"Je comprends à présent, plus clairement que je ne l'ai jamais fait, que dans mon métier, ce n'est pas seulement mon honneur personnel qui est en jeu, mais celui de notre pays - comme si, en dépit de tout, il existait entre nous cette étincelle que nous savions préserver lorsque nous aimions les morts aussi ardemment que les vivants, et que nous étions prêts à croire qu'ils continuaient d'exister après nous avoir quittés. Pour ma part, j'en suis toujours convaincu, sans hésitation aucune, mais je ne suis pas capable, avec mes pauvres moyens, d'expliquer pourquoi nous avons changé."Robin Cook,
J'étais Dora Suarez, un roman en deuil
NdB: il est humainement indispensable de lire Robin Cook
.
On peut en conclure qu'un flic sans nom ne produit pas toujours une merde sans nom.
Un écho de votre amour des plaques commémoratives ?
Ypres, Ypres, Ypres, hourrah ! Mais que signifie "NdB"? Est-il inhumain de s'en dispenser ? On dirait en tout cas que c'est pas pour les chiens, même si ça en a.
note de la blogueuse ?
Non, non, elle est aux abonnés absents, noyant son chien sous des litres de Drappier sans nom. Moi, c'est Babines ruisselantes s'avançant masqué (oups !).
Et zut pour la fine (champagne, bien sûr) avant le point d'exclamation.
Oh là là, c'est toujours pareil : on s'apprête à une discussion un peu soutenue entre lecteurs de mauvaise compagnie, et puis ça dégénère en portnawak alimenté si ça se trouve par un seul posteur menteur qu'a même jamais ouvert un Tucker Coe…
D'accord. Le bouquin de Cook est splendide, mais ce passage est particulièrement obscur, alors pourquoi précisément celui-là ? A quoi se rapporte cette 1ère pers. du pl. ? Forcément à ceux de "notre pays", apparition initiale de la forme dans le texte. "Cette étincelle que nous savions préserver", "nous étions prêts", "nous avons changé", franchement, ça me laisse perplexe, pis, j'y pige queude. Pourtant Cook buvait moins que Duras, dit-on…
professeur, seriez-vous du colonel l'adjudante vernie ? (ah, celle-là, j'avoue humblement que j'en suis pas peu fier)
Nicolas a raison, un écho de mon amour des plaques, évidemment. Allez savoir pourquoi, j'ai toujours lu ce passage comme un constat politique, un regret du monde d'avant, où l'on prenait le temps d'aimer les morts.
Cela, je le comprends parfaitement : cette interprétation est limpide. Ce qui m'intrigue, et qui à mon sens obscurcit le passage, c'est ce "nous" qui me semble signifier (cf., je répète, "notre pays") "nous, les Américains" (Cook est anglais, je sais, mais il me semble que le roman se passe outre-Atlantique). Bon, il faudrait peut-être que je le relise.
… que je le relise, nom d'un chien ! (chacun aura rectifié)