Cette vanité* restitue une partie des billets ayant été publiés sur le site Les Moissonneuses, créé le 1er août 2006 par Jenny Suarez-Ames et deux copines (Kelp et La Rubia, semblerait-il), puis co-administré — si j'ai bien compris — à partir d'août 2007 par le colonel Alfredo Smith-Garcia, qui vaporisa l'ensemble le 23 janvier 2009.
Certains billets sont bien complets de leurs commentaires, mais la plupart, non : on a fait avec ce qu'on avait.
Comme je suis une truffe en informatique, la mise en page est parfois bousculée, différente de celle d'origine. Si certaines images manquent, c'est qu'elles ont disparu des serveurs qui les hébergeaient. Quant aux liens internes des messages, la plupart ne fonctionnent évidemment plus.
Mr Paic-Machine nous signale aimablement que l'on trouve d'autres archives des Moiss' .

* Les mots en italiques sont dus à l'intelligence de l'Anonyme historique d'autres blogues, fruits plus ou moins ancillaires des Moissonneuses.

jeudi 11 février 2010

Février 2007

mercredi, février 28, 2007

Les Deux-Alpes, 1975 (?)















Je laisse aux intéressés, s'ils me lisent, le soin :
1) de préciser la date de cette photo
2) d'assumer leur louque de l'époque.

Paros (ou Naxos), 1995 (ou 1996)

No subject

D'abord, pas de kom, pas de famapouales, c'est le deal, juste des têtes de JSA énervée ou assimilé. Avant d'aller dîner chez Mimosa qui, elle, laisse des kom, une petite tranche de MR.
Les Moissonneurs (concession zemmourienne, il y a des garçons dans l'affaire) s'amusent comme des petits fous à monter le dossier destiné au diffuseur : budget prévisionnel, argumentaires et programme, couvertures (cherchez l'élément pénible).
Lecture en vého, toujours, du noir, noir, noir.
Recherche d'un imprimeur, épluchage de devis.

Et puis dans la série "je voulais vous dire" (Caroline, tu peux décomplexer, ici on fait pareil) : je voulais vous dire que je n'avais pas été aussi bien depuis longtemps.

Praublaime taiknik?

Mau-Mau nous signale un praublaime taiknik dont je n'ai pas réussi à trouver la source : paraîtrait qu'on ne pourrait pas laisser de kom ici.
Donc soit blôgspeaute mairde, soit Mau-Mau est trop bon et, voyant la vacuité de ces derniers posts, subodorant que personne, pas même lui, ne laisserait de kom, a inventé cette affaire de praublaime taiknik.
Dans les deux cas, mairsi Mau-Mau. Hune pineupe vintègje en kadô.

mardi, février 27, 2007

Nouvelles MR

Je cesse un instant de faire ma mécheuse, bien que je revienne d'un périple des plus bobolisants dans mon 11e de quartier. (Oui, je suis allée rue Oberkampf au Verre volé, caviste qui fait des vins naturels, voilà, okay, j'avoue, et chez le cordonnier porter mes pompes de souarée, mais c'est tout. Et des clopes mais ça compte pas.)
Donc, j'ai le plaisir et l'honneur mais surtout le plaisir de t'annoncer, public de rêve, ma tentation, que l'offre de la MR pour ses quatre premières rééditions a été acceptée par l'agent.
Au compteur officiel de la MR :
- Mexique
- Espagne
- Etats-Unis
- Brésil
- 4 rééditions
Et d'autres belles choses à venir très bientôt.
Le rêve.

Bobosomniaque

Dormi quatre heures et quelques à cause de Will Self et de la femme de ménage. Je sais, ça fait bobomécheuse à mort : je vous mairde car j'assume. D'ailleurs hier je suis passée chez Habitat pour quelques verres et à Monop où j'ai acheté des cosmétiques bio sans paraben, du vin bio (caviste Folie-Méricourt fermé, drame), du jus frais orange-fraise, et pas de café : je me suis fait livrer les capsules nespresso(tm) il y a quelques jours (livraisons gratos à partir de 200). J'ai bu des coups avec les voisins qui sont venus bouffer à la maison (c'est plus grand chez moi).
Il est 10h, maintenant, je vais faire quelques exercices de Pilate pour équilibrer mes énergies avant de prendre un bain.
[an faite sé fô je fume dé klope pour meu raie vaillé é jeu bouah dé kafé kom sa je mandaurmiré pah dan mon bin]

Nada post

Rien de neuf sous le soleil de la moisson public délicieux, mon aimé, sinon que vu une traductrice aujourd'hui pour un apport de projet de plus. Des nuits chaotiques, des nuits qui commencent tard surtout quand s'achèvent des conversations par mèle, des journées qu'on aimerait de 17 ou de 26 heures, de 20 ou de 46 heures, des journées de 75 plutôt que de 12 heures.
Fini Physique de Parisis ce matin, pas mal, en tout cas pas mécheux, pas une gerbille de pseudostyle aux métaphores vilaines, aux périphrases ampoulées qui trahissent un manque de vocabulaire, de concision, de style pour camoufler du vide branchouille.
Lu 40 pages d'une excellent pavé anglais en VO.
4h15, time to go sleeping dearest.

lundi, février 26, 2007

Pourquoi cette nouvelle lubie

Déjà évoqué dans un post précédent mais ça n'a fait que s'aggraver ce ouiquènde ; ça a commencé vendredi, quand j'ai partagé un jus d'ananas avec un type qui avoue sur son site se biturer au Minute Maid (détail dedicated to Mimosa), et découvre et traduit des merveilles.
Déjà posté aussi quelques poèmes grecs modernes alors passons aux rebètika, ces chansons de voyous, de piliers de bistrots, de camés des années 1930.

Celui-là par exemple :

Quelques fumeurs d'haschisch ont rencontré la Mort,
lui demandent si aux Enfers les gars s'amusent encore.
Dis, la Mort, c'est comment, la vie au fond de la nuit ?
Y a du fric dans l'Hadès ? On y boit du raki ?
Y a des chansons ? du bouzoùki ? des fêtes ?
des coups fumants ? des coins sympa pour les rébètes ?
Dis-nous, y a des poupées chez toi, des bonnes frangines
qui prennent leur pied, soufflant le hasch par les narines ?
Dis-nous, la Mort, sois bonne : les clodos, pauvres mecs,
ils picolent aux Enfers, ou sont au régime sec ?
Ceux qui arrivent chez toi dans la plus noire déprime,
ils guérissent, dans l'Hadès, ou plongent au fond de l'abîme ?
Prends cette poignée de kif, du fort, du parfumé :
c'est pour nos potes en bas, qu'ils puissent un peu fumer.

dimanche, février 25, 2007

Αμοργός 2
























On va encore dire que je suis une mauvaise influence, que j'incite les gens à acheter maintenant des billets d'avion alors qu'ils n'ont ni vacances ni argent, que je suis payée par le syndicat d'initiative d'Amorgos ; on va encore dire ces choses alors que je ne suis qu'une innocente victime, moi aussi, du manque hellène.
J'écoute une compil maison. Shangri-Las, Trénet, Blonde Redhead, Marvelettes ("Please Mr postman", now), j'attends le retour des fantômes. J'ai hâte.

Αμοργός

Par le train








Toute la nuit ils ont chanté des psaumes
— Ça y est, on va emmener les Juifs.

À l’aube ils vinrent nous embrasser,
réveillèrent leur enfant, mirent des oeufs à cuire ;
ils partaient en voyage, disaient-ils, par le train...

À l’étage à présent d’autres vont et viennent.
Les mêmes portes se ferment pour ceux-là,
Ils dorment dans ces mêmes chambres.

Et moi je doute encore qu’ils soient partis ;
vers le soir je chantonne dans l’escalier.

Ioànnou, Les Forêts de Salonique (1964), traduit du grec par Michel Volkovitch.
Rien à ajouter à ces textes
poignants dont je crois bien qu'ils sont inédits.

Viellissement prématuré

Hier soir à un dîner on m'a demandé si moi aussi j'étais de 1966.
Les commentaires désobligeants ne sont pas les bienvenus.

Sunday morning

Discute nocturne sur le polar en anglais et proposition d'interview pour un mag amérikin sur le nouare. À l'oral. Argh. J'ai besoin de votre soutien, d'un répétiteur et de me convaincre que non, le ridicule ne tue pas. Kelp, si tu veux parler à ma place... Après tout la presse c'est toi, nan ?

Tout ça pour dire que la MR continue de s'épanouir et fait tranquillement son petit tour du monde. Espagne, Mexique, Brésil, Grèce, États-Unis, Irlande, Angleterre... France ?
Et elle reste une libre zone fumeur.

Expérience

J'ai mis en ligne sur mon blog Myspace le petit texte sur le scoutère, mais en anglais. Une sorte d'autotraduction-adaptation à ma sauce, expérimentale. Étant de ceux qui croient encore que le ridicule peut tuer, j'ai demandé à une personne de confiance (et que je connais peu) si le texte était lisible. Après deux corrections, voici le résultat :

Once I was a girl on a scooter.
More than once : a year less one day, the day I've really been a girl on a scooter.
This day I was wearing :
a military coat
a pink bra and a pink shirt
black pants
yellow ballet shoes.
In the emergency room they undressed me and covered my body with a sheet, hiding me from the eyes of the two IV (???) old men.
Morphine doesn't eliminate pain, it puts it here, near, and I felt well in its river.
But I've really loved being a girl on a scooter during this hot summer.

samedi, février 24, 2007

À la guerre comme à la guerre

Afin de combattre le masochisme ambiant, la nostalgie teenagersque (kanjétèjeunébaile), le manque hellène (cètanéjyvéankorpa), et puis aussi pour te faire plaisir public adoré, my dear and only, une solution : le retour des famapouales. Voilà, c'est fait.
Promis, j'arrête de scanner.
Ou pas.

Hellénomanie masochiste encore













Je sais que c'est très mal de faire des choses pareilles. C'est très mal de fouiner dans ses albums. C'est très mal de se faire du mal. En même temps c'est si bon de jouer avec le temps, de l'obliger à se contorsionner, de l'étirer et le rétracter ; c'est ce qu'il fait de mieux.

Pleine mer, juillet 1994












Puisque c'est la mode, moi aussi je scanne les photos d'avant le numérique. Juillet 1994, en bateau vers la Corse, une semaine de bronzette, de lecture et d'ennui à l'état pur malgré tout. Retour abominable et départ pour la Grèce, Limni, août 1994, la jeune fille en noir et blanc.

Paparazzi, août 1997













Quand j'ai appris que Tina était à Philly, j'ai pris un AR fissa. Un pote me logeait à côté de l'hôtel où elle était descendue et j'ai mitraillé. Tina, si tu m'entends, j'ai l'original, tu veux combien pour que je dise que c'était l'été dernier ?

Ouiquènde

Une vraie grasse matinée qui mord sur l'après-midi. Pas si tard non plus, le bonheur. Poster les premiers contrats des traducteurs. Trouver un livre au courrier au milieu des pubs. Trouver deux mèles : un éditeur américain sur la même longueur d'ondes que la MR et trois poèmes saloniciens.
Je ne suis pas ouiquèndophile pour un sous, mais certains commencent mieux que d'autres.
Aujourd'hui : j'améliore mon anglais avec le polar.

Salonique

Quand notre escalier grince, à chaque fois
je me redis, « si c’était eux qui rentrent, enfin? »
Puis je pars et pendant des heures
je peins des tournesols, tout en jaune.

Mais demain, oubliant tout le reste,
je guetterai dans la salle d’attente
le train de Cracovie.

Et tard dans la nuit, quand peut-être
ils descendront, blêmes, les dents serrées,
« vous auriez pu au moins m’écrire »,
dirai-je, l’air indifférent.

Ioànnou, "Tournesols", 1954, traduit du grec par Michel Volkovitch.
Il m'a envoyé ce matin trois poèmes de
Ioànnou, qui a écrit sur les Juifs de Salonique. Sujet qui, évidemment, me tient à coeur. Un quart de mon sang, bien plus en réalité. Sujet que l'on n'aborde pas en Grèce parce qu'il n'y a jamais eu de Juifs à Salonique. Jamais.

Miss Hard boiled chez les Grecs

Rencontré aujourd'hui la cinquième personne, disons, ou bien la troisième, honnêtement, peut-être la deuxième, optons pour la deuxième, c'est plus honnête, qui m'a donné envie de lire de la poésie. Écouter, en musique ou dit acapella, par l'auteur ou quelqu'un qui sait comment et pourquoi celui-là pour moi, merveilleux. (Narcissisme ou gratitude ? Gratitude. Et narcissisme, évidemment.) Mais lire ? Il y a peu, c'était encore de l'ordre de l'inconcevable, presque. Hard boiled chick. Mais l'imprévu, des rencontres, des lis ça, des injonctions à guérir, des remèdes miracles, et l'inconcevable se produit. À une petite échelle, attention, mais quelque chose se passe.
Et puis la Grèce et ses accents toniques, la pollution et le meltème, l'armature du béton et les figuiers, les mythes et le rebetiko (deux sortes d'histoires de malfrats, en fait), la douceur des îles et le bordel des villes, la sieste et les klaxons, la bigoterie et la politique donnent ces textes (souvent) d'une beauté effrayante. Clichés vrais et autres vérités inconnues. Allez voir ici si vous ne me croyez pas, bande de gens.
Du point de vue de la MR, publier des auteurs grecs, noirs, contemporains, c'est comme montrer le Brésil qui danse trois jours par an et crève le reste du temps. Les laisser raconter la Grèce qui ne bronze pas.

Péhesse : pardonnez ce post un peu lyrico-ado, mais je viens de passer deux heures plongée dans des textes splendides alors voilà, j'ai le droit d'exprimer mon émotion acnéique.

vendredi, février 23, 2007

Place de la République, Athènes

La guerre de Troie prit fin quand l'homme aux mille tours
laissa aux assiégés le fatal juke-box.
Je passe devant des boîtes où le bouzoùki joue à fond
tandis qu'autour de moi se dressent des boutiques
de personnes englouties.
Près du bureau de paris et du débit de brochettes
le coiffeur pour dames, abysse aux femmes figées.
En cet instant des ouvriers dansent
sur des crânes de guerriers troyens
et une putain mineure gesticulante rayonnante
robe mauve bottes de cuir longs doigts minces
cheveux gonflés voix sexy
ondule sur les 45 tours du disque
la même lueur dans les yeux
que Circé.
Rhapsodes sur les planches illuminées en face
au cabaret où strip-teaseuses de trois sous
et nouveaux riches à moitié chauves
s'amusent au son d'un orchestre
de beaux macchabées.

"Journée saccagée", de Leftèris Poùlios, traduit du grec par Michel Volkovitch. Un texte hellénissime.
J'ai rencontré M.V. aujourd'hui, place de la République, pour la MR. Il était délicieux d'entendre à nouveau l'accent, les accents toniques. Des sons et des rythmes qui m'ont trimballée de la place de la République à celle d'Omonia. D'Omonia au Pirée. Du Pirée aux îles.
Public bien aimé, mon coeur, tu n'en as pas fini avec les Grecs modernes.

Le public en redemande

Réaction myspacienne au nouveau louque de MR.

Et puis en fin de compte





Une journée commence pourrie et s'éclaire malgré une vilaine petite pluie sur Paris.
Rencontré hier une traductrice du portugais qui connait quelqu'un que connaît quelqu'un et le tout fait des interconnexions étonnantes et passionnantes : et deux cartes de visite fourguées au lieu d'une. Encore et toujours de nouveaux contacts.
Puis l'éditeur américain m'écrit que l'auteur veut rencontrer la MR. L'auteur : un barge voyageur comme on aime. L'éditeur : un jeune non mécheux avec qui je corresponds jusqu'à trois heures du mat', discussion bouquins possibles pour la MR et copinage myspacien. La MR n'a peur de rien et fait son bulldozer mondain again et en anglais s'il vous plaît.
Jetlag mélesque ce matin mais belle humeur.
En prime (et en illustration), le logo, sur fond d'un morceau de couv.
Et puis un nouveau louque, encore, pour MR sur Myspace.
Yeah!

jeudi, février 22, 2007

J'en ai marre

Réveillée à 10 heures (je sais, c'est pas si tôt mais hier il était tard) par le gros con de l'agence immobilière d'en bas, accompagné de deux pompiers. Parce que vous voyez, il a une fuite d'eau (ton odieux) et ça coule chez moi gnagnagna votre assureur gnagnagna. Accès de HAINE TOTALE(TM). Oui mais vous voyez j'ai pas laissé couler la flotte, je ne vois pas comment ça a pu arriver j'en sais rien regardez si vous voulez je m'en tape. Arrivée des messieurs déboucheurs de baignoire et de lavabos qui diagnostiquent un problème (oui, certes, oui) dans la colonne d'eau (???) de l'immeuble. Et voilà une matinée foutue. Ensuite fuite de gaz dans l'immeuble (ça pouvait pas être moi, j'ai pas le gaz).
Donc c'est le boxon chez moi à cause des gens, on m'accuse à tort de fuites d'eau, je suis réveillée par un sale type, le chien me gave (s'il continue je le fais teindre en blonde et un toilettage ridicule), le chat a renversé l'étagère pro hier soir (s'il continue je le fais tondre), et là je voulais prendre un bain pour me calmer et il n'y avait que de l'eau FROIDE. Sinon, là, je fais un budget prévisionnel : c'est une super activité, je m'amuse comme une petite folle, j'adore la compta, je pense me pendre, et vous, ça va ?

Maraboutage mode d'emploi

Technique de maraboutage testée par l'équipe d'hachèle sur la personne de sa patraune. Peu onéreuse et ne nécessitant pas de matériel exotique, elle n'est cependant pas fiable à 100%.
Prenez un rouleau de scotch(tm) bien large et solide, approchez-le de votre bouche et dites-lui "HAINE TOTALE" en imaginant qu'il s'agit de la personne à marabouter, jusqu'à ce que la colle du scotch(tm) s'imprègne de la haine totale. La première phase est alors terminée.
Détachez ensuite un bout de scotch et collez-le sur la personne de façon à ce que la haine totale passe du scotch à l'humain (...).
Ce maraboutage fonctionne en fait comme un patch antiklop.

Attation :
- certaines personnes sont insensibles à ce maraboutage, notamment les psikopates non névrosés mutants.
- l'effet retour peut s'avérer terrible pour le marabouteur.

Péhesse : j'ai encore pas beaucoup dormi et il y a une fuite d'eau chez moi mais apparemment c'est la colonne de l'immeuble ou je sais pas quoi et il y a des messieurs dans mon appartement avec des machines à déboucher les baignoires et les lavabos et c'est assez pénible pour tout vous dire.

mercredi, février 21, 2007

Quelques fondamentaux

Évidemment ceux qui connaissent les lieux et leurs occupants reconnaîtront les fondamentaux de cet appart et de mouahmaime.
Le figuier, of course, l'arbre qui pousse sur les ruines, l'odeur des feuilles dans les ruelles des Cyclades et l'essence sur la peau, mon Premier figuier. Panique quand j'ai vu qu'il en restait trois gouttes, la vendeuses, compatissante, m'a refilé en prime son stock d'échantillons pour avoir la fragrance au fond du sac, pour un shoot en cas de malaise. Vivre au-dessus de mes moyens, dans les "j'aime", occupe une place de choix. C'est mal, je sais.
Donc le vrai figuier d'appartement et le Premier de l'Artisan, indispensable ou je me sens apouale (syndrome Marilynesque, la goutte de n°5. Ouais, je sais, je raconte n'importe quoi, mais quatre heures de sommeil.) .
Les bestioles, à droite, sur la palette-range CD, Ulysse et Dinah qui, par miracle, ne sont pas en mouvement, c'est-à-dire pas en train de me harceler pour de la bouffe ou des jeux alakon ou lancer l'imprimante avec une papatte poilue (toute référence au poil non animal sera impitoyablement réprimée. Benito speaking).
Sur quoi je vais au bain avec un bouquin et des produits pour être la plus belle pour aller manger.

C'était encore un post narcissoaberrant d'une moissonneuse postinsomniak mais assez en forme pour écrire du vent. En fait, ce doit être un signe (de plus) que, décidément, ça va bien.
Joie.

Egotrip, 4 heures du matin

Quatre heures et quelques, j'ai rechargé mon petit numérique chéri, et voilà ce que donne une moissonneuse insomniaque qui n'a pas envie d'aller se coucher (deux choses différentes). Qui bouquine entre deux posts. Qui n'a pas fini sa crise d'hellénomanie, d'autant qu'elle rencontre le traducteur vendredi. Qui pensait dormir en paix après hachèle mais continue à faire durer la nuit. Qui laisse sûrement plein de co(q)uilles dans ses posts.

Fond sonore : Syd Matters.
Ambition nocturne de lectrice : avancer le Parisis (une quarantaine de pages d'un excellent anglais dans la journée : Baistsailère oh yeah, priez pour la MR).
Demain : premières couvertures ; budjépraivizionail avec l'aide d'une professionnelle.
Après-demain : traductrice pour Brésilien.
Vendredi : v. plus haut.
Ouiquènde : je n'aime plus, les gens qui travaillent dans des bureaux me snobent. Lecture en langue anglaise, alors. Ca, j'aime, en revanche.
Mardi : traduk encore pour un roman espagnol.
Ensuite calme et hâte.

Good night sweet harvesters (and sorry for this vain, useless and late post)

Cette langue

Trouvés sur le site de Michel Volkovitch, quelques mots sur cette langue qu'un jour, moi aussi j'apprendrai.

"Elle me tient aussi, cette langue, par sa musique, son chant où je retrouve, là encore, l'âme du pays. Longueur des mots, syntaxe nonchalante, puis un vif raccourci, le grec avance comme un chat, flemmard, souple, vif ; voyelles peu nombreuses, et donc répétées, beaucoup de [i] stridents, de [a] sombres, couleurs pures, contrastes durs, ombre et lumière ; délicieuses consonnes, les frottements des [kh] comme en allemand, des [th] comme en anglais, des [r] roulés, toutes ces caresses rugueuses font pour moi du grec la langue même de l'amour.

J'aime dire Φως (la lumière — sifflements de feu, mais possible douceur) ; χαδι (la caresse — mains calleuses) ; ματια μου (mes yeux, ou ma chérie — double tache noire des [a], tendresse redoublée des [m]) ; αγριος sauvage — mi-grondement, mi-morsure)."

L'iliaque n°2

Plagiat assumé d'un post de Caroline et essence bloguesque en même temps : un nombril.
Pour la bande son, allez voir ici, c'est court et britannique.
Un bref j'aime/j'aime pas de deux heures du matin :
+ : le vin, les bulles, Brautigan, la roulette, un bureau domestique, les fantômes, le paularre, mon zoo domestique, les années en 4, mon ange gardien, moissonner, les benzos, la Grèce entière, touah, les plaques, Derf Nworb, le temps, les pompes onéreuses, skier trop vite, faire le bulldozer mondain, lire sur la plage, le canapé et sous les draps, Ithaque, les repaires, l'ouzo, la soie, les impasses, les figuiers, vivre au-dessus de mes moyens, le thé, le café, les virées chez Gibert, dire ton texte est excellent, certains jours.
- : les abats, le toblerone blanc(TM), le vote utile, la gueule de bouah, les oies, les dim-up qui tombent, mes boulets, perdre au jeu, perdre mes papiers, perdre mes carnets, la famille deulairme, l'alzheimer précoce, les coquetèles au Coca, les mécheux (épicène), amaily poulin é lé poupéruce, les fumeurs repentis militants, les mutants non névrosés, les vacances de ma freudienne (sôfdéouah), le reggae, les draidlauks, changer la caisse du chat, mon banquier, l'ouest parisien, attendre, ma parano, la concurrence, certains jours.

Péhesse : mon premier j'aime/j'aime pas, ni exhaustif ni dans mes habitudes, mais il est maintenant trois heures et quelques, et j'ai oublié deu prandre monimovane (édaléôli).

Péhesse2 : oui, à l'arrière-plan c'est bien les Tres comandantes (1959).

mardi, février 20, 2007

Pseudoinsomniak

Pas loin de quatre heures du mat, pour changer, mais pas une insomnie, encore des discussions jusqu'à pas d'heure onlaïne après quelques kirs au troquet d'en bas avec les voisins. Résumons : hellénomanie, déj ajenlitérères juska troizeure, boulot ensuite, phase hangouassor light traditionnelle autour de sept, huit heures, du bruit au rade d'en bas, les voisins sont de sortie, je vais faire pisser Ulysse(TM) puis les kirs au comptoir avec l'autre fille du troquet (on est que deux dans ce repaire de mâles, klodos, klandestins, ex-taulards, pour de vrai dans le 11e), j'en profite pour régler mon ardoise, je remonte vers neuf et quelques, et ça part mèlesquement jusqu'à trois et demi.
Au pieu la moissonneuse (qui a réussi, mine de rien, à caser son Nighthawks).

lundi, février 19, 2007

Kiosque

Encore un post hellénomane, c'est pas de ma faute, c'est encore à cause de la MR. Parce que voilà, dans l'esprit internationaliste qui nous anime, nous envisageons d'helléniser la moisson. En d'autres termes, de rappeler que la Grèce ce n'est pas que des ruines et de l'ouzo, des paysages et des komboloï, des pensions et des figuiers, ; que c'est aussi un pays avec une histoire contemporaine. Une histoire noire, violente, complexe et refoulée.
Et la MR dans tout ça ? Ben elle rencontre un traducteur vendredi et envoie des mèles au pays.
Γειά σας, moissonneurs !

Littérale







Après la perf [Amorgos] hellénomano-masochiste et la création du CCPPAGMASB [Eubée] (Comité chaviste pour une présence accrue de la Grèce moderne et antique sur ce blog), retour [Naxos] à la Moisson. Fort agréable [Limni] déj avec des ajenlitérères à forte tendance éditoriale : lisez un roman américain dont l'action se déroule [Péloponèse] dans le monde merveilleux de l'édition (par exemple l'excellent Contrat de Westlake), vous verrez ce que je veux dire. Des agents qui font le boulot qu'on attendrait [Monemvasia] d'un éditeur tandis que celui-ci préfère marketter le produit plutôt qu'avoir affaire à l'Ennemi (l'auteur). Évidemment [Nauplie] ça ne concerne pas tout le monde mais suivez mon regard [Salonique] . Toujours la même conclusion : sale évolution.
Bon, sinon mouah je moissonne d'enfer, la preuve en image et en salopette verte.

Shoot du lundi matin

Août 2003, balade en Grèce : Nauplie, Paros, l'Eubée.
Août 2004, projets de grand tour en Grèce en bagnole via l'Italie, Ancone-Patras, le rêve, et la Grande Glissade de la place de la Bastille qui fout tout par terre, moi comprise.
Août 2005, re-grande balade et découverte d'Amorgos, la cyclade où les touristes ont le bon goût de ne pas (trop) venir, re-Eubée, mon île de toujours, sublime et dont on dirait qu'elle ne figure pas dans les guides. Tourisme grec le ouiquènde dans ma Limni chérie, quelques étrangers habitués des lieux que l'on croise depuis vingt ans. De l'autre côté de l'île, la demeure où on bouquinait un ou deux polars par jour entre la plage, le dîner et la sieste. La plage, Kria Vrissi, sable noir, encadrée par les montagnes, une rivière, quelques biquettes, une cahute à ouzo et poisson grillé.
Pas de shoot grec depuis, je me perfuse à l'image et à la musique. À des évocations naxiotes, au bleu, à l'odeur des figuiers.
Cherche dealer pour un fix cet été.

[Posté par le CCPPAGMASB (Comité chaviste pour une présence accrue de la Grèce moderne et antique sur ce blog)]

Heure bleue

Agréable bavassage bloguesque qui nous mène à des heures imprévues. Je déroge au figuier dont il ne me reste que quelques gouttes et m'asperge d'Heure bleue.

Un Cavafy pour la nuit.

Tu dis : «J'irais vers d'autres pays, vers d'autres rivages. Je finirais bien par trouver une autre ville, meilleure que celle-ci, où chacune de mes tentatives est condamnée d'avance, où mon cœur est enseveli comme un mort. Jusqu'à quand mon esprit restera-t-il dans ce marasme ? Où que je me tourne, où que je regarde, je vois ici les ruines de ma vie, cette vie que j'ai gâchée et gaspillée pendant tant d'années.»
Tu ne découvriras pas de nouveaux pays, tu ne découvriras pas de nouveaux rivages. La ville te suivra. Tu traîneras dans les mêmes quartiers, et tes cheveux blanchiront dans les mêmes maisons. Où que tu ailles, tu débarqueras dans cette même ville. Il n'existe pour toi ni bateau ni route qui puisse te conduire ailleurs. N'espère rien. Tu as gâché ta vie dans le monde entier, tout comme tu l'as gâchée dans ce petit coin de terre.

Tripolarisation, par Alfredo Smith-Garcia

Un commentaire d'Alfredo emprunté au blog d'Amaury.
Autant que vous soyez prévenus, il n'y aura pas des masses d'articles ici sur Ségolène etc., profitez donc de celui-là (avec lequel je suis entièrement d'accord). Non pas que la politique me gonfle, au contraire, mais je suis déjà lassée des engueulades perpétuelles et de la culpabilisation préventive. Kelp, réveille-toi, ils sont de retour.

La gauche de la gauche, la seule chose que je lui reproche, c'est d'avoir été incapable de s'unir. potentiellement, elle représente entre 15 et 20% des voix.
Pour le reste, ce n'est pas de ma faute, ni de celle de la gauche de la gauche si le PS accentue avec la candidature "spectaculaire" (au sens debordien du terme) de Royal un décrochage des préoccupations populaires et un refus de penser une rupture de gauche. Plus généralement, le problème est de savoir en quoi le PS est encore un parti qui a une raison d'être, puisque depuis mai2005 et en fait bien avant il est schizophrène, partagé entre des sociaux libéraux qui seraient mieux avec Bayrou et des socialistes au sens historique du terme qui seraient mieux avec nous dans un Linkpartei à la française.
Il n'y pa pas bipolirasation dans ce pays mais plutôt tripolarisation Une droite dure un centre une gauche. le succès de Bayrou ne s'explique pas autrement.
Ceci étant dit, l'urgence évidemment est de battre Sarkozy atlantiste,ultralibéral crypto fasciste. Mais il n'appartient qu'à Royal de rassembler son camp puis toute la gauche. Encore faudrait-il qu'elle rassemble déjà ses propres idées.
Je voterai pour elle si elle est au deuxième tour, ce dont je doute d'ailleurs de plus en plus. Mais on ne me culpabilisera pas si elle n'y est pas. C'est de sa faute à elle comme ce fut de la faute à Jospin (ah, "l'état ne peut pas tout, ah "mon programme n'est pas socialiste"!) et non celle de Chevènement ou de Besancenot)

dimanche, février 18, 2007

Ithaque

Quand tu prendras le chemin vers Ithaque
Souhaite que dure le voyage,
Qu'il soit plein d'aventures et plein d'enseignements.
Les Lestrygons et les Cyclopes,
Les fureurs de Poséidon, ne les redoute pas.
Tu ne les trouveras pas sur ton trajet
Si ta pensée demeure sereine, si seuls de purs
Émois effleurent ton âme et ton corps.
Les Lestrygons et les Cyclopes,
Les violences de Poséidon, tu ne les verras pas
A moins de les receler en toi-même
Ou à moins que ton âme ne les dresse devant toi.

Souhaite que dure le voyage.
Que nombreux soient les matins d'été où
Avec quelle ferveur et quelle délectation
Tu aborderas à des ports inconnus !
Arrête-toi aux comptoirs phéniciens
Acquiers-y de belles marchandises
Nacres, coraux, ambres et ébènes
Et toutes sortes d'entêtants parfums
- Le plus possible d'entêtants parfums,
Visite aussi les nombreuses cités de l'Égypte
Pour t'y instruire, t'y initier auprès des sages.

Et surtout n 'oublie pas Ithaque.
Y parvenir est ton unique but.
Mais ne presse pas ton voyage
Prolonge-le le plus longtemps possible
Et n'atteint l'île qu’une fois vieux,
Riche de tous les gains de ton voyage
Tu n ’auras plus besoin qu'Ithaque t'enrichisse.
Ithaque t'a accordé le beau voyage,
Sans elle, tu ne serais jamais parti.
Elle n'a rien d'autre à te donner.
Et si pauvre qu’elle te paraisse
Ithaque ne t'aura pas trompé.
Sage et riche de tant d'acquis
Tu auras compris ce que signifient les Ithaques.

[Constantin Cavafy]

[Posté par le CCPPAGMASB (Comité chaviste pour une présence accrue de la Grèce moderne et antique sur ce blog)]

Susanna and the Elder, stated the inscription.

(Micro-extrait d'un polar irlandais possiblement MRisé)

Anticipons

Non, non, non, ces derniers posts ne correpondent pas à un accès de mélancolie moissonnesque.
Mimosa, qu'elle en soit remerciée, m'a envoyé le petit Love poem de Brautigan (non traduit) ; le texte du même B. était si bien assorti au poème que je l'ai recopié ; et la thérapie michaldienne se trouvait posée là, sur mon bureau.
C'est la fin du ouiquènde, j'ai filé un coup de main pour un déménagement dans l'esprit du Love poem ; nous avons bu un verre à une terrasse ensoleillée du 12e entre trantenères et kouadrah.
La moisson, quant à elle, ne se lasse pas d'exister.

Pour guérir, leçon n°12

L'éducation des frissons n'est pas bien faite dans ce pays. Nous ignorons les vraies règles et quand l'événement apparaît, nous sommes prises au dépourvu.
C'est le Temps, bien sûr. (Est-il pareil chez vous ?) Il faudrait arriver plus tôt que lui ; vous voyez, ce que je veux dire, rien qu'un petit temps avant. Vous connaissez l'histoire de la puce dans le tiroir ? Oui, bien sûr. Et comme c'est vrai n'est-ce pas ! Je ne sais plus que dire. Quand allons-nous nous voir enfin ?

Les fleurs en californie : étude

Soudain, il n'y a rien à voir en chemin, et il n'y a rien quand j'arrive là-bas, et je me retrouve dans un café, à écouter parler une femme qui porte sur le dos plus d'argent que je n'en possède.
Elle est parée de jaune, de bijoux, et d'une langue que je ne comprends pas. Elle parle de quelque chose qui n'a aucune importance mais elle insiste. Je devine tout cela parce que l'homme qui est avec elle n'en croit rien et fixe l'univers d'un regard vide.
L'homme n'a pas dit un mot depuis qu'ils ont pris place ici, devant des tasses de café express qui les accompagnent comme des petits chiens noirs. Peut-être qu'il n'a plus envie de parler. Je pense que c'est son mari.
Tout à coup, elle se met à parler anglais :
— Il devrait savoir. Ce sont ses fleurs, dit-elle, dans la seule langue que je comprenne.
Et une absence de réponse recouvre en écho l'espace de la conversation, jusqu'au début, où rien ne pouvait être différent.
J'étais désigné, de toute éternité, pour rapporter ceci : je ne connais pas ces gens-là, et ce ne sont pas mes fleurs.

[Once again Brautigan, La Vengeance de la pelouse]

samedi, février 17, 2007

Tout est dit

SCANDALEUX

Une personne malveillante s'amuse depuis quelques jours à répandre des mensonges concernant la prétendue pilosité des moissonneuses. Nous tenons à ce que la vérité soit faite : les seules personnes poilues ici s'appellent Dinah et Ulysse, d'ailleurs ce ne sont pas des personnes, sauf pour Mau-Mau, qui croit que Dinah est une femme et veut l'épouser, mais c'est son affaire.
C'est tout ce que j'avais à dire.
Bon ouiquènde.

vendredi, février 16, 2007

Ambiance, vendredi midi

Je mange un bol de céréales devant mon ordinateur ; Dinah fait des UV sous la lampe pour être belle en mariée ; Ulysse veut jouer avec une sorte de peluche dégueulasse (au moins avec les clébards on ne culpabilise pas de ne pas faire dans le ludo-éducatif).

Et puis la MR en mouvement perpétuel, des nouvelles qui tombent, (presque) toutes excellentes, des traducteurs enthousiastes, de nouveaux auteurs, des déjeuners, des rendévouh, des dossiers suspendus, des agents, des chemises cartonnées, des contrats, de budgets, des trukdeouf en somme.

Joie encore.
Pardon de bégayer la joie mais je ne m'en lasse pas.

Retour

Association d'idées, sûrement, la Grèce, le Temps, maccarthysme GN/GL et puis un ABS parti dans la journée, quatre mots griffonnés sur la page de titre. En fait, je ne l'ai pas tellement lu, provo ado, je l'ai entendu, on me l'a raconté et fait lire les mythes. On m'a raconté tous les mythes dans la bagnole, sur les sites, dans les chambres d'hôte, à sa façon : à Mycène il faut chercher la salle de bain d'Agamemnon parce qu'Agamemenon était un homme, pas un vase ou un masque d'or. Les Grecs ne sont pas des pièces de musée.
J'ai vu avec bonheur le dos de La Traversée des frontières dans ma bibliothèque.
En fait il incarnait le temps, il savait sa plasticité et la nécessité de jouer avec lui.

Film qui fume












Claquée, toujours à la pointe des sorties en salles, je viens de regarder en dévédé Good night and good luck. J'avoue : moitié lysanxiée, je n'ai pas suivi attentivement. Une gorgée de vin, pause pour éteindre la lumière allumée par le chat, film, rêveries, mèle qui arrive, réponse, eau chaude pour l'infusion, film, clope, clebs, kom, infusion, film, clope.
Bref, bon film, sans prétention, bien interprété, beau noir et blanc, elliptique, pas didactique chiant, et surtout film qui fume. Dans les couloirs, au Sénat, devant les caméras, film qui fume tout le temps. Mieux : film où c'est le bon qui clope et pas le méchant. Murrow la cigarette décontractée, la coupe impec et les jambes croisées ; Maccarthy suant mèche frontale hystérique, non-fumeur.
La libre volute au XXIe siècle.

Sur quoi je vais bouquiner.

jeudi, février 15, 2007

Foutraque du jeudi

Tandis que Dinah et Ulysse s'engueulent sur des sujets pileux quelques nouvelles de la MR.
Aujourd'hui :
- la MR a changé de louque sur Myspace mais apparemment tout le monde s'en fout, sauf Mau, qui a été assez aimable pour tenter une usurpation ellroyienne qui n'a pas fonctionné mais ce n'est pas sa faute ;
- la MR a signé un contrat pour un auteur brésilien, qu'elle a envoyé en Allemagne. Si vous avez bien compté, vous savez qu'il s'agit du quatrième contrat de la MR ;
- un éditeur grec a envoyé un mèle à la MR, assorti d'une proposition de rendévouh au Salon du livre(tm) ;
- SAS JSA, sur un malentendu, a repris contact avec un agent intéressant et obtenu un rendévouh avec une traductrice.

Et puis beaucoup de mèles, la plasticité du temps, plusieurs étés, la BO d'un livre.

Good night and good luck.

Soutenez MR !

MR a changé de louque sur Myspace, maintenant elle est plus noire, plus belle, et slocombienne.
Allez la vouar, allez-y, pis inscrivez-vous et mettez des commentaires encourageants signés Hammett, Manchette ou Ellroy silvouplait.
Il y a un lien permanent à droite mais vous pouvez aussi cliquer là.

Communiqué

Public décevant, ex-amour de notre vie, sache que nous sommes très colères. En effet, nous t'avons consacré un samedi soir (à toi et au 7, rue de la Poupe, Kelp, tu notes) entier.
Nous avons pris des photos, encombré un maquintoche déjà affaibli, sorti nos plus beaux atours vintage ; nous t'avons montré nos jambes de gazelle (je reçois à l'instant un mèle de menaces de Cyd Charisse) et risqué notre vie sur huit centimètres de talons. Enfin bref, nous t'avons offert ce que tout homme normalement constitué pleurerait sarasse pour obtenir, et ce pour quoi toute femme normalement constituée serait capable de tuer.
Et toi qu'as-tu fait ? Eh bien nous l'ignorons puisque tu nous as ignorées. Tu n'as pas laissé de kom, ou à peine. Tu as préféré commenter le pelage de Dinah ou nous engueuler parce qu'on n'a pas lu Physique, de Parisis (en cours de lecture, tu as gagné, hanphouaré), t'exprimer sur la clope alors que tu ne fumes même pas.
Alors, public crasseux notre faux ami, si tu reveux de la Moissonneuse en chair et en jambes, manifeste-toi.
Sinon, adieu.

Satisfaction 2

Endormie sur le futon replié après une tisane et une centaine de pages en VO. Harrap's, mug vide, plaid et Craven A. Mes plans - enchaîner, au lit, sur Parisis - contrecarrés par un thriller en langue étrangère plein de mots inconnus dont on devine plus ou moins le sens - plutôt moins à quatre heures du matin, mais peu importe.
En fait c'est la deuxième fois que je connais cette sensation. Vous montez une petite maison, un agent vous recommande des livres, parano ou pas, vous vous dites : on me refile les rogatons. Et puis vous lisez le livre et le trouvez excellent. Parano ou pas, vous doutez : le bouquin est en anglais, ce n'est pas mal langue maternelle. Vous le faites lire pour un deuxième avis. Qui concorde : excellent. Vous faites une fiche de lecture, vous racontez l'histoire, vos impressions : excellent. Alors vous signez.
Ce qui se passe, c'est que les explorateurs de huit ans, qui croient dénicher des vieux cailloux, trouvent finalement des trésors.

Péhesse : après quatre ans à pleurer sur la nullité de manuscits envoyés par la poste - les poèmes de ma fille, ma vie de femme, l'autobiographie de mon chien - il faut un temps pour s'habituer.

Satisfaction

Journée tranquillement occupée. Il est une heure du matin, j'écoute des kitscheries de Michel Legrand en bouquinant un polar irlandais en VO.
On a huit ans, l'autre jour on était des pirates, là on joue aux explorateurs. Et c'est pas parce que la fille (tarée) du livre s'appelle Judith que je ne peux pas faire le privé, okay ? Alors Mau-Mau tu ferais le barbier branque, Alfredo la maîtresse et galeriste du privé (parce qu'il est aussi peintre), Kelp le gamin qui trouve l'os et fils du privé, ALG la fille givrée héroïnomane et femme du barbier.
On serait des explorateurs du temps et on décrypterait les histoires chuchotées par les os.

mercredi, février 14, 2007

Germanopratok télégraphik

Hier, soirée kaulaiksion suyte nouare, avec les camadares MR dont la Présidente. Du monde au premier étage et plein de visages connus - de nous, pas des pipoles.
L., de chez Faillare, rencontrée au forum Achète débarque, keske tu fous là, et touah, j'ai des auteurs mouah je monte une maison, on prend un verre de rouge ? On prend un verre de rouge. Elle me présente du monde, je lâche des noms, refile des cartes. Tiens, N. et L. sont là, je savais pas, coucou.
Une bise à R. pour qui on était venus, qui cause avec P. : et moi j'y ai pas droit ? Si, oké. D., derrière moi, ensuite, on parle à voix basse, du coup, parce qu'on ne l'aime pas. Rendez-vous des clopeurs devant la porte, j'alpague S. que je ne connais pas, me présente ah c'est toi, exact, faut qu'on déjeune.
Un mec que j'ai croisé une fois qui ne se rappelle absolument plus qui je suis, ne sait plus que l'endroit où on s'est croisés existe, tant mieux, j'ai pas lu son bouquin ; B. à côté, je dis j'étais là pour votre signature, je faisais signer votre livre pour G. Ah, t'es la copine de G. Ouais, c'est ça. Le sésame, d'accord, facile, on peut parler. Donc on tutoie. Un grand type à lunettes dans un coin parle avec ceux avec qui je viens de parler, Mlle bulldozer : vous êtes bien M. ? moi c'est J., on doit déjeuner ensemble alors je me présente. Nous partageons un tutoiement snob et plaisant et quelques goûts, mais pas tant que ça. Peu importe, nous prévoyons un déjeuner.
On termine à quatre dans un bar, entre filles, à manger des tartines et boire.
Je rentre, et après deux bonnes heures de mèles, me couche vers trois heures.

Toute ressemblance, etc.
Les noms ont été, etc.

Seventies

Mon père, enseignant et néanmoins sympathique (Marco, si tu me lis, salut), s'est offert un scanner grâce à ses 4000 euros mensuels de prof hors classe (Jean-François Kaupé, si tu me lis, salut) : voici donc quelques images de mes jeunes années dont une avec ma mère, alors enseignante et néanmoins sympathique (Michèle, si tu me lis, salut).

Nouvelles moissonnesques : le buzz-buzz-buzz commence à se faire autour de la MR, deux contrats signés, un autre à amender. Je suis contente comme une gamine dans un panier.

Bureauphilie féline

Une pathologie courante chez les chats : la glande sur les bureaux des gens de préférence sous une lampe allumée qu'ils éteignent sans le faire exprès (comme si un chat faisait quelque chose "exprès"...) alors que les gens essaient de bosser.
Donc Dinah sur la base de ma lampe en bakélite(tm), précisément là où se trouve l'interrupteur. L'étape d'après c'est le squat sur l'imprimante (quand je veux imprimer) ou l'escalade de bibliothèque (et lâcher de bouquins).
Sinon c'est un chat placide et sympathique, très poilu, qui apprécie les canapés, les caresses et la bouffe. Comme nous tous.

Libres volutes

Les hommes libres refusent le diktat antifumeurs.
Faites comme lui.
Résistez.

mardi, février 13, 2007

Déclarons la guerre à l'insomnie

Maladie qui n'affecte pas les dauphins sauf quand ils panses aux pauvre monde et à leure sors de jeunne an détraisse, l'insomnie fait partie des symptomes dits "pénibles" (ou "relou").
Il y a l'insomnie sociale, plus ou moins consciemment volontaire, celle du temps de la nuit gagné sur celui d'une journée "pénible" (ou "relou") qui, en fin de compte, le sera encore plus à cause de l'épuisement.
Il y a l'insomnie du type rentrée scolaire, hangouasse de la nouvelle maîtresse qui sera très méchante.
Enfin il y a l'insomnie lambda, aux causes vaguement mystérieuses, qui soit empêche d'aller se coucher, soit vous plante des heures au pieu comme une larve veule cotonneuse.
Et lendemain de cuite le matin, parfois. Parfois parce que par exemple, là, moi ce n'est pas le cas. Endormie à quatre heures et quelques et réveillée cinq heures plus tard pétant le feu.
Effet Zopiclone, molécule magique mieux connue sous le nom d'Imovane(TM) et Parisis, ABS de chez Stock, époque rue de Fleurusse (omniprésente dans Physique, d'ailleurs), quand nous partagions ce vilain immeuble.
NB, pour qu'il n'y ait pas confusion : Parisis n'est PAS somnifère, c'est ma lecture du soir.

Avec la chimie et la littérature, déclarons la guerre à l'insomnie !

Edwoodienne

Comme un plan de bagnole d'Ed Wood, une insomnie et une journée, nuit/jour/nuit sans solution de continuité.
L'insomnie d'hier qui m'a fait exhumer des vieilleries transférées d'ordi en ordi, une brève familiale, une histoire brownienne (bradburienne ?) pour mômes.
Au pieu la moissonneuse, au pieu avec Physique de Parisis, sur prescription ASGo-ALGesque, et qui a su braver l'immovane jusqu'à presque quatre heures. Merci les gars, depuis Carrère et Echenoz (juste Un an) (et Olmi, Bord de mer et Giraud À présent pour raisons personnelles), plus les paulares, évidemment, les Français m'étaient étrangers, et là, je vous suis sur le style. Superbe, l'accident et l'orphelinat, là j'en suis à sa quarantaine et son naufrage conjugal.
[Au passage, à propos d'orphelinat, si quelqu'un a en mp3 "Les boutons dorés" de Jean-Jacques Debout (si), je prends. Impossible à trouver deumonmaquintoche.]
Après des rêves où je disais à des mécheux qu'ils étaient trop mécheux pour être bons, réveil animalier vers les midi : coups de pattes d'Ulysse-le-clébard, à ma droite Dinah-La-chatte. (Très énervant Blogger, fausse manip et j'ai perdu cinq lignes de post.)
Virée à mon bar-tabac-PMU pour les Marlboro light longues et faire pisser Ulysse(TM) ; mon impasse est en travaux, je manque de me faire écrabouiller par un engin massif-agressif. Voir ci-contre.
Retour à la maison (pardonnez la télégraphie, je n'aime pas avoir paumé tout mon post, j'abrège donc). Retour à la maison et là des mèles pro, des contrats et une correspondance serrée et intense ponctuée de verres de cheverny naturel, le même que celui que je bois, là, jusqu'à ce que je m'aperçoive qu'il fait noir et qu'il est déjà temps d'aller dîner place de la République et d'interrompre la correspondance. Too bad.
Je suis rentrée, minuit et quelques, par le métro, plongée dans mon Irlandais. Une dernière clope, une dernière gorgée : je pars plonger dans le Parisis.

Message personnel : un Toblerone blanc le reste pour la vie, nous le savons.

lundi, février 12, 2007

Petting ourselves grave ankore

Le deuxième contrat de la journée est arrivé, notre premier Américain, public adoré qui devrait nous le rendre au centuple.
Pour fêter ça, ankore des moissonneuses sur canapé, mais assises ce coup-ci.
Circonvolutions tu la boucles et tu admires, ou tu changes de pseudo et tu admires.
Joie.

Péhesse du souare en laïve : je signe et envoie le contrat demain matin.
Yeah (si je puis m'exprimer ainsi).

Sur nos lauriers et sur canapé

Les bonnes nouvelles du jour nous arrivent du Brésil via l'Allemagne, sous la forme d'un contrat (encore) à relire, à signer, à renvoyer en trois exemplaires if you agree, et de Paris, mais pour le coup vous n'en saurez pas plus. Les murs, les oreilles, les espions, la parano, etc.
Attendons.

Ne nous blâmez pas ce silence je vous prie car pour le compenser voici deux filles sur canapé.

Orthoérotisme

Idée icono d'ALG qui rappellera des souvenirs aux aficionados de l'érotisme médical, fidèles de la première heure, nos cronenbergo-ballardiens.
Des images aussi consubstantiellement moissonnesques que les Mel Ramos (JSA speaking again).

Les cicatrices qu'on aime belles comme des plaques ; l'iliaque plus accueillante.
Comptez : un, deux, trois et plongez dans l'apnée anesthésique.
Suivez de l'index le tracé des gravures et mettez votre paume ici.

Brève de clopeuse

Souvenir d'un printemps à Venise : un restau lambda ni très beau ni très bon, une famille nauraméricaine, nous. Quand je tire ma première bouffée la mère lance le signal - un signe de tête aux marmots, une quinte de toux - et les quatre, en choeur, nous improvisent une tuberculose en redemandant du ketchup.
Le jour où je vois ça à Paris, je demande l'asile politique à mon bar-tabac-PMU.

Et pour la peine j'en regrille une.

dimanche, février 11, 2007

Revoir Athènes

Nous posons, méthodiquement, les bases de la MR, et le paysage est clair, au point que les questionnements sur la légitimité en paraîtraient presque ridicules - s'ils n'étaient pas si profondément moissonnesques (JSA speaking).
Ce soir c'est de Grèce que viennent les nouvelles ce qui, le croyez-vous ? m'enchante - le verbe du jour et l'humeur du moment. Et, en répondant à ce mèle, l'envie m'a prise de donner un rendez-vous vers huit heures du soir, à la terrasse de ce café de Plaka planqué sur une petite place, à l'abri des touristes, pas loin d'un micro no man's land très, très athénien, où l'on boit de l'ouzo Mini - celui avec la brune en mini-jupe sur l'étiquette - qu'on éponge avec des mézés.
Des nouvelles d'Espagne, du Mexique, du Brésil, des États-Unis, d'Irlande, maintenant de Grèce.
Ai-je précisé que la MR était sur le point de signer son premier Américain ?
Il va falloir rester des filles et des garçons qui lisent.

(Péhesse : Kelp et moi nous étonnons du peu de paranos qui semblent fréquenter ce blog. Avec Fransoua Baillerou, serions-nous seules ?)

Les filles qui lisent

Dans un de ses derniers posts, notre grand chambellan demandait si nous lisions David Lodge. Dans un kom récent, quelqu'un parlait, joliment et comme d'un miracle, des filles qui lisent.
NB : on ne fait pas nos féministes, c'est pas le genre de la maison, mais il y a bataille paradoxale de clichés.
Les sections "littéraires" sont féminines à mort (terminale A2, 1991-92, Lakanal : un garçon), comme l'édition. Statistiquement, les acheteurs de livres sont des acheteuses.
Les endroits publics, le métro, le train, la salle d'attente du dentiste, les plages, les bistrots donneraient raison au cliché statistique.
On n'a rien contre les clichés mais peut-être que l'affaire est ailleurs.

Peut-être, simplement, que les garçons qui lisent sont enchantés par les filles qui lisent et que c'est réciproque.
D'un point de vue brautiganien, peut-être que c'est de l'amour, la fin du commencement.

"Le blog le plus drôle, noir, sexy et désespéré de la blogosphère"

On illustre cette excellente définition qui remonte au mois de quoi ? août déjà ? Excellente et pérenne : on a tenu la note.

On l'illustre avec deux Mel Ramos et trois lignes qui expliquent, comme si c'était nécessaire, mais pourquoi pas, le lien consubstantiel (je cite l'auteur des dites lignes) que ces oeuvres entretiennent avec les moissonneuses :

C'est hédoniste, érotique, consumériste, anti-hygiéniste c'est désespéré et souriant. C'est le remède idéal à tous les puritanismes et les intégrismes.
C'est extrêmement civilisé, en fait.

Samedi souare à Paris, décousu

Terminé aujourd'hui dans mon bain apéritif (cinq heures et quelques, un verre de blanc et une cigarette ; JSA speaking) Notre frère qui êtes odieux... encore un bel A.D.G. Décidément, les livres extra-MR sont français, on dirait.
A.D.G. à côté de qui j'étais passée jusqu'au Grand Môme, lu il n'y a pas si longtemps - la faute à ma bête américanophilie polardienne avec exceptions hispaniques. Parce que, depuis mes Simenon au kilomètre d'il y a vingt ans (Athènes, av. Vassilissis Sophias), j'avais presque oublié qu'on pouvait écrire du polar en français. Fajardie : acheté Tueurs de flics en poche mais il a fallu qu'on me l'offre en Neo, des années plus tard, pour que je le lise enfin (enfin !). Jonquet : ouais, Jonquet, d'accord. Daeninckx : j'aime mieux les livres écrits avec les mains, on n'est pas encore des grands singes. Fraidvargasse : oh pardon, on parlait polar. Je sais, il y en a d'autres, j'ai des noms, il y en a même que je publierais bien s'ils en sont d'accord (le message est passé ?).

Bref, ça date et je garde, en nouar et en essèfe, cette tendresse particulière pour Brown, Fast, Matheson, Charyn, Thompson, Ellroy ou Westlake ; Sheckley, Sturgeon, Ballard, Pohl, Dick, Brunner ou Aldiss.

On est samedi souare à Paris, hier Kelp et moi, après la session photos, avons regardé le dévédé de Phantom of the Paradise au lieu de la dernière saison de Six Feet Under. On était d'accord : Old Souls, la chanson préférée de Paul Williams, est aussi la nôtre.

Péhesse : vous êtes bien chez les Moissonneuses, amoureuses de style qui n'en font pas - chacun son métier. Blog foutraque, noir, sexy, drôle et désespéré, paraît-il.

samedi, février 10, 2007

Échantillon représentatif













"Grâce à
mon traitement, je peux passer presque une journée entière sans me sentir inculte, laide et abandonnée."

"Avant, si je ne recevais pas dans les quarante secondes une réponse à un mèle ou à un essaimesse, je reprenais un lexomil... Maintenant, je peux attendre plus d'une demi-heure !"

Publicité mensongère ? Trucage ? Non, ces bombasses 100% bio sont bien les jeunes femmes cernées et mal fagottées que nous vous présentions plus bas. Leur secret ? Sans même un mèle ou un essaimesse, sans un seul compliment, par la seule force de leur volonté et une adhésion psychique au traitement, elles ont dit NON à la parano.







ATTENTION : il s'agit d'un traitement de fond ; une rechute est toujours possible. N'interrompez jamais votre traitement sans consulter votre freudienne. N'interrompez jamais votre traitement, en fait.

Parce que nous le valons bien










Observons deux jeunes femmes tranche 25-35, taille et poids moyens, CSP+, études supérieures lambda, emploi (à domicile) dans les métiers du livre, culture générale acceptable, aucun recours à la chirurgie esthétique à ce jour.
Mais, comme tout le monde, comme vous, elles peuvent être victimes d’une maladie trop méconnue : la parano.

La parano provoque insomnies, rognures d'ongles, cernes, hangouasses, céphalées, catastrophes vestimentaires : la parano a un effet sur votre organisme et sur notre beauté.











Mais la parano n'est pas une fatalité. Car il existe aujourd'hui des moyens de la combattre : mèles, essaimèsses, commentaires, compliments, petites coupures usagées.

Déclarons la guerre à la parano : avec nous, dites NON à la parano.

Cauchemar

en bleu

Il s'éveilla à la matinée la plus bleue qu'il ait jamais connue. Par la fenêtre à côté du lit il apercevait un ciel incroyable. George se glissa vivement hors du lit, bien éveillé et décidé à ne pas perdre une minute de son premier jour de vacances. Mais il s'habilla lentement, en évitant tout bruit qui eût pu éveiller sa femme. Cette maison forestière qu'un ami leur avait prêtée pour leur semaine de vacances, ils y étaient arrivés tard la veille, et le voyage avait beaucoup fatigué Wilma ; Geroge était bien décidé à la laisser dormir autant qu'il le pourrait. Il prit ses chaussures à la main et ne se chaussa qu'une fois descendu dans le living-room.
Le petit Tommy à la tignasse ébouriffée, leur fils âgé de cinq ans, sortit en bâillant et en s'étirant de la petite chambre où il avait passé la nuit.
- Tu veux ton petit déjeuner ? lui demanda George.
Tommy fit oui de la tête.
- Bien, dit George, va t'habiller et tu me rejoindras à la cuisine.
George alla à la cuisine mais, avant de se mettre à préparer le petit déjeuner, il sortit jeter un coup d'oeil dehors ; ils étaient arrivés à la nuit tombée et il ne connaissait la région que par ouï-dire. C'était de la forêt sauvage, plus belle encore qu'il ne l'imaginait. La maison la plus proche, lui avait-on précisé, était à plus de quinze cents mètres, sur l'autre rive d'un assez grand lac. Ce lac, il ne pouvait l'apercevoir à cause des arbres, mais le sentier qui partait de la porte de la cuisine y menait. Le lac était à moins de quatre cents mètres, lui avait dit son ami ; un lac parfait pour nager, et où la pêche était bonne. Nager n'intéressait pas George ; il n'avait pas peur de l'eau mais ne l'aimait pas et n'avait jamais appris à nager. Mais sa femme était une nageuse remarquable, ainsi que Tommy, dont elle disait qu'il était un vrai rat d'eau.
Tommy vint le rejoindre sur le pas de la porte ; "s'habiller" avait consisté pour lui à enfiler un caleçon de bains, et ne lui avait donc pris guère de temps.
- Si on allait voir le lac avant de manger, papa ? proposa Tommy.
- D'accord, dit George qui n'avait pas faim non plus.
À leur retour, ils trouveraient peut-être Wilma réveillée.
Le lac était très beau, d'un bleu plus intense encore que le ciel, et lisse comme un miroir. Tommy plongea avec un petit cri de joie et George lui cria de ne pas s'aventurer au loin, de rester à où il avait pied.
- Je sais nager, papa ! Je nage bien !
- Oui, mais maman n'est pas là. Reste près du bord.
- Mais cette eau est chaude, papa !
Au loin, George vit un poisson sauter hors de l'eau. Aussitôt le déjeuner expédié, il viendrait avec son attirail pour essayer de pêcher un bon petit repas.
On lui avait dit qu'un sentier longeant le lac menait à un endroit, distant de trois kilomètres environ, où l'on pouvait louer une barque de pêche ; il irait en louer une pour la semaine entière - il repéra l'endroit où il l'attacherait. Il regarda à droite, espérant apercevoir l'embarcadère du loueur de barques. Soudain, un cri d'angoisse retentit :
- Papa ! Ma jambe ! Elle est...
À vingt mètres au moins du bord, la tête de Tommy sortait de l'eau ; puis elle s'enfonça et quand elle ressortit, il n'y eut plus qu'un atroce bruit glougloutant, étouffant le cri que Tommy cherchait à pousser. Une crampe certainement, se dit George paralysé par l'angoisse : il avait vu dix fois Tommy nager dix fois plus loin.
Il faillit se jeter à l'eau, mais se raisonna, Tommy ne gagnerait rien à ce que son père se noie avec lui, alors que si Wilma arrivait vite, il resterait au moins une chance...
Il courut aussi vite qu'il put vers la maison. Arrivé à cent mètres, il se mit à hurler : "Wilma !" et lorsqu'il fut arrivé à la porte de la cuisine, Wilma y était déjà en pyjama. Ensemble ils repartirent en courant vers le lac ; Wilma le dépassa sans mal, car il était déjà à bout de souffle, et il était à cinquante mètres derrière elle quand elle se mit à l'eau pour nager de toutes ses forces vers l'endroit où la nuque du petit garçon était un instant montée à la surface.
Elle y fut en quelques brasses, empoigna le petit corps et se redressa pour faire demi-tour. Il vit alors, avec une horreur reflétée dans les yeux bleus de sa femme, qu'elle se tenait debout, tenant le cadavre de leur fils, dans un mètre d'eau.

[Fredric Brown, Fantômes et farfafouilles]

Fonctionnement collectiviste

Afin d'élargir le champ du fonctionnement collectiviste déjà à l'oeuvre entre les blogs jumelés, nous présentons ici une contribution iconographique d'Alfredo Smith-Garcia, qui nous accuse (à tort je crois) d'avoir jusque-là négligé Mel Ramos, peintre hautement moissonnesque.
Adios pour un temps aux pin-up rockwelliennes de Vargas et d'Elvgren ; bienvenue aux plantes désespérées et souriantes de Ramos.

Et puis bientôt...

vendredi, février 09, 2007

Derf Nworb

F.I.N.

Le Professeur Jones potassait la théorie du temps depuis plusieurs années déjà.
- J'ai trouvé l'équation-clé, dit-il un jour à sa fille. Le temps est un champ. Cette machine que j'ai construite peut agir sur le champ, et même en inverser le sens.
Et, tout en appuyant sur un bouton, il dit : "Ceci devrait faire repartir le temps à rebours à temps le repartir faire devrait ceci, dit il bouton un sur appuyant en tout, et.
- Sens le inverser en même et, champ ce sur agir peut contruite j'ai que machine cette. Champ un est temps le. Fille sa à jour un dit-il, l'équation-clé trouvé j'ai.
Déjà années plusieurs depuis temps du théorie la potaissait Jones Professeur le.

N.I.F.

[Fredric Brown, Fantômes et farfafouilles]

Si j'étais parano (teaser)

Je me demanderais pourquoi tout, décidément, roule aussi bien pour la MR. Pourquoi les compositeurs baissent leurs prix. Pourquoi les agents acceptent nos propositions. Pourquoi ils nous refilent de si bons livres. Pourquoi les auteurs sont contents de moissonner. Pourquoi les traducteurs aussi. Pourquoi personne n'a l'air de s'hangouasser (même les hangouassors certifiés DSM-IV dont je ne citerai pas les noms).

Mais POURQUOI ?

Et pourquoi "teaser" ? Nous nous réservons en toute logique le droit de ne pas le dire et vous laissons la surprise pour samedi ou dimanche. Avouez que déjà vous n'en pouvez plus d'attendre, hein, avouez. AVOUEZ.

jeudi, février 08, 2007

Joie

La MR vient de signer son premier contrat (en VRAI, avec un stylo).


"De grands professionnels" (la profession, très jalouse)

Grosse accéleration moissonnesque depuis le ouiquènde dernier, que j'avais déjà signalée ici, dans l'indifférence générale. Je ne suis pas susceptible (en vrai si, hyper, mais je cache grave bien mon jeu) donc je récidive et exprime à nouveau notre (Kelp ?) bonheur intense. Je m'offre, pour fêter ça et entretenir l'énergie qui m'anime depuis 8h30 ce matin, trois cafés, deux vitamines C et un bol de céréales. L'expression juste serait l'énergie qui m'agite, à vrai dire, des petits bonds de cabri à travers l'appartement, des coups de fil, un ajustement du budget, un argu, et hop, un petit bond à nouveau. Oké, oké, je vais prendre un bain et passer au thé.
N'empêche que trouver la traductrice qui précisément s'intéresse à l'auteur qu'on lui propose ; appeler un agent pour autre chose et savoir à ce moment-là que oui, l'éditeur américain accepte votre offre ; négocier des remises chez les compositeurs ; hop, un petit bond et une tournée de Lily Allen.
Nous sommes enchantées.

mercredi, février 07, 2007

Fondatrice

Cauchemar en rouge

Il s'éveilla sans savoir ce qui l'avait éveillé quand une deuxième secousse, venant une minute après la première, vint secouer légèrement son lit et faire tintinnabuler divers petits objets sur la commode. Il resta allongé, attendant une troisième secousse qui ne vint pas.
Il n'en comprit pas moins qu'il était désormais bien éveillé et qu'il lui serait sans doute impossible de se rendormir. Il regarda le cadran lumineux de sa montre-bracelet et constata qu'il était tout juste trois heures, le plein milieu de la nuit. Il sortit du lit et s'approcha, en pyjama, de la fenêtre. La fenêtre était ouve
rte et laissait entrer une brise fraîche ; les petites lumières scintillaient dans le ciel noir et il entendait tous les bruits de la nuit. Quelque part, des cloches. Pourquoi faire sonner les cloches à une heure pareille ? Les légères secousses de chez lui avaient-elles correspondu à des tremblements de terre préjudiciables ailleurs dans le voisinage ? Ou un vrai tremblement de terre était-il imminent et les cloches constituaient-elles un avertissement, un avertissement appelant les habitants à quitter leurs maisons et à sortir en plein air pour survivre ?
Et soudain, mû non par la peur mais par unu étrange besoin qu'il n'avait absolument pas envie d'analyser, il éprouva le besoin d'être là dehors et non ici dedans. Il fallait qu'il coure, il le fallait.
Et déjà il courait, franchissant le hall d'entrée, passant la porte d'entrée, courant sans bruit sur ses pieds nus le long de l'allée toute droite menant à la grille qui se refermait toute seule derrière lui, et il courait dans le champ... Le champ ? Était-ce normal qu'il y eût un champ , juste devant sa grille ? Surtout un champ parsemé de poteaux, de poteaux massifs, semblables à des poteaux télégraphiques tronqués, pas plus hauts que lui ? Mais avant qu'il ait eu le temps de mettre de l'ordre dans ses idées, de prendre les choses à zéro et de se rappeler où il était "là" et qui "il" était et ce qu'il était venu faire là, il y eut une nouvelle secousse. Plus forte, cette fois-ci ; une secousse qui le fit vaciller en pleine course et heurter à toute volée un des mystérieux poteaux ; un coup qui lui fit mal à l'épaule et dévia sa course sans le ralentir mais en lui faisant perdre pied. Qu'était donc cet étrange et irrésistible besoin qui le faisait courir, et vers où ?
C'est alors que vint le vrai tremblement de terre ; la terre parut se soulever sous lui et s'ébrouer ; quand ce fut fini, il se retrouva étendu sur le dos, les yeux braqués vers le ciel monstrueux dans lequel apparut alors soudainement, en lettres de feu rouge hautes d'allez savoir combien de kilomètres, un mot. Le mot était TILT. Et pendant qu'il était fasciné par ce mot, toutes les autres lumières éblouissantes disparurent, les cloches cessèrent de sonner et ce fut la fin de tout.

[Fredric Brown, Fantômes et farfafouilles]
Ndb : première nouvelle de Derf Nworb lue par SAS JSA (Limni, Eubée, deuxième moitié des années 80)

14 avril 1977

On a pas mal parlé des jeunesses, ici et chez Mau ; allons-y sur le jeunisme, ou mal du chien qui cherche à se mordre la queue - et accessoirement de ce début de siècle. Si j'étais méchante j'aurais tendance à dire Jeune, boucle-la cinq minutes, il n'y en a que pour toi. Le jeune a du mal à trouver du boulot ; le non-jeune aussi, mais comme il croit que ce n'est pas le cas du jeune, il s'habille en jeune (et il a l'air con). Le jeune est un segment marketing ; le non-jeune raque pour habiller le jeune et s'habiller comme lui (et il a l'air con).
Le jeune est un argument de vente. Il écrit un livre générationnalistique djeuns et souvent ça se vend. L'édition veut du jeune. Elle dit même parfois Méfie-toi des vieux. Mais le jeune écrit, toujours en tant que jeune (c'est important), un deuxième livre. Qui se vend moins. Au mieux il en pond un troisième de la même eau et c'est fini.
Conclusion : non, non, pas Méfie-toi des jeunes (sauf de certains, et puis oh, allez, si, méfie t'en un peu), Méfie-toi des mauvais.
Sinon, là, je range mon bureau en écoutant Renaud (1980, ça me rappelle ma jeunesse).

Jeunesses, suite

Encore une jeunesse limniote. Aucune nostalgie de cette époque-là, sauf du Limni d'alors qui était une petite station balnéaire pas très à la mode - non pas qu'elle le soit terriblement aujourd'hui mais le nombre de bars et d'hôtels a bien doublé. Mais ma bonne dame, tant que l'immobilier va tout va.

Kelp ne m'en voudra pas de dire "nous", alors j'ajoute que nous ne courons pas après notre jeunesse comme un chien qui cherche à se mordre la queue. En revanche il nous semble qu'une certaine jeunesse, ces temps-ci, est atteinte du même syndrome que ce malheureux clébard. Elle se regarde souffrir en invitant le monde à se pencher à son chevet tout en prétendant se pencher au chevet du monde. Le malheureux.
Mais entourées de profs, de cousins, de cousines, de jeunesses diverses, nous suivons Calet quand il choisit le pluriel.

[Kelp, BAT ?]

Saison

Si je suis si sensible aux saisons
Comme un arbre ou comme une fille
Aux derniers printemps aux cerisiers du Japon
Dans l'avenue où bientôt gronderont
Les combats de la guerre civile
C'est que je suis ce sismographe sentimental
Qui enregistre par prémonition
Les derniers printemps les dernières saisons
Qui sait la rumeur des émeutes
Dans les pétales blancs et roses
Et le sang de la fin
De la douceur des choses

[Jérôme Leroy, Le Déclenchement muet des opérations cannibales, Éditions des Équateurs]

mardi, février 06, 2007

Mode d'emploi

Voici à peu près comment ça se passe : quand vous mourez, vous êtes transféré dans une autre partie de Londres où vous reprenez grosso modo le même genre de vie qu'avant votre mort. Il y a une ribambelle de morts dans Londres et un certain nombre d'entreprises mortes. Quand vous êtes morts depuis quelques années, on vous invite à vous établir en province.
La communauté morte a une administration propre et place ses ressortissants dans la plus part des grandes sociétés et des grands corps de l'État. Il existe des services autonomes pour les morts, mais en général ils fonctionnent parallèlement à leurs homologues "vivants". Les morts ont presque tous un emploi, parfois dans des compagnies vivantes. Ainsi maman, par exemple, travaille pour une maison d'édition vivante.

[Will Self, auteur non mécheux, "Le Livre des morts de Londres-Nord", in La Théorie quantitative de la démence, "Points", Seuil]

En illustration, une Moissonneuse faisant des exercices de fitness sur un air de Janis Joplin ou de Lily Allen, mais en forme, en tout cas.

Rhaaaa

La MR fête aujourd'hui son quatrième contrat et son troisième traducteur. La MR est contente. La MR est plus que contente. La MR ne sait comment exprimer sa joie. La MR aimerait vous faire partager les frissons de plaisir qui la parcourent et ses hululement de bonheur intériorisés mais les fonctions sensorielles ouébesques sont limitées. Une famapouale (presque) ça ira ?

Jeunesses

« On parle incessamment de la jeunesse. Des gens sérieux se sont penchés sur elle, comme si elle était gravement malade. Des députés, des professeurs, des sociologues, des prêtres, des journalistes, et même des psychanalystes… Désespoir juvénile, ont estimé les uns ; mal du siècle et démoralisation précoce, ont dit les autres…
Et je vais m’y aventurer à mon tour, me pencher sur elle au risque de tomber.
La jeunesse ? J’ai un peu oublié ce que c’est. Pendant longtemps, j’ai tâché de rattraper la mienne, tel un chien qui cherche à se mordre la queue. Mais il y a belle lurette que j’ai renoncé à lui courir après. Heureusement, il me reste encore celle des autres et cela m’intéressait de la voir de près.
Oui, c’est avec un certain plaisir que j’entreprends de faire cette enquête. Rien ne peut m’être plus agréable qu’une sorte de balade, à la fin du printemps, parmi les garçons et surtout les filles. En tout cas, ce ne peut être que rafraîchissant pour moi.
Mais je ne peux embrasser la jeunesse tout entière. Il me faut choisir, ainsi que l’on s’y prend pour faire un bouquet : une brune, une blonde… commençons…»

[Henri Calet, Jeunesses, Le Dilettante]

Mais pourquoi encore Brautigan ?

Brautigan, d'abord, c'est l'inverse de la Delerm family et ses pétards mouillés. Les petits riens de Brautigan fonctionnent comme des bombes à fragmentation. Un privé... se dévore mais les explosions se déclenchent après la lecture. "Reprenez un Hammett, ça fait comme des trous." Déjà Hammett tout seul ça fait comme des trous, je trouve. Un bon polar, ça fait comme des trous.
Chez Brautigan, tout est comme ça. J'ai lu la nouvelle sur les femmes qui se rhabillent tout à l'heure, entre deux mèles. Rapidement. Elle m'a trottée dans tête. Je l'ai tapée et l'ai trouvé (belle et) très juste - elle fonctionne aussi avec les garçons qui se rhabillent et réapparaissent délicieusement, tout vêtus. Quelque chose de virginal. Autant dire que je l'ai encore en tête.
Il y en a des dizaines comme ça chez Brautigan, des jardins suspendus ou des pelouses sur du béton, des gratte-ciel à Singapour, des chiens perdus, le Montana, la Californie, des parapluies et des facteurs, avec leurs métaphores pudiques. Des métaphores aussi aériennes que la plus petite tempête de neige jamais recensée.

Un privé à Babylone
Tokyo-Montana Express
La Vengeance de la pelouse
La Pêche à la truite en Amérique
Tous en 10/18 (d'occase pour les belles couvertures et pas les machins flashy vilains comme tout)

lundi, février 05, 2007

Brautigan avant le lit

Il se produit vraiment un admirable renversement des valeurs quand les femmes s'habillent le matin, et que c'en est une toute nouvelle que tu n'as jamais vue s'habiller avant.
Vous avez fait l'amour et vous avez dormi ensemble, et il n'y a plus rien à ajouter de ce point de vue-là : alors il est temps qu'elle s'habille.
Vous avez peut-être déjà déjeuné, et elle a enfilé un pull pour te préparer ce délicieux petit déjeuner, cul nu, avec dans chaque pas la lourdeur délicieuse de la chair, et vous avez discuté longuement de la poésie de Rilke qu'elle connaît très bien, à ta grande surprise.
Mais maintenant, il est temps qu'elle s'habille, parce que vous avez bu autant de café que vous pouviez, et il est temps qu'elle rentre chez elle, et il est temps qu'elle aille travailler, et tu veux rester seul parce que tu as des choses à faire à la maison, mais vous allez ensemble faire une petite promenade, et c'est à ton tour maintenant de rentrer, et c'est à ton tour maintenant d'aller travailler car elle a des choses à faire dans la maison.
Ou alors... c'est peut-être même de l'amour.
Bref, il est temps qu'elle s'habille et c'est si beau quand elle s'habille. Son corps disparaît lentement et réapparaît délicieusement, tout vêtu. Il y a quelque chose de virginal là-dedans. Elle est habillée, et c'est la fin du commencement.

[Les femmes, quand elles s'habillent le matin ; encore et toujours La Vengeance de la pelouse]

Interlude musical

Debout ! les damnés de la terre
Debout ! les forçats de la faim
La raison tonne en son cratère :
C’est l’éruption de la fin
Du passé faisons table rase
Foule esclave, debout ! debout !
Le monde va changer de base :
Nous ne sommes rien, soyons tout !

C’est la lutte finale
Groupons nous et demain
L’Internationale
Sera le genre humain.
Il n’est pas de sauveurs suprêmes :
Ni dieu, ni césar, ni tribun,
Producteurs, sauvons-nous nous-mêmes !
Décrétons le salut commun !
Pour que le voleur rende gorge,
Pour tirer l’esprit du cachot
Soufflons nous-mêmes notre forge,
Battons le fer quand il est chaud !

L’Etat opprime et la loi triche ;
L’Impôt saigne le malheureux ;
Nul devoir ne s’impose au riche ;
Le droit du pauvre est un mot creux.
C’est assez languir en tutelle,
L’égalité veut d’autres lois ;
« Pas de droits sans devoirs, dit-elle,
« Egaux, pas de devoirs sans droits ! »

Hideux dans leur apothéose,
Les rois de la mine et du rail
Ont-ils jamais fait autre chose
Que dévaliser le travail ?
Dans les coffres-forts de la bande
Ce qu’il a créé s’est fondu.
En décrétant qu’on le lui rende
Le peuple ne veut que son dû.

Les Rois nous saoulaient de fumées.
Paix entre nous, guerre aux tyrans !
Appliquons la grève aux armées,
Crosse en l’air et rompons les rangs !
S’ils s’obstinent, ces cannibales,
A faire de nous des héros,
Ils sauront bientôt que nos balles
Sont pour nos propres généraux.

Ouvriers, Paysans, nous sommes
Le grand parti des travailleurs ;
La terre n’appartient qu’aux hommes,
Le riche ira loger ailleurs.
Combien de nos chairs se repaissent !
Mais si les corbeaux, les vautours,
Un de ces matins disparaissent,
Le soleil brillera toujours !

Quelques conseils aux usurpateurs

Les terres saintes de Mau et les Moissonneuses ont été la cible d'une attaque probablement d'origine delphinique, sous la forme d'une série d'usurpations d'identité (un sport que nous aimons d'ailleurs pratiquer entre nous), de spams divers et, chez Oum, d'accusations à caractère sequesuel sous-tendues par une frustration qui, pour le coup, relève de la psychiatrie. À ce sujet, le docktheurre èms me fait savoir que sa kli nique est pleine jusqu'en 1994. Désolée.
Comme le disait justement Mau, les usurpations sont plus ou moins drôles. En l'occurrence, elles le sont autant qu'une partouze chez Oum (quoique). Certaines sont mêmes carrément odieuses.
D'abord pour bien usurper il faut bien connaître, ce qui n'est pas le cas. Vous piochez trois infos et un pseudo et clic. Ca donne Kelp, Alfredo, Mau-Mau, ALG et Jenny en train de s'appeler mon chouchou, de piauler ou de s'autocongratuler. Voire de faire de la pub pour des assurances auto ou un film avec Catherine Frot (?).
Ensuite essayez de ne pas vous gourer sur les pseudos que vous utilisez, ça la fout mal et on voit tout de suite le truc. Un petit effort.
À part ça, on peut très bien intervenir sur les sites (comme nous l'avons fait chez Oum) sans usurpation ni spam.
Je crois que c'est tout. Mon Franprix va fermer, il faut que je file. Pardon si je garde mes lunettes noires.

Happy worker

Il y aurait de quoi agacer certains employeurs de ma connaissance : ce n'est pas parce qu'on insomnise grave que l'on ne travaille pas le matin. Ainsi hier soir je me suis endormie à 5 heures AM sous l'effet des mauvaises habitudes et me suis réveillée à 10 heures prête à bosser (un chien qui bondit sur le lit en entonnant la complainte du bouchon perdu est un réveil redoutablement efficace). Pas de transports, le temps pour un bain, des cafés savourés, Lily Allen à volonté.
Toujours est-il, public de mon coeur et néanmoins ami, que la moitié du programme MR est désormais prête à être présentée à des distributeurs. N'en demande pas trop, mais sache que nos douceurs noires t'emmèneront de Mexico à Bruxelles, de Cape Cod à Hollywood, des Indes à Dublin et que tu ne verras pas Montmartre.
On est lundi 5 février : sans ma remise de peine, je ne serais libre qu'aujourdhui. Je viens seulement de m'en apercevoir.

Humeur du soir

Rappel d'un bouquin que j'aime beaucoup rapidement évoqué ce soir dans la discussion sur Dim-up, parce que partie du bordel avoué du bureau d'ALG. Pour la musique, cette nuit, c'est encore "Give it a day", Malkmus sans ses Pavement. Cherchez-le, téléchargez-le, écoutez en boucle la belle pop mélodique américaine des années 90 à la guitare mal dégrossies qui lui donne des airs de rock triste. J'avais ce morceau sur une cassette, j'ai acheté TOUS les albums de Pavement pour le trouver. Échec. Finalement déniché Fnac Bastille : il n'existait qu'en 2 titres, je l'ai pris en double, j'ai bien fait, je n'en ai plus qu'un.

Album nocturne et sans légende

Petite insomnie pour changer un peu et je retombe sur trois photos et j'ai qu'à les scanner et les bloguer, tiens, ça changera des pin up d'Elvgren ou de Vargas, et aujourd'hui ils ont eu un Turner, un Delacroix, un Raysse et des Dim-up, alors ça va maintenant les recherches iconographique, vouala sé tou.
Donc de vieilles photos qui ne puent pas trop la nostalgie.



Ayé, maintenant que j'ai fini de jouer avec mon cadeau d'anniversaire je vais me coucher, demain j'ai déjeuner hachèle et coiffeur, très important tout ça.
Quitte à finir bordélique :
Message à Kelp : n'oublie pas qu'on a soirées Six Feet Under cette semaine et qu'on doit faire de très belles photos pour notre public aimé, l'amour de notre vie.
Message tout court : n'oublie pas que tu viens.

Lieux du crime (in progress)

Bordées d'injures chez les endives de bénitier, pisseuse, BHL de banlieue, pour la sale clique de grands mômes ASG, ALG, JSA. Ca défoule et vite ça saoule pire qu'une piquette. On a eu mieux à parler. On est passé au salon, du coup, pris nos quartiers chez les dim-up. On s'est vite détendu mais il était déjà tard, dommage, ça aurait pu durer un peu, au salon.
À propos de salon, ça c'est ma nouvelle bibliothèque à essèffe (les connaisseurs repéreront Tous à Zanzibar, en haut, et puis des tas d'"Histoire de...", quelques vieux numéros de Fiction et de Galaxie, des Livres d'or - dont un Ballard -, Les Univers de Sheckley, couv toilée verte. Et autant à récupérer dans les caves parentales). Essèffe et bouquins à lire, Remington portable, casquette soviétique, enceintes, bédés, boxon, palette bleue bricolée range CD en-dessous.
Le british canapé 1974 dévasté est poussé vers la fenêtre vue sur l'usine, plus près du figuier et de la lampe trépied, du bar portable. Fauteuil en skaï bleu, canapé n°2, table basse. Litho, photos, tableau. Le bureau de la MR, la chambre FdN. Ma zone de guerre est pacifiée. Je le jure.

dimanche, février 04, 2007

Oueurque ine prau graisse

Après mon petit accès d'oumophobie et un petit verre de blanc frais léger de la Folie-Méricourt, j'avais envie de vous montrer l'avancement de la moissonisation de mes appartements. Pas de bol, la batterie de l'appareil me lâche, images à venir.
Travailler chez soi, pour une grande obsessionnelle versant bordélique avec chien et chat, implique une vigilance de tous les instants. Ainsi, des clés + une tasse vide + un bol de thé vide aussi + un verre de vin + des clopes + un poudrier + une bougie au figuier + des livres + une imprimante surmontée d'un chat + des feuillets + un cendrier + de l'imovane(TM) + des post-it + des tickets du Select sur un petit bureau 1950 joli comme tout, c'est mal. (Au passage amusez-vous à chercher les intrus.)
En fait c'est de la MR et de son programme plus excitant qu'une famapouale que j'aimerais parler mais il y a ces damnés espions. Les RG qui répondent par erreur à un de mes mèles à un agent. La CIA qui m'appelle sur mon portable sans le faire exprès. Mon voisin et son fort accent monégasque. Le chat birman. Le cocker américain. Le dauphin blanc.
Nan, pas même sous la torture.
Nan, pas de chantage.
Nan.
Bon, d'accord, alors on sort un Dane Braoune.
Nan.
Bon, d'accord, alors...
Nan.
Bon, d'accord.

(Le docktheurre èms vient de me diagnaustikhé une skizaufrénié akompanié d'une parraneauilla, je file à la kli nique)

Les dauphins sont-ils un télijents ?

Oum a récemment écrit : "La France fantasme ses problèmes. Ce pays est comme un cyclope tétraplégique, qui, du haut de son trône parisien, regarde de loin l'agitation de ses membres qu'il ne connaît plus. Le géant contemple de son oeil unique un monde sans relief, qu'il croit barbare, organique, sans intelligence. La preuve : finalement, ce n'est que sa tête qui pense, qui parle, qui donne des ordres, qui reçoit le reste du monde."

Essayons de disséquer avec nos faibles moyens.
- "La France fantasme ses problèmes" : elle se plaint de problèmes qui n'existeraient que dans ses fantasmes ? elle a de ses problèmes une vision fantasmatique ?
- La France est un "cyclope tétraplégique". Mais dont les membres s'agitent. Déjà ça boîte sec dans la métaphore neurologico-mythologique. Donc un cyclope tétraplégique qui bouge ses bras et ses jambes.
- Son "trône parisien". On voit bien l'intention (Paris est méchant) mais ça se corse. Il y a donc une tête (mais avec un seul oeil), les membres et le trône. Mais il y a aussi "un monde". Ca fait donc quatre protagonistes dans notre Odyssée oumesque où il n'y en avait jusque-là que trois, que je rappelle pour les non-oumologues : Paris (méchant) ; la France (méchante aussi) ; le monde (gentil et incompris par les méchants).
Problème. Qui est le quatrième ?
Épargnons-nous une migraine et régalons-nous plutôt de la logique finale : la preuve (de ce qu'on n'a pas compris plus haut), c'est que c'est la tête qui pense.
Et les dauphins, eux, pensent avec leurs nageoires.

Péhesse : pourquoi cet acharmement, demanderont les pro-Oum ?
Parce que les petits cons aigris qui prétendent raisonner en nous servant un vieux brouet me donnent la nausée. Alors soit on s'exprime de façon simple et structurée sur un sujet que l'on connaît, soit on évite de la ramener et on se tait, ça réduira la pollution blogosphérique.
(Sinon on peut aussi mettre des famapouales sur son blog pour détourner l'attention.)

Sous respirateur

Impossible, inconcevable, intolérable de laisser le post précédent, la photo, la môme ouvrir le blog. Presque deux heures hébétée en pyjama à écluser de la tisane calme et sérénité.
On se calme et on respire.
On pense à la bibliothèque qu'on va chercher demain.
Visage bleu.
Pas de cauchemars.
On est calme.
On respire.
Draps frais.
Dinah caresse.

Trente ans et des poussières

Parfois, quand des trentenaires (25-60 ans, disons) évoquent les années quatre-vingt, vers la fin de la discussion, après quelques bouteilles (un gigondas Guigal et un petit naturel non soufré de la Folie-Méricourt), quelqu'un demande qui se rappelle la môme, en Colombie, hiver 1986 - attends je vérifie, non c'était novembre 1985 - qu'on avait vu agoniser deux jours dans son torrent de boue.
Selon L'express et la Croix (on vous épargne les articles), via Gougeule, Omaira Sanchez, morte à treize ans, fait, vingt ans et quelques après, l'ojet d'un culte aussi spontané que fervent, etc.
On s'en fout.
J'allais avoir onze ans. J'ai le souvenir déchirant encore de la collégienne aux cheveux courts, yeux cernés, dont on ne comprenait pas pourquoi personne ne la sauvait. Il paraît qu'on attendait une pompe. On maudissait tous le cameraman qui filmait au lieu de l'extirper. Il paraît qu'on attendait une pompe.
- Bah pourquoi il ne la sauve pas ? - Il ne peut pas. - Si il peut forcément. - Non, s'il pouvait... on attend une pompe. - Il a qu'à la tirer de la boue et voilà. - Il ne peut pas. - Si. - ... - Si. - ...
13 novembre 1985, une coulée de boue emporte 22 000 des 31 000 habitants de la ville colombienne d'Armero.

samedi, février 03, 2007

Ce ouiquènde à la Kli Nique

Le docktheurre èms a longuement étudié vos posts et vos commentaires, ici et chez Mau-Mau. Elle en a déduit que vous alliez tous très mal et peut proposer des thérapies adaptées à VOS problèmes. Vos témoignages sont les bienvenus.
Cliquez sur le lien à drouate pour accéder à la Kli Nique du Docktheurre Èms(TM).

La minute du Petit Robert

Je lis sur le blog de Mau des commentaires de mécheux à propos de sous-vêtements La Perla que les Moissonneuses seraient censées porter et exhiber alors que c'est évidemment faux car elles sont pauvres mais dignes.
Mais arrêtons-nous un instant sur un terme clé de la phrase précédente : mécheux. Qu'est-ce qu'un mécheux ?
Un mécheux, comme la girafe ou le cafard, est un être épicène. Il évolue dans les milieux pubo-journalo-éditoriaux. Il se déclare souvent "philosophe" (il a eu sa maîtrise vers le début de la fin des années 1990) ou "enseignant", ou "prof de philo" (il est bon d'ajouter "dans le 9-3", même si l'on enseigne à la Légion d'Honneur à des filles en socquettes. En fait peu importe).
Mais cette activité est secondaire dans la vie du mécheux, qui est en effet souvent "en dispo pour écrire" (le mécheux est riche), auquel cas il lui arrive d'instrumentaliser ses élèves (ceux du 9-3, pas les socquettes) et d'en faire des personnages secondaires de sauvageons arabes qui viennent perturber sa quête intérieure ou ses vacances en Californie - deux autres raisons possibles de sa mise en dispo.
C'est un type de mécheux.
Un autre exemple, celui qui ne se dit pas "enseignant" mais "journaliste". Celui-là peut, sans rire, déclarer publiquement : "J’ai choisi d’être journaliste car pour moi ce n’est pas qu’un emploi : c’est aussi la meilleure façon d’occuper mon temps entre le moment où je me lève et celui où je retrouve ma fiancée ou mes amis pour dîner." Grand reporter, il pige au péril de sa vie pour des magazines comme Elle où il définit bien, en trois parties, sur quatre feuillets et avec des illustrations, sa génération. Sa génération c'est lui, elle habite le Marais, elle roule en Smart, elle écoute Carla Bruni sur son iPod.
Pour gagner sa croûte, le mécheux est très souvent chroniqueur dans des émissions littéraires de deuxième partie de soirée et néanmoins de premier plan. Il est maqué avec une pubarde.
Dans l'environnement que l'on vient de décrire, le mécheux est certes nuisible, mais il ne me nuit pas. Le problème vient du fait que le mécheux, en plus de journaliste, chroniqueur, enseignant, écrivain, philosophe éprouve l'irrépressible besoin d'ajouter à son CV "éditeur". Là, il devient une catastrophe naturelle car, on l'aura déduit de son mode de vie, s'il y a deux choses que le mécheux ne sait pas faire, c'est bosser et penser.
Sinon le mécheux va tous chez le même coiffeur, apparemment.

vendredi, février 02, 2007

Excusez mon ricanement de goule

Diable qu'il est parfois facile de faire sortir une moissonneuse de ces gonds. Et pourtant, ceux qui me connaissent savent que je suis le calme incarné, la douceur de vivre, la légèreté de tous les instants, la confiance en soi faite femme, l'amour d'Autrui, l'aparanoïa (DSM IV), l'assurance ; ils savent que je ne suis ni susceptible ni mauvaise joueuse, extrêmement patiente, que j'ai atteint cette forme de perfection qui pourrait faire peur et qui paradoxalement apaise.
À part ça, la Fille de nulle part me charge de vous dire que la MR a désormais un site ouèbe vide, mais un site ouèbe quand même, avec bientôt des adresses ouèbe.
Cordialement,
SAS JSA

The revenge of the Red Harvester

Salut à toi, usurpateur ou trice, fille perdue, retrouvée, exacerbée, Jenny Suarez-Ames de carnaval, ici, chez Mau, chez Oum, je n'aime pas en arriver là mais il faut que tu le saches : fégafatonku.
Vouala sé tou.

Souvenir du 13e, dedicated to la Presidente K

On dirait une alternance thymique. Ce n'en est pas une. Ce sont les Moissonneuses en mouvement. Hier encore on se rappelait, la Présidente et moi, ce qu'on avait été. On a parlé des posts et des réminiscences. On a raconté pour la millième fois une histoire fondatrice et on a promis d'en faire un post.
Fin novembre 2004, Pitié-Salpêtrière, vers 17 heures. La Présidente arrive, on ne se connaît pas bien. Je ne peux pas encore bouger seule : essayez la chaise roulante avec un bras, vous tournez vite en rond. J'ai toujours mes drains, deux poches de sang frais, appétissant. Au bout d'un moment, j'ai envie d'une clope et du monde pour me déplacer (zeugma). Je pose comme une grande mes petites fesses sur le fauteuil et on roule vers l'ascenseur. Le rez-de-chaussée du bâtiment que l'orthopédie partage avec les urgences est le royaume des clopeurs estropiés. Il n'y a rien de sinistre. J'ai envie de prendre l'air, aussi, il fait froid mais je porte une très belle chemise de nuit en papier vert hosto et ma cape. Les drains posés sur mes genoux, je fume ma clope. Dehors, il me semble que c'est déjà l'heure de l'apéro. La Présidente confirme. Je regarde mes poches de plastique, le liquide rouge droit sorti du cubi de ma hanche et mon bras. L'effet de la morphine ou l'air frais, je propose : un petit kir ? Le contexte ou l'air frais, la blague idiote nous fait crever de rire.
Et maintenant je me demande pourquoi nous gardons toute les deux un souvenir aussi précis du moment et des lieux, et pourquoi nous crevons encore de rire.

Péhesse : Présidente, votre cadeau d'hier a fait de mon bain matinal un délicieux moment (nan bande d'obsédés duku, c'est pas un canard rose)

Fertilité

Chers tous, bref post matinal après une non moins brève nuit pour vous annoncer, sur fond de Lily Allen, que MR a virtuellement mais fermement signé trois inédits et (au moins) deux rééditions.
Longue réunion au siège (le modeste appart de votre hôtesse) hier soir, très longue, très intéressante, une réunion éditoriale où l'on a parlé livres.
Si.
Livres.

Body art

Il y a quelques posts que l'on parle de corps. Je n'ai pas failli mourir, j'ai vérifié.
Je n'ai pas non plus porté de corset, ni rien, un Dujarrier(TM).
Les pompiers ont examiné les sens : tout allait.
Juste que cinq minutes avant je ne savais pas où était mon bras : ma crainte s'est dissipée quand la douleur a pris le relais.

Maintenant reste ce creux où tu poses ta paume.

jeudi, février 01, 2007

Petit plaisir vénal et libérateur

Hier après-midi, je suis passée récupérer mon solde de tout compte au siège d'Hachaite Livre (livre au singulier, on notera). Je me suis retrouvée sur l'abominable dalle de Grenelle que certains connaissent sûrement. C'est pour ne plus la voir que j'avais pris le scoutère, d'ailleurs, parce qu'on peut accéder aux bureaux sans passer par ladite dalle. L'hôtesse m'a demandé si je venais signer une convention de stage, m'offrant une cure de jeunesse, 10 ans de moins sans botox, petit plaisir. Et tellement dans l'esprit du groupe : voutravaillépalavouzètunestagiairedonc.
Une jeune femme m'a fait signer des papiers et "Ah c'est vous qui montez la boîte !". Je me suis sentie un peu comme une célebrité locale. Ensuite j'ai regardé le montant du chèque et je me suis sentie un peu comme une pauvresse. Ensuite je me suis tirée de là et je me suis sentie libre comme une Moissonneuse.
Je file encaisser le chèque et respirer.
Adios La Garde Air.

Laborieuse

La Présidente Kelp et SAS JSA ont hier profité d'une faille spatio-temporelle pour se retrouver un moment dans un troquet de leur planète d'origine et bavasser un peu.
La discussion peut ce résumer à cet échange intéressant : "Parano" - "Parano toi-même" - "Je suis nulle" - "Non c'est moi qui suis nulle" - "Parano" - "Parano toi-même".
En boucle.
Je désapprouvais vigoureusement mes derniers posts. La Présidente désapprouvait ma désapprobation. Je maintenais. Elle aussi. J'insistais. Elle aussi.
En boucle.

Tout ça pour dire quoi ? Pour dire que j'ai lu aujourd'hui le post d'Amaury sur le pavillon 2 de la Musse, direct, sans fioritures ni dissimulation. Nous utilisons des moyens différents pour parler du même genre de souvenir mais nous en parlons parce que, finalement, ce n'est ni de la niaiserie (le diable m'en préserve - parano - oui) ni de l'autoapitoiement (idem) mais une nécessité.
Les commentaires sur la morphine, ceux du fils de XXX, ceux d'ASG : des sensations en commun. Plus que des souvenirs. La sensation du fleuve. La sensation d'abandon, et l'impression que la douleur a changé de camp provisoirement.
Je ne développe pas.
Juste, donc, pour dire laborieusement (titre du post) que ces brèves d'accident, sur un blog qui n'était pas un journal intime ou une autofiction(TM), me paraissaient déplacées. Et que le dernier post d'Amaury et vos commentaires me prouvent que je me gourais.
Mea culpa de SAS JSA, qui cesse la parano.
Pour l'instant

Alternance

Et une famapouale pour compenser le post précédent, une.
Le retour aux sources arrive, c'est une promesse.
Je ne mens jamais.

Les étangs

Au salon de piano, le soir, on se retrouvait entre fumeurs. J'écoutais les anciens, ceux d'un mois, sans trop intervenir. Je n'étais là que pour la semaine et prenais mes repas dans ma chambre. Une belle chambre avec un divan, une baignoire - je passais beaucoup de temps dans l'eau parfumée au figuier - un grand lit et un bureau.
Une petite anorexique boîteuse venait tous les matins. On a fumé quelques clopes sur la terrasse. C'était mi-novembre, il faisait froid et je portais une cape et un col en lapin qu'elle admirait beaucoup.
Nous nous sommes croisées quand je suis partie, elle était triste et m'a dit que c'était dommage que je parte déjà mais que je reviendrais sûrement.
Je n'ai pas démenti. En vérité, j'étais attendue dehors.

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