979.
Réfugié en France pendant une quinzaine d'années, il a entamé une carrière d'auteur de romans policiers et travaillait comme gardien d'immeuble dans le IXe arrondissement de Paris.
Arrêté en février 2004 en France à la demande de la justice italienne, Cesare Battisti a été écroué plusieurs semaines avant d'être remis en liberté. Il avait alors reçu le soutien d'écrivains français et de militants de gauche.
Menacé d'expulsion vers l'Italie, il est passé dans la clandestinité en août 2004.

J'y connais rien (mais j'adore ça)

Non je ne promène pas mon Moleskine(tm) que dans les troquets miteux pour noter des paroles de freaks. J'attrape aussi au vol, au milieu des conversations, des conseils divers — attends, tu peux épeler, je note. Reprise de la discussion, tu te rappelle ce film génial, où — attends, tu peux épeler, je note. Et puis donc je suis en train de traduire un troisième bouquin de cet auteur fabuleux des années 30 qui — attends, tu peux épeler, je note.
Investir dans un dictaphone ? Parlez entre vous mais lentement, épelez, faites comme si je n'étais pas là, répétez, merci, une seconde, je vérifie un truc, non rien, continuez.
La dernière expérience de ce genre m'a valu non pas deux baffes (je déjeunais avec des gens convenables et patients) mais une descente chez Gibert, carnet en main. Et puis maintenant, le matin, au lieu d'écouter Lily Allen, je me passe et repasse Hank Mobley.
Vous avez de quoi noter ? M-O-B-L-E-Y.

Beaux joueurs (an vré)

Suite de nos aventures...
Première expérience des enchères pour la MR, dont une offre a été contrée. Nous n'allons pas surenchérir, sans même une pointe d'aigreur, à peine une déception. Un bon livre, un succès possible mais pas notre grand amour.
Alors ? Alors pour la première fois de ma vie je ne serai pas mauvaise joueuse : vas-y, la concurrence, prends-le, ton bouquin cher, on a mieux.
Et que viva la MR !

(Péhesse : excusez ce post miteux et mon ricannement de goule mais un sommeil curieux explique peut-être cela. Je vous aime quand même.)

Musique du matin, postée le soir

samedi, mars 17, 2007

Combustion spontanée

Voici un message qui circule dans les bouates mèles. Sa fé peurre.

>> Ceci n'est pas un spam.
>>
>> Marie P. a voté François Bayrou en 2002, deux jours plus tard,
>>sa maison a brûlé et tous ses enfants sont morts de combustion
>>spontanée.
>>
>> Pierre F. a voté Bayrou lui aussi, il s'est noyé dans la mare de
>>sa ferme. On n'a jamais retrouvé son corps.
>> Catherine K. a voté UDF aux dernières législatives. Une semaine
>>plus tard, elle a dû se faire poser un anus artificiel.
>> Joseph D. , lui, a simplement pensé à voter Bayrou, depuis, il
>>purge une peine à vie dans les prisons turques.
>> Le pire, c'est qu'il avait pris un billet d'avion pour Namur, il
>>a été victime d'une erreur à l'embarquement.
>>
>> NE VOTE PAS FRANÇOIS BAYROU, OU TU FINIRAS COMME EUX.
>>
>> Forwarde ce message à 10 personnes que tu aimes bien ou tes
>>dents tomberont.
>>
>> Si tu ne votes pas Bayrou, tout ira bien pour toi, toutes les
>>femmes (ou les hommes) seront à tes pieds, tu allongeras
>>considérablement ton espérance de vie et tu gagneras plein
>>d'argent.
>>

Péhesse

Ravie — mais pas surprise — de voir que la chasse aux mécheux peut être un sport collectif.
JSA speaking here, claquée et insomniak pour ne pas changer. Au programme du ouiquènde nada, sinon entretenir la tendinite dactylique (ça veut dire que je croise les doigts à mort) pour la distri moissonesque.
Sur la photo on ne voit pas mon nouveau gri-gri, bague 1930 en cuivre, serpents entremêlés aux yeux de turquoise ; à droite, mon majeur est vert (sans connotation sexuelle).
Cross your fingers dearest readers, our best support.
Je vais me coucher.
Blue dreams.

vendredi, mars 16, 2007

Pourkouah tant de haine ?

Pourquoi nous acharner sur les mécheux comme, fut un temps, nous nous acharnâmes sur les dauphins ? Parce que le mécheux a du succès, au moins dans la presse, et que c'est un scandale. Il faut dire que le mécheux a plein de copains dans la presse. NB tout de suite : je ne suis pas jalouse du succès du mécheux, j'en suis ulcérée.
J'ai vu passer des quintaux de manuscrits arrivés par la poste, envoyés par des anonymes ; j'en ai lu des extraits ; avec les autres, je me suis moquée de ces autobiographies de chiens, des poèmes de ma fille, des polars de bidet, de l'heroic fantasy de caniveau, des histoires de zombies à prétention littérai... What ? Et un jour que vois-je ? Sur quoi tombai-je ? Que me demanda-t-on d'envoyer en prépa ? Une chose nulle et inamendable comme "ça". Une chose répugnante qui, arrivée par la poste, serait illico repartie par le pilon. Et "ça" va se retrouver bientôt en librairie parce que l'auteur de "ça" a plein de copains dans la presse.
Bon sang j'aurai pourtant sué sang et eau pour que "ça" ne paraisse pas : lectures à voix haute, laminage en règle devant la direction, et puis l'évidence de la nullité qui s'étalait sur les pages comme de la bave de larveveule. Eh ben raté, échec total, parution de "ça" très bientôt. Douze métaphores dégueulasses par page, une syntaxe migrainogène, un vocabulaire vomitif, et cette prétention stylistique encore, cette prétention tout court. Influences ? Proust. Et ? Lautréamont. Et deux claques ?
Que "ça" paraisse me consterne autant pour la littérature que pour les malheureux qui envoient leurs manuscrits, dont certains sont évidemment mille fois meilleurs (parfois même publiables), ou en tout cas pas plus mauvais, et partent directement à la poubelle.
Voilà pourquoi tant de haine.

[Illustration (de la larveveule) signée Mimosa]

Bad trip mécheux

Mau-Mau se passionnant pour un sujet aussi essentiel, antanke spécialistes, les Moissonneuses se douavent d'intervenir également.
Le mécheux a un louque particulier.
J'ai ainsi vu un mécheux kouadra, doté d'une mèche, évidemment, et exhibant son torse nu sur la couverture de son dernier livre (suivez mon regard), porter au poignet un bracelet constitué d'épingles à nourrice — ou de trombones, je ne sais plus, mais ça revient un peu au même, genre je suis las de cette vie et je fais des colliers de nouilles et des métaphores. C'est un mécheux rebelle. Il est gentil mais il craint. (Mais grâce à lui, on apprend beaucoup sur le krill.)
Les autres mécheux sont, et ne s'en cachent pas, pétés de thunes, comme on dit vulgairement. En même temps, depuis qu'ils ont découvert les jeans Tchipe Mondaie à cinquante euros, ils ne portent plus que ça mais compensent avec le reste (les dépenses en coiffure ?). Ca donne des dadais moulés dans des slims comme des minettes de seize ans (ou mouah). Pas joli, joli.
Certains mécheux, les plus philosophes, s'inspirent plus directement de Béhachelle, chemise et tout, mèche plus longue, visage tendu vers l'intérieur, comme dans une métaphore mécheuse.
La mécheuse, c'est un peu différent. La mécheuse écrivain est... euh... je ne sais pas. Elle doit bien exister mais je ne la connais pas. Ou alors Laulitha Pile ? Son Elle sous le bras, elle va faire les courses. On dérive vers la branchouille, en fait. J'ai le souvenir très hangouassant d'une promenade un ouiquènde à une brocante rue de Bretagne où je me suis vue soudain entourée de clones. Aaaah. Elles ressemblaient toutes à un mélange de KèteMausse et de je ne sais pas quoi mais un truc droit sorti de Elle. Aaaah. Collants sans pieds, ballerines, robe à fleurs. Un type au bras habillé équivalent, sans la robe. Aaaah. Ce n'était plus une brocante mais une garden party taikniquarte. Des clones. Partout. Partout. Des clones. Des clones. Des clones. Laissez-moi. Des clones. Partout. Je vais prendre un bain. Laissez-moi. Aaaah.

jeudi, mars 15, 2007

Honnêteté intellectuelle

"Je ne regrette pas d'avoir été communiste entre les années 1932 et 1939. En 1939, au moment du pacte gremano-soviétique, je commence à désapprouver. En 1940, je suis franchement anticommuniste. Quand je rencontre des communistes, le débat tourne à l'aigre. Mais, jusqu'en 1939, j'étais communiste, même si, me trouvant à l'armée depuis 1937, je n'appartenais plus au Parti. À y repenser aujourd'hui, je vois bien les très nombreuses illusions que j'avais, les fautes intellectuelles que j'ai commises. Je m'imaginais que le temps était orienté vers le progrès de la science et du savoir, de l'harmonie entre les peuples. Je pensais que les idées religieuses et réactionnaires étaient vouées à l'affaiblissement en raison du développement technique et scientifique, que les barrières entre les peuples, les frontières, étaient en quelque sorte démenties par tout ce qui se faisait en matière d'échange économique et intellectuel. C'était d'une naïveté totale, totalement erroné. Je ne pense plus aujourd'hui que le temps soit orienté vers le progrès."

[Jean-Pierre Vernant, La Traversée des frontières, Seuil, 2004, p. 26 ; photo déjà postée mais si belle]

NB : ce post est vide, pas la peine de le lire

Comme si les journées trop pleines, trop mondaines, sans passage au PMU du coin ou au troquet d'en-bas nuisaient gravement à l'inspiration bloguesque.
Et pourtant aujourd'hui j'ai été complice de vol dans un célèbre grand magasin de la rive droite (du coup j'ai pas l'étiquette des dimeup), j'ai moissonné à l'Amour du nouare, bouquiné en écoutant du jazz, vidé mon lave-vaisselle, donné des croquettes au chat et là je vais aller me coucher avec La Traversée des frontières qu'en bonne gosse de riche(tm) je n'avais pas encore lu.
Et pourtant aujourd'hui ce blog a autant à dire qu'un patient en fin d'analyse.
Demain je passe au PMU.

mercredi, mars 14, 2007

Avec un F, comme flic

mardi, mars 13, 2007

Littérature mécheuse

Pour avoir bossé vous-savez-où et vous-savez-avec-qui pendant plusieurs années, nous (Kelp, nous sommes d'accord ?) avons pu repérer l'émergence d'un courant "littéraire" (ha ha ha) que nous qualifieront ici de "mécheux". Ce terme a été défini et illustré précédemment (N.R., G.A., C.P., C.B. en sont les leaders), nous ne reviendrons pas dessus. Dieu — si tu existes — merci, ces gens n'écrivent pas trop. En revanche ils publient ce dont certaines personnes de notre entourage ont eu l'occasion non pas d'acheter — ou bien qu'ils s'éloignent très vite de notre entourage — mais d'entendre, car la littérature mécheuse (la LM) ne se lit pas mais se déclame.
Car dans la LM, un serrurier ne force pas une porte, il s'active contre le pêne mollissant ; un soldat n'appuie pas sur la détente, il étreint la gachette ; un homme ne caresse pas l'épaule d'une femme, il fait glisser ses doigts contre l'os qui court de la nuque à la clavicule ; un plat n'est pas mauvais, son goût s'accorde à son apparence peu appétissante.
Assez, assez, je pense que vous avez compris.
La LM est l'art de la métaphore bizarrement le plus souvent répugnante (beaucoup de sueur, d'os, de corps maladroits — pardon "animés de mouvements improbables et étranges") qui camoufle mal un manque de vocabulaire (je sais, je me répète).
Le problème est que certains appellent ça "faire du style". Pis encore, ils croient vraiment que le style, c'est "ça".
Lecteur réveille-toi, lis Brautigan pour te purger l'esprit d'abord, c'est une bonne médecine, puis suis les conseils d'Alfredo Smith-Garcia, de Mau-Mau (et son orchestre), d'ALG, des Moissonneuses, suis les dans leur lutte contre la LM : la LM ne passera pas !

NDB : nous refusons de polluer ce blogue avec des photos d'auteurs mécheux, un singe et Brautigan suffiront.

lundi, mars 12, 2007

Ami, si tu tombes

Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur la plaine?
Ami, entends-tu le bruit sourd du pays qu'on enchaîne?
Ohé partisans, ouvriers et paysans, c'est l'alarme!
Ce soir l'ennemi connaîtra le prix du sang et des larmes.

Montez de la mine, descendez des collines, camarades,
Sortez de la paille les fusils, la mitraille, les grenades;
Ohé Francs tireurs, à la balle et au couteau tirez vite!
Ohé saboteur, attention à ton fardeau dynamite!

C'est nous qui brisons les barreaux des prisons, pour nos frères,
La haine à nos trousses, et la faim qui nous pousse, la misère.
Il est des pays où les gens aux creux des lits font des rêves
Ici, nous, vois-tu, nous on marche et nous on tue nous on crève

Ici chacun sait ce qu'il veut, ce qu'il fait quand il passe;
Ami, si tu tombes, un ami sort de l'ombre à ta place.
Demain du sang noir séchera au grand soleil sur les routes
Sifflez, compagnons, dans la nuit la liberté nous écoute.

Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur la plaine?
Ami, entends-tu le bruit sourd du pays qu'on enchaîne?

Musique de Anna Marly
Paroles de Joseph Kessel et de Maurice Druon

NDB : ce post comme une forme d'antidote aux conneries oumesques que j'ai pu lire ces derniers jours.

JC Decaux (cliquez pour agrandir encore plus)

Pub pour un livre à paraître auquel ont participé trois proches de la MR, allez, disons-le, trois moissonneurs officiels, Jérôme Leroy, Serge Quadruppani et Romain Slocombe.
Et en plus il paraîtrait, de sources proches de l'affaire, que les textes seraient bons.
[merci de m'envoyer un ABS pour que j'en juge par mouahmaime]

Comment rater un voyage aux Bahamas

Rendez-vous ce matin au premier étage du Flore avec un agent. Je suis à la bourre, mal réveillée, le pli de l'oreiller sur ma joue droite, poudre, lunettes, mascara pour planquer le désastre, et une robe vert bouteille, un foulard en soie, l'habituée. Personne au premier étage du Flore. Béhachelle en interviou au rez-de-chaussée. Je sors, une clope, je consulte mon agenda, bingo, le rendez-vous est demain.

Back to Saint-Ambroise, sortie Richard-Lenoir, la plus proche du Flash, mon bar-tabac-PMU pour un paquet de Marlboro lights, un café, une orange pressée avec un bouquin (in english). Je signe les contrats arrivés ce matin au courrier (réjouissez-vous pour la MR : ses rééditions sont assurées, préparez vos préfaces), un type à côté de moi :
- Vous auriez du feu ? et puis ma clope est cassée.
- Vous voulez une cigarette ?
- Vous fumez quoi ?
- Marlboro lights.
- Alors je veux bien, normalement j'évite de fumer mais quand je vois une belle fille avec une cigarette ça m'excite.
- ...
- Vous auriez pas des tuyaux pour le tiercé ?
- Euh, non.
- Alors dites un numéro.
- Neuf ?
- Un autre ?
- Onze ?
- Un autre ?
- Dix-neuf.
- Bah non ça va que jusqu'à dix-huit.
- Ah, alors 17.
Etc. jusqu'au remplissage de la grille.
- Bon, je serai là demain vers la même heure. Si j'ai gagné, je vous offre un voyage au Bahamas, ça vaut le coup non ?
- ...

Le problème, j'ai réalisé en sortant, c'est que demain vers la même heure je serai au premier étage du Flore.

dimanche, mars 11, 2007

Killing the Fatted Calf and Arming the Aware in the Cornbelt

Un vieux post ici évoquait Tristan Egolf, l'auteur du Seigneur des porcheries (Lord of the Barnyard) que certaines personnes, je crois, n'ont pas lu. Honte à eux.
La citation, là, en-dessous, que vous êtes priés de lire, est un emprunt au Lunar Caustic.

"J'essaie de trouver dans la littérature américaine un écrivain qui aurait pu créer une œuvre aussi massive entre 23 et 25 ans, et je ne trouve pas. Mailer a écrit au même âge Les Nus et les Morts, mais c'est de la plaisanterie à côté. Dans un tout autre genre, dans un style plus en épure, la seule à avoir son niveau, avec cette précocité, ce serait Carson McCullers. Ce qui m'a stupéfié en le lisant, c'est la maîtrise du style dans une forme hallucinée. Il a trouvé le classicisme dans le délire le plus total, ce qui est plus difficile que la démesure. Il a été confronté à une violence qui lui a donné cette vision apocalyptique, mais c'est un styliste. Dans l'hallucination et un certain délire, avec une force sordide et burlesque, il est très classique. Il fait partie de ces grands écrivains issus de l'Amérique profonde, comme Faulkner, McCullers, Hemingway, Fitzgerald. Pas moins." (Patrick Modiano)

Mon quartier

Alors je sors de chez moi après une journée cotonneuse assez copieusement benzoïsée (mais quasi posologique, je tiens mes promesses) dans l'idée de marcher une petite centaine de mètres et d'aller louer au vidéo club du coin Breakfast at Tiffany's. Le vidéo club du coin est fermé. Bizarre pour un dimanche soir. En fait non, le vidéo club du coin n'est pas fermé, l'enseigne est toujours là mais des vêtements pendent en vitrine : un grossiste de plus pour la portion Léon Blum-Oberkampf. Après le pressing dont on s'aperçoit qu'il a fermé, voici l'heure du vidéo club qui sonne.
Ce monocommerce pourrit mon quartier, il m'a bouffé un bar-tabac-restau, deux pressing, une pharmacie, il se glisse dans mon impasse jusque-là vierge.
Ce monocommerce, surtout, remplit les caves d'ateliers clandestins, une maquiladora souterraine pour l'export. Ce monocommerce s'appelle la délocalisation locale. Si, vous êtes bien à Paris.

Du coup je vais peut-être me regarder Un Après-midi de chien.

Let's watch a DVD tonight

Tendre est la nuit

Balayant, dissipant la tristesse des regrets éternels
sans se résoudre à s'en aller, buvant cent pichets de vin
Douce nuit, convenant à de purs propos
Lune claire et brillante, pas moyen de dormir
Se servir, se saouler, allongés dans la montagne vide
Près du ciel comme couverture et de la terre comme oreiller

(Li Po ou Li Baï, VIIIe siècle)

Solidarité

Juste histoire de faire un post

Suffit qu'on s'absente trois, quatre jours pour que Mau-Mau déclenche le plan Alerte enlèvement, nous fasse un SMJ massif (pour ceux qui ne connaissent pas cette pathologie dont le susmentionné est atteint, il s'agit du "syndrome de la marieuse juive", mais en l'occurrence plutôt — et le sigle fonctionne aussi — celui de la mère juive) et veuille mettre le doux visage des moissonneuses sur des boîtes de lait comme si elles étaient des missingue tchildreune amérikin.
Bon alors Mau, sois rassuré, nous allons bien, nous sommes en forme (nous employons le pluriel de majesté car we are petting ourselves) bien qu'hépatiquement limite mais sans gueule de boa. Et puis si t'es si content, Villalonga, qu'on soit de retour, t'as qu'à commenter baurdaile.
What's new?
Nous avons reçu un nouveau contrat et nous en réjouissons.
Nous avons reçu de splendides couvertures qui font (presque) l'unanimité (le réticent se reconnaîtra comme il reconnaîtra son erreur de jugement). En tout cas agents et éditeurs étrangers aiment beaucoup, alors mairde alors.
Nous avons reçu du monde à la maison.
Nous avons reçu des compliments sur notre meilleure santé physicopsychique (ou psychosomatique).
Nous sommes enchantées, vraiment.

vendredi, mars 09, 2007

Next time

Quelques jours

lundi, mars 05, 2007

This conversation is being recorded

Well (a post in english should always start like that) today might have been a real important day for the Harvesters, so for you too, darling public, my dearest.
But maybe you wonder why I pathetically try to write this post in english. Ok, first of all, you use the word pathetic or a synonym and I kill you, see? Main reason: if I don't wanna be pathetic (never say that again) I must improve my god damn english and for that I have to practice. People I communicate with are very nice and polite, telling me I'm understandable, really, could you repeate please, etc. Yeah, sure: so it's been ages I haven't spoken english and I'm supposed to believe them?
Then, I'm currentely reading two books in english, a british and an american one. In the company of printed (deaf) words, I don't feel pathetic (shut up now!), I feel like an explorer discovering a new, welcoming, civilisation. Or let's say just like a publisher finding a great book that has to be translated.
Anyway, when I was young and pretty, I spent twice three weeks in the US and a week for work (petting myself grave). Then, I usually went to Greece and, since I was young, pretty AND stupid, I spoke english instead of greek (now it's such a pleasure to order ena ouzaki in a taverna...). That's why, when I was young and pretty and not this old ugly paranoid, I used to be almost fluent, with this refind american accent I kept (and have nothing against it unless I start speaking like Bush. In this case, please tell me or kill me).
Am I telling my life? Yeah, but we're on a blog, sugar baby, so don't blame me for that.
End of the training post.
Sweet dreams.

À L'ATTENTION DE KELP

Kelp, si tu me lis, sache que quelqu'un a retrouvé ton sac et cherche à te joindre. Je t'ai envoyé un mèle.

(pardon les gens, ça n'intéresse que nous mais c'est une information importante)

Insolite, attation, ouiquènde

Ouvert une bouteille de cour-cheverny (HD, Kelp, Formakop, pardon, je ne sais jamais où mettre les cap sur les noms de vins, c'est un gros handicap dans une vie de femme) avant de commencer ce post, d'aller me pieuter avec A Prayer for Dawn et dr Mukti, histoire de choisir au dernier moment si ma lecture nocturne sera dans la langue d'Hammett ou dans celle d'A.D.G. (traduite de celle de Ballard).
Le vin, de l'Insolite, est délicieux, perlant, fruité, sec ; nous en boirons cette semaine. Avec la nôtre, l'Insolite va gagner sa soirée.
Fermeture temporaire de la parenthèse oenologique.

Donc je suis allée faire un tour chez Oum, mal ou bien m'en a pris, je ne sais pas encore quels en seront les dégâts collatéraux en termes d'usurpations et d'insultes diverses. Le retour de la pisseuse, midinette de karantan, enfin disons que pour l'instant ça se limite à "bobos", ce qui est assez léger et un peu injuste car, certes, nous vivons bien, mais plus ou moins au-dessus de nos moyens. En même temps je n'étais pas la seule à laisser des kom : il y avait aussi diverses associations et autres comités dysorthographiques de soutien oumesques, ainsi que l'un de nos camarades.
Tout ça pour dire que la garde rapprochée de notre jeune ami a aussitôt montré les dents et menacé de venir "pourrir" nos blaugues. Attation, attation, nous risquons une attaque delphinomane, que personne ne se formalise s'il est usurpé : leurs usurpations sont immédiatement repérables. Rock'n'roll à venir. Dear Harvesters, come and play with us!

À part ça bon ouiquènde : souarée mèles et voisinage (les voisins, vous avez l'adresse, vous pouvez commenter), Ami Pierre pour le départ de Marie-Jo et troisième mi-temps, dimanche cotonneux, bain, sieste, écran, pages et apéro prolongée.
Que votre semaine soit douce, la mienne la sera.

[À part le chateau, illustrations Hector de la Vallée, Phasme éditions, 2004, introuvable et improbable, scanné maison, si ça vous amuse — parce que mouah oui — j'en ai quelques autres, notamment sur les poulpes, créatures que je chéris, notamment grillées et accompagnées d'un ouzo]

dimanche, mars 04, 2007

La Moisson existe : les preuves ici

Chers tous, je suis très, très, très (ad lib) fière de vous annoncer que MR est citée sur le site d'un camarade éditeur, Bleak House Books, à qui nous avons acheté un livre - le premier, j'espère, d'une longue série, puisque celui que je lis en ce moment est excellent.
Hector, Hervé, Kelp, oui arre ze baiste.
And Ben, if you read this blog, thanks very much for supporting MR and congratulations for your editorial choices (Nathan's book is definitely great): viva the international syndicate of crime fiction!

Pour ceux qui ne savent pas cliquer sur un lien, voici l'article en question :

Peffer goes international, oui!
Randall Peffer, author of 2006’s brilliant Provincetown Follies, Bangkok Blues now has a French audience. His first novel, Killing Neptune’s Daughter, will be translated by the good folks at Moisson Rouge in Paris. Every collector should pick up the French version to be a completist.

Oum ise baque

Nous avons eu très peur, un moment, que le blaugue de notre ami Oum ait été racheté par une pharmacie onlaïne et que sa raie volte ce souah aitinte. Mais aujourd'hui la patrouille des blogs(tm), ainsi que différents utilisateurs anonymes, nous apprend, à notre plus grand soulagement, qu'il n'en est rien : OUM EST DE RETOUR. Oum est très en forme, Oum va plus mal que jamais, il est tougeourre se jeûne an souphranse dont le daisespouare dysorthographique nous émeut.
Oum, sans toi la blogosphère n'était plus la même ; Oum, nous célébrons ton retour.
Pour toi, Oum, cette image de famapouale.

samedi, mars 03, 2007

Instantané de comptoir

vendredi, mars 02, 2007

Braives de contouare

En bas de chez moi, pour ceux qui connaissent, il y a un troquet adossé à un hôtel (chambres au mois, à l'année, au siècle). Je m'y arrête parfois le soir quand je vais faire pisser Ulysse(tm), qui, pendant ce temps, batifole comme un con dans l'impasse.
L'autre soir, au comptoir, quelques voisins et Dom-Dom, sorti de prison en 2001.

- Pourquoi t'as été en prison ?
- Homicide involontaire... Je sais pas pourquoi ils ont dit "assassinat", c'est le juge, il était vieux, il voulait bien finir sa carrière.
- ...
- On peut voter quand on est allé en prison ? J'aimerais bien voter.
- Tu voterais pour qui ?
- Le Pen.
- Bah... pourquoi ?
- Vous vous rendez pas compte. Les étrangers.
- ...
- Même en prison on n'est plus en France.

(et là, je me suis jetée sur mon sac pour en sortir mon carnet et un stylo)

jeudi, mars 01, 2007

Murder on the dancefloor

Nous voyons ces temps-ci, pour notre plus grand bonheur moissonnesque, de nouveaux visiteurs apparaître sur nos terres moins saintes que celles de Blogator(tm) avec qui elles sont d'ailleurs jumelées.
Mais comment se fait-ce ?
Et ces nouveaux savent-ils au moins dans quel engrenage maléfique ils mettent le doigt (si je puis me permettre) ? Nan, à moins qu'ils aient pris la peine de consulter les sept cents et quelques posts balancés depuis août dernier, auquel cas ce sont des fous que je me permets d'orienter vers la kli nique du docktheurre èms (actuellement en grève pour cause de flemme).
Bon, donc qui sont les Moissonneuses(tm) ?
Au départ trois greluches polardophiles dont une (Jenny Suarez-Ames) a passé quelques jours de juillet à la Semana Negra puis un morceau d'août avec une deuxième (la Rubia) à Madrid : le blaugue des Moissonneuses était né. Une troisième voyoute (Kelp) s'est greffée à la bande back in Paris. Après un certain nombre de péripéties professionalo-personnelles, nos héroïnes ont décidé de se mettre en scène, pour le plus grand bonheur de leur public aimé.
Depuis, le blaugue a de nouveau changé, suivant les humeurs de ses tenancières, des meufs hautement cyclothymiques (le secret de l'incroyable variété quasi pathologique de ce blaugue). Polar, famapouale, poésie, Grèce, animaux, MR, meurtres, séries B, variétoche, pin-up, benzos, pop art, chasse au dauphin de drouate, bistrots, chroniques mondaines : rien ne vous sera épargné.
Les Moissonneuses comptent un certain nombre de collaborateurs/commentateurs réguliers et leurs avatars. Parmi les anciens citons notamment le colonel Alfredo Smith-Garcia et Mau-Mau (et son orchestre). Mimosa, SadBetty n'ont pas tardé à se joindre à la bande, suivies d'ALG et de Caroline.
Amis, n'ayez pas peur, comme dirait l'autre, viendez moissonner avec nous.

Enlarge your penis!

Suffit que notre petite bande de voyous libertaires n'intervienne plus pour qu'Oum laisse son blogue en friche. Mais sur les ruines du destain trajik des jeune katolique en rechairche spirituaile dans une épauque déssevente une nouvelle flore s'épanouit : la vente de médicaments pas chers onlaïne.
Donc si vous voulez vous approvisionner en viagra ou en xanax fabriqués par des petits artisans du monde entier, allez vous ressourcer spirituellement par ici.
C'est un peu le même principe que la revue porno planquée derrière Minute (ou l'inverse).

HA ! HA ! HA !

- La MR a reçu son premier contrat d'édition contresigné.
- Elle lit un excellent rauman nouare.
- Surtout, les Moissonneuses, l'émanation blogosphérique persaunaile de la MR, ont enregistré aujourd'hui plus de kom que l'éther sainte de monsieur Vatreumèze, blogator et ouèbe invador autoproclamé.
Alors, on fait moins le malin ?

La leçon

Je le vis en allant à l’école ;
exsangue, livide, c’était fini.
Autour de lui, à genoux, des Juifs portant l’étoile.

La nuit, le bruit des coups m’avait réveillé ;
ma mère m’avait pris dans ses bras.
Je frissonnais comme un oiseau dans une paume.

Mon voisin de pupitre était tremblant ;
leur quartier n’avait pas dormi.
D’autres plus loin, tout pâles, crachaient du sang.

Pendant ce temps nous apprenions le verbe du jour :
amo, amas, amat...

Encore un extrait, le dernier, des
Forêts de Salonique (1964), de Ioànnou, traduit par Michel Volkovitch.

Hilarité normande











Photo de 2002, prise par Aurélien, début d'automne, je crois, que j'aime beaucoup. On était en Normandie, à Fort-Moville, bled qui a succédé au Touquet.
De gauche à droite Méli (my sista), JSA (speaking), Mimosa, bidonnées au dernier degré pour une raison que j'ai oubliée. Vu notre état, ce devait être drôle ou agréablement crétin.
On n'avait pas (encore) bu, on venait d'arriver dans la maison, on crevait déjà de rire.

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