Cette vanité* restitue une partie des billets ayant été publiés sur le site Les Moissonneuses, créé le 1er août 2006 par Jenny Suarez-Ames et deux copines (Kelp et La Rubia, semblerait-il), puis co-administré — si j'ai bien compris — à partir d'août 2007 par le colonel Alfredo Smith-Garcia, qui vaporisa l'ensemble le 23 janvier 2009.
Certains billets sont bien complets de leurs commentaires, mais la plupart, non : on a fait avec ce qu'on avait.
Comme je suis une truffe en informatique, la mise en page est parfois bousculée, différente de celle d'origine. Si certaines images manquent, c'est qu'elles ont disparu des serveurs qui les hébergeaient. Quant aux liens internes des messages, la plupart ne fonctionnent évidemment plus.
Mr Paic-Machine nous signale aimablement que l'on trouve d'autres archives des Moiss' .

* Les mots en italiques sont dus à l'intelligence de l'Anonyme historique d'autres blogues, fruits plus ou moins ancillaires des Moissonneuses.

vendredi 12 février 2010

Avril 2008

mercredi, avril 30, 2008

Manger le livre (Morand punk)

Le livre

Son auteur

Celui du texte qui suit

Kris Vilà est un Morand punk. Il use de la métaphore comme d’une arme de précision et il réinvente une littérature sans oiseaux.
Morand, génération 17 :carnage mondial et révolution russe ;
Vilà, génération 77 : guerre froide et marchandisation universelle.
En 1977, en France, la sortie du gauchisme laisse un goût de cendre. Le temps est venu pour l’ardent travail du négatif : ce sera le néo-polar (Manchette, Fajardie) mais ce sera aussi le Punk. Le Punk comme dans un roman de Vilà.

Sang futur 1977

Les filles ressemblent toutes à l’Agnès Soral de Tchao Pantin dans Sang Futur. Si elles pouvaient quitter l’Hinterland bétonné qui leur sert de décor, franchir le périph qui pulse comme une aorte asphaltée, elles retrouveraient sur les canapés de Libération, à l’aube, Pacadis défoncé, de retour d’un raout héroïnomaniaque.
Sang futur est écrit, disons, cinq ans avant que le sida fasse régner sur les corps la terreur que le néocapitalisme fait régner sur le travail. Sang futur a l’intuition de cette fraternité maudite qui va naître dans la nuit virale du nihilisme des eighties.
Vilà fait de son livre un concentré visionnaire, instable comme une nitroglycérine dosée par des schizophrènes et des hébéphrènes, des trente ans qui vont suivre : panique immunitaire, guerre civile larvée, pathologie ethnique et ambiguïté sexuelle, donc narrative..
Le pari de Vilà est gagné : Sang futur, c’est sang présent.
La figure outragée d’un monde qui s’en va.
Sang futur, c’est maintenant et pour toujours.

[Et ça ne coûte que 13 euros]

Un monde jouable....





1°Quand Scarlett chante (et c'est pas du Qui?Berlin ou Char Loth Gain Sbourre)
2°Quand on voit un road movie violent et mélancolique de 1971 qui tend vers la sainteté

mardi, avril 29, 2008

À l'heure qui suit le matin profond

Dites longue vie à ces bons messieurs...


... et à cette petite demoiselle.

"Dites bonne nuit aux mauvais garçons" (Scarface)






...et à la mauvaise fille!

lundi, avril 28, 2008

Le talon de fer (22)

Le syndrome Alamo

On a beau savoir que seul l’optimisme est révolutionnaire, il est difficile, certaines semaines, de ne pas sombrer dans ce qu’on pourrait appeler le syndrome Fort Alamo. Vous vous souvenez, ce western avec John Wayne et Richard Widmark ? Trois cents Texans récemment indépendants contre cinq mille Mexicains ; trois cents Texans cernés dans un fort en ruine Pendant les trois heures du film, ils résistent héroïquement aux charges successives de l’ennemi, tombent les un après les autres et finissent complètement massacrés. Ils ont attendu sans espoir les renforts du général Houston qui n’est pas venu et qui arrivera trop tard pour les sauver.Bon, première charge sur Alamo : déremboursement des lunettes. Peut-être que le gouvernement à peur que le peuple voie trop bien ce qui se passe. Qu’il se rassure, le gouvernement : TF1 et les journaux gratuits suffisent largement à entretenir une myopie politique voire un aveuglement définitif.Deuxième charge : déremboursement sur les soins dentaires. Plus malin, sans doute. Les filles cesseront de sourire et iront bosser. Quant aux sales Rouges hargneux, aux syndicalistes, ils ne pourront plus mordre.Troisième charge : on refait la carte hospitalière comme on a refait la carte judiciaire, à la hache, à la tronçonneuse, à la machette, au hachoir. Va accoucher plus loin, feignasse ! Et prends ta bagnole pour qu’on aille te soigner ton infar… T’avais qu’à vivre dans une grande ville, eh, paysan ! Colonel Dati, colonel Bachelot, vous avez bien mérité du libéralisme : ce n’est plus de l’aménagement du territoire, c’est du carnage. Pas du genre, à faire du prisonnier, les furieuses. À un moment, dans Fort Alamo, le vrai, le film, les assiégés tentent une sortie nocturne et réussissent à faire sauter un gros canon de l’armée mexicaine. Le gros canon qu’on a fait sauter, c’est la communauté urbaine de Marseille, passée à gauche contre toute attente. La tête de Gaudin et Muselier se demandant qui les a trahis : la seule consolation de la semaine.
Mais enfin l’armée mexicaine ne se laisse pas démoraliser et c’est la quatrième charge : pour un patron libéral, le chômeur est considéré sous l’angle économique comme une variable de gestion et sous l’angle humain comme un paresseux qui boit ses allocs aux PMU. On va changer ça : au bout de deux propositions acceptables, ou tu bosses de nouveau ou on te raye des statistiques. Une proposition acceptable par exemple, c’est de demander à un jardinier de Wasquehal de devenir poissonnier à Boulogne ou à une ingénieure en systèmes automatisés de Villeneuve d’Ascq de devenir go-go danseuse dans une boîte de la côte d’Opale.


Ensuite, évidemment, le rythme des assauts s’accélère, vu le peu de résistance rencontrée. Cinquième charge : suppression des majorations des allocations familiales pour les adolescents. Sixième charge, la dernière pour l’instant : un livre blanc sur les fonctionnaires pour dire que les fonctionnaires, c’est pas beau, c’est cher, ça sert à rien et on devrait pouvoir les virer comme n’importe quel cueilleur saisonnier. Bien entendu, c’est un fonctionnaire qui a écrit le livre blanc en question. Mais un haut, un qui a fait les écoles. Pas un guichetier de la poste qui se suicide à cause du harcèlement. Il a de la chance qu’on ne rembourse plus les lunettes, celui-là, un certain Silicani, parce que si on le reconnaissait dans la rue…


Bon, s’il y a encore des survivants dans les ruines, qu’ils lèvent le doigt… Ah, je vois des lycéens… Ce sont peut-être eux les renforts : il paraît que le communisme est la jeunesse du monde. Ce ne serait pas mal, par les temps qui rampent, que la jeunesse du monde devienne communiste. Juste un peu.

Jérôme Leroy
Le talon de fer
Liberté hebdo

Pas cette chanson


A l'époque Jean-Philippe Smet était membre de la IIIème internationale et cette chanson est une critique à peine codée de l'économie de marché. Je me souviens du combat mortel qu'il a fallu mener au sein du Parti contre les révisionnistes et le rapport soi-disant attribué au camarade Kroutchev qui discréditait le grand Staline. Epoque difficile, exaltante, mais difficile.

dimanche, avril 27, 2008

Altervie



Ça vous botte les scopitones? Nan? Ouais? Grave? Celui-là sera aussi pour l'alterblog (cherchez vous-mêmes), mais je ne résiste pas à Trénet, aux fauteuils cabriolets/Voltaire, à cette altervie assez joyeuse au bout du compte. Dès lors qu'un notre monde est possible, en fait.

Le fascisme post-blairiste est à l'oeuvre


Déclaration officielle de la délicieuse Amy Winehouse après sa récente garde à vue:
"La police anglaise, composée pour l'essentiel d'homosexuels même pas alcooliques m'a enfermée non pas parce que je me suis retrouvée embringuée dans une rixe d'ivrognes mais parce que je suis juive, que je chante comme une noire, que je suis marxiste léniniste et que j'ai l'intention de me marier prochainement avec le colonel Alfredo Smith-Garcia, l'agitateur chaviste bien connu pour sa lutte contre les ktos dans la teuci, les kouyemolles et les ethno-libéraux-différentialistes. Mais rien, rien ne s'opposera à ma volonté révolutionnaire et à mon nouvel amour"

Berceuse

Déjà la mère à la maison
Nous criait vivez vos passions,
Par la fenêtre

Et j'appelais tous les copains,
Les petites filles des voisins
Pour aller tenir dans nos mains,
La mitraillette

C'était celle d'un très vieux cousin
Qu'avait rougi du stalinien,
Dans l'Espagne en fête

Faut dire qu'les syndicats bordel,
Nous pourchassaient dans les ruelles,
Rien qu'à nos têtes

On était déjà les rebelles
Qui remplissions toutes les poubelles
Des idées anciennes et nouvelles,
Sans mitraillettes

Curés, salauds, patrons pêle-mêle
Vous n'aurez pas longtemps vie belle,
Viendra la fête

Y aura le jeu du plus cruel
On empaillera le flic modèle
Pour que plus tard on se rappelle,
Leur drôle de tête

Faut dire qu'on y mettra du coeur
Les pétroleuses étaient nos soeurs,
Vienne la tempête

Makhno Villa et Durruti
Ont déjà su manier l'outil
Qui fait revivre la poésie,
La mitraillette

On en r'filera même à Bonnot
Pour qu'il revienne dans son auto,
Trancher des têtes

Et l'on verra cette société
Spectaculaire assassinée
Par les soviets du monde entier,
A coups de mitraillettes


La Mitraillette
Jacques Le Glou / Pierre Barouh-Francis Lai
Musique : "La bicyclette" - 1969

samedi, avril 26, 2008

Sometimes, it's hard to be a woman


La chanteuse britannique Amy Winehouse, accusée d'agression, a été arrêté et placée en garde à vue vendredi à Londres, a annoncé Scotland Yard. Scotland Yard est une police composée de pédérastes sourdingues, totalement étrangers à la grâce.
Sans Amy Winehouse et sans Hugo Chavez, la planète serait difficilement supportable. Déjà que...

mercredi, avril 23, 2008

Feuilleton de peur

Ne manquez pas le feuilleton du printemps, pour nous changer d'avance des sagas de l'été. Terreur dans l'édition: Lilith, Télémaque et leurs conseillers littéraires survivront-ils? Pour le savoir, foncez lire ... et il n'est pas content.

Rectificatif

Attation, ce post n'était pas antichinois (d'où nous viendrait-il de l'être d'ailleurs?). Dans l'ensemble, les pays qui ont accueilli les JO ont été plus ou moins casse-couilles et globalement nationalistissimes. Ma chère Grèce par exemple, modèle écologique et politique dont l'Athènes s'est mué en une jolie promenade des Anglais. Notre délicieuse France d'après aurait été chrono Rolex, short Vuitton et Ray-Ban aviator, ça fait envie.
Voilà. Les JO me gonflent mais merde, j'ai pas la télé et comment je vais mater l'athlé, du coup?

mardi, avril 22, 2008

crépuscule d'une star, une vraie


lundi, avril 21, 2008

Le talon de fer (20)

Good Morning Kaboul !

Charlton Heston est mort. Ça va grincer des dents dans les chaumières rouges, mais j’aimais bien Charlton Heston. Charlton Heston était le président de la NRA, ce lobby américain des maniaques des armes à feu qui estiment que la liberté constitutionnelle la plus importante est de posséder un fusil d’assaut bien rangé entre la Bible, le 4X4 géant et le bulletin de vote républicain. Pourtant, Charlton Heston a aussi joué dans trois chef d’œuvres de la science-fiction de la fin des années soixante et du début des années soixante-dix. Trois séries B prophétiques et qui montraient une Amérique inquiète doutant de sa puissance : La Planète des singes, Le Survivant, et Soleil Vert. Dans ces films, Charlton Heston incarnait la figure du dernier homme qui affrontait des problèmes qui sont devenus, hélas, très contemporains : la pollution, l’épuisement des ressources naturelles, le choc des civilisations, ces cadeaux de la déraison capitaliste.

Ce n’est évidemment pas cette Amérique-là, celle qui s’interroge sur elle-même, que Sarkozy aime. Il a plutôt des points communs avec celle de Bush. Tous les deux ont d’ailleurs fait un service militaire de planqués dans l’armée de l’air et tous les deux adorent envoyer leurs soldats défendre l’économie de marché à l’autre bout de la planète. Un petit millier de Français en Afghanistan pour sauver une jeune démocratie des affreux talibans (interdiction de rire dans la classe, ou Gluksmann va mettre une fessée). Rappelons pour mémoire que les talibans et les Américains, c’est un peu l’histoire du docteur Frankenstein qui ne contrôle plus sa créature. À l’origine, c’est la CIA qui arme ces fous de Dieu dans les années quatre-vingt pour résister à l’arrivée des Soviétiques. Tout, plutôt que des communistes. Le refrain est connu. En même temps, près de trente ans plus tard, il serait amusant de faire un sondage auprès des femmes afghanes, par exemple : avez-vous été plus heureuse 1°) sous un régime pro-soviétique où vous n'êtiez pas obligée de vivre dans une combinaison de cosmonaute grillagée, où vous pouviez apprendre à lire et écouter de la musique ? 2°) Sous la férule de barbus fous furieux, qui vous lapident entre deux ventes d'opium ? 3°) Sous l’occupation des brillants soldats de l'Otan, incapables de contrôler, au bout de cinq ans et avec les armées les plus puissantes du monde, plus de deux pâtés de maisons ?
Sarkozy, lui, ce n’est pas son problème. Il veut sa guerre, comme tous les néo-libéraux qui cherchent à faire oublier qu’ils démantèlent l’État providence. Reagan et le Nicaragua, Thatcher et les Malouines, Bush et l’Irak. Des belles images de pioupious qui sentent bon le sable chaud, c’est tout de même plus sexy que les délocalisations, les franchises médicales et la paupérisation des classes moyennes. Bon, ça coûte un peu cher, mais quand on aime, on ne compte pas.


Pour commémorer 68, plutôt que d’écouter une énième fois Cohn Bendit le libéral libertaire, lisez un bon livre. L’arme à gauche (1), de David Defendi. L’histoire vraie d’un jeune flic de la DST infiltré dans la Gauche prolétarienne elle-même infiltrée dans les usines Peugeot. Ce n’est pas manichéen, c’est-à-dire que ce n’est pas américain même si c’est écrit comme du Ellroy.


Jérôme Leroy

(1) Flammarion, 18 euros

Le talon de fer
Liberté Hebdo

Plongeons

Image non retouchée de là où je veux me baigner

Déjà l'heure de l'ouzo

Si cet homme vit là, j'envie cet homme

dimanche, avril 20, 2008

On ira en Chine ?

Alors donc, hier, comme à peu près tous les samedis depuis quelques lustres (Degué), j'hédonistoboboïsais sans arrière-pensée ni appareil photo (on comprendra plus loin l'intérêt de ce détail) sur le boulevard Voltaire afin d'enjoliver mon appartement petit-bourgeois. À République, une manif. Oui, bon, une manif à République, c'est normal. Tiens? Une manif de Chinois? Dans le quartier, spécialisé dans la délocalisation sur place — fringues en gros —, pourquoi pas? Ah mais non. Non parce que les t-shirts (fabriqués en gros par qui?) disaient "One China, One family"; "Make, Olympics, not politics"; enfin bref, ce genre de conneries. Et là, merde, je réalise que j'ai pas mon appareil photo.
Sinon, renseignements pris, il s'agissait donc d'une manif "prochinoise" contre l'"hystérie médiatique" française blablabla blablabla. Je suppose que ces cons de Chinois restés là-bas même pas payés en euros, même pas payés tout cours d'ailleurs qui n'ont même pas la téloche pour voir les jeux auraient adoré cet hommage vibrant à leur pays.

vendredi, avril 18, 2008

Un rêve cycladique

Cette affaire de guerre des blogs, que Le Grand Filandreux déclare unilatéralement avoir gagnée, devient de plus en plus rigolote. Des hédonistes, des pauvres mecs, des pauvres filles aussi, qu'il dit, Le Grand Filandreux. Ensuite il chouine sur sa no-life qui ferait passer celle de la bande d'ilys pour une super dérive, et la nôtre pour un rêve cycladique — ce qu'elle est, au demeurant, la nôtre, un rêve cycladique: du vin, des livres, un manque déplorable de frustration sexuelle, j'en passe.
Hé Grand Filandreux, juste pour préciser et que tu ne chopes pas la grosse tête, un commentaire du camarade Smith-Garcia: "Nous nous contenterons de fesser le fessu à chaque fois qu'il dépassera les bornes de la décence, c'est à dire quand il essaie de mordre alors qu'on ne lui demande plus rien."

L'obscénité....

c'est ça?
ou ça?
ou encore ça?
ou peut-être ça?
Non, on pose la question parce que certains bloblogueurs filandreux et geignards pensent comme d'autres pètent et geignent sur l'hédonisme et l'égoïsme des Moissonneuses et apparentées. Alors soyons bien clairs, sexe, alcool, plages, on les veut pour tout le monde. C'est même pour ça, eh, pomme pourrie, que l'on est communiste et qu'entre deux cuites et deux partouzes, on va dans des réunions de cellule, on écrit gratosse pour la presse du parti et puis on va donner une conscience de classe aux nenfants des quartiers. Donc, si tu veux, ta moraline, ta religion et ta condescendance que tu confonds avec la tolérance, tu te la mets où je pense, quoique en l'occurrence, l'idée soit particulièrement écoeurante pour qui te connait...

jeudi, avril 17, 2008

Elégance des temps endormis


"Partout où elle a conquis le pouvoir, elle a foulé aux pieds les relations féodales, patriarcales et idylliques. Tous les liens complexes et variés qui unissent l'homme féodal à ses "supérieurs naturels", elle les a brisés sans pitié pour ne laisser subsister d'autre lien, entre l'homme et l'homme, que le froid intérêt, les dures exigences du "paiement au comptant". Elle a noyé les frissons sacrés de l'extase religieuse, de l'enthousiasme chevaleresque, de la sentimentalité petite-bourgeoise dans les eaux glacées du calcul égoïste. Elle a fait de la dignité personnelle une simple valeur d'échange; elle a substitué aux nombreuses libertés, si chèrement conquises, l'unique et impitoyable liberté du commerce. En un mot, à la place de l'exploitation que masquaient les illusions religieuses et politiques, elle a mis une exploitation ouverte, éhontée, directe, brutale.
La bourgeoisie a dépouillé de leur auréole toutes les activités qui passaient jusque-là pour vénérables et qu'on considérait avec un saint respect. Le médecin, le juriste, le prêtre, le poète, le savant, elle en a fait des salariés à ses gages."

Marx et Engels, Manifeste du Parti Communiste

jamais, on vous dit

Non, vraiment, jamais....

Jamais assez de soul, jamais

L'existence de Dieu pourrait être envisageable quand on écoute Solomon Burke. En tout cas, ça console.

Rouge et avec des qualités humaines

Cherchez la femme et suivez le flingue...

Idem

mercredi, avril 16, 2008

Pas rouges mais avec qualités humaines....




(même au FMI)....Et avec eux aucun risque totalitaire ,aucune fin dans l'effroi, juste un effroi sans fin(KM)

Rouge

Rouge

Il n'est jamais trop tard

Au bout du compte, on arrive souvent à vaincre la procrastination littéraire. Il m'aura fallu attendre l'âge du christ mort pour lire "qu'on ne peut pas exister sans plaisir, même une seconde, et que c'est bien difficile d'avoir vraiment du chagrin. C'est comme ça, l'existence."
Que l'aube soit ici remerciée.

Rouge

Rouge

Rouge

(pilote de guerre soviétique, 1921-1943)

Rouge

Rouge

mardi, avril 15, 2008

Les choses sont compliquées, parfois




Je pense à nos meilleurs ennemis, les p'tits gars d'ILYS. Certains ont du style, le sens de la provocation et de la formule. Ils ne sont pas puritains. Ils aiment l'excès alcoolique, idéologique, sexuel.Beeaucoup d'entre eux sont libertariens, ce qui est une façon américaine d'être anarchiste assez poétique. Le modèle de l'utopie libertarienne, c'est, si vous voulez Clint Eastwood dans L'inspecteur Harry ou dans Impitoyable. C'est la communauté lyrique, loin des Etats. C'est je roule en 4X4 si je veux, je fume si je veux, je mange gras si je veux et j'ai un flingue si je veux. ILYS pense que la force et la beauté vont de pair, ce qui peut se défendre.
Il y a juste un problème avec ILYS, juste un, mais enfin de taille: ils sont, pour certains d'entre eux, comment le dire et rester polis, ils sont ethno-différentialistes. Les noirs, les arabes, ce n'est pas leur truc, mais pas du tout. La circonstance atténuante que l'on pourrait leur trouver, c'est qu'à leur age, ils ont baigné dans un antiracisme officiel et mondain tellement intelligent qu'en vingt ans Le Pen s'est retrouvé au second tour.
Mais enfin, vous qui n'avez pas l'air stupides, si vous voulez lutter contre l'islam, épousez des arabes, dévoilez les, faites leur lire Junger, faites-en des libertariennes.....Encore un effort; ILYS, et vous serez dialectiques.

Paratexte, intertexte, génie et consolation



Ces relectures dont on ne se lasse jamais, cette consolation que seule la littérature sait apporter dans la tourmente...

"Notre vie est un voyage
Dans l'hiver et dans la nuit
Nous cherchons notre passage
Dans l'hiver où rien ne luit"
Chansons des Gardes Suisses, 1793


"
Un dieu qui compte les minutes et les sous, un dieu désespéré, sensuel et grognon comme un cochon....."
prière de Bardamu

dimanche, avril 13, 2008

Page de pub

Il y a du nouveau par là-bas. Une émission de radio et une nouvelle inédite qui pourrait s'appeler Comme un narcotrafiquant dans une station balnéaire du Nord.

Rideau safran


Quatorze personnes tuées dans l'explosion d'une mine au nord-est de la Chine, qui viennent s'ajouter aux 3800 autres mortes d'année dernière. On lit ici que les mines chinoises sont les plus meurtrières au monde. En même temps on s'en fout. On se fout du cauchemar industriel qu'est devenue la Chine. On se fout d'un des pires régimes du monde puisqu'on commerce gentiment avec lui — et qu'on continuera. De toute façon on a trouvé un rideau de fumée pour planquer ça (et le reste) plus télégénique que les émanations toxiques. Il est joli, il est safran, il est représenté par un gars qui sourit tout le temps et que les Occidentaux adorent, en plus il est persécuté pile au moment des JO. Il s'appelle le Tibet. Et il commence à nous agacer.

Tombeau pour Charlton Heston




Il ne fut pas seulement le vieillard sénile, président de la NRA.
Il fut, au moins dans trois grands films, trois séries B prophétiques, la figure héroïque et désesprée du dernier homme. Revoyez, et nous en reparlerons, La planète des singes, Le survivant et Soleil vert. Trois critiques radicales de la folie capitaliste et impérialiste.
Enfin, il fut la parfaite incarnation d'un concept typiquement moissonnesque, développé à l'aube de ce blog: la mélancolie virile.
Adios, Charlton, nous t'aimions.

vendredi, avril 11, 2008

piqûre de rappel




"Vous vous indignez que nous voulions abolir la propriété privée. Mais dans votre société actuelle, la propriété privée est abolie pour les neuf dixièmes de ses membres; si elle existe, c'est précisément qu'elle n'existe pas pour neuf dixièmes. Vous nous reprochez donc de vouloir abolir une propriété qui suppose comme condition nécessaire l'absence de propriété pour l'immense majorité de la société.
En bref, vous nous reprochez de vouloir supprimer votre propriété.
De fait, c'est bien ce que nous voulons"

Manifeste du parti communiste, Marx et Engels

mardi, avril 08, 2008

Just in case


Vous n'auriez tout de même pas oublié d'acheter Le Crépuscule des stars? Non. Noooon.....

Le talon de fer

Fourniret vote UMP

Un communiste, ça voit le mal partout, c’est bien connu.
Tenez, prenez l’affaire Fourniret. Une affaire vraiment épouvantable, des jeunes filles assassinées, une épouse dominée, un château, une obsession de la virginité et de la défloration. On se croirait dans un livre du marquis de Sade. Fourniret fait l’actualité, comme on dit. Il est dans tous les JT, toutes les émissions. On repasse dix fois la même vidéo d’une première communion chez un voisin du monstre où on voit le tueur faire la danse des canards. Si le voisin touche des droits, il va pouvoir faire concurrence à Dany Boon. Aucun détail sordide ne nous est épargné, mais ce n’est pas du voyeurisme, c’est de l’info, on vous dit.
Fourniret bat les moines tibétains qui posent des questions gênantes du genre : peut-on pratiquer le saut en longueur en glissant dans des flaques de sang ou le 110 mètres haies en courant par dessus les cadavres ? Et si on décide que non, pourra-t-on encore vendre des centrales nucléaires ?
Fourniret bat aussi, de peu, le voyage anglais de Sarkozy, apôtre du bon goût, qui fait retirer le haut à Carla et se sert de Kouchner comme valet de pied . Angela Merkel ne l’aime pas parce qu’il lui met une main au cul dès la première rencontre : vive Gordon Brown et son néo-thatchérisme ! À la baille, l’entente franco-allemande ! De la politique européenne comme manifestation pathologique d’instabilité orgueilleuse…
Et pour finir, Fourniret bat, écrase même, les projets de loi qui se profilent lors de la prochaine session parlementaire : le passage à 41 ans de cotisation pour les retraites, la modernisation du code du travail (comprendre sa destruction méthodique), les grèves sporadiques dans la grande distribution et la colère qui gronde dans les lycées devant les 11 500 suppressions de postes annoncées.
Du coup, dans les bistrots, les métros, les bureaux, il n’y en a que pour le serial killer ardennais, et il ne suffit pas de gratter bien loin pour que l’on parle de rétablir la peine de mort. Pour une fois, heureusement, l’Europe va servir à autre chose que déréguler l’économie tout en menaçant notre camembert au lait cru : elle interdit aux pays membres de revenir en arrière sur cette question. Sinon, le président proposerait sans un referendum bien démagogique sur le retour de la guillotine.
Alors oui, la mise en avant médiatique de Fourniret a une signification évidente : c’est un écran de fumée pour ne pas voir un pays qui s’enfonce dans la récession avec des poches de misères de plus en plus étendues.
Fourniret, il tue, et en plus il vote UMP.


Pour vous changer les idées, lisez un peu de poésie. Celle du grand Bukowski, par exemple, dont un recueil inédit, Les jours s’en vont comme des chevaux sauvages dans la colline, vient de paraître(1). Bukowski était marginal, alcoolique, génial. Il aimait les pauvres et les paumés. Autant dire qu’il n’aurait pas eu le profil d’un ministre d’ouverture.

Jérôme Leroy
Le talon de fer
Liberté Hebdo, petit canard rouge du Nord

(1) Charles Bukowski, Les jours s’en vont comme des chevaux sauvages dans la colline, éditions du Rocher, 17 euros.

Demain, le communisme








Allons, pas de pessimisme. Le pessismisme n'est pas révolutionnaire.

lundi, avril 07, 2008

Le pays qui sentait la mort




En trois jours, à peine, on apprend l'envoi de troupes françaises en Afghanistan, le mensonge d'état à Gandrange où les sidérurgistes du site vont se retrouver au chômedu malgré la promesse de Sarkozy, venu sur place assurer que l'Etat interviendrait, la profanation des tombes musulmanes au cimetière militaire de Notre Dame de Lorette et la noyade dans la Marne d'un jeune malien sans papiers poursuivi par la police.
Atlantisme, affairisme, communautarisme, racisme.
Ca fait beaucoup
Un peu d'autodéfense populaire ne ferait pas de mal. Parfois il serait bon que le ministre de l'épuration ethnique Hortefeux ou que monsieur Mittal, l'Indien qui délocalise Arcelor aient peur à leur tour. Une fois, juste une fois.
Ravachol, reviens, ils sont devenus fous.

VENEZ PARTAGER NOTRE JOIE

dimanche, avril 06, 2008

Ouiquènde

J'ai lu...

Je lis...

samedi, avril 05, 2008

De Virtute


"Dans six mois, un juge d'application des peines me posera de nouveau la question fatidique: "Regrettez-vous?"
A ma réponse, pas d'échappatoire. D'autant plus que je suis frappé de relaps. Si je dis "Je regrette", ils ouvriront les portes de mes prisons. Dans le cas contraire, je repars pour un tour de manège jusqu'à ce qu'un nouveau juge, un an plus tard, me représente la croix à baiser.
-Regrettez-vous?
Je connais pourtant la réponse. Je l'ai comptée sur les doigts tant de fois. Et en nombre d'années. Telle les pieds d'un vers ancien."

Jean-Marc Rouillan, De mémoire, (Agone, 14 euros)
merci monsieur Bémol pour l'ablatif. Eheu, eheu, miserabile visu!

Bukowski, parce que....



Pour Jane


225 jours sous l'herbe
et tu en sais plus que moi.

ils ont pris ton sang depuis longtemps.
tu es une brindille sèche dans un panier.

est-ce ainsi que ça marche?

dans cette chambre
les heures de l'amour
font toujours des ombres.

quand tu es partie
tu as presque tout
emporté.

je m'agenouille dans la nuit
devant des tigres
qui ne me laisseront pas en paix.

ce que tu étais
n'arrivera plus

les tigres m'ont trouvé
et je m'en fous.



Les jours s'en vont comme des chevaux sauvages dans les collines (Editions du Rocher, 17 euros)

Ce recueil inédit a été publié sous la direction du toujours excellent Frédéric Brument qui a édité au Rocher Gunther Anders et George Orwell. Il dirige également la collection Thriller qui nous a permis de lire entre autres Keith Ablow, Jason Starr ou Joe R.Lansdale. Un garçon de bon goût, décidément.

Atlantiste, va mourir!


Mourir pour Kaboul? Atlantistes, je vous pisse au cul. Vous piaulez contre les Talibans, ces dingues que vous avez armés dans les années 80 pour contrer l'URSS.
Sondage à faire ces jours-ci du côté des zones tribales, notamment auprès des femmes afghanes:
Préfères-tu: 1°) Un régime pro soviétique où tu n'es pas obligée de vivre dans une combinaison de cosmonaute grillagée, où tu peux apprendre à lire et écouter de la musique.
2°) Sous la férule de barbus fous furieux qui te lapident entre deux ventes d'opium
3°) Sous occupation des brillants soldats de l'OTAN, incapables de contrôler, au bout de cinq ans et avec les armées les plus puissantes du mondes, deux patés de maison.

jeudi, avril 03, 2008

Out of time

mardi, avril 01, 2008

Suggestion

Allez là.
Maintenant.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire