Cette vanité* restitue une partie des billets ayant été publiés sur le site Les Moissonneuses, créé le 1er août 2006 par Jenny Suarez-Ames et deux copines (Kelp et La Rubia, semblerait-il), puis co-administré — si j'ai bien compris — à partir d'août 2007 par le colonel Alfredo Smith-Garcia, qui vaporisa l'ensemble le 23 janvier 2009.
Certains billets sont bien complets de leurs commentaires, mais la plupart, non : on a fait avec ce qu'on avait.
Comme je suis une truffe en informatique, la mise en page est parfois bousculée, différente de celle d'origine. Si certaines images manquent, c'est qu'elles ont disparu des serveurs qui les hébergeaient. Quant aux liens internes des messages, la plupart ne fonctionnent évidemment plus.
Mr Paic-Machine nous signale aimablement que l'on trouve d'autres archives des Moiss' .

* Les mots en italiques sont dus à l'intelligence de l'Anonyme historique d'autres blogues, fruits plus ou moins ancillaires des Moissonneuses.

vendredi 12 février 2010

Mai 2008

samedi, mai 31, 2008

Un printemps stalinien...

Bientôt les grandes vacances: les écoliers rendent leurs derniers devoirs...

La thalasso: une cliente satisfaite

Un repos bien mérité pour cette kolkhozienne aux seins nus.

Venez oublier l'hygiénisme à Stalineville-sur-mer!

Café lecture au George Séguy's

jeudi, mai 29, 2008

Actualité de H.M ENZENSBERGER







Accrochée à des téléphones en feu la gent agioteuse,
suant des tous les pores de sa peau de porc gigote :
c’en est fini de la lutte des classes, abattu
le gibier gît affalé dans sa graisse, solvable,
les yeux rosis d’écume.
Bannières et barricades moisissent

sous cellophane dans les vitrines.
Dans un antique juke-box ronfle

un rock à bout de souffle : « L’Internationale ».

in Ecume, 1960 (poésie/Gallimard)

La princesse et la Jeune-Fille

Alors donc hier soir (mercredi) j'étais à l'Odéon avec des potes — je vous rappelle que je suis une princesse sormanienne et que quand j'entends boys boys boys je ne pense pas italienne à gros seins mais livre éponyme (le livre s'appelle Boys, boys, boys et non Italienne à gros seins). Hier donc nous buvions des bulles enchanteresses lorsqu'un phénomène étrange s'est produit. À notre droite se formait une file. Une file de cinoche: normal un mercredi à Odéon, vous me direz. Mais cette file-là, la nôtre, n'était composé que de filles. De filles qui allaient se gaver d'histoires de filles avant un probable dîner de filles. L'enfer. Évidemment elles allaient voir cet archétype de la fillitude que je ne nommerai pas par principe mais qui s'étale hideusement sur les murs de nos villes. L'enfer je vous dis. On les regardait sans vraiment rigoler, parce qu'il y avait dans cette file de filles (euphonique) quelque chose de terrifiant. Parce que cette file était soudée par le sentiment d'en être, d'en être quoi? une fille. Une seule fille. Une seule Jeune-Fille, en fait, au sens tiqquinien, un objet marchand qui se revendique comme tel, dont la devise serait quelque chose comme j'appartiens au monde et, comme lui, je suis à vendre mais je fixe le prix.
Personnellement, je persiste à préférer la compagnie des hommes.

Monica Vitti, pour toujours.



Jeune, il avait beaucoup aimé Catherine Spaak. Mais plus il vieillissait, plus il aimait Monica Vitti. Il en arrivait même, les nuits d'insomnie, à préférer un Antonioni à un George Romero. C'est dire.

La variété italienne dit toujours la vérité(2): Hegel on the beach



Cette fois-ci, c'est Mina qui montre, dans ce désir de revenir chaque année sur la même plage, sur la même mer, son besoin d'une fin de l'Histoire, d'un "dimanche de la vie", d'une société anhistorique symbolisée par le rivage.
Mina est une des grandes voix de l'hégéliano-marxisme italien du début des sixties.

La variété italienne dit toujours la vérité

Avec Celentano dans le rôle de la prise de conscience de classe et Mina dans celui de la propagande marchande qui lui raconte des craques.

mercredi, mai 28, 2008

Manifeste pour une poésie politique





Poésie politique, lyrisme marxiste, concept sensuel ne sont des oxymores que pour les cons. La preuve en images.

mardi, mai 27, 2008

Enzensberger, encore une fois; Marx, pour toujours.


KARL HEINRICH MARX


Grand père géant
Jéhovah barbu
sur de vieux daguerréotypes
je vois ton visage
auréolé de cheveux blanccs; autoritaire et belliqueux,
et dans le secrétaire des papiers
notes de boucher,
nouvelles adresses,
mandats d'arrêt.

Ton corps massif
je le vois dans le Livre des Recherchés
ô coupable de haute trahison,
displaced person,
en habit de fête et plastron
tuberculeux, insomniaque
la bile brûlée
par les lourds cigares
les concombres salés
le laudanum et les liqueurs.

Je vois ta maison
de la rue de l'Alliance,
de Dean Street et Grafton Terrace
bourgeois géant
tyran domestique
en pantoufles usées
et la suie et la "merde économique"
et des monts de piété "comme d'habitude"
et des cercueils d'enfants
et des blagues d'escaliers de service.

Pas de mitrailleuse
dans ta main de prophète:
je la vois au British Museum
sous la lampe verte,
cassant tranquillement
sa propre maison avec une terrible sagesse,
ô fondateur géant,
pour l'amour de maisons
où tu ne t'éveillas jamais.

Ô Zaddique géant
je te vois trahi
par tes partisans,
seuls tes ennemis
te sont fidèles.
Je vois ton visage
sur ton dernier portrait
d'avril quatre-vingt-deux:
un masque de fer
le masque de fer de la liberté.


Mausolée de Hans Magnus Enzensberger(Poésie/Gallimard)


Pour Hans Magnus Enzensberger




La poésie peut être lyrique, marxiste, sensuelle: Enzensberger est son prophète


Dans ce con poilu
sur le mur de la vespasienne
qui pourrait retrouver
les chansons et les larmes
les orages du plaisir
et les mille et une nuits
au cours desquelles le genre humain
telle une phosporescence de la mer
se consuma
se conserva
s'oublia

De ceux qui furent engendrés
de ceux qui ne l'ont pas été
rien ne témoigne ici
que ce con poilu
graffiti
sur le mur calciné d'une vespasienne

Mausolée (Poésie/Gallimard)

lundi, mai 26, 2008

Bientôt l'été

Les Moissonneuses ont lu pour vous le polar de l'été: plus disjoncté que Palahniuk, plus tortueux qu'Ellroy, moins scandinave que Millenium, on vous le dit, La Chartreuse de Parme va faire un tabac sur les plages.
(Amateurs de Fraide Vargasse attention, ceci est avant tout de la littérature)

samedi, mai 24, 2008

Le bal continue



Avis aux pédoques racistes d'ILYS, voici ma partenaire au prochain bal: petits blancs sans conscience de classe, cachez vos vilaines têtes, le feu d'artifice va commencer.

Pc: petites tarlouzes, même le grand Charlton n'a pas de préjugés ethno différentialistes. Autre point commun avec votre serviteur: le goût des armes pour en finir avec les petits goebels dans votre genre.

vendredi, mai 23, 2008

Invitation au bal


Certains fafounets rurbains ne cessent ces derniers temps de se répandre en commentaires désobligeants sur mon admirable ami Sébastien Lapaque, auteur d'un pamphlet anti nain qui fera date(1).
Je tiens à indiquer à ces ethno différentialistes probablement ex-cancerotsitoumisés que je me ferai un plaisir de leur expliquer que la dialectique peut casser des briques et des crânes de petits blancs redneck.
Je vais vous faire courir, moi, rouquins. Ca va me rajeunir...


(1)Il doit partir, stock

jeudi, mai 22, 2008

Personne ne sortira d'ici vivant







"Le chemin de l'excès mène au palais de la connaissance" (William Blake), avec par ordre d'apparition à l'écran Pierre Goldman, Robespierre, Jeanne d'Arc, Guy Debord , Robespierre, Lénine, Morrisson, Nathalie Menigon, Rimbaud.
Et que ceux qui ne voient pas le rapport aillent boire du vin trafiqué, lire Angot, passer leurs samedis dans les zones commerciales et voter pour des partis réalistes.

Debord, correspondance, volume 7 (II)

« La qualité justifie tout, dans chaque domaine où elle est présente. Je n’ai moi-même, comme vous savez, disposé d’aucune « fortune personnelle ». C’est ce qui m’a contraint à truander, en somme, dès ma folle jeunees, et depuis. Mais je ne l’ai fait que dans les limites plutôt stricte que traçait ma « façon de penser », et dans la seule intention de préserver mon indépendance, sur une telle base, ainsi que les principaux de mes goûts. Comme ne figuraient pas, parmi ces goûts, celui de me spécialiser outre mesure, ni celui de faire des concessions, à aucune espèce de public, vous pensez bien que mes quelques talents ont été tout au plus suffisants pour me maintenant dans ce qui peut être considéré comme une honorable gueuserie. » (2 octobre 92)





« La disparition de la qualité dans presque tous les alcools accessibles – la vodka russe ayant été, voici deux ou trois ans, la dernière perte- paraît d’abord ne pas laisser de regret à s’en tenir aux vins : j’en étais réduit au whisky dont le goût a toujours été si triste. » (24 juillet 92)

à suivre

Les travailleurs soutiennent à fond la grève...

... ils bouquinent.

Aujourd'hui, c'est la grève...



....et dans le temps libéré des rapports de production, le vivant rencontre le vivant.

Debord, correspondance, volume 7




"C"est cette volonté d'uniformisation et d’unification du spectacle, liée à tous les autres aspects de la simplification de la société, qui a conduit en 1989, la bureaucratie russe à se convertir soudain, comme un seul homme, à la présente idéologie de la démocratie : c’est à dire à la liberté dictatoriale du Marché, tempérée par la reconnaissance des Droits de l’homme spectateur… » (6 juillet 92)











« Qui donc a choisi ces maîtres, si dangereusement inintelligents ? Le démocrate pense par principe que c’est lui-même, librement »(28 juin 1990)







« Les hommes ressemblent plus à leur temps qu’à leur père » (28 juin 1990)






« Les heures où l’on va se coucher traduisent l’agrément des conversations » (15 octobre 1989)


à suivre....

mercredi, mai 21, 2008

Comploteurs complotant



(merci Sylvain)

mardi, mai 20, 2008

Quartier latin

lundi, mai 19, 2008

Les portes

Nous irons là,
et là,mais peut-être d'abord là.

Enfance rouge

C'était donc dans les années 70-80 on parlait politique à la récrée (et on se foutait sur la gueule, je l'ai déjà dit plus poliment) entre deux chutes dues à un ballon de foot qui, comme par hasard, venait nous couronner les genoux. Enfin bref, j'ai grandi dans une banlieue rouge où à la rentrée on nous donnait des fournitures — adios les stylos fluos que j'avais achetés pendant les vacances; vive le bic universel. J'adorais le jour des fournitures (le jour de la rentrée, j'adorais le jour de la rentrée, en fait) remises solennellement dans un sac en plastique estampillé Val-de-Marne (mon amour), comme une sorte d'uniforme, d'arme efficace contre les conneries socio-ethno-zobo-différentialistes. Oubliés direct les stylos fluos à la maison tellement on était fier de nos fournitures. Sur le mur du préau il y avait une fresque qui représentait je crois une usine. À vérifier mais plausible. Le genre d'endroit où l'on aurait pu en toute décence lire la lettre de Guy Môquet. Le genre de bled où écouter des Sud-Américains à la maison n'empêchait pas de profiter de Johnny chez les copines, sauf quand les copines étaient des réfugiées argentines ce qui pouvait arriver. Mixité sociale mon amour. À l'époque, pour emmerder le monde, je me déclarais anticommuniste primaire. D'école primaire, sûrement. Avec une petite trentaine de recul, je pense que je sais pourquoi je vote communiste aujourd'hui. Mixité sociale mon amour.

(La prochaine fois, les petits amis, je vous expliquerai mes embrouilles politiques entre une abonnée à Pif [moi] et une abonnée à Mickey [ma voisine], et le choix de la FNDIRP comme sujet de maîtrise. Marcel Paul forever).

Oui, reviens, et vite....

Paranoïd link

C'est la nuit, vous ne dormez pas.
Vous veillez, car un voleur pourrait entrer, ou Serge July vous proposer de monter un canard.
Peut-être êtes-vous parano.
Le cas échéant, pour vous sentir moins seuls, allez voir par ici.

dimanche, mai 18, 2008

Un inédit de Christophe



J'avais dessiné sur le sable
Son doux visage qui me souriait
Puis il a plu sur cette plage(1)
Dans cet orage(2), il a disparu
Et j'ai crié, crié, STALINE, pour qu'il revienne
Et j'ai pleuré, pleuré, oh! j'avais trop de peine...



(1) métaphore désignant l'Union soviétique des jours heureux
(2) métaphore désignant le "rapport" attribué au camarade Kroutchev





La reprise


Les fafounets rurbains nous ressassent que l'antiracisme et la tolérance feraient le lit d'un cauchemar climatisé qui serait à venir. Selon nous, ils se gourent sur plusieurs points. Témoignage.
Le cauchemar climatisé est déjà en place. Ce qui n'excuse pas cependant pas — au contraire — les diatribes "ethno différencialistes" qu'on peut lire chez eux.
Expérience personnelle: dans les années 70-80, j'ai réussi, ni vu ni connu je t'embrouille, à passer outre les ethno-socio-différencialismes en restant la petite bourge rouge que je suis aujourd'hui. C'était dans le 9-4. Je suis née en 7-4. C'était en 8-4.
Dans le monde d'il n'y a pas si longtemps, il n'y avait pas d'ethno-ghettos, on était tous une bande de sales gosses, on se mettait sur la gueule à la récrée, la maîtresse en maillot de bain. Cela dit, je me souviens surtout des white trash, les annivs à Sardou et puis de l'échec scolaire. Mais sans racisme ni socio-ostracisme pour autant.
Hélas ce que j'ai connu de beau, et qui s'appelait la mixité sociale, s'est naguère mieux porté. On préfère les ghettos, maintenant.
Cauchemar tout court dans un coin, cauchemar climatisé dans l'autre. Cités vs Disneyland ou le Marais.

Pas cette chanson, 2

des passants innocents
éléments d'un poème surréaliste



André Breton estimait que l'acte surréaliste par excellence consistait à descendre dans la rue et à ouvrir le feu au hasard sur les passants.
Et encore, il ne vivait pas dans une France qui donnait 30% à Sarkozy au premier tour et 53% au second.
On peut penser, avec de tels scores, qu'il reste assez peu d'innocents parmi nos contemporains. La peur de l'arabe, la téléréalité et quinze ans de JT de Pernaud sont des circonstances atténuantes de moins en moins admissibles.
Il y a un an, ils avaient tous un bulletin de vote entre les mains. Quant aux abstentionnistes, genre "tous pareils, tous pourris", ils sont encore plus cons.
Les riches ont fait un vote de classe et les pauvres un vote de salauds(voir Audiard).
Dans ce pays, république bannanière assistée par ordinateur et vidéosurveillance, on peut se demander si le dernier acte politique ne serait pas un acte surréaliste.
Le jour où ça nous prendra, nous choisirons pour couvrir les coups de feu de faire jouer "Pas cette chanson". Notre dernière hésitation est sur l'interprète: Hallyday(voir quelques postes antérieurs), Chris Farlowe, Ben E.King, Aretha Franklin, voire cette version délicieuse du charmant Adriano Celentano dont nous vous donnons la primeur pendant que nous nettoyons les pièces du fusil d'assaut que l'armée française, dans sa bienveillance, nous a appris à démonter et à remonter pendant douze mois, à l'époque bénie où le mur de Berlin existait encore.

1968 et après...







Au bout du compte
Qui a amélioré la condition ouvrière?
Au bout du compte,
Qui est toujours prêt à bombarder l'Irak?
Au bout du compte
Qui a les mains blanches mais n'a pas de mains?
Au bout du compte
Qui voulait la guerre civile en 72 et a insulté ses lecteurs au lendemain du non au referendum de 2005?
Au bout du compte
Qui a confondu individualisme libertaire et individualisme libéral?

On nous cache tout


Nouvelles de Pierre Bordage, Bernard Werber, Guillaume Bouilleux, Benoît Peeters, Philippe Colin-Olivier, Nicolas d'Estienne d'Orves, Olivier Delcroix, Claude Godfryd, Benjamin et Julien Guérif, Johan Héliot, Jérôme Leroy, Michel de Pracontal, François Rivière, Rodolphe, Chantal Pelletier, Philippe Ségur, J.S Victor, Erik Wietzel.

Le Cherche-Midi, collection Neo, 21 euros.

samedi, mai 17, 2008

Culte

Le troisième épisode des aventures infernales de Télémaque Limoncello et Lilith Verdun (toujours sur le front), éditeurs chez ILK (I like Kolkhoze pour les intimes) est en ligne. Ça barde dans la kitchenette et on apprend que ça picole autant en enfer que sur terre.

Sinon on vous rappelle qu'Une saison de scorpions, la petite bombe disjonctée de Bernardo Fernandez adoubée par Paco Ignacio Taibo II, est sortie.

Et on vous explique en dix (10) points pourquoi, pour la modique somme de 14 (quatorze) euros, c'est un roman culte que vous allez acheter:

1°) VOUS APPRENDREZ CE QUE VEUT VRAIMENT DIRE LA PHRASE : « LE DOCUMENT S’AUTODÉTRUIRA DANS TRENTE SECONDES »

2°) VOUS ROULEREZ DANS UNE IMPALA 70 NOIRE, AVEC DES FLAMMES PEINTES SUR LES CÔTÉS, CE QUI N’EST PAS À LA PORTÉE DE TOUT LE MONDE.

3°) VOUS SAUREZ POURQUOI LA PSYCHOSE MEURTRIÈRE EST LA VALEUR LA MIEUX PARTAGÉE ENTRE SURVIVANTS SHOOTÉS DES GUERRES BALKANIQUES ET NARCOJUNIORS QUI S’ENVOIENT EN L’AIR SUR LES BANQUETTES ARRIÈRES.

4°) VOUS ALLEZ RETROUVER UNE AMBIANCE AUSSI VIOLENTE QUE CELLE D’ APPORTEZ MOI LA TÊTE D’ALFREDO GARCIA. D’AILLEURS, DEPUIS L’AU-DELÀ, SAM PECKINPAH A FAIT PART DE SON VIF MÉCONTENTEMENT DE NE POUVOIR TOURNER LE LIVRE ET IL CHERCHERAIT À JOINDRE TARENTINO, EN VAIN POUR L’INSTANT.

5°) LES PERSONNANGES DE CE ROMAN DÉTESTENT TOUS LE TRAVAIL, TOUT AU MOINS LE TRAVAIL HONNÊTE. ILS BOIVENT, FUMENT, SE DROGUENT ET FORNIQUENT DANS DES PROPORTIONS MANIFESTEMENT EXAGÉRÉES.

6°) CELA NE LES EMPÊCHE PAS D’ÊTRE DES MORALISTES PROFONDS, DÉLICATS ET PERSPICACES QUI DISPENSENT MAXIMES ET APHORISMES DE HAUTE TENUE : « IL NE FAUT PAS ÊTRE EN DETTE AVEC UN TRAFIQUANT D’ARMES », « NOUS ALLONS TOUS MOURIR », « BREF, DANS CE PAYS, IL YA BEAUCOUP DE FILS DE PUTE ».

7°) ON RETROUVE DES GÉNÉRAUX CORROMPUS COMME DANS IL ÉTAIT UNE FOIS LA RÉVOLUTION, DES GÉNÉRAUX « DÉVOREURS DE PIMENTS, INCAPABLES DE MAINTENIR UNE ÉRECTION PLUS DE TROIS MINUTES. »

8°) UN USAGE EXCESSIF DES ARMES À FEU EST OBSERVABLE TOUT AU LONG DE CE ROAD-MOVIE. ICI, NE PAS TIRER LE PREMIER PEUT NUIRE GRAVEMENT À LA SANTÉ.

9°) LES MÉCANICIENS SONT POÈTES, LES TUEURS À GAGES CINÉPHILES ET ON AIME MOURIR PRÈS DE LA MER.

10°) LIRE UNE SAISON DE SCORPIONS EST UNE VÉRITABLE EXPÉRIENCE SCHIZOPHRÉNIQUE : C’EST AU MOINS UNE DEMI DOUZAINE DE VOIX QUI VOUS PARLENT SIMULTANÉMENT DE CHOSES AUSSI ESSENTIELLES QUE LE SEXE, LA MORT, LE TEMPS ET LA RECETTE DU « TACO DE VENGEANCE »

Correspondance



"Et moi, étant alcoolique depuis ma jeunesse, je bois ce que je trouve mais je ne trouve pas toujours ce que j'aime. Et d'ailleurs, je n'ai pas dit que ce whisky est mauvais, mais qu'il n'a pas vingt ans d'age; car j'avais connu ici même récemment celui de la bouteille amorce sous la même étiquette qui n'avait pas non plus vingt ans d'age quoique très bon(douze ans suffisent), mais qui a été extrêmement changé depuis trois semaines; et je le sais bien, puisque j'ai déjà goûté deux ou trois fois la bouteille suivante, mieux adaptée au siècle du commerce du pétrole. Je suis bien instruit du fait qu'on ne dégrade les "Isley" que depuis deux ou trois ans. Et d'ailleurs je n'ai même pas positivement affirmé que le whisky en question n'a pas vingt ans d'âge, mais que c'est seulement ce que dit l'étiquette; et c'est évidemment votre métier de faire semblant de le croire, mais il est inutile, et risqué, de s'essayer là-dessus au prosélytisme pour convertir les sceptiques par des mômeries de camelot, défiant ainsi à la fois la politesse, le bon sens, l'évidence et le goût imprudemment supposé inexistant chez le client."

Guy Debord, Correspondance, volume 7, 1988-1994, (Fayard, 32 euros)

mardi, mai 13, 2008

Camarade, les congés payés ils sont bientôt...


... alors aide-nous à peupler Stalineville-sur-mer où il ne manque plus que 555 âmes obligatoires et 5 optionnelles. Le soviet municipal et les éditeurs désargentés comptent sur toi, camarade, sinon on va s'emmerder ferme en août.
(Et achète des livres pour que les éditeurs désargentés puissent s'acheter des vacances, aussi.)

lundi, mai 12, 2008

His favourite song.....

Même la Reine, nous aimait. C'était en juin 2004.....

Anatomie du gros con, suite et fin



Le gros con fait des posts sur la mort de Pascal Sevran, pas sur celle de Frédéric Fajardie.
Le gros con adore humilier Amy Winehouse qui porte tous les péchés du monde y compris celui de sa frustration sexuelle, sociale, humaine d'envoyeurs de lettres anonymes et de pédé refoulé.
Vive Amy, Vive Frédéric Fajardie
Vive le plaisir, la jeunesse, la vie.
Va t'auto-asphyxier dans ta sacristie, kouyemaulle...

dimanche, mai 11, 2008

Une année particulière

Il nous semblait déjà, le 31 décembre dernier, que l'année avait été particulière. Nous ne savions pas ce que nous réservait celle-là.

samedi, mai 10, 2008

Mort d'un bernanosien rouge

Frédéric Fajardie est mort le 1er mai 2008. C'était un très grand nom du roman noir français dont il renouvela les codes à la fin des années 70 en compagnie de Jean-Patrick Manchette ou de Jean Vautrin.
La suite ici
.

Pour Fajardie


Ceci est la dernière réédition en date de Frédéric Fajardie. Elle date du 2 avril. La postface est reproduite ci dessous:

Il y a toujours chez les écrivains de talent une prescience dont on ne sait pas si elle fascine ou elle inquiète. Par exemple, en 1982, Frédéric Fajardie faisait paraître Le Souffle court. Dans ce roman, des terroristes massacraient en plein Paris toutes les personnes ayant des liens avec ce qu’on appelait encore la communauté yougoslave. C’étaient des fils et petits-fils d’oustachis, ces nazis croates de la Seconde Guerre mondiale. Leur chef rêvait de ressusciter la grandeur croate en devenant le nouveau « Poglvanik », titre dont s’était déjà affublé le sinistre Ante Pavelic, chef de l’éphémère état SS de Zagreb.
À peine dix ans après la parution du roman, la guerre civile se déclenchait dans les Balkans avec les résultats que l’on connaît.
C’est un des multiples exemples du don de Fajardie pour détecter les bombes à retardement laissées par l’Histoire. Il y a du Cassandre maoïste chez cet ancien de 68, tendance boutefeu des SO plutôt que reconversion dans les universités d’été du Medef. Sa fidélité charnelle à des idéaux de jeunesse est celle de ses héros tout comme cette manière de contamination par l’Histoire, cette imprégnation plus ou moins consciente d’un passé qui ne passe pas. À quoi reconnaît-on un personnage fajardien, outre un goût pour l’humour noir et pour les femmes en porte-jarretelles de la même couleur ? Précisément à une attention désespérée aux traces laissées par l’Histoire, comme un défi au temps qui se coagule dans le présent perpétuel de la société marchande. Personne, pour l’auteur, n’échappe à cette interpolation, ce choc entre les événements historiques et les destinées individuelles. Pour Fajardie, ces hommes voûtés au comptoir d’un bar dans Bleu de Méthylène, sont sûrement « un chasseur alpin rescapé de l’aventure de Narvik. Tel autre un ancien prisonnier de Poméranie chantonnant “Machine kaputt, gut, gut, gut” à son geôlier dès qu’un appareil agricole déclarait forfait. Et celui-là, au cou de taureau, il l’imaginait bien retraitant vers la Loire, yeux rivés au ciel dans l’attente d’une mort azur et pourpre. »
Entre l’Histoire et Fajardie, il s’agit en fait d’une véritable histoire d’amour. Il faut chercher les raisons de cette passion, somme toute assez inédite chez un auteur habituellement perçu comme un romancier noir, dans plusieurs directions. Tempérament contradictoire, Fajardie est à la fois nostalgique et marxiste. Mais précisément, chez l’écrivain, cette contradiction se résout par l’attention portée à l’Histoire. Elle est le lieu d’un passé regretté, témoignage des destins individuels fragiles, tragiques, émouvants et cela séduit le nostalgique. Elle est aussi une explication du présent, une explication des rapports de forces qui font la réalité de notre société, et cela passionne le marxiste. Peindre les troubles de notre temps suppose toujours pour Fajardie une compréhension simultanée de leur origine.
Chez lui, le roman noir et l’Histoire sont donc consubstantiellement liés et Fajardie mène ses romans historiques, (jusqu’aux derniers comme Les Foulards Rouges,) à la manière ses romans noirs, avec l’énergie narrative, la violence rapide et la grâce efficace inhérentes à ce genre littéraire.
C’est à cette dernière catégorie qu’appartient Une charrette pleine d’étoiles. Une charrette pleine d’étoiles, paru à l’origine en 1988 est pour Fajardie le roman de la guerre d’Espagne, comme Un homme en harmonie avait été celui des ambiguïtés de la Résistance à travers le personnage du colonel de l’armée secrète Leroy-Clémenti, ou Des lendemains enchanteurs, celui des contradictions de l’immédiat après-guerre dans une ville minière du Nord.
Sobrement dédiée « aux combattants républicains de la guerre civile espagnole », Une charrette pleine d’étoiles s’inscrit sans complexes dans une lignée de grands noms ayant traité le sujet, de « grosses pointures » qui y prirent part ou en furent des témoins privilégiés comme Orwell, Hemingway, Malraux ou Malaparte. Ce genre de défi n’est pas fait pour effrayer Fajardie, qui, à l’instar de tous les hommes profondément ancrés à gauche, a le sentiment que la guerre d’Espagne fait partie d’un patrimoine commun, au même titre que la Commune ou les spartakistes, et joue le rôle d’un mythe fondateur.
Pour Fajardie, la guerre d’Espagne est un résumé parfait du comportement masochiste et aberrant que les forces révolutionnaires ont toujours entretenu à leur propre égard. À l’extérieur, la République espagnole fut victime de la lâcheté d’une politique de non-intervention de la part des démocraties et notamment de la France du Front populaire (Fajardie est revenu sur ce thème dans son tout dernier roman, Tu ressembles à ma mort), tandis qu’à l’intérieur les luttes fratricides entre staliniens, trotskystes et anarchistes précipitèrent la déroute et ternirent l’épopée des Brigades internationales. Dans le roman, le guide qui fait passer les Pyrénées aux personnages les avertit d’ailleurs en ces termes : « J’aime pas trop les conseils mais évitez les Brigades internationales. Elles font du bon travail mais elles sont dures, surtout pour ceux qui ne sont pas communistes. On dit des choses… Les combattants, c’est des combattants, mais à l’arrière, dans l’Espagne d’aujourd’hui, il y a beaucoup de policiers… Et puis quand on vient se battre pour l’Espagne, mieux vaut lutter côte à côte avec des Espagnols. » Au-delà de la classique méfiance d’un écrivain issu du gauchisme pour les communistes, Fajardie choisit l’année 1938 qui voit l’effondrement concomitant du Front populaire en France et de la République en Espagne pour rendre compte d’un fait historique avéré, véritable blessure narcissique de la gauche révolutionnaire : la liquidation, dans les derniers temps du conflit, des anarchistes de la CNT et des trotskistes du POUM, ordonnée au PC espagnol par Staline, en échange de quelques avions arrivés trop tard.
Fajardie montre également très bien que la guerre d’Espagne fut aussi une répétition générale préfigurant de quelques dizaines de mois la Seconde Guerre mondiale. Une charrette pleine d’étoiles se souvient ainsi des leçons de l’Orwell d’Hommage à la catalogne et rappelle que des contemporains de l’événement avaient parfaitement su analyser la situation sans avoir besoin d’un quelconque recul historique, à l’image de ce député pivertiste (aile révolutionnaire de la SFIO) qui aide en sous-main les trois héros d’Une charrette pleine d’étoiles : « Je crois qu’en Espagne, c’est foutu. Je ne dis pas ça pour te décourager. Après l’Espagne, la guerre viendra ici. »
Roman de la désillusion lyrique comme Malraux avait fait de L’Espoir celui de l’illusion lyrique, Une charrette pleine d’étoiles est une porte idéale pour entrer dans l’œuvre protéiforme de Fajardie. Ses thèmes favoris, l’amitié, l’engagement, le sacrifice, le combat pour un monde plus juste, sont présents, tout comme sa technique romanesque de reconstitution d’une époque par « petits faits vrais », aurait dit Stendhal, qui donnent une impression de consistance à l’ensemble : l’insigne de la SFIO composé de trois flèches, les unes du Populaire, la distribution par Daladier de masques à gaz à la population que tous devaient payer en versements échelonnés sur cinq ans.
Somme toute, Une charrette pleine d’étoiles prouve, si besoin en était, à quel point Fajardie est un classique, si l’on entend par classicisme un réalisme épuré, un réalisme de l’essentiel.

Jérôme Leroy

lundi, mai 05, 2008

Frédéric Fajardie est mort.


28 août 1947-1 mai 2008.
"La vie est une opération de commando,
c’est une razzia sur l’amour, l’amitié, la tendresse, la bagarre, le pouvoir... »

La nuit des chats bottés

dimanche, mai 04, 2008

IL FAUT QU' IL PARTE


Inutile de le nier, Sébastien Lapaque est mon ami, ce qui signifie que depuis une bonne quinzaine d'années, nous avons excessivement bu ensemble, excessivement dérivé, que nous nous sommes excessivement engueulés et que nous avons même commis un livre à quatre mains.
Sébastien Lapaque est royaliste, catholique et bernanosien. Je suis marxiste, agnostique et célinien. C'est à dire que nous sommes aussi éloignés l'un et l'autre de la droite sarkozienne, du règne du fric, de l'amnésie organisée par la société spectaculaire marchande et des libéraux libertaires qui écrasent la génération suivante sous le talon de fer de leur fausse tolérance. La République est pour nous deux, selon la belle formule de Péguy, notre royaume de France.
Nous avons souvent les mêmes lectures, les mêmes colères, les mêmes dilections. Quand on me dit qu'il est de droite, ça me fait rire. J'ai plus de respect pour son monarchisme poétique, son gaullisme rêveur que pour le post-gauchisme tarifé des amateurs de bonnes causes sociétales pour qui ouvrier est un gros mot.
Lapaque est en colère et il le dit assez magnifiquement dans un pamphlet, Il faut qu'il parte, qui sera à l'homme à la gourmette (qu'il ne nomme jamais directement, ce serait lui faire trop d'honneur) ce que le Les grands cimetières sous la lune furent aux franquistes de la Guerre d'Espagne. Un coup mortel qui vient d'un angle tir impossible( Sarko devait croire, parce qu'il a pour conseiller un dominicain renégat, que les catholiques étaient devenus une clientèle captive), un passeport pour l'avenir qui transformera l'omniprésident caractérielen archétype d'une certaine infamie postmoderne. On lira encore ce Lapaque quand on aura oublié qui était Sarkozy, comme on lit La conjuration de Catilina ou Le 18 brumaire de Louis Bonaparte, comme des manuels de résistance toujours contemporains.

Il faut qu'il parte de Sébastien Lapaque(Stock, 12 euros)

samedi, mai 03, 2008

Sérieusement, le Vénézuela, c'est par où?

Pourquoi je suis très moyennement démocrate

Avec, par ordre d'apparition, Boris Johnson, nouveau maire tory de Londres. Il est très à droite et son alcoolisme sympathique ne suffira pas à nous le faire oublier. Et puis Gianni Allemano, nouveau maire de Rome, fasciste assumé qui rend la Ville au fantôme de Mussolini. C'est Benoît XVI qui va être content, ça lui rappellera le bon temps de Pie XII. Rome n'est plus dans Rome...
Sinon, j'indique l'adresse de l'ambassade du Venezuela à toute personne intéressée.

Petit bonheur naxiote

Je n'ai pas été censurée là où vous savez! Joie! Alléluia! Tournée générale d'amphibolite (n'exagérons pas, on se garde le zéro dosage pour d'autres occasions, hein).
Et en plus aujourd'hui il fait beau.

vendredi, mai 02, 2008

Et il n'est toujours pas content...

Le deuxième épisode du feuilleton de l'été de nos camarades de MR est en ligne. Robert Bloch a appelé et... et quoi? ... et il n'est pas content.
Un épisode punk.

Nuit blanche

Lu d'une traite cette nuit. On en reparle un peu plus tard parce que si la monnaie de Leroy est bleue, ma nuit fut blanche, et le livre mérite mieux qu'un post hypnagogique.

jeudi, mai 01, 2008

Nuances

Tandis que certains vont picoler de la jaja à des festivals de polars en compagnie de membres éminents du CulpÉt (Comité uni des lecteurs de polars Ét[h]iques) moi je bois du cheverny de chez Villemade et je lis du polar avec mon chat.
Illustration :


Eux.

Moi.

Leurs potes de soirée.

Les miens.

(NB: je vous épargne les images des boissons respectives, on a vu assez d'horreur pendant la guerre.)

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