dimanche, septembre 07, 2008
Pourquoi nous aimons les filles de nulle part
Parce qu'elles sont des plaques commémoratives devant lesquelles des hommes du monde d'avant prennent le temps de s'arrêter. Or nous aimons les plaques; or nous aimons les hommes du monde d'avant. On se demandait, à propos du post précédent, ce qui avait changé. Toujours le monde d'avant. Nous avançons l'hypothèse qu'il s'agit du temps que l'on prend à se recueillir devant une plaque, à se laisser coloniser l'imaginaire par une fille (ou un garçon), à réchauffer les morts. Nous avançons l'hypothèse qu'il s'agit simplement du Temps.
Nous aimons aussi les groupes de filles et les plages: Remember, Walking in the sand.
Le Temps, oui, mais pas simplement:le rapport à la réalité aussi, surtout celle de notre condition de mortels, impossible à assumer sans une cellule d'aide psychologique.
Donc le Temps et la mort, mais a priori c'est un peu la même chose (pensée blonde pré-choc).
...et nous nous prenons pour des personnages de polars.
ce qui vaut mieux, blatte, que de se prendre pour un anonyme
Nous aimons aussi les groupes de filles et les plages;nous ferons une exception concernant Nadine Morano au "campus" de l'UMP à Royan.
(vidéoclip sur le site du Parisien/Aujourd'hui)
Le temps existe ou n'existe pas ?
Rien à voir avec la Réalité.
Ici le temps n'est pas la mort mais celui que l'on prend à aimer les morts. Or nous prenons le temps d'aimer les morts.
Relativisons un peu, voulez-vous ? nous prenons le temps d'aimer certains morts, et notamment ceux qui ont trouvé légers les mérites et les raisons — qu'ils avaient su, quant à eux, peser — de la société de leur époque. Je pense, au pif, à Evariste Galois, à Hammett, à Arthur Cravan, à Julien Torma, à Auguste Vaillant, à ASG aussi, lui dont votre blogue nous a jadis appris la si tragique disparition. Pour ma part, il est certains morts dont j'aurais préféré qu'ils n'eussent jamais vécu.
"La mort n'est rien", disait Epicure (dont on faisait naguère quelque cas par ici). Et le temps n'est que l'une des formes de l'existence (cf. Kant, SVP), qui écoule notre (ce pronom personnel n'est pas que majestueux ) vie. Donc, désolé encore une fois, Nicolas, mais le temps et "la mort" sont radicalement hétérogènes.