jeudi, novembre 29, 2007
Mondanités
La classe dangereuse, c'est nous.
Et la classe dangereuse, elle est fatiguée et elle va se pieuter avec un livre, nao. Guerre des gangs et dreadlocks flingueuses pour la nuit.
mercredi, novembre 28, 2007
The brave
« Que se passe-t-il, que se passe-t-il vraiment ? »
Parfois, le polar, presque malgré lui, répond à cette question avec une précision terrifiante.
Le cas de Gregory McDonald est à ce titre exemplaire. Gregory McDonald est le créateur de Fletch dans un roman éponyme de 1974. Fletch, de son vrai nom, Irwin Fletcher est journaliste au New Tribune. Les années soixante-dix, aux Etats-Unis, aiment les excentriques. Sans être un adepte du Gonzo journalisme à la Hunter S.Thompson, Fletcher est malgré tout un partisan de l’immersion sur le terrain. Traîner en bermuda et fumer des joints sur la plage, faire l’amour avec de jolies hippies et se faire engueuler par son rédacteur en chef parce qu’il a les cheveux trop longs, tout ça, pour lui, ce n’est pas un rôle de composition. Défier la police locale et accepter l’offre d’un riche play-boy qui lui demande de l’exécuter contre une forte somme d’argent non plus. Rien ne déroute Fletcher. A se demander si le mot « Cool » n’a pas été spécialement inventé pour ce type aux allures d’éternel adolescent qui en plus, le veinard, sort avec une actrice, Moxie, qu’on imaginerait bien incarnée par Scarlett Johansson
A l’instar de son créateur, Fletch est l’incarnation d’un gauchisme bronzé et optimiste. Des démocrates de l’aile gauche, de jeunes idéalistes qui risquaient leur peau à vingt ans sur les routes ségrégationnistes de l’Alabama ou dans les Peace Corps, tout en jouant du jazz.
Et pourtant, toujours avec cette radieuse désinvolture qui caractérise l’« homo fletcherus », la lutte pour les droits civiques et la liberté de la presse déjà gangrenée par les faiseurs d’argents nixoniens ou contre les millionnaires qui aiment bien détourner la fortunes de leurs épouses, tout cela n’entre pas nécessairement en contradiction avec un certain hédonisme où les vieilles MG « d’un vert enviable », les docksides éculées et les piscines bleues comme dans une toile de David Hockney sont un décor tout à fait naturel.
On est dans une époque bénie et les enquêtes qui suivront et qui se passeront souvent dans des endroits stratégiques de la vie américaine, comme une campagne présidentielle (Fletch et les femmes mortes) ou un tournage de film hollywoodien (Le culot de Fletch) ne se départiront pas de ce cynisme aimable, de cette ironie gentiment sceptique des vrais progressistes qui n’ont, comme chacun sait, aucune illusion sur la nature humaine.
Le problème, c’est que la nature humaine, bientôt n’aura plus d’humaine que le nom : le lecteur de McDonald aimant retrouver ce cher Fletch qui mettait de la grâce en toute chose, y compris à faire fortune (La fortune deFletch) se retrouve très brutalement, un jour de 1991 (1996 pour le lecteur français), face à un des romans les plus insoutenable de la littérature noire, The Brave, paru au fleuve noir sous le titre, Rafael, derniers jours.
Disons, pour faire vite, que Gregory Mc Donald est un des premier à aborder frontalement le sujet des snuff movies, ces films où sont mis en scène torture et meurtre de manière non simulée, et surtout à rattacher cette problématique du snuff à la misère noire dans laquelle l’hypercapitalisme des années Reagan a plongé ceux qui étaient déjà en marge.
Que le même écrivain ait écrit Fletch et Rafael, derniers jours nous renvoie de plein fouet à cette question « Que se passe-t-il, que se passe-t-il vraiment ? »
Une des marques de fabrique de Mc Donald dans ses Fletch était un art extraordinaire du dialogue, au point que ses romans en sont presque exclusivement composés. Cet exploit formel qui donne cette allure tellement vivante et plaisante à ses intrigues renvoyait évidemment à autre chose qu’à une démonstration de virtuosité. L’omniprésence du dialogue était à l’image du monde d’avant : on s’y parlait.
Pour se draguer, s’engueuler, se menacer, rigoler, qu’importe mais on se parlait.
Le seul dialogue marquant dans Rafaël, dernier jour, est la description minutieuse faite par un producteur véreux des supplices que devra endurer le héros devant la caméra.
Doué pour le bonheur, l’humour, la lutte optimiste pour un monde meilleur, Mc Donald s’est retrouvé confronté à ce point aveugle de l’horreur capitaliste, son stade ultime : le corps comme matière première.
Autrement dit, il a compris ce qui se passait. Ce qui se passait vraiment.
Jérôme Leroy (Shanghai Express)
Le roman de François Taillandier est paru en 1997 chez Fayard. Les romans de Gregory Mc Donald sont plus ou moins disponibles chez J’ai Lu et 10/18.
mardi, novembre 27, 2007
Pour Raymond Carver
RAIN
Woke up this morning with
a terrific urge to lie in bed all day
and read. Fought against it for a minute.
Then looked out the window at the rain.
And gave over. Put myself entirely
in the keep of this rainy morning.
Would I live my life over again?
Make the same unforgivable mistakes?
Yes, given half a chance. Yes.
Expression corporelle
Premier point, rappelons que n'importe quel employé de n'importe quelle boîte, publique ou privée, a le droit d'écrire un livre (l'œuvre de l'esprit en question) sans demander l'autorisation à son patron. Deuxième point, il peut, si ledit livre est publié, toucher des droits d'auteur. Qui, en général, ne suffisent pas pour vivre. D'où le fait qu'un auteur doit le plus souvent par ailleurs exercer un autre métier. N'importe lequel.
Enfin apparemment sauf prof si le rectorat a ses vapeurs.
Espérons donc que cette circulaire soit
- une sale blague;
- le dérapage d'un connard frustré (v. plus haut) isolé qui a, quoi qu'il en soit, gagné une place au bordel pour marins de Stalineville-sur-mer.
lundi, novembre 26, 2007
Ecoute, Hortefeux, écoute vilaine charogne!
Alain Badiou, De quoi Sarkozy est-il le nom? Editions Lignes.
pc: dans l'état actuel de leurs informations, les moissonneuses apportent leur soutien total aux insurgés du Val d'Oise
Pop. 200
Misère et barbarie
Les autres, les aminches, lisez cette merveille (dont on a dit un mot hier) traduite pour le Fleuve (1997) par Jean-François Merle, un très bon, et rééditée chez 10/18.
Conseil du soir, désespoir.
Suis exténuée.
Bonne nuit.
dimanche, novembre 25, 2007
À cette heure-là...
... j'insomnise au non dosé cuvée papilles insolites, hésite entre B. et Drieu, opterai pour B., ferrée par l'Antillais bunkerien (fig. 1) d'Aucune bête aussi féroce (Rivages/noir). On en reparle. En attendant, une poitrine de kolkhozienne admirablement restituée par Peter Klasen (fig. 2).
Grâce à la grève, la fesse communiste s'est raffermie, à l'image de la base.
Grâce au ciel (gris), j'ai à nouveau le temps de lire.
Sinon, avez-vous lu Rafael, derniers jours, de Gregory Mc Donald (Fleuve noir; 10/18)? Non? Misère et barbarie, vous pourriez aimer. Non, donc? Eh bien c'est une grave erreur, que vous devez réparer. Et fissa, comme d'habitude.
samedi, novembre 24, 2007
Pourquoi les communistes ont-ils un sexe énorme?
Il a également déclaré, à propos du Petit Père des Peuples: "Staline a une grosse bite et je suis sûr qu'il s'en sert". Cette remarque n'est pas anodine. En effet, tous les communistes ont une grosse bite. C'est pour cela qu'ils n'ont pas besoin, à l'inverse des libertariens, des néocapitalistes et des ultalibéraux de mes couilles style ILYS de sublimer leurs faiblesses sexuelles( micro pénis, érections faiblardes, éjaculations en poudre pour cause de sècheresse de coeur) dans une illusoire compétition économique ou un darwinisme social qui pue la mort.
Vivent les communistes! Vivent les grosses bites!
vendredi, novembre 23, 2007
Dora Suarez-Ambricourt
2) vous vexez pas JG, vous l'aurez le bouquin
3) les autres, achetez-le, c'est un ordre.
Et on est prié d'arrêter le foutage de gueule capillaire sinon je refais tout couper et adios les bouclettes.
jeudi, novembre 22, 2007
We want YOU
Capisce?
mercredi, novembre 21, 2007
Des privilégiés?
Merci d'avance.
Cordialement,
Toute l'équipe.
du caviar pour les grévistes
Du caviar rouge(Badiou)
Du caviar qui n'a pas pris une ride
Du caviar classique parce que la lutte des classes, c'est aussi réfléchir à la condition humaine
LE caviar de la presse quotidienne qui ne ment jamais
Du caviar pour comprendre la nouvelle idéologie théocratico-capitaliste américaine(Susan George)
La grève, ce n'est pas un problème
Du coup on est passé par le parc Dzerjinski.
mardi, novembre 20, 2007
lundi, novembre 19, 2007
Pourquoi nous sommes soviétiques
La seconde photo montre une femme afghane de nos jours, émancipée par ces mêmes Talibans puis par l'armée américaine, suite à un différent immobilier à New-York en septembre 2001 entre les deux parties sus-mentionnées.
Ce qu'il y a de bien avec le recul historique, c'est le recul historique justement.
Pour ne jamais aimer Big Brother
J'ai marché là aussi, cherché désespérément quelques rues dignes de Guy Môquet. Guy, celui qui ne manquera pas de vous tirer quelques larmes supplémentaires pendant vos commémorations. Pas une rue, pas une fontaine, pas un parc portant trace de son sacrifice. Vous n'êtes pas en reste avec Louis-Philippe, le duc d'Orléans, Mac-Mahon, ou, plus significatif encore, ce bon Monsieur Thiers qui, pour une trace de poudre sur les mains des enfants des communards, les emmenait à l'abattoir.
Mais tout cela n'a guère d'importance: le faux, dès lors qu'il pénètre durablement la société, devient le vrai d'aujourd'hui et demain. C'est la raison pour laquelle il vous fallait impérieusement en venir aux mains avec l'Histoire."
J'ai enfin pu me procurer Guy Môquet au Fouquet's, de Pierre-Louis Basse, partout, et il faut s'en réjouir, en rupture de stock. La quatrième de couverture rappelle deux choses que nous savions déjà:
- il y eut vraiment un monde d'avant, il y a vraiment un monde d'après, gourmettor en est le symbole;
- le nain psychopathe DSM-IV (rappelons qu'une des caractéristiques de cette pathologie consiste à mettre en actes ou en paroles des pensées que le névrosé, espèce en voie de disparition que nous souhaitons perpétuer, refoule) produit la vérité/l'Histoire à mesure qu'il l'énonce.
Nous vous recommandons la lecture de ce livre afin de ne pas tomber dans le piège: vous n'aimerez jamais Big Brother.
[Pierre-Louis Basse, Guy Môquet au Fouquet's, Éditions des Équateurs, 5 euros]
Communiqué du CCPNCMA
D'ailleurs personne ne piaule à part les 12 abrutis [je sais, j'avais mis plus au début mais c'était une faute de frappe, une couille] qu'évoque mon camarade Smith-Garcia (qui blague, évidemment, quand il parle de virer conseilliste) et les bas du front ilysiens qui viennent polluer notre joli blogue, savez, les fafounets qui ont besoin de leur cul prépubère quotidien, le genre à se déclarer "otages" parce que justement aujourd'hui, leur scoutère est au garage. Qu'il y reste. Et que pendant que les syndicats négocient, la base continue à penser — merde, on dirait que je vire conseilliste aussi, moi. Nan, je déconne.
Nos famapouales grévistes sont plus belles que vos minettes liberales.
Nous sommes oxymoristes: notre Péhème ne nous empêche pas de voter Pécéheffe.
Le comité chaviste des princesses névrosées certifiées monde d'avant déclare soutenir la grève.
pc: une fois encore, pardonnez l'indigence de mes posts qu'explique une fatigue sans lien avec ma place dans les rapports de production. Les guerres intimes sont épuisantes.
dimanche, novembre 18, 2007
Bonnes nouvelles sur le front des luttes
-je n'ai pas réussi à prendre le RER? -Tant pis...-On baise? -Bien sûr
des syndicalistes vont faire prévaloir leur point de vue sur la décote
je profite de la grève pour me faire du bien
Quelques milliers d'abrutis qui ne prennent jamais le métro ont manifesté contre les grèves aujourd'hui à Paris. Moins de dix mille trous du culs plus ou moins encadré par l'association Liberté, liberté chérie de la pétasse Sabine Herold et du gros con Edourd Fillias. Foirade ridicule dans un temps sibérien. La droite, quand il n'y a pas les chars et les paras, la rue, elle ne connaît pas.
La CFDT et d'autres organisations capitulardes ne sont manifestement pas suivies par leur base qui votent massivement la poursuite de la grève. moi qui suis un vieux stal, ça m'en donnerait des envies de virer ma cuti chez les conseillistes.
Ca piaule dans le petit commerce, ça piaule dans les Pme. Ces petites merdes poujadistes qui passent leur temps à vomir sur le service public se mettent à chialer dès qu'il n'y en a plus. ca déteste le fonctionnaire sauf quand il s'agit de louer un appartement. Bien fait pour vos gueules, crevures contradictoires.
Donc demain, restez au lit, faites l'amour, lisez Badiou, buvez du vin naturel, allez discuter avec les étudiants bloqueurs, draguez une hispanisante blonde(ou brune), revoyez la Horde Sauvage et La Dolce Vita , ces deux titres formant un raccourci parfait pour décrire la Révolution puis le monde d'après la Révolution.
Le massacre des innocents
JE NE VEUX PLUS QUE DES GAMINS PAUVRES SE TIRENT DESSUS DANS MON PAYS, BORDEL DE MERDE.
JE VEUX QU'ILS ÉCRIVENT UN FRANCAIS PARFAIT ET QU'ILS LISENT DE LA POÉSIE.
JE VEUX QU'ILS FASSENT LA RÉVOLUTION ET PAS DU BIZNESS.
JE VEUX LA RÉVOLUTION.
JE VEUX QUE LE MARXISME COULE DANS LEURS VEINES PLUTÔT QUE L'HÉRO DU GRAND CAPITAL.
JE VEUX QU'ILS RESPECTENT LES FILLES ET RASENT LES BARBUS.
JE LES VEUX ATHÉES, MARÉRIALISTES, LYRIQUES.
JE LES VEUX VIVANTS.
samedi, novembre 17, 2007
Pendant les grèves, on s'embourgeoise
Parce que les guerres intimes appellent une (r)appropriation du territoire (re)conquis.
Parce qu'une belle lampe, comme un beau garçon, mérite mieux qu'un champ de bataille.
Parce que si le christ avait eu trente-trois ans et des poussières, il aurait sûrement porté des robes vintage.
Tiffany's on our side.
La haine de classe au coeur
source Libé Lille
Petting myself
N'oubliez pas votre visite quotidienne à Stalineville-sur-mer (pop. 153), sinon.
Wanted
Cet homme sent mauvais de la bouche car il suce le ministre du travail et les patrons.
Cet homme a les dents jaunes du consensus(mot lacanien à découper)
Cet homme s'appelle Jacques Chérèque, il dirige la céheffedété et vous pouvez lui cracher à la gueule et lui en foncer le livre I du Capital dans le cul. Ca passera sans mal.
PC: comme d'habitude, nous contrebalançons l'horreur par une photo de famapouale qu'on peut croiser dans les endroits les plus select de Stalineville-sur-mer
vendredi, novembre 16, 2007
Tombeau pour Norman Mailer
Et quand Norman Mailer est mort
J’ai revu les années quatre-vingt dix
Avec Jean-Marc Parisis
Nous étions des théologiens de la Paranoïa
Et nous lisions Norman Mailer
Comme on lit un Père de l’Eglise
Secret Sexe Cancer Pouvoir Histoire Folie Alcool
Somme Théologique et partie de chasse
Saint Thomas d’Aquin et une carabine 30.06
Norman Mailer est mort
Pourquoi sommes-nous si ivres sous Notre Dame
Pourquoi sommes-nous au Viêt-Nam
Thierry Marignac préférait chez Mailer
L’économie du machisme
La diététique du courage
La testostérone juive du survivant
Les vrais durs ne dansent pas
Nous étions de vrais durs et nous ne dansions pas
Norman Mailer est mort
On lisait Les Nus et les Morts Le Rêve Américain
Le chant du bourreau Harlot et son fantôme Le parc aux cerfs
Rivage de barbarie
Rivage de barbarie
On riait on écrivait on buvait on pensait mais on ne dansait
Pas
Ce n’était pas le genre de Mailer de faire le beau
Et pas le nôtre non plus je crois
Plutôt les cimetières du ciel les mots d’amours des amants qui ont cessé de s’aimer
Et encore les cimetières du ciel
Norman Mailer est mort
Norman Mailer est mort
Norman Mailer est mort dans les cimetières du ciel.
Jérôme Leroy, novembre 2007
mardi, novembre 13, 2007
Un gars plutôt lisible
A quai De Thierry Marignac(Rivages/Noir, 223pages, 7, 50 euros)
J.L
(Shanghaï Express, mai 2006)
Train blindé pour en finir avec le capitalisme
Que se lèvent dans le pays toutes les sections rouges de l'espoir!
"Une seule étincelle peut mettre le feu à toute la plaine."(Mao)
Gloire aux cheminots et pendons Jean-Marc Sylvestre par les couilles avec les tripes de Jacques Marseille.
Et puis lisez Badiou puisque vous "êtes pris en otage". Ou baisez. Ou les deux. Oui, les deux finalement.
Vive la grève.
Des soviets, partout: dans les dépôts SNCF, les facs, les banques, les centrales électriques.
lundi, novembre 12, 2007
Exclusivité Moisson Rouge
"Je me suis beaucoup trompé mais depuis que je bois du vin naturel comme Les Foulards rouges avec mon ami Smith-Garcia, j'ai compris que la classe ouvrière se battait le dos au mur comme moi à Alamo.
Alors, tchin et vive l'émeute! Et rendez-vous au Georges Seguy's, un des meilleurs bars de nuit à Stalineville sur mer, sur la Promenade des Héros du Peuple!
dimanche, novembre 11, 2007
11 novembre (2)
(Robin Cook, J'étais Dora Suarez)
"Il faut aller à Ypres.
Il faut essayer de nommer les morts, tous les morts.
Il faut réchauffer les morts de 18 ans.
Il faut réchauffer mon arrière-grand père qui n'a jamais eu mon age.
Il faut lire les plaques, les croix, et nommer, encore nommer.
Il faut croiser les centenaires avec l'accent écossais et le coquelicot en papier à la boutonnière.
Il faut se promener à Vimy, sur la crête au dessus du bassin minier dans la brume bleue et dorée.
Un arbre pour un mort, une forêt, un mémorial blanc, immense, et les noms, les noms, gravés, encore les noms, les noms des morts.
Nommer pour réchauffer, nommer dans le bleu et l'or du ciel d'Artois, du ciel des Flandres."
(ASG, ici, il y a un an)
11 novembre
A la mémoire de mon arrière grand-père, Georges Leroy, paysan-tisserand à Doudeville, pays de Caux, socialiste guesdiste, sergent au 115ème régiment d'infanterie, mort le 9 novembre 1918, dans un accrochage autour d'une ambulance. Grand-père, je t'aime. Le combat continue.
Nous sommes les bat-flanc sur qui ruent les étoiles Guillaume Apollinaire |
Cassandre ?
En attendant, appliquez la méthode ASG/JSA: excursion hebdo gare du Nord. Traczir garanti. Le tout est de ne pas s'habituer.
samedi, novembre 10, 2007
Le vieux lion n'est plus
(On vient d'apprendre la mort de Norman "riot of bad nerves" Mailer, l'homme pour qui la connaissance était action.)
« Ce qu’on finit toujours demander à un Dieu, c’est une force d’aimantation. Ça permet la plongée hors de soi-même et l’abolition des limites. Les religions successives de Mailer n’avaient pas d’autres raisons : parce qu’on a rien trouvé de mieux pour lutter contre le relâchement charnel, l’abandon des nerfs, le travail de mort de l’écœurement. L’écrasante torpeur sociale aux angles tranchants de dictature. Pouvoir fendre l’air et quand même arracher trente-cinq tonnes réclame — outre de l’inspiration — une froideur, un calcul, bref c’est une technique : une technique dont Mailer a su faire un art, tout au long de cette interminable patrouille de reconnaissance, derrière les lignes ennemies. »
(TM, Norman Mailer, économie du machisme, Le Rocher, 1990, épuisé)
[Post volé sans vergogne, titre compris, à l'ami Marignac]
POURQUOI BADIOU?
....parce que si je suis d'accord avec mes camarades LCR ou autonomes pour un grand parti anticaptaliste, j'aimerais bien qu'on cesse de me jeter à la tronche que je suis stalinien comme si c'était un gros mot. Alain Badiou, dans le désormais indispensable De quoi Sarkozy est-il le nom?(Lignes, 14 euros) remarque justement, et pour ça, il faut une vraie paire de couilles idéologiques:
"On notera que ce qui a créé la crise la plus grave de la gauche, face à la prétention victorieuse du capitalisme déchaîné, ce n'est aucunement Staline. Du temps de Staline, il faut bien dire que les organisations politiques ouvrières et populaires se portaient infiniment mieux, et que le capitalisme était moins arrogant. Il n'y a même pas de comparaison. Ce sont les liquidateurs, Brejnev, l'homme de la stagnation(un peu sévère, ndlr), et surtout de Gorbatchev, l'homme de la réforme à tous crins, qui ont plongé le monde de la gauche dans une misère dont nul ne sait quand elle se relèvera." (page34)
Joie
On est content, on dit merci au monsieur qui illumine notre journée.
Agent double
pc: nan, mais!
vendredi, novembre 09, 2007
Men at work
Et en ce moment, Alfredo et moi, on a plein de boulot, même si on croirait pas, alors on vous demande de nous pardonner pour l'indigence actuelle de ce joli blogue-là. En même temps, nos saines lectures du moment devraient faire écho ici. Bientôt.
Platon mon amour.
jeudi, novembre 08, 2007
Being punk
Allez voir, votez MASSIVEMENT pour la défonce avec AMY WINEHOUSE (Rama Yade puduku), et pensez à cliquer là, là et là. Sinon le chien, le chat, etc.
mercredi, novembre 07, 2007
lundi, novembre 05, 2007
De quoi Sarkozy est-il le nom?
Son analyse est remarquable. Ses propositions aussi. Ce sont celles d'un authentique résistant. Trois exemples, parmi beaucoup d'autres:
"Un journal qui appartient à de riches managers n'a pas à être lu par quelqu'un qui n'est ni riche ni manager"
"La science qui est intrinsèquement gratuite l'emporte absolument sur la technique."
"Tout processus qui est fondé à se présenter comme le fragment d'une politique d'émancipation doit être tenu pour supérieur à toute nécessité de gestion"
Badiou, c'est maintenant. Vite
De quoi Sarkozy est-il le nom? de Alain Badiou, (Lignes, 158 pages, 14 euros)
Stalineville-sur-mer, pop. 101
Bienvenue au pays!
dimanche, novembre 04, 2007
Less is enough
[Suite du texte de TM sur les stylistes]
NdB: à quelques exceptions près, il semblerait qu'on puisse se fier à un écrivain qui a démarré avec Bulteau [ajout pour le rétablissement de la vérité historique: ou croisé plus ou moins longuement son chemin].
Adieu mèche, mécheux...
"Dans le groupe de tête des illustres inconnus des années 90, il y avait les stylistes : Parisis, le plus brillant mais le plus cossard, Jérôme Leroy, le plus doué, travailleur mais succombant parfois à la tentation du maudit, et votre serviteur, le plus régulier, mais d’une impulsivité regrettable à certains moments.
La suite est ici.
Leçon de couture
[Bruce Benderson, New York rage, traduit par TM]
pc: Marignac, comment on laisse des commentaires sur ton blog?
Sinon pour le 14, je t'enverrai la liste des invités: laisse tomber les claquettes et reprends les gants, les trois grâces se chargent des pansements, des décolletés et du lait de panthère.
samedi, novembre 03, 2007
L'invité du jour à Stalineville-sur-mer
Christophe Barbier, tu es officiellement l'invité d'honneur de l'amicale des chasseurs de Stalineville-sur-mer.
pc: je suis aussi écolo qu'un 4X4 mais pour ce genre de tête de nœud, quatre murs, c'est trois de trop (Beria again).
Plaisirs d'automne
Une bonne nouvelle pour tous les amis de l'écologie: l'automne n'est pas seulement la saison des noix, des champignons et du raisin, c'est aussi celle de la chasse aux cons et aux ordures. Equipez-vous et partez pour de longues randonnées dans les sous-bois et quand le gibier apparait dans la brume, tirez, tirez, lâchez les chiens et participez à un véritable équilibre écologique marxiste.
vendredi, novembre 02, 2007
Chroniques de l'Atlantide(3)
Alors là
Je me suis endormi sur la terrasse
C'est bleu et calme et triste et doux
Comme la fin de l'été en zone tempérée
Profitez-en d'ailleurs des zones tempérées
Parce que les petits crucifix tièdes entre les seins
Et les mèches accroche-coeurs brunes seront bien obligés
D'ici quoi
Dix ans
D'affronter les cyclones les banquises les déserts
Pendant que je dormais
Suspendu dans le bleu pâle et les petits nuages dorés
Il y avait une voix lointaine
Amy Winehouse dans sa version de Unchained Melody
Et ça berçait et ça donnait
L’envie rêveuse de se réconcilier avec le monde
Si seulement il n'était pas si dingue et si cruel et si compliqué et si méchant
Le monde
Si seulement il avait le goût du Drappier zéro dosage ou du Bourgueil de chez Catherine et Pierre Breton ou d'un petit crucifix tiédi entre les seins
Le monde.
Jérôme Leroy, été 2006
chroniques de l'Atlantide(2)
Un plein pour la pampa
La fois où j’ai eu envie de vivre à Saint-Flour, parce que c’était austère et beau, entouré d’une montagne assez aimable pour une montagne, qu’on apercevait au bout des rues, presque par surprise.
A Saint-Flour, je me serais ennuyé sans angoisse, voire avec un certain bonheur, comme un pompiste à Buenos-Aires.
[Jérôme Leroy]
Bénéfices secondaires (2)
Bénéfices secondaires
jeudi, novembre 01, 2007
Chroniques de l'Atlantide
Quelqu’un à Pékin
A Pékin, j’aimais bien descendre le matin dans la cour de l’immeuble, genre HLM bulgare des années cinquante, où j’ai passé trois semaines une première fois, en 2004. C’était du côté d’Haïdan, après le quatrième périphérique.
L’endroit était poussiéreux et une camionnette utilitaire devait être garée là, depuis la révolution Culturelle, au moins.
Il y avait deux petites échoppes. Dans l’une où on pouvait acheter des cigarettes et déposer ou prendre son courrier. Dans l’autre, on servait du thé et des boulettes de riz sucré très compactes.
Il y avait aussi un petit vieux en costume mao, casquette et brassard rouge. C’était un chef d’îlot. Il était assis sur un bout de canalisation en ciment et fumait tout le temps, à toute heure du jour et de la nuit.
Le décalage horaire me faisait descendre bien tôt dans la cour déserte.
Au quatrième matin, je lui ai fait un petit signe.
Au cinquième, je lui ai offert une des cigarettes que je venais d’acheter à l’échoppe en faisant des gestes ridicules pour me faire comprendre.
Il s’est tout ridé en souriant.
Il a mis la cigarette derrière l’oreille.
Le sixième ou septième matin, il a levé la main en me voyant. On a fumé tous les deux.
J’étais à Haïdan, au-delà du quatrième périphérique et je vivais à une adresse que j’aurais bien été incapable de donner.
Mais maintenant, vous aviez beau faire, je connaissais quelqu’un.
Quelqu’un à Pékin.
Caviar Rouge(3)
"Par la force de la raison, de la loi de droiture qui réside en nous, nous entreprendrons de soulager la création de cette servitude sous laquelle elle gémit: la propriété privée."
Yeah (2)
que ton nom d'alcoolique soit sanctifié,
que ton règne soul arrive,
que ta volonté soit faite à notre table et dans nos pieux,
donne nous aujourd'hui notre coke quotidienne,
ne nous pardonne rien car nous sommes impardonnables, soumets nous à toutes les tentations et délivre nous des tyrans du Bien,
Délivre nous de tout Bien, Amy car c'est à toi qu'appartiennent le groove, la puissance et la défonce pour les siècles des siècles
Yeah
[Alfredo Smith-Garcia, 13 juin 2007]
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