Cette vanité* restitue une partie des billets ayant été publiés sur le site Les Moissonneuses, créé le 1er août 2006 par Jenny Suarez-Ames et deux copines (Kelp et La Rubia, semblerait-il), puis co-administré — si j'ai bien compris — à partir d'août 2007 par le colonel Alfredo Smith-Garcia, qui vaporisa l'ensemble le 23 janvier 2009.
Certains billets sont bien complets de leurs commentaires, mais la plupart, non : on a fait avec ce qu'on avait.
Comme je suis une truffe en informatique, la mise en page est parfois bousculée, différente de celle d'origine. Si certaines images manquent, c'est qu'elles ont disparu des serveurs qui les hébergeaient. Quant aux liens internes des messages, la plupart ne fonctionnent évidemment plus.
Mr Paic-Machine nous signale aimablement que l'on trouve d'autres archives des Moiss' .

* Les mots en italiques sont dus à l'intelligence de l'Anonyme historique d'autres blogues, fruits plus ou moins ancillaires des Moissonneuses.

jeudi 11 février 2010

Janvier 2007

mercredi, janvier 31, 2007

Mais pourquoi, pourquoi ?

Bon, les gens, maintenant je vous explique un peu le topo. Pas d'inquiétude, je ne vais pas vous gaver avec mes brèves d'hosto jusqu'à la fin des temps. Il se trouve que le bô poème d'ASG a fait remonter les souvenirs, alors je me permets d'en lâcher un ou deux (et puis après tout c'est aussi mon blog, zut). Exorcisme et exercice nécessaires : on dirait bien que ça va mieux.
Que ça va mieux avec cette affaire et que ça va mieux avec la poésie (réf. à ce qui a réveillé sans douleur les souvenirs).

Sinon, amis, la MR avance à grands pas, c'est bô aussi.

L'iliaque

Aux consultations, le médecin disait que la nature faisait bien les choses. Nous étions déjà en désaccord.
Mois après mois, le cal n’arrivait pas ; nos relations s’envenimaient.
Il ne voulait pas réopérer, il voulait attendre que la nature fasse le boulot.
Je n’aime pas attendre. J’ai beaucoup bu.
Au cinquième mois, le médecin m’a dit qu’il opérerait le jour de mes trente ans. La nature fait bien les choses.
Un autre médecin m’a dit je vous opère la semaine prochaine.
C’était, sans rire, l’un des plus beaux jours de ma vie.

Brautigan nocturne

Je suis habité ce soir par des sentiments pour lesquels il n'y a pas de mots, et des faits qu'il faudrait expliquer en poussières plutôt qu'en paroles.
J'ai examiné des petits bouts de mon enfance. Ce sont des morceaux d'une vie lointaine qui n'ont ni forme, ni sens. Des choses qui se sont produites comme des poussières.

(La Vengeance de la pelouse)
Et le Luxembourg, un matin d'hiver.

mardi, janvier 30, 2007

French touch

Après quelques hésitations liées à une tentation d'ignorer les oiseaux dégueulasses qu'on rencontre chez Oum, je publie la réponse qu'Alfredo Smith-Garcia a assénée dans la vilaine tronche de l'un d'entre eux. Parce que j'adhère à sa définition de la France et de notre confrérie, et que j'aime bien l'idée de l'apologie de... mais ne gâchons pas le plaisir du lecteur.

Rien ne nous sera épargné : un corbeau prend le nom de Cyrano, un symbole du génie français, de la grandeur, de l'humilité et de l'orgueil.
Votre commentaire, comme tant d'autres sur ce blog, montre que vous êtes totalement étranger à toute tradition vraiment française: amitié, légèreté, courage.
C'est à nous, donc les libertins, les marxistes, les avorteurs, ls drogués, les alcooliques de vous expliquer ce qu'est la France? Quel paradoxe. Et puis non, ce n'est pas un paradoxe, ou alors c'est celui de De Gaulle et Bernanos obligé de tirer contre leur camp: "J'attendais Maurras et Daudet, disait de Gaulle à Londres, et j'ai eu les juifs, les fous et les aventuriers." Ca tombe bien, entre Amaury, le pirate, la moissonneuse et votre serviteur, grosso modo, on couvre le prisme.
Je vous aurais bien pardonné de vouloir puérilement diviser notre confrérie, à l'extrême rigueur parler de Mau comme d'un lèche-cul, c'est tellement énorme et gratuit que c'en est ridicule d'insignifiance mais prendre pour pseudo Cyrano, alors là vraiment, c'est un peu comme si je choisissais celui de Monseigneur Lefèvre pour faire l'apologie de la sodomie.

Carnet de tranchées

Ce jour-là il ne devait pas pleuvoir, pour une fois, contrairement au soir de mon arrivée à la gare des bus, sous des trombes. Il faisait quand même assez doux pour que je me contente du jean, haut en crochet et ballerines, pull jeté sur les épaules, pour vous rejoindre tous les trois au Parador, où vous m'attendiez depuis des plombes, ce qui n'a pas empêché de recommander une tournée.
La photo date du 13 juillet 2006, une vieille essaie de m'arracher un bras et le bouquin avec mais je suis trop forte pour elle. Le soir on est allé se taper un gueuleton pour fêter ça. Un gros con a failli me pourrir la soirée. Et puis on a bu et les choses sont rentrées dans l'ordre : on a recommandé une tournée.

Aveu

All the chicks in town are crazy for a certain burly wolf
A real sharp curly, curly wolf
Whose line is oh so smooth when he spreads it on!
Oh so smooth, he's in the groove
Where lovin' is a cinch
And all the babes in town trail him around
Just to hold his paw and say...
Oh, wolfie! Oh, wolfie!
Ain't you the one?
Oh, wolfie! Oh, wolfie!
Ain't we go fun?

(Ca vous étonne si je déclare avoir toujours préféré la Swinging Cinderella en body de Tex Avery à la greluche en pantoufles de Walt Disney ?)

Circadienne 2

On ne sait jamais, il paraît que je suis lue de temps à autres dans des bureaux du VIe arrondissement par une frange de résistants non mécheux. À ceux-là et aux autres je dis, il est 9h34 et je commence à bosser en douceur, après l'insomnie pavlovienne du soir.
Je prends le pli de ma nouvelle vie, m'y épanouis (ça se voit ?), Dinah aussi qui ronronne sous la lampe de bureau tant qu'elle est allumée - parfois elle l'éteint avec son gros cul de chat, ça la déstabilise et puis elle s'en remet.
À ceux qui seraient vraiment tentés, je recommande sans réserve le changement.
Sur quoi je m'en vais, sans bouger, vaquer à mes petites affaires.
Ciel gris sur Paris, plancher bleu dans le bureau : belle journée.

Circadienne

Plus besoin d'insomnies sociales puisque la MR est là mais les vieilles habitudes demeurent. Diable faites qu'elles se perdent.
Il est deux heures du matin, la circadienne moins délirante réécoute pour la route "Give it a day" (décidément), le Malkmus sans ses Pavement, et va se coucher avec l'ADG en alternance fastienne.
Bonne nuit et baisers naxiotes.

Scooter 2

Un jour j'ai été une fille en scooter.
Plus d'un jour : un an, à un jour près, celui où j'ai vraiment été une fille en scooter.
Je portais ce jour-là :
une parka kaki
un soutien-gorge et une tunique roses
une culotte et un pantalon noirs
des ballerines jaunes
un casque bleu.
En déchocage on m'a désappée et couverte d'un drap contre les regards des deux vieux perfusés.
La morphine n'enlève pas la douleur, elle la pose à côté et j'étais bien dans son fleuve.
Mais j'ai vraiment aimé être une fille en scooter pendant la canicule.

lundi, janvier 29, 2007

Jouissif

Je viens de terminer ma première fiche de lecture pour la MR : du sexe (gang bang, viols, ku an jénéral), de la violence (v. parenthèse précédente, boxe, baston, armes blanches et à feu) et de l'introspection (je sais que ça ne vous intéresse pas, bande d'obsédés).

Premier contrat MR en cours de relecture.

Et une pin up de plus parce que nous le valons bien.

¿ Que pasa à la kli nique aujourd'hui ?

Ce matin, en consultation au delphinarium, le docktheurre èms a eu affaire à un certain Appolon qui lui a déclaré tout de go ceci :

"Mais par contre, toi oui en est capable d'apréhender ta détresse ainsi que quelques initiés auto désignés. Quelle blague !"

Le docktheurre nous expose les problèmes d'incompréhension qu'elle rencontre avec ce type de patient et la façon dont elle envisage leur traitement. Pour en savoir plus cliquez ici.

Vrac

Depuis quelques jours nous avons le plaisir d'accueillir un camarade delphinophobe et prolixe sur notre friche ouverte ; un nouvel ami blog en lien permanent, donc. Ouèlcome.

Et puis :
Dès jeudi, des cartes de visites pour la MR.
Dès bientôt, des contrats signés par la MR.
Dès un peu plus tard, des livres estampillés MR.

(En illustration : une Moissonneuse lambda se préparant à partir en rendez-vous professionnel.)

Les images captives

Les ondines dansaient dans les portées musicales. Des roses parfumaient le lit ouvert. En souvenir des fées... car la princesse affirmait les avoir apprivoisées. Lorsqu'elle se penchait par-dessus la margelle du puits, elle entendait des rires. Ses yeux fouillaient le fond et distinguaient des pétales et des pierreries, qui, en fait, étaient les lèvres et les yeux de visages ricanants.
Ah ! n'était-on plus en sécurité dans les restaurants de luxe ?
Cette évocation fondra comme un cube de glace dans la chaleur de l'été.

(Michel Bultô, Masques et modèles, 1989)
(par ma feignasse préférée, dedicated to le travailleur acharné)

Scooter

Par ici
Les jeunes filles quittent la plage en scooter
Elles remontent par un chemin à l’asphalte usé
Qui se faufile dans les collines
Le soleil de sept heures
À travers les pins frappe les rétroviseurs
Et fait des reflets géométriques
Sur les peaux bronzées
Des jeunes filles en casque et maillot de bain
Par ici
Les choses vont je crois
Pouvoir durer encore un peu

Le déclenchement muet des opérations cannibales, Jérôme Leroy (Équateurs, 2006)

NDB : la dernière fois que j'ai conduit un scooter, le 13 juillet 2004, je portais des ballerines jaunes.

dimanche, janvier 28, 2007

Dimanche moissonnesque

Je viens de passer un bout de dimanche extrêmement moissonnesque que je vous expose parce que c'était bien et représentatif et que je n'aime pas me priver.
Une Moissonneuse, c'est koua ? Dans le post précédent ou celui d'avant on s'en fout un peu j'avais dit que j'allais au bain avec ADG. J'en sors à l'instant. Qu'y ai-je fait ? Rien de mal, rien qui puisse offenser la morale delphinique. Veine, le bain était encore chaud. J'ai lu un chapitre de Notre frère qui êtes odieux. Ensuite, me rappelant que je tenais une vieille crève qui plaquait sur mes traits délicats un faciès de cadavre, je me suis offert un gommage de luxe, tout en champouinant mes petits cheveux. La peau à vif - conséquence dudit gommage - j'y ai posé un masque à l'abricot. Tandis que s'hydrataient les couches supérieures de mon épiderme et qu'un après-champouin fortifiait et faisait briller mes petits cheveux, je me suis avalé un chapitre de plus de Notre frère.
J'ai repensé à mon hier soir, passé avec une assidue de la Méthode(TM), Montagne-Sainte-Geneviève, qui bosse chez zadiguévoltère. Deux bouteilles de vin furent descendues dont un bourgueuil bio pas mal dégotté au Monop. Je suis entrée cinq minutes à la boutique l'autre jour et il paraît que le boss a dit belle fille mais manque de gloss. On a donc causé gloss. Ensuite on a maté les Moissonneuses en braillant La complainte du partisan, La chanson de Craonne et, obligé, les chants des Marais et des Partisans (par les choeurs de l'Armée rouge ouatèlse) en rebuvant du vin.
Les Moissonneuses c'est : polar + masque hydratant + chansons révolutionnaires + vin + gloss. Compris ?

Péhesse : on s'en tape, certes, mais lire ADG en se retapant la face c'est un plaisir qui se partage.

Je suis malaaaaaade

Reprise et petit développement d'un kom laissé chez Mau.

Je n'ai jamais lu Bernanos, jamais ouvert Barbey, je ne connais rien au christianisme et à la religion en général (je ne m'en vante pas), j'ai arrêté la philo en terminale, je ne lis à peu près que des polars depuis mes dix, douze ans ans - j'exagère à peine. Ma culture littéraire française (hors classiquissimes et de quelques autres) est pitoyable mais je garde une monstrueuse curiosité pour la chose écrite. Naguère, tout en lisant Brautigan et les Grecs, je considérais la poésie comme une indignité (un truc de pédéduku pas pour mouah), depuis, ça va mieux.
J'ai une maîtrise d'histoire Paris-1 (à gôche toute), et, après la soutenance, j'ai commencé à bosser. L'histoire ne m'a jamais lâchée.
J'ai parfois l'impression d'être une vaste lacune culturelle. La question de la légitimité m'épuise bien plus que les invectives des petits dauphins anémiques imbus de leur culturette strictokto.
Et en même temps, ma dette envers le polar est immense. J'ai repris un crédit le jour de la Grande Glissade de la Place de la Bastille, et je pense que je n'aurais pas assez d'une vie pour le rembourser. Alors si j'édite peut-être pourrais-je, de temps à autres, m'autoriser d'autres lectures.

C'était le post dominical d'une éditrice pas frustrée mais preuve vivante que la crève n'aide pas spécialement à structurer la pensée. Sur quoi je vais à mon ADG dans un bain chaud, ça fera peut-être baisser la fièvre.

Grands saluts à la bande des pirates du ouèbe.

samedi, janvier 27, 2007

Effet secondaire

Je me souviens de cet été en Eubée que j'ai passé à lire (42 livres). De mon dernier séjour en Grèce, Paros, Amorgos, de mon angoisse : la diminution inexorable de la pile "à lire" face à l'édification du building "lus" et de cette pension sur le port où je me suis résolue à lire KKD (les initiés reconnaîtront) pour retarder l'inévitable, de la préface de L'Enfant que je m'étais réservée pour l'avion.
Un jour, on m'avait mise en garde : si tu édites, tu cesseras de lire et d'écrire. Évidemment la prédiction, à laquelle je n'avais au demeurant jamais cru, s'est avérée fausse. Mais depuis la MR, il se passe quelque chose. Depuis la MR je lis sûrement autant, sûrement plus, même, puisque le temps ne se limite pas au métro, au lit et aux plages, mais je lis MR. En français, en anglais, du récent et de l'ancien, dans l'ensemble du très bon, d'ailleurs, mais du MR.
Nous sommes samedi soir, je ne sors pas, j'ai lu la discussion fajardienne, me suis rappelée le perlant léger de la Dilettante, et j'abandonne Fast pour un jour et pour ADG.

vendredi, janvier 26, 2007

Brautigan pour la nuit

Lobotomie


Ah merde !
J'ai dépassé mon arrêt de bus de deux cents mètres dans l'autre sens et loupé la rue où j'habitais, en réfléchissant à la façon dont je pourrais utiliser le nom de Smith pour mon privé à Babylone ; il a fallu que je fasse demi-tour et que je refasse le chemin à pied ; du coup, je me suis senti complètement idiot parce que je ne pouvais pas me permettre de faire des choses pareilles à quelques heures d'aller rencontrer mon premier client depuis des mois.
Il y a des fois où je risque gros en pensant à Babylone.
Fallait que je fasse gaffe à mes fesses.
J'ai redescendu Sacramento Street en faisant très attention de ne pas penser à Babylone. En marchant, j'ai fait comme si je venais de subir une lobotomie préfrontale.

jeudi, janvier 25, 2007

Une teuf chez Oum !

Ces jours-ci c'est la kermesse au delphinarium ! Une bande de sauvageons est venue balancer des kom et a fait exploser les compteurs. Au passage, en m'y promenant, comme ça m'arrive parfois, je suis tombée sur un lien vers un site que j'ai d'abord cru parodique - bien que ce ne soit pas le genre du Galak - jusqu'à ce que je réalise que non, j'avais juste basculé dans une dimension parallèle, une faille spatio-temporelle façon Claire Ferchaud(TM). Déjà hier j'avais visité le fameux salon beige un peu "complaisant", aux dire de Oum, envers le effène et les négationnistes, et ça m'a créé des problèmes psychosomatiques. Bref, là je suis tombée des nues et sur le lien cité plus haut. Une sorte de blog à la gloire d'une espèce de saint, si j'ai bien compris, ou un type qui a vu une sainte, ou a fait un genre de miracle. Enfin toujours est-il que, sur le site du possible saint qui a vu ou non une sainte ou fait ou pas un miracle, j'ai trouvé cette image pieuse et que ce post n'est qu'un prétexte pour vous faire partager mon émoi. C'est mignon, non ?

Sinon je voulais vous annoncer l'officialisation in progress de la Moisson.

Livre du soir

Alors pour commencer, je lis très peu de polars français. Ainsi, je ne lis pas fraidvargasse du tout. Très peu ne signifiant pas aucun, j'ai lu il n'y a pas si longtemps Bastille Tango, bouleversant, Le Grand Môme, dont on a déjà parlé dans ces pages, bouleversant aussi et, encore plus récemment et toujours bouleversant, Tueurs de flics. Soit ce sont des livres vraiment bouleversants, soit je suis une grande sensible, soit je souffre d'un manque de vocabulaire oumesque. Choisissons l'option numéro un. Tueurs de flics, je ne sais plus quand je l'ai commencé, sûrement dans le métro ou au pieu, mais je sais que je l'ai fini un samedi en début de soirée, retour de Sèvres, devant la sortie Roquette de la station Bastille, un groupe de très djeuns hésitant entre ska et gothiques pas loin. Un exemplaire Néo corné que j'aime bien, mon premier Fajardie. Donc j'attendais une vieille copine et j'espérais qu'elle arriverait après la dernière page, ce qu'elle a eu le bon goût de faire. Nous sommes restées amies. J'étais dans un drôle d'état et il a fallu quelques pichets de margaritas (happy hours) pour faire passer le désespoir sec de la fin.

Des nouvelles de la Kli nique

Aujourd'hui le Docktheurre Ems analyse un message envoyé par Souris sodomite concernant l'influence du chocolat blanc sur la santé mentale des dauphins en Cyrillyus.

mercredi, janvier 24, 2007

En fait...

Au départ je n'étais pas partie pour écrire l'ego-fairy tale ci-dessous, mais c'est le charme des posts : le changement de sujet en cours de route. On est pas chez Oum ici.
Bon, en fait je voulais réagir au post d'Amaury, donc, qui, sur son blog, expose sa situation (merdique, il faut l'avouer) de contractuel de l'Éducation nationale. Comme le rongeur qui, pour une fois, n'a pas souhaité faire quoi que ce soit dlc de qui ce que soit, ante ou postmortem, ainsi que le docktheurre èms, je lui rappelle qu'il existe des formations que la Présidente Kelp et SAS Jenny Suarez-Ames ont suivies et dont elles sont très satisfaites. C'est à Paris, c'est pas donné, mais on trouve du boulot avec quand on n'est pas un dauphin dysorthographique.
Donc on prie si on a envie mais on ne prend pas son mal en patience en attendant un signe du seigneur tout ça (et de péter les plombs) et on demande des renseignements aux Moissonneuses qui n'en serons pas avares. Par exemple on peut en parler à l'Ami Pierre un de ces vendredis.
Once more, vouala sé tou.

An ego-fairy tale

Voyant le post d'Amaury sur sa situation je mesure le bol monstrueux que j'ai de pouvoir faire dans des conditions confortables ce dont je rêve depuis que j'ai ouvert mon premier Fantômette (nan, à l'époque je voulais ÊTRE Fantômette - d'ailleurs on a sensiblement la même coupe de cheveux -, agent secret, tueur à gages ou détective privé).

Mais voici la vérité : il était une fois une môme un peu dictateur, pas très aimable, bonne à l'école mais à l'oeil méfiant, pas très enfant, qui reçut une greffe brownienne précoce. La bouture prit de l'ampleur et se changea en une névrose obsessionnelle compulsive qui poussa la sale gosse à zoner chez Gibert pour dépenser en vieux polars l'argent que ses parents, pauvres mais honnêtes, avaient économisé pour son éducation. La petite grandit (mais pas des masses) et continua à se gaver de essèffe et de paulare, au grand dam de ses professeurs d'université, qui n'aimaient pas qu'on lise avant leur cours "Histoire et historiens dans la Grèce antique" des bouquins sur lesquels ricanaient de petits hommes verts. Mais cela ne décourageait pas la jeune fille, bien au contraire, car elle était toujours aussi désagréable et méfiante. Le temps passa et la petite pouffe se changea en mécheuse éditoriale psychanalysée jusqu'à l'os. Mais un jour d'été, tandis qu'elle s'ennuyait dans son bureau en sabotant un ouvrage de premier ordre sur la ménopause, elle réalisa que, bon dieu de bordel de merde elle ne s'était pas cassé le cul à entrer dans l'édition pour bosser ad vitam aeternam sur des daubes politico-médicales qui puduku. Alors elle fit ses bagages, partit pour l'Espagne, mit un peu d'ordre dans sa vie (ou un sacré boxon, selon les interprétations), et se déclara Moissonneuse.
Bon, donc ensuite ce qui se passe c'est que l'histoire se termine super bien mais je suis éditrice, pas écrivain alors foutez-moi la paix, déjà que je ne sais jamais comment terminer un mèle alors un post vouala sé tou et puis j'ai du taf là, les gars, je vous laisse, je finis un polar.

Important : communiqué kelpo-amesien

À l'issu de la réunion de cellule de ce soir, qui s'est tenue au Mouffetard (QG de travail de la Moisson les mardi et vendredi soir), décision a été prise à l'unanimité par la Présidente Kelp et SAS Jenny Suarez-Ames de poursuivre la ligne amorcée cette semaine sur ce blog, à savoir recentrer le contenu iconographique dudit blog sur elles-mêmes. Bientôt, public désiré mon chéri, tu reverras les Moissonneuses free-lance sur ces pages, tu admireras leurs charmes dans les plus beaux modèles de la collection sexy vintage automne hiver 1967, peut-être même pourras-tu apprécier leurs corps de vraies femmes dans un avant-goût de la collection printemps été, car rien n'est impossible avec les MOISSONNEUSES. Mais pas apouale, ne rêve pas.
Luxe et volupté comme naguère, mais qu'octobre est loin déjà (dieu merci).

Décrassage mental

- Ce n'est pas facile de vivre dans un studio à San Jose avec un homme qui apprend à jouer du violon.
C'est ce qu'elle a dit aux policiers en leur tendant le revolver vide.

(Richard Brautigan [for ever], La Vengeance de la pelouse)

Psychanalyse de cétacé dysorthographique

Je ne sais plus quand, sans doute était-ce pendant les guerres de religions qui ont enflammé la blogogolosphère, quelqu'un, chez Mau-Mau, s'émerveillait des talents dialectiques d'Oum, le dauphin dysortographique (©ASG, 2007). Non, je ne suis pas en train de vous inciter à aller folâtrer en compagnie des mammifères marins infréquentables, mais souhaite seulement vous offrir un aperçu de sa prose, brillamment analysée ailleurs par le docktheurre èms.

"Les valeurs de patrie, d'honneur, de citoyenneté, sont détruites, écrasées par l'individualisme. Ce que j'ai de plus précieux, le sens qui m'habite, est l'objet dans mon pays de toutes les railleries et de toutes les haines."

Celui qui comprend tout gagne un Toblerone blanc.

mardi, janvier 23, 2007

Vent moissonnesque

On ne va pas refaire l'historique de ce blog, mais il y souffle en ce moment un petit vent surréaliste qui colle bien à ces temps moissonnesques.
Nous voyons passer ces temps-ci des fantômes, des famapouales, un psychiatre qui fonde sa clinique et une quantité incalculable d'obsédés sexuels, dont un pape, un chanteur pour filles et son papa.
À part ça (JSA writing), je vous informe que la Moisson est en pleine forme, comme ses parents, merci pour elle. Pour reprendre les termes du fantôme de Michel Audiard(TM), bruts et non prolexisés :
"cette engeance va nous dégéger le paysage à coup de pompes dans le fion. le respect des anciens, ça a jamais voulu dire la soumission aux diktats du gâtisme. Les pains surprises, c'est pas dans les festivals de Branque sur la Moule ou de Troudeballe-Saint-Naze, qu'ils vont les déguster, c'est en ouvrant le catalogue de MR: plein les mirettes, les appatchiques polardeux, total traczir, la liberté est de retour, les gars, faut vouzy faire, sinon c'est la porte à coup de pompe dans le derche"

Vouala, MR c'est aussi ça.

Ouèlkom

Leu docktheurre èms à leu plézir deu vouzanonsé la kraie a sion deu sont blaugue daistiner a praumouvouar sa klinik é a fère kaunètre lézavensé térapeutik an mathiaire deu souin dé patology taile keu lapétanse poure la saudomy paustmortaime chélé ronjeurre. Mé tou leu mondé kon serné seulon ça patology.
Kliké poure vouzy randre : Kli nique du Docktheurre Ems

lundi, janvier 22, 2007

Communiqué

Chers camarades, je ne peux que saluer, une fois de plus, l'intérêt que vous portez à notre projet, même si cet intérêt prend essentiellement la forme de commentaires obscènes souvent initiés par des politiciens qui souhaiteraient de la sorte se remettre en selle - si je puis m'exprimer ainsi.
Qu'il est bon de voir droite et gauche communier dans les plaisirs de la Moisson, plaisirs que je goûte aussi au quotidien mais pas exactement de la même façon. Ainsi, la liste n'est pas exhaustive, je fais des comptes sur Excel (plaisir pervers), je lis (plaisir corrupteur de la jeunesse pairdu a la reuchairche deu valeurre), je range (plaisir pour ma femme de ménage), je réponds à des mèles d'agents (plaisir sérieux) et autres (plaisir tout court), je sors faire pisser Ulysse (plaisir canin), j'achète des clopes (plaisir carcinogène).

En illustration, la première opération des Services secrets du sens menée contre un mécheux. Une réussite.

Les services secrets du sens

Le colonel Alfredo Smith-Garcia est officiellement chargé de la sécurité extérieure et intérieure de la Moisson Rouge.
Son activité sera placée sous le double patronage de l'espion anglais et de la déesse grecque.

Manifeste

Toute la journée, pendant que je bouquinais mon amerlok devant un cours-cheverny non soufré, belle rafale de koms audiardesques chez nous, à voir sur les illustrations du burlingue, post précédent.
Et quelques échanges chez Amaury, d'où je recycle un de mes kom, manifeste moissonnesque personnel.

Non aux mécheux teknikarto-baronniens, au Flore qui moisit sous les fesses d'éditeurs énurétiques, oui aux gorgeons dans les arrières-salles enfumées, aux Moissons épanouies, à ceux qui tamisent l'or du temps.

dimanche, janvier 21, 2007

Work in progress

Des nouvelles de la Moisson, qu'on pourra trouver un peu light (comme les famapouales) mais n'oublions pas toutes ces oreilles murales. Il y aurait, dit-on, des espions sur le ouèbe. Nan je ne suis pas parano, jamais, ou alors très légitimement, comme là. Fin de la digression DSM.
Alors c'est JV, HP et HD qui partent à la recherche du chaînon manquant et le trouvent. C'est JV et HP qui lisent en anglais d'excellents bouquins donnés par des gens dont c'est le métier (beaucoup de c'est). C'est CW qui balance des infos techniques et plus. Ce sont des éminences grises qui se reconnaîtront.
Les auteurs SN (laissons planer le doute sur le sens de "SN") qui écrivent tous les jours et demandent des nouvelles ; elles sont bonnes, ils sont contents, nous aussi.
Bientôt des couvertures aussi, un site ouèbe et des cartes de visite.
Et en illustration, les locaux de la MR : le petit bureau-chambre d'amis d'un trois-pièces parisien avec chat, chien et fille, dans une impasse du 11e.
J'adore moissonner.

samedi, janvier 20, 2007

Méchantes filles

Vaguement malade, vaguement fiévreuse avec une envie de dormir et de bouquiner parce qu'en plus il pleut dehors et ça puduku.
Cependant malgré mon extrême faiblesse physique (kof kof) je ne suis pas chienne et pense à vous. Voici donc quelques Moissonneuses vintage again. Non, elles ne sont pas apoual, pas de bondage, pas de Dim Up(tm), pas de culo... si, enfin j'en sais rien, démerdez-vous avec vos fantasmes, je me contente de balancer des photos.
Sur quoi de(ux) saines lectures, un bain chaud, une tisane, une sortie rue de la Roquette pour aller chercher mes nouvelles lunettes et, inévitablement, une virée chez mon libraire Livres neufs à prix réduits et à la Manoeuvre et des soldes et... tiens, je suis à découvert ?

Allez, dites-le qu'elles sont bien nos photos.

vendredi, janvier 19, 2007

Elles avaient la taille faite au tour, les hanches pleines...

Voyant aujourd'hui chez Mau-Mau des photos licencieuses (mais décentes), m'est revenu en mémoire ce qui avait fait l'extraordinaire succès, la renommée interplanétaire des Moissonneuses : les Moissonneuses elles-mêmes.
Alors du coup je me suis plongée dans leurs archives photographiques où j'ai déniché quelques trésors inédits glamours, sexys, authentiquement vintage.
On peut voir l'équipe fondatrice au grand complet, avec, de haut en bas : la Présidente Kelp, SAS Jenny Suarez-Ames et la Rubia-Express.
... et, pour répondre d'avance aux commentaires dtcèsques des Labitte, Belleverge et autres rongeurs obscènes, non elles ne chassaient pas le mâle aux alentours de la Madeleine.

Enfin une bonne nouvelle

Grande idée que j'ai eue d'aller faire un tour sur le blog de Quentin au lieu de rester bien au chaud dans mon polar. Plus dépressogène tu meurs. La France est une coquille vide et un cadavre pourrissant, etc.
Cela dit, j'y ai trouvé une brève intéressante que je me permets de relayer ici : "Et ce mot de Nicolas Sarkozy de nous rappeler qu'il se pratique encore chaque année entre 200 000 et 220 000 avortement en France. Ce massacre consentit est la première conséquence de notre sexualité débridée, désordonnée. La France a le visage de Mme Veil, la France a le visage de la honte. Changeons cela !"
Certes je ne comprends pas tout, m'étant abstenue (pardonnez-moi) de lancer la sarkovidéo, mais le message contient une information capitale qui pourrait bien faire remonter le moral des ménages : les Français ont une sexualité débridée.
Voilà qui illumine ma journée.

mercredi, janvier 17, 2007

Ovaire bouquaide & petting myself grave

Salut super public bande de potes, je vous adore mais là fini de déconner pendant les heures de bureau parce que le bureau c'est du bizness et que bizness is bizness si vous voyez ce que je veux dire. Donc là par exemple je fais une PAUSE après avoir aménagé le boxon chambre d'amis en bureau, ensuite, parce que je suis supercoule, je vais voir mes anciens collègues pour tirer les rois (si je puis me permettre).
Bref, comme Kelp et la Rubia-express, je bosse, alors les Moissonneuses ne sont pas au repos, bien au contraire, mais leur blog va être, disons, moins (sur)alimenté. Ce qui n'est pas une raison pour ne plus nous fréquenter sinon on sera vexées comme des poux et ça nous rendra mauvaises comme des teignes.
On vous aura prévenus mais chacun fait fait fait c'qui lui plaît plaît plaît...

(en illustration, une radasse éditoriale alors en poste chez hachelle)

My music is for Phoenix. Only she can sing it. Anyone else who tries, dies.

Revu samedi soir après Délivrance (gruik-gruik) Phantom of the Paradise, naguère (il y a 16 ans ?) cultissime pour SadBetty et moi. Petite appréhension au moment d'enfourner le DVD dans la machine et puis dès "Swann, he has no other name, his past is a mystery but his work is already a legend..." plus de doute. Fondus flashy sur l'oiseau de Death Records et les Juicy Fruits chantent Goodbye Eddie, Goodbye qu'on connaît par coeur, en fait. Ach, nostalgie.
Dorian, le Fantôme de l'Opéra, Faust, la course à la reconnaissance et à la gloire, NON, Phantom of the Paradise n'est pas ringard, Phantom of the Paradise est un comic assumé, et un comic assumé ne se ringardise pas.
L'ensemble de la BO (Paul Williams) est un bijou mais mon morceau préféré, très court, est le suivant, qui passe ni vu ni connu lorsque Winslow entre dans la propriété de Swan où se déroule une audition staracademyesque :

Never thought I'd get to meet the
devil
Never thought I'd meet him face to face
Heard
he always worked alone
That he seldom wrote or use the
phone
So I walked right up to meet him at his place

Et, en hommage au fantôme, sa chanson fétiche :

Old Souls
Our love is an old love baby
It's older
than all our years
I have seen in strange young
eyes
Familiar tears
We're old souls in a new life
baby
They gave us a new life to live and learn
Some time
to touch old friends
And still return

Our paths
have crossed and parted
This love affair was started long
long ago
This love survives the ages
In its story lives
are pages
Fill them up
May ours turn slow

Our
love is a strong love baby
We give it all and still
receive
And so with empty arms we must still believe
All
souls last forever
So we need never fear goodbye
A kiss
when I must go...
No tears...
In time...
We kiss
hello

mardi, janvier 16, 2007

Serviabilité heureuse

Il y a des gens qui veulent rendre la vie pénible aux hommes sans autre raison que de leur offrir après leur recette pour soulager la vie, par exemple leur christianisme.

Friedrich Nietzche, Humain trop humain, 555

lundi, janvier 15, 2007

Les choses sérieuses (v. kom)...

... commencent aujourd'hui, pour de vrai. Aujourd'hui je me suis autorisé ma première grasse matinée paisible qui n'était le fruit ni de l'insomnie ni de l'angoisse mais de la liberté. Aujourd'hui j'ai fini un livre pour la Moisson ; passé des coups de fil pour la Moisson ; pris des rendez-vous pour la Moisson ; même mes courses au Franprix(TM) étaient, en quelque sorte, car il faut bien manger, pour la Moisson.
Une semaine qui suit cette matinée à Sèvres, pure et simple, guidée par le mot liberté.

Pétri(e)s de contradictions

Alors vous êtes bien chez les Moissonneuses, le blog où Brautigan rencontre Muray, croise Marchais et Fred Brown, écoute les Pipettes et Michel Delpech, où ADG boit un coup avec JPV au bistrot d'Hadès avec Hector, Michaux, McBain, Ulysse, Howard Fast et Orphée, où trois filles s'entretuent glamour au son des Shangri-Las, où George Weaver retrouve Jenny Ames, Hammett rencontre Westlake, Kelp va sur Mars, Will Self écrit Phantom of the Paradise pour De Palma, où Steve McQueen est le Dr Neville, Charlton Heston joue Lénine et Audrey Hepburn, Clarisse.
Vous êtes bien chez les Moissonneuses.

"Message bien reçu
Et bienvenu
Je ne suis pas déçu
D'être venu"

dimanche, janvier 14, 2007

Communiqué du bureau politique des Moissonneuses














Devant la détresse politique qui saisit les électeurs de la gauche anti-libérale, incapable de trouver un candidat qui fasse l'unanimité, nous appelons à une nouvelle candisature de Georges Marchais en 2007.
Il incarne la tradition et la modernité du communisme français.
Il a une incontestable expérience internationale comme le montre son actuel voyage en Chine où il a fait une impression beaucoup plus forte que S. Royal.
Il saura s'opposer à toutes les dérives libérales qui menacent notre cher et vieux pays.
POUR NOUS, C'EST LUI

TOUS POUR GEORGES MARCHAIS EN 2007

LA VICTOIRE EST POSSIBLE DES LE PREMIER TOUR!

vendredi, janvier 12, 2007

Humeur du jour





















Public adoré amour de ma vie je te hurle dtc (c'est un honneur) mon bonheur naxiote d'être une femme libérée (tu sais c'est pas si facile).
[Je sors.]
Donc aujourd'hui, comme naguère la Rubia et Kelp ossi, ça y est, Je Me Tire De Chez Hachèle. Non, doux public mon aimé, ne t'inquiète pas, je ne pète pas un câble blogosphérique, je suis heureuse, vouala sé tou, heureuse d'un bonheur qui me remplit de content et de plaisir joyeux.
Du passé (ne) faisons (pas) table (tout à fait) rase et entonnons en choeur le chant des rouges Moissonneuses : l'Internationale, forcément.
[OK, je sors]

Passage éclair


Juste pour vous souhaiter bonne chance avec la moisson. Malgré la masse de travail, sur lequel vous ne rechignerez pas, j'en suis sûre, vous rencontrerez un succès fou (car vous l'êtes tous un peu !). Que des gens biens dans une maison d'édition, ça ne court pas les rues de nos jours... J'espère que vous arrêterez un jour de vénérer Staline (lololol !) mais tant que ça ne vous empêche pas d'être des dingues sympathiques, cultivés et intelligents, pourquoi changer ! Bons baisers de Gawsewitch !
PS: rien à voir avec le post mais j'adore cette image qui nous va bien !

Alias Thierry, Tixier, Lacome, Jougla, Berthier

Mau-Mau a publié sur son blog une revue de presse, j'ajoute un article de L'Humanité. Forcément.

L’ultime traversée du passeur de légendes

Professeur honoraire au Collège de France, grand résistant, communiste durant trente ans, ses travaux ont révolutionné la compréhension du monde grec et éclairé la fonction du mythe dans la société.

« Cela me fait très plaisir que l’Huma, au moins dans la presse, relève l’intérêt de ce projet. » Affable, malgré la maladie qui le rongeait, Jean-Pierre Vernant nous répondait au téléphone quelques jours avant sa dernière intervention en public. Ce devait être une conférence consacrée à l’Odyssée d’Homère dans
le hall du lycée Le Corbusier d’Aubervilliers, en banlieue parisienne. Une initiative de la municipalité et du Collège de France visant à décloisonner la prestigieuse institution dont il était professeur honoraire et à laquelle le célèbre anthropologue avait voulu apporter sa pierre. Ce fut sa dernière intervention publique, ce 23 octobre 2006 (voir ci-dessous). « Je n’ai rien préparé, ce sera entièrement improvisé, confiait-il, malicieux, parce qu’en ce moment je suis ballotté d’un examen médical à un autre. Je vais improviser. Ulysse n’est pas quelqu’un que j’ignore. Mais on ne sait jamais rien et on ne sait jamais tout. J’espère qu’avec les jeunes ça va marcher... ».
Savant à la culture encyclopédique, à l’exigence intellectuelle sans borne, et pourtant toujours simple, direct, accessible, parlant le langage de tout le monde : quelques mots de sa bouche donnaient à deviner la dimension de l’immense personnage qui s’est éteint mardi à son domicile de Sèvres (Hauts-de-Seine), à l’âge de quatre-vingt-treize ans.
Au cours du XXe siècle qu’il a quasiment traversé de part en part, né en janvier 1914 à Provins (Seine-et-Marne), il a révolutionné, avec quelques autres historiens, philosophes, anthropologues et chercheurs en sciences sociales, l’étude et la compréhension de la Grèce antique. Avec, en particulier, son grand ami d’une vie, l’historien Pierre Vidal-Naquet, mort cet été et helléniste comme Vernant le deviendra après un début de parcours de professeur de philosophie. Du début des années 1970 au milieu des années 1990, peu après la publication de son premier grand ouvrage populaire, Mythe et pensée chez les Grecs (Maspero 1965), les deux intellectuels ont signé à deux mains des recherches qui font référence sur la signification des mythes grecs, dans leur rapport complexe au surgissement de la pensée rationnelle, tels Mythe et tragédie en Grèce ancienne (Maspero 1972), Travail et esclavage en Grèce ancienne Complexe 1988), OEdipe et ses mythes (Complexe 1994). Ils y développent une visée scientifique, matérialiste, qui redonne toute sa place au rôle de l’ordre social et politique antiques et qui questionne en même temps cette dimension symbolique de l’existence humaine, débordant bien au-delà du religieux et donnant à saisir jusque dans notre modernité technique la force d’identification et d’entraînement de figures universelles comme Prométhée, Achille, Clytemnestre ou OEdipe.
Vernant considérait que le mythe est créateur de culture, au sens large du terme, c’est-à-dire qu’il nourrit, ordonne, structure le lien social. Mais cette science qu’il développa de ce qui réunit les hommes entre eux, sans que toujours ils ne s’en rendent compte, ne le détourna jamais, bien au contraire, de l’expérience concrète de la société et de ses liens. Lui, plus que d’autres sans doute, mais avec d’autres, intellectuels ou non, frères d’armes et de combats en résistance dont il fut une figure marquante, pouvait parler sans complexe de ce que peuvent bien impliquer l’intimité du courage, de la fraternité, ou ce que sont la générosité ou le don de soi.
Il ne se fit jamais gloire pourtant de cet autre « savoir », se taisant pour l’essentiel jusqu’à son dernier livre, la Traversée des frontières (Le Seuil 2004), où il raconte l’expérience vitale de ce qu’il désignait comme l’une des « parenthèses » de son existence : le détail du combat antinazi au sein du mouvement Libération de zone sud, fondé par d’Astier de la Vigerie, aux côtés en particulier de l’un de ses maîtres, Ignace Meyerson, médecin et créateur de la psychologie historique, sorbonien révoqué par les lois racistes et réfugié en zone sud, dont il se dira toujours intellectuellement redevable. Entré en résistance dès l’Occupation, l’athlète et grand randonneur Vernant dirigera dans la clandestinité, à Toulouse, des groupes paramilitaires, puis les FFI départementales au printemps 1944, tout en poursuivant jusqu’en juin son enseignement de professeur de philosophie, au lycée Fermat (il a été reçu premier à l’agrégation en 1937, deux ans après son frère, Jacques, philosophe comme lui et premier au concours de 1935 ! (*).
Autre « parenthèse », autre « frontière » reposée et retraversée, bien avant ces combats qu’il dirige avec finesse et efficacité contre l’occupant et le pouvoir pétainiste sous le pseudonyme de Colonel Berthier, Jean-Pierre Vernant s’est engagé aux Jeunesses communistes à dix-neuf ans, en 1933, puis au PCF. Il sera de ses combats nationaux et internationaux, lui qui est Compagnon de la Libération, partageant ses orientations politiques en exerçant son devoir de critique quand il le juge nécessaire (en reprochant ainsi au PCF d’avoir relégué l’anticolonialisme derrière l’antifascisme après 1945, ou son approbation de l’intervention soviétique de 1956 en Hongrie), exerçant une liberté d’esprit sans ostentation, sans se lier non plus par une responsabilité marquante dans l’organisation communiste. Il quittera le PCF (fin 1969) quasiment sans éclats, au terme d’un parcours de trente-cinq années, conservant son affection à beaucoup de ses camarades. Élu professeur au Collège de France en 1975, au plus fort de sa renommée internationale, il restait communiste d’esprit, partie prenante en tout cas de quelques grands combats de notre peuple durant cette période, s’exprimant dans l’Humanité, cosignataire de l’Appel des douze en octobre 2000 pour la reconnaissance de la torture en Algérie : « Il faut, nous disait-il, que les jeunes sachent que cela s’est produit - de haut
en bas s’y j’ose dire - dans un grand pays civilisé et qu’ils puissent réfléchir à ce qui s’est passé. Pour empêcher que cela se reproduise. » Le passeur de légendes s’est éteint. Il a rejoint Ulysse et les dieux.
Il nous reste le passeur d’humanité.

(*) Jacques Vernant, disparu prématurément, fut à la Libération le chef de cabinet de Raymond Aubrac, commissaire de la République à Marseille.

Lucien Degoy

Aujourd'hui















Il y a quelques jours tu parlais encore de la dernière cigarette et d'un long mois à purger...

Finalement, c'est arrivé plus vite et j'en suis bien heureuse pour toi.

Euh... c'est tout.

jeudi, janvier 11, 2007

Demain

A défaut de la voir naître et croître, il aura quand même su qu'une Moisson se préparait.

J'annonce officiellement que je pars d'hachèle demain, que le 5 février sera un jour comme les autres, un lundi de février sûrement serein, peut-être des rendez-vous, forcément de la lecture, Lily Allen en fond sonore, Steven Malkmus, Sam Cooke, Blonde Redhead, les BO de nos livres.
J'annonce officiellement que j'en suis très heureuse.
Nous sommes tous des Moissonneurs.

Pour Jipé, de la part d'Alfredo Smith-Garcia

Je sais bien que dans deux ou trois jours des journaux expliqueront comment un des plus grands esprits de ce siècle a pu être tout à la fois résistant, communiste, écrivain merveilleux, très subtil érudit, qui avait tout compris du miracle grec et de la tragédie, du bleu naxos et de l'art de mourir.
Alors pour nous consoler, pour autant qu'il soit possible, ce vers de circonstance, qui termine le chant VII de l'Iliade:
"Mais, à la fin, ils cueillent, en s'endormant, le présent du sommeil"

Nous savons qu'il est de ceux-là.
Nous sommes des grecs anciens.

Il était, comme Nestor, dans l'Odyssée, "le vieux maître des chars"

Libations pour lui : un vin rouge comme la mer homérique et l'espérance communiste.

Γεια σου, celui qui a changé cent fois de nom, personne délicieuse, forcément, exquise et modeste, et libations naxiotes.

mercredi, janvier 10, 2007

La complainte du partisan

J'ai cette chanson dans la tête depuis cette nuit, je n'arrive pas à m'en débarrasser, je la fredonne, elle me malmène, alors puisqu'il n'y a pas de raison que je sois la seule, et que ce n'est pas Michel Delpech...


Les Allemands étaient chez moi
On m'a dit résigne toi
Mais je n'ai pas pu
Et j'ai repris mon arme.

Personne ne m'a demandé
D'où je viens et où je vais
Vous qui le savez
Effacez mon passage.

J'ai changé cent fois de nom
J'ai perdu femme et enfants
Mais j'ai tant d'amis
Et j'ai la France entière.

Un vieil homme dans un grenier
Pour la nuit nous a cachés
L'ennemi l'a su (Les Allemands l'ont pris)
Il est mort sans surprise.

Hier encore nous étions trois
Il ne reste plus que moi
Et je tourne en rond
Dans la prison des frontières.

Le vent souffle sur les tombes
La liberté reviendra
On nous oubliera
Nous rentrerons dans l'ombre



Paroles : Emmanuel d'Astier de La Vigerie dit "Bernard".
Musique : Anna Marly
écrit en 1943, à Londres.

Now mes petits, pour la France !

Cet après-midi, dans l’émission de Daniel Mermet (merci HD) était rediffusé un entretien passionnant, drôle, intelligent, que ceux qui pratiquent les amalgames nauséabonds et passent parfois par ici pour dégueuler leur haine dysorthographique dès que paraît un post rouge auraient dû écouter. Je n’ai pas envie d’en dire plus de crainte de dénaturer ce que l’on peut entendre en cliquant ici. Nettoyez-vous l'esprit et entendez-le parler du temps, de la guerre, de l'esprit de résistance et de la Grèce antique.
Now mes petits, pour la France !

« Toute société essaie de composer quelque chose de vivable tout en ayant à l'horizon le visage de la Méduse Gorgone. »

Brautigan again

Un privé à Babylone, encore, qui est l'un de mes livres préférés de l'univers (si).
On lit à droite à gauche sur internet que c'est un bouquin poilant, une parodie de polar avec son privé loser, sa blonde, son cadavre, ses malfrats. Alors en effet il y a des passages très drôles, comme dans la plupart des Brautigan de genre, des personnages improbables, une intrigue absurde. Seulement le sentiment qu'on éprouve en le refermant fait exploser la jubilation de la lecture. On se sent presque coupable d'avoir ri ; on le relit pour essayer de comprendre ce qui a bien pu nous prendre.
Parce qu’Un privé à Babylone, en fait, c’est un condensé de tristesse et de solitude déguisé en polar. C’est donc aussi bien un polar.

(JSA, brautiganomane naxiote d'humeur babylonienne)

Humeur insomniaque

Chers petits merdeux anticommunistes primaires (le masculin l'emporte mais les filles sont concernées aussi), vous êtes aveugles à l'Histoire, vous me gavez avec les clichetons répugnants que vous avez ingurgités je ne veux pas savoir où mais j'espère ailleurs qu'à l'école. Et vous régurgitez, adultes (?), cette vieille bouillie, communiste = stalinien = nazi.
Il est 5 heures du matin et quand je relis certains commentaires, à l'aube du 10 janvier 2007, j'ai comme une envie de gerber.
Une pensée.

(possible que je dégage ce post demain mais ça fait un bien fou)

Péhesse du lendemain midi : non, je ne dégagerai pas ce post.

Le vent du Montana

Un jour que c’était dans sa vie il comprit soudain qu’il avait plus de très bons amis morts qu’il n’en n’avait de vivants. La première fois que ça lui traversa l’esprit, il passa toute une après-midi à repasser des milliers de gens dans sa tête. Comme on ferait des pages d’un annuaire de téléphone. Pour voir si c’était bien vrai.
Ça l’était : il ne sut pas quoi en penser. Il commença par se sentir triste. Puis lentement, la tristesse fit place à rien du tout et ça, c’était déjà mieux. Ce fut comme de ne pas voir que le vent souffle quand il fait tempête.
Comme d’avoir l’esprit ailleurs.
Là-bas, il n’y a pas de vent.

(Encore un extrait de Tokyo Montana Express, etc., posté par JSA, d'humeur décidément brautiganienne, ces temps-ci)

mardi, janvier 09, 2007

Γεια σου

Résolution/rédemption

Une fois de plus c'est un post de Mau-Mau qui me pousse au crime d'écrire un dernier message alors que je devrais déjà être au lit avec un livre et une tisane.
Issue d'une famille judéo-gauchiste baudelairo-hugolo-proustienne, de parents n'ayant lu de Céline que Bagatelles pour un massacre, j'avoue ne jamais avoir ouvert Le Voyage au bout de la nuit. J'avoue avoir mal vécu d'apprendre que Fredric Brown était un faucon, comme Pohl, comme plein d'autres, sûrement, que j'aime beaucoup. J'avoue une tendresse sûrement partisane pour Howard Fast même s'il paraît que Fast a aussi écrit de la merde.
Et puis, restons dans le polar, j'ai lu ADG et son grand, son très grand môme.
Alors qu'on me pardonne ces naïvetés passées, parmi les résolutions de 2007 figure la lecture du Voyage au bout de la nuit.

lundi, janvier 08, 2007

Rendez-vous moissonnesque

Demain, à partir de 20h (et des brouettes) au Zéro-Zéro, rue Amelot (plus de renseignements sur simple demande).
Une critique branchouille de l'endroit (qui ne l'est pas spécialement) :
"Si, pour rire, on mettait en place un ratio bonne ambiance sur surface au sol, le Zéro Zéro devrait casser la baraque. Véritable rendez-vous du quartier, ce minuscule rade décoré comme une arrière salle de brocanteur, avec vieux papier peint à fleurs et lambris fatigués, ne désemplit pas jusqu’à la fermeture. Remis à l’échelle, cela implique qu’il y a toujours au moins quatre clients, parmi lesquels beaucoup d’habitués qui savent, eux, que tous les cocktails, spécialités du lieu, ne figurent pas sur la carte."
(fotos onlaïne demain)

Une question que je me pose

Pourquoi quand y a pas de famapoual y a pas non plus de kom ?
Chez Mau-Mau y a pas de famapoual mais y a des kom.
On puduku ou koua ?

Désolée...

Là, c’est pour me faire pardonner l’affaire des koalas, dont je tenais toutefois à vous faire part car je l’avais promis à mon ami Junger et une promesse étant sacrée, vous avez eu droit à ces putains de koalas. Voilà pour les marsupiaux.
Aujourd’hui, donc, pour des raisons qui me sont propres et à cause de gens qui m’envoient des mèles jusqu’à des heures indues, j’ai encore un peu séché la matinée de bahut ce qui craindrait sa race si je n’étais pas dans une situation qui fait que je m’en tape. Ainsi, aux alentours de midi, j’ai paisiblement terminé l’excellent Delirium Tremens, de Ken Bruen, dans le métropolitain. Ainsi, je vais pouvoir commencer Le lézard lubrique de Melancholy Cove, de Christopher Moore, ou un McBain ou ce que je veux, d’ailleurs. Ainsi, je suis arrivée au bureau avec des yeux d’albinos du Survivant™. Ainsi j’ai appris une bonne nouvelle qui devrait accélérer la Moisson, mais c’est officieux donc je la boucle pour aujourd’hui.
Mesdames, Messieurs, Merci de votre attention.

Des koalas dans le bateau

Donc c'est un scénariste, le producteur lui dit : j'ai un super titre, c'est Des serpents dans l'avion, il faudrais que tu me pondes un scénar pour dans quinze jours, on va faite le blockbuster de l'été coco. Le scénariste, il procrastine comme tous les scénaristes et les auteurs en général, et le producteur il l'appelle et il lui dit : alors t'en es où, plus que trois jours coco. Le scénariste, qui n'aime pas qu'on l'appelle coco, procrastine jusqu'à la veille et a une super idée : c'est l'histoire d'un type super méchant qui libère des koalas super méchants aussi dans un bateau mais Bruce Willis sauve tous les passagers et se marie avec le capitaine. Finalement, comme c'est Samuel L. Jackson qui est prévu pour le rôle du méchant depuis le début, ils décident de changer un peu le scénario et de mettre des serpents dans un avion. Vouala sé tou.

[oui, je sais, je sors]

La plus petite tempête de neige jamais recensée

Il y a une heure de ça, dans le jardin de derrière chez moi, s’est produite la plus petite tempête de neige jamais recensée. Elle a dû faire dans les deux flocons. Moi, j’ai attendu qu’il en tombe d’autres mais ça n’a pas été plus loin. Deux flocons : voilà tout ce qu’a été ma tempête.
Ils sont tombés du ciel avec tout le poignant dérisoire d’un film de Laurel et Hardy : même qu’à y songer, ils leur ressemblaient bien. Que tout s’est passé comme si nos deux compères s’étaient transformés en flocons de neige pour jouer à la plus petite tempête de neige jamais recensée dans l’histoire du monde.
Avec leur tarte à la crème sur la gueule, mes deux flocons ont paru mettre un temps fou à tomber du ciel. Ils ont fait des efforts désespérément comiques pour tenter de garder leur dignité dans un monde qui voulait la leur enlever parce que lui, ce monde, il avait l’habitude de tempête beaucoup plus vastes – genre soixante centimètres par terre et plus -, et que deux flocons, y a de quoi froncer le sourcil.
Et puis ils ont fait un joli atterrissage : sur des restes de tempête précédentes – cet hiver, nous en avons déjà eu une douzaine. Et après ça, il y a eu un moment d’attente – dont j’ai profité pour lever les yeux au ciel, histoire de voir si ça allait continuer. Avant d’enfin comprendre que mes deux flocons, c’était côté tempête aussi complet qu’un Laurel et Hardy.
Alors je suis sorti et j’ai essayé de les retrouver : le courage qu’ils avaient mis à rester eux-mêmes en dépit de tout, j’admirais. Et tout en les cherchant, je m’inventai des manières de les installer dans le congélateur : afin qu’ils se sentent bien ; qu’on puisse leur accorder toute l’attention, toute l’admiration, qu’on puisse leur donner les accolades qu’ils mettaient tant de grâce à mériter.
Sauf que vous, vous avez déjà essayer de retrouver deux flocons dans un paysage d’hiver que la neige recouvre depuis des mois ?
Je me suis propulsé dans la direction de leur point de chute. Et voilà : moi, j’étais là, à chercher deux flocons de neige dans un univers où il y en avait des milliards. Sans parler de la crainte de leur marcher dessus : ça n’aurait pas été une bonne idée.
J’ai mis assez peu de temps avant de comprendre tout ce que ma tentative avait de désespéré. De constater que la plus petite tempête de neige jamais recensée était perdue à jamais. Qu’il n’y avait aucun moyen de la distinguer de tout le reste.
Il me plaît néanmoins de songer qu’unique en son genre, le courage de cette tempête à deux flocons survit, Dieu sait comment, dans un monde où semblable qualité n’est pas toujours appréciée.
Je suis rentré à la maison. Derrière moi, j’ai laissé Laurel et Hardy, se perdre dans la neige.

(Extrait de Tokyo Montana Express, Richard Brautigan, 10/18, procurez-vous l'ancienne édition, la couverture de la nouvelle est hideuse)

dimanche, janvier 07, 2007

Teasing : le retour des Moissonneuses

Communiqué du CMPCTPPQF

Franchement, public ingrat, sombre merde, je ne sais pas si tu te rends compte de la chance que TU as de NOUS avoir. Tu vois, ici tu es sur un blog tenues par des filles, et hétérosexuelles de surcroît. Tu en es conscient ? Tu sais que si nous voulions, nous pourrions mettre des photos de Jean-Pierre Léaud, de Steve McQueen, de George Sanders, de Rex Harrison, de Christopher Walken, voire de Belmondo dans À bout de souffle - nan, là je vais loin mais tu vois ce que je veux dire ? Parce qu'au départ, rappelle-toi si ton Alzheimer n'a pas détruit les quelques neurones que l'abus d'alcool avait épargnés, rappelle-toi que les Moissonneuses, blog le plus sexy, noir et désespéré de la blogosphère, a été créé pour TOI par NOUS. Alors sois reconnaissant et, quand tu vois une famapoual qui suit un post sur les films apocalyptiques avec Charlton Heston, fais un effort, commente aussi le précédent.
C'était un communiqué incohérent du CMPCTPPQF (Comité des Moissonneuses pour les commentaires sur tous les posts et pas que les famapoual).

Ditamania

Les Moissonneuses ne sont pas femmes à faire les choses à moitié donc revoici du Dita. Elles ne sont pas non plus du tout vexées que leur public merveilleux, love of their life, ne leur réclame pas un retour de photos d'elles pasapoual mais sur lesquelles leur sex-appeal ferait passer Dita pour Amélie Poulain.

Les vraies valeurs, version vintage

Meet the Feebles

Parce qu'il n'y a pas que Le Seigneur des anneaux (que j'ai pas vu) dans la vie, voici une image du chef-d'oeuvre de Peter Jackson avant son accession à la bankabilité hollywoodienne. C'était en 1989, il y avait des morses producteurs de films pornos, des hippopotames stars des dits films, des rats junkies, des caniches strip-teaseuses. Mais bon, je vous parle d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître.
Donc : Meet the Feebles, de Peter Jackson, 1989, à vouar absolument.
Et pour rassurer les tradi inquiets, non, à droite ce n'est pas Benoît XVI jeune.

samedi, janvier 06, 2007

Communiqué des Moissonneuses : les vraies valeurs

Entre les comités libéraux pour la vivisection humaine, les kolaiktiphe antifacho, les jeunes dysorthographiques et la confédération de tous les organismes d'obédience chaviste de ce blog, ça se disperse. Nous, Moissonneuses, femmes structurées, belles, intelligentes, bobofreaks au QL assez peu élevé, déclarons ce jour revenir aux vraies valeurs de ce site : le raumannouare et les famapoual. On va commencer par les famapoual.
Et comme d'habitude public sexy, obsédé duku, c'est non négociable.

vendredi, janvier 05, 2007

Cela dit...

... c'est vrai qu'être en préavis c'est quand même superchiant...

Changement de programme

Alors aujourd'hui j'ai séché la matinée de boulot parce que je suis sortie tard hier, etc. J'avais pas envie d'y aller et du coup je comptais radoter sur le préavis scandaleux, ce genre de truc, combien je m'emmerde toute la journée, la vie est dure quand on ne fout rien, vivement la fin, vouala sé tout. Et puis finalement je suis allée faire un tour sur les terres saintes d'Amaury et j'ai changé mes plans.
Tout a commencé par des interventions d'un comité libéral soutenu par un jeune dysorthographique sur un post sur la précarité (pardon pour les deux "sur", c'est la fatigue). Est ensuite intervenu un autre jeune dysorthographique qui a un blog ossi que, honte à moi, je suis allée visiter. Et là, sans réelle surprise mais avec un vrai haut-le-coeur j'ai vu un post soutenant l'association "SDF", qui ne veut dire ni Stade de France ni Sans domicile fixe mais Solidarité des Français, rien que ça. Cette association, donc, dont le colonel Smith-Garcia nous apprend qu'elle est une invention du Bloc Identitaire, à savoir un groupe nazillon bien de chez nous, distribue de la soupe au cochon. Attention, cela ne signifie pas qu'elle arpente les soues avec des sachets Knorr, mais qu'elle offre aux sans-abri de la soupe dont l'ingrédient est du cochon, excluant de fait (et c'est le but) les sans-abri musulmans. L'affaire est de notoriété publique mais il doit rester un ou deux vrais naïfs et on compte, manifestement, pas mal de faux.
Ca valait donc bien un post.

come back

jeudi, janvier 04, 2007

Antidote 2 (il fallait au moins ça)

Antidote

Haine totale

Je ne sais quelle pulsion – est-elle sadique ? est-elle masochiste ? est-ce simplement un effet pervers de mon actuelle détention ? – me pousse à cette extrémité mais je blogue pour touah, super public mon sex friend, les trois films que j’ai le plus haï ces dernières années, dont deux que j’ai vus au cinéma – un pas jusqu’au bout et l’autre secouée de fous rires nerveux sous le regard haineux de ma voisine qui se liquéfiait en éclusant son stock de Kleenex™. L’autre, on m’avait prêté le DVD mais j’ai surtout dormi. D’ailleurs on me l’a prêté en même temps que La Passion du Christ, film comique en araméen très sous-estimé.

Je hais Les Poupées.
J’exècre Dancer.
Je vomis Poulain.

Vouala sé tou.

mercredi, janvier 03, 2007

Encore un peu de Babylone

Richard Brautigan a traversé la littérature américaine comme un météore, faisant exploser les genres, du western au polar, en balisant son parcours de messages que personne n'a su vraiment déchiffrer. En 1984, Richard Brautigan, vadrouilleur de grands espaces, poète, romancier, pionnier de la Beat Generation, se flanque une balle de 44 Magnum dans la tête. C'en est fini de sa vaine recherche de l'Homme et de la Nature par l'écriture. Il laisse un livre provoquant, La pêche à la truite en Amérique, où il n'est question ni de cannes ni de moulinets, mais d'amour et d'alcool, de road et de bars, de solitude, d'incompréhension, de douleurs, d'angoisses. Brautigan raconte son foutu pays, le magnifique, l'impossible.

"Babylone, quel chouette endroit. C'est comme ça que tout a commencé. Depuis, je n'ai pas arrêté d'y retourner.[...] Je préfère de loin me trouver dans l'antique Babylone plutôt qu'au XXe siècle à essayer de rassembler vingt-cinq cents pour me payer un hamburger."

Humeur du jour

Conte randu N° 75

2 janvier. Ojourdui sétai une sale journé surtou car sétai la fin des vacanse qui étai equselante car ilia eu noèlle lébochoir le reperre et le nouvèlan et persone ne sé moquer de moi et je nai pas eut de crise d'hangouasse come dis le Dr Ems qui maprand toujour de nouvaus mot parsquelle es trez un télijente contrèreman a sertène persone qui ne comente pas les post sure les film apocalipsique avec Mr Heston ou la varriété alore quil zon promit de le fère. Donc ojourdui je sui retrourné travaillé et sétai trez en nuiilleu car je né rien affaire a par alé sur internet et manjé le midi avec le otre stagièr qui son trez un télijente mai mouin que le Dr Ems car sét un pocible dètre ossi un télijente quelle et bèle ossi. Si jé bien conté il me reste un moi et troi ou deu jour aven davoir le drois de partir se qui es lont mai entre tan jé quant meme dé randévou avec dé jen pour mon travaille dapres come un randévou avec un journalist et un ajen et encor dotre persone un téresante. Je croit que sa va trait bien marché come dis toujour le Dr Ems se qui veu dirre que je suiz obtimist poure lassuite vouala sé tou.

mardi, janvier 02, 2007

Chanson féministe

On ne jette pas un vieux jean usé
On recolle un livre abîmé
On regarde une photo ratée
Et on pleure sur une fleur séchée

Par amour ou par pitié
Par amour ou par pitié

On ne rit pas d'un arbre brisé
On arrose une terre brûlée
On ramasse un oiseau tombé
On recueille un chien sans collier

Par amour ou par pitié
Par amour ou par pitié

On relève un boxeur tombé
On bande les yeux d'un condamné
On enterre un ennemi tué
On achève un cheval blessé

Par amour ou par pitié
Par amour ou par pitié

Alors toi, toi qui m'as aimée
Toi qui sais que je suis blessée
Que sans toi, sans toi ma vie est brisée
A genoux, je viens te crier

Pitié, ai pitié
Par amour ou par pitié
Par amour ou par pitié

Peuple d'Europe, la MCECE veille sur toi !

Balayé par septembre
Notre amour d'un été
Tristement se démembre
Et se meurt au passé
J'avais beau m'y attendre
Mon cœur vide de tout
Ressemble à s'y méprendre
A Paris au mois d'août

De larmes et de rires
Etait fait notre amour
Qui redoutant le pire
Vivait au jour le jour
Chaque rue, chaque pierre
Semblaient n'être qu'à nous
Nous étions seuls sur terre
A Paris au mois d'août

Pour te dire je t'aime
Aussi loin que tu sois
Une part de moi-même
Reste accrochée à toi
Et l'autre solitaire
Recherche de partout
L'aveuglante lumière
De Paris au mois d'août

Dieu fasse que mon rêve
De retrouver un peu
Du mois d'août sur tes lèvres
De Paris dans tes yeux
Prenne forme et relance
Notre amour un peu fou
Pour que tout recommence
A Paris au mois d'août

J'veux pas y aller : caprice

Le retour de la vengeance de l'insomnie de veille de rentrée des classes. Je chouine, je fume, je bois un verre, j'écoute "Chain Gang", je chouine, j'écoute "Le Chasseur", je fume, il est trop tard pour prendre un imovane(tm). Ceci était le dernier post d'une femme innocente à qui il reste une peine d'un mois à purger. C'est dégueulasse.
Promis, les prochains posts fleureront bon la Moisson.
Mais quand même, c'est dégueulasse.

Ici Caracas

Chers "amis", avec la loyauté qui nous caractérise, nous vous informons que la MCECE (Mission chaviste d'émancipation culturelle en europe), la CCCKVB (Commission chaviste de contrôle des koms sur la variété de ce blog) et CCCKFACHB (Commission chaviste de contrôle des koms sur les films apocalyptiques avec Charlton Heston sur ce blog) ont été ce jour mandatées par SAS Jenny Suarez-Ames et le colonel Smith-Garcia pour une surveillance accrue du nombre et de la qualité des commentaires déposés sur certains posts. Et que ce ne soit pas un prétexte pour ne pas commenter le reste.
Merci de votre attention.

NB : Steve McQueen n'a rien à voir là-dedans mais c'est la rentrée demain et je m'offre la cigarette du condamné.

Péhesse : celui qui trouve l'origine de la chanson d'Alamo ci-dessous gagne toute mon estime. Et on ne gougueulise pas.

lundi, janvier 01, 2007

Dedicated to les vrais esthètes

{Parlé:}Figurez-vous qu'elle était fiancée à Jimmy
La bague qu'elle a au doigt
Je suis sûre que c'est lui qui lui a donnée
Tous les soirs à la sortie du lycée,
Il allait la chercher avec sa moto
et tu sais, il conduisait... comme un fou !

Elle l'a rencontré au drugstore
Il s'est retourné, lui a souri
Elle l'a aimé, lui le Chef de la Bande

Son père, sa mère ne l'aimaient pas, non, non
Il s ne voulaient pas qu'ils nous voient
Ils disaient "Ce garçon là n'est vraiment pas pour toi
Et bien parce que : c'est le Chef de la Bande"

Un jour son père lui a interdit
De revoir Jimmy et lui dire que tout était fini
Jimmy a demandé pourquoi ? Elle a dit "je ne sais pas"
Elle a dû le peiner, lui le Chef de la Bande"

{Parlé:}
Il a souri, l'a embrassée, puis il lui a dit "ADIEU"
Il parait qu'il avait des larmes dans les yeux
Quand il a démarré dans la minute il
Elle lui a dit de ralentir, mais...
Est-ce qu'il l'a entendue lorsqu'elle a crié
" Attention ! Arrête ! Attention ....!
Ah !!!!!!!!

Elle pense à lui presque tout le temps
Elle se souvient de leurs bons moments
Ses amis lui disent toujours
De ne plus pleurer leur grand amour
Elle ne l'oubliera pas, lui le Chef de la Bande

Le Chef de la Bande qu'elle a aimé
Le Chef de la Bande qu'elle a aimé
Le Chef de la Bande qu'elle a aimé

Redrum, et puis finalement non



Attirant public mon âme soeur, demain c'est la rentrée et c'est inconcevable. Je refuse cette réalité qui puduku, pardon mais comment l'exprimer autrement ? Une petite semaine de liberté, intense, délectable, joyeuse, voilà ce qu'on vous laisse : une petite semaine de liberté et retour à la case mécheuse. Donc ça puduku et, sensible aux mauvaises odeurs, je refuse qu'il en soit ainsi. Je vais donc me comporter en personne sensée et, puisqu'on a décidé de m'emmerder jusqu'au bout (non, ce n'est pas de la paranoïa), rendre la pareille en ne faisant que moissonner. Alors, public aimé mon alter ego, tu ne verras plus de posts dépressifs, tu verras du post robuste, vaillant, moissonnesque, du post bio, 100 % naturel, du post avec des bulles fines, des bulles de Chateldon ou de zéro dosage, du post kill le Medef, du post droit dans ses escarpins, du post de moissonneuse, du post du post de 2007, année de la mouche qui pète.
Vouala sé tou.

Péhesse : je suis très colère car je constate qu'il n'y a toujours que cinq commentaires sur les posts hestoniens alors je crie à nouveau au scandale.

From nowhere and everywhere

Des hauteurs de Taormina, Jenny Ames, Dora Suarez et Sylvia West vous souhaitent une année bleue, avec vue sur la mer.

Party people



C'est fou, c'est trop

Lui :
Monaco,
28 degrés à l'ombre
C'est fou, c'est trop
On est tout seuls au monde
Tout est bleu, tout est beau.
Tu fermes un peu les yeux, le soleil est si haut.
Je caresse tes jambes, mes mains brûlent ta peau.

Elle :
Ne dis rien,
Embrasse-moi quand tu voudras
Je suis bien,
L'amour est à côté de toi.

Lui :
On est bien

Lui :
Monaco,
28 degrés à l'ombre
Tu ne dis plus un mot
J'éteins ma cigarette, il fait encore plus chaud
Tes lèvres ont le goût d'un fruit sauvage
Et voilà,
Comme une vague blonde
Tu m'emportes déjà.

Elle :
Ne dis rien,
L'amour est au-dessus de moi.

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