Cette vanité* restitue une partie des billets ayant été publiés sur le site Les Moissonneuses, créé le 1er août 2006 par Jenny Suarez-Ames et deux copines (Kelp et La Rubia, semblerait-il), puis co-administré — si j'ai bien compris — à partir d'août 2007 par le colonel Alfredo Smith-Garcia, qui vaporisa l'ensemble le 23 janvier 2009.
Certains billets sont bien complets de leurs commentaires, mais la plupart, non : on a fait avec ce qu'on avait.
Comme je suis une truffe en informatique, la mise en page est parfois bousculée, différente de celle d'origine. Si certaines images manquent, c'est qu'elles ont disparu des serveurs qui les hébergeaient. Quant aux liens internes des messages, la plupart ne fonctionnent évidemment plus.
Mr Paic-Machine nous signale aimablement que l'on trouve d'autres archives des Moiss' .

* Les mots en italiques sont dus à l'intelligence de l'Anonyme historique d'autres blogues, fruits plus ou moins ancillaires des Moissonneuses.

vendredi 12 février 2010

Février 2008

vendredi, février 29, 2008

2000e message des Moissonneuses

Point 4. L'amour doit être réinventé (point dit "de Rimbaud"), mais aussi tout simplement être défendu.

L'amour, procédure de vérité portant sur le Deux comme tel, sur la différence en tant que différence, est menacé de toutes parts. Il est menacé sur sa gauche, si je puis dire, par le libertinage, qui le réduit aux variations sur le thème du sexe, et sur sa droite, par la conception libérale, qui le subordonne au contrat. C'est sur l'amour que se concentrent les offensives ruineuses et conjointes des libertaires et des libéraux. Les premiers soutiennent les droits de l'individu démocratique à la jouissance sous toutes ses formes, sans voir que, dans un monde réglé par la dictature marchande, ils servent de fourriers à la pornographie, qui est un des plus grans marchés planétaires. Les seconds voient l'amour comme un contrat entre individus libres et égaux, ce qui revient à se demander si les avantages qu'en tire l'in balancent équitablement ceux qu'en tire l'autre. Dans tous les cas, on reste interne à la doctrine selon laquelle tout ce qui existe relève de l'arbitrage entre des intérêts individuels. La seule différence entre les libertaires et les libéraux, qui valident comme norme unique la satisfaction des individus, est le recours des premiers au désir, contre le recours des seconds à la demande.
On soutiendra, contre cette vision des choses, que l'amour commence au-delà du désir et de la demande, que cependant il enveloppe. Il est examen du monde du point du Deux, en sorte que l'individu n'est aucunement son territoire. S'il y a un sujet de l'amour, c'est précisément parce qu'il est une construction disciplinée qui ne se laisse ramener ni à la satisfaction du désir, ni au contrat égalitaire entre individus responsables. L'amour est violent, irresponsable et créateur. Sa durée est irréductible à celle des satisfactions privées. Il crée une pensée neuve, dont le contenu porte sur la disjonction et ses conséquences. Tenir le point de l'amour est grandement éducatif sur la mutilation qu'impose à l'existence humaine la prétendue souveraineté de l'individu. À soi seul, cet enseignement mérite de considérer l'amour comme une noble et difficile cause des temps contemporains.

Alain Badiou, De quoi Sarkozy est-il le nom?, Lignes, pp.64-66

mardi, février 26, 2008

Notre agent de l'Est (et du Sud)

Gloire au peuple Bulgare!
Gloire à notre agent à Sofia!

PC: gloire aussi aux vaches méridionales!

Je suis une princesse déglinguée

Demain, si elle est en forme, la princesse névrosée de ce blogue vous parlera du livre d'Alain Badiou, De quoi Sarkozy est-il le nom?, dont Laurent Joffrin a (peut-être) lu les trois premières pages.En attendant, elle cherche un roi thaumaturge qui saurait remettre son épaule d'aplomb. Pas sérieux s'abstenir, bien qu'il n'y ait pas de second degré (Lacan?).

lundi, février 25, 2008

Les sorcières aux talons de fer

Pour une vraie réduction du temps de travail.

Sarkozy, conseillé par des dominicains fanatiques, veut remettre Dieu au centre de la vie des Français. Comme ça, ils pourront attendre le Paradis après la mort en se consolant de l’enfer ici-bas : chômage, précarité, misère et Star Academy.
Sarkozy, conseillé par le Medef et Attali veut augmenter la durée du temps de travail, revenir sur les acquis sociaux : congés payés, sécu, droit de fumer dans les bistrots et de ne pas faire de sport.
La meilleure défense étant l’attaque, il faut riposter sur les deux fronts : je propose donc de supprimer toutes les fêtes religieuses et toutes les célébrations commerciales (Saint-Valentin et Halloween, inventions américaines, et fêtes des mères, des pères et des grands-mères, inventions pétainistes) Pour compenser, créons de nouveaux jours fériés. Les historiens nous apprennent que, contrairement aux idées reçues, Au Moyen Âge, le pékin moyen travaillait un jour sur deux (fête des corporations, du village, du seigneur, semaine sainte, j’en passe et des meilleures), autant dire encore moins que ces feignasses de profs, et ça, il faut le faire.
Gardons Noël et le jour de l’an, ça fait plaisir aux enfants et à des gens sympas comme les facteurs, les pompiers, les éboueurs et les derniers concierges qui reçoivent des étrennes. Gardons le 8 mai et le 11 novembre, victoires des démocraties sur le nazisme et les empires centraux. Plus généralement, conservons les dates imposées par l’histoire, comme le 1er mai ou le 14 juillet et non celles choisies arbitrairement par les lois du marché.
Et, suivant ce principe, proposons la liste indicative suivante : le 21 janvier pour pleurer Lénine et rire de la tête de Louis XVI. Du 6 février au 12 février pour se rappeler qu’en 1934, la garde mobile a tailladé du fasciste et que la riposte de la gauche a annoncé le Front Populaire dans des manifestations monstres. Le 18 mars, qui marque le début de la Commune. Le 25 avril, pour la révolution portugaise de 1974 et les militaires de gauche (ça existe, regardez Chavez). Le 12 juin pour la loi de 1936 sur les congés payés. Le 4 août pour l’abolition des privilèges de 1789 ( prévoir la nuit pour chanter sous la fenêtres des patrons du CAC 40). Le 4 septembre pour la proclamation de la Troisième république. Tout le mois d’Octobre, évidemment, pour la Révolution du même nom et bien sûr, pour terminer en beauté, le 9 décembre, date de la séparation de l’église et de l’Etat, en 1905, qui sera suivie d’une semaine du souvenir pour tous les mômes abrutis par les écoles religieuses ou les sorcières brûlées par l’Inquisition. Parce que moi, les sorcières, depuis Mac Carthy, je les adore.

Jérôme Leroy, "Le talon de fer", Liberté hebdo

dimanche, février 24, 2008

Bruxelles un peu plus

Bruxelles est un peu plus
Que la vie
On remonte des avenues
Sous la pluie
Tervuren Montgomery
Amy Winehouse chante
Qu’il n’y a pas de retour possible
On remonte des avenues
Sous la pluie
No No No No No
Louise Stéphanie et bientôt Ixelles
Bruxelles est un peu plus
Que la vie
Amy Winehouse chante
Le retour au noir
Mais pour l’instant tout est doux
Tout est gris
Odilon-Jean Périer
Dans une BMW
Ecoute lui aussi
Amy Winehouse qui chante
No No No No No
Terveuren Mongtomery
Bruxelles est un peu plus
Que la vie

Jérôme Leroy, octobre (?) 2007

Rappel

On peut retrouver ici "Le talon de fer", la chronique de Jérôme Leroy dans Liberté Hebdo. Le blog est mis à jour... euh... quand on peut. Là, par exemple, il vient de l'être car nous pouvions.

Au grand chic sarkozyste



Quelque chose à ajouter? Oui: casse-toi alors pauvre con.

samedi, février 23, 2008

Nous nous sommes tant aimés.

mercredi, février 20, 2008

Message to Scientology (thème du jour)



Hello, Scientology. We are Anonymous.

Over the years, we have been watching you. Your campaigns of misinformation; suppression of dissent; your litigious nature, all of these things have caught our eye. With the leakage of your latest propaganda video into mainstream circulation, the extent of your malign influence over those who trust you, who call you leader, has been made clear to us. Anonymous has therefore decided that your organization should be destroyed. For the good of your followers, for the good of mankind--for the laughs--we shall expel you from the Internet and systematically dismantle the Church of Scientology in its present form. We acknowledge you as a serious opponent, and we are prepared for a long, long campaign. You will not prevail forever against the angry masses of the body politic. Your methods, hypocrisy, and the artlessness of your organization have sounded its death knell.

You cannot hide; we are everywhere.

We cannot die; we are forever. We're getting bigger every day--and solely by the force of our ideas, malicious and hostile as they often are. If you want another name for your opponent, then call us Legion, for we are many.

Yet for all that we are not as monstrous as you are; still our methods are a parallel to your own. Doubtless you will use the Anon's actions as an example of the persecution you have so long warned your followers would come; this is acceptable. In fact, it is encouraged. We are your SPs.

Gradually as we merge our pulse with that of your "Church", the suppression of your followers will become increasingly difficult to maintain. Believers will wake, and see that salvation has no price. They will know that the stress, the frustration that they feel is not something that may be blamed upon Anonymous. No--they will see that it stems from a source far closer to each. Yes, we are SPs. But the sum of suppression we could ever muster is eclipsed by that of the RTC.

Knowledge is free.

We are Anonymous.

We are Legion.

We do not forgive.

We do not forget.

Expect us.

J'ADORE.

"IRL"

Comme Antoine (que j'avais déjà vu IRL), hier j'ai rencontré CSP IRL. Et, joie, il n'y avait QUE des gauchistes. IRL. Mon cher Alfredo, vous nous avez manqué.

Quoi saveudirkouah irl?
Z'êtes pas branchés ou quoi, bande de nazes...

Bonjour, je m'appelle JSA et je suis narcolique

Bon alors depuis quelque temps, je suis sur Facebook, le truc d'étudiants amerloks riches, pour le boulot (qu'elle prétend, alors qu'en fait c'est pour faire des tests débiles et dire bonjour à d'anciens potes que je n'ai d'ailleurs aucune envie de croiser — d'où l'expression "anciens potes". Cela dit, juré, professionnellement, c'est pas inutile. Fin de la digression, mais vive les conversations décousues.). Donc oui, alors donc je suis sur Facebook, information fascinante, j'en conviens, mais surtout, je suis dans un "groupe" (encore un machin de Facebook) incroyablement addictif. Ça s'appelle "Il est mort... champagne !!!" (je crains que pour y accéder il faille être soi-même inscrit sur Facebook. Merde, j'ai cité le bidule inutile quatre fois, mea culpa.).

En voici la note d'intention (en image agrandissable, of course)
.Quelques nécroniqués, pour vous donner envie: le Parti socialiste, Raymond Barre, Carlos, Libération, Alain Fikielkraut, David Martinon, Berlusconi mère, Henri Salvador (la Sarkozie se dépeuple) et d'autres du même acabit.
Nous envisageons de fonder les "Nécroliques anonymes" afin d'éviter que l'un de nous, en état de manque, aille buter sa boulangère frontiste.
Voilà. Au passage cette initiative devrait plaire à la camarade Souris sodomite ki adaure ankhulé léjan paustmaurtème, souvenons-nous, et au docktheurre èms, son térapeutte qu'on n'a pas vus dans les parages depuis un bail, tiens.

Ceci n'est pas un scopitone...



Et ça non plus:



En même temps, vu que ça non plus...


Bons baisers de Stalineville-sur-Mer (le soleil, les mouettes et les kalachnikov).

mardi, février 19, 2008

LISEZ-LE, C'EST UN ORDRE !

En plus il vient de reparaître en poche, après des années d'absence, chez Rivages/Noir. Comme d'habitude, ce n'est pas du polar, c'est de la littérature (et ça parle de cul, en plus).

Le post volé (chez Polarblog)

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"Lu hier soir, page 72 :
"Un jour, il y aura plein de types comme moi, pas plus grands, pas plus forts, qui n'auront pas de meilleures raisons que moi et qui sortiront dans les rues, avec la tête gonflée de colère.
Et on tirera sur les cons."
Ça s'appelle Bloody Mary, c'est signé Jean Vautrin, ça date de 1979.
Sais pas pourquoi ça me parle en ce moment."

Sais pas pourquoi, mais nous aussi ça nous parle en ce moment.
Volé sur Polarblog, sans vergogne ni autorisation de l'auteur — qui, j'espère, ne m'en voudra pas...

Autopromo, radio, etc. (2)

Argh, ce soir séance de torture.
Souhaitez-moi bonne chance.

Ensuite on boit un (ou douze) coup(s) avec CSP dans un lieu tenu secret à cause des dangereux fafounets, kouyemolles et ktos dans la teuci qui pourraient venir nous pourrir notre vin naturel. Qui en est, d'ailleurs?

lundi, février 18, 2008

Les femmes, quand elles s'habillent le matin

Il se produit vraiment un admirable renversement des valeurs quand les femmes s'habillent le matin, et que c'en est une toute nouvelle que tu n'as jamais vue s'habiller avant.
Vous avez fait l'amour et vous avez dormi ensemble, et il n'y a plus rien à ajouter de ce point de vue-là : alors il est temps qu'elle s'habille.
Vous avez peut-être déjà déjeuné, et elle a enfilé un pull pour te préparer ce délicieux petit déjeuner, cul nu, avec dans chaque pas la lourdeur délicieuse de la chair, et vous avez discuté longuement de la poésie de Rilke qu'elle connaît très bien, à ta grande surprise.
Mais maintenant, il est temps qu'elle s'habille, parce que vous avez bu autant de café que vous pouviez, et il est temps qu'elle rentre chez elle, et il est temps qu'elle aille travailler, et tu veux rester seul parce que tu as des choses à faire à la maison, mais vous allez ensemble faire une petite promenade, et c'est à ton tour maintenant de rentrer, et c'est à ton tour maintenant d'aller travailler car elle a des choses à faire dans la maison.
Ou alors... c'est peut-être même de l'amour.
Bref, il est temps qu'elle s'habille et c'est si beau quand elle s'habille. Son corps disparaît lentement et réapparaît délicieusement, tout vêtu. Il y a quelque chose de virginal là-dedans. Elle est habillée, et c'est la fin du commencement.

[Richard Brautigan, "Les femmes, quand elles s'habillent le matin", in La Vengeance de la pelouse, 10/18]

dimanche, février 17, 2008

Autopromo, radio, joie du ouiquènde

Après un ouiquènde dans l'ensemble laborieux (nous étions au burlingue aujourd'hui le nez dans des textes, enfin quand je dis nous, je ne parle pas du colonel, qui a d'autres textes à fouetter), nous apprenons, joie, que nos efforts ne sont pas médiatiquement vains. C'est par là.

samedi, février 16, 2008

Attation, des intellos communistes!

Laurent Joffrin a un bout de Badiou coincé entre les dents

Bon, on ne va pas se fouler (surtout avec une tendinite) d'autant que, comme d'habitude, l'excellent CSP y est allé de son billet sur le sujet. On peut aussi lire directement l'hilarant édito du nouveau sauveur de la démocratie contre les "égarements" (sic) de certains "intellos" (resic). Tiens, rien que pour avoir dit "intellos" et pas "intellectuels", dukon, tu as gagné un emploi (un "job") au bordel pour marins de Stalineville-sur-Mer.

Scopitone n° 1280

(winehousien et thompsonien)

vendredi, février 15, 2008

Scopitone blues

Mais comment? pourquoi? qui? quand? par quel hasard? d'où? ouaille? nos petits scopitones sont apparu sur quelques blogues que nous ne connaissions pas. Bon. Tant mieux (?). Pour l'occasion, voici une rediffusion du tout premier (juillet 2007). On notera que la réalisatrice ne maîtrisait alors ni l'art du montage ni... hum... ni quoi que ce soit, en fait.

Edition et thérapeutique(2): avant et après Ovejero




Je n'avais pas lu Ovejero et j'étais montré dans les foires car j'étais aussi laid qu'un ministre de l'identité nationale.
Ensuite, j'ai acheté Ovejero et je suis devenu le leader du socialisme du vingt et uniéme siècle.

Achetez Ovejero: vite.
Si vous ne le trouvez pas, commandez le comme je commande à toutes les forces de progrès dans le monde car OVEJERO m'a rendu la foi.
YA BASTA!

Edition et thérapeutique: la solution Moisson Rouge




Sans attendre l'article du Monde, de l'Huma Dimanche et bientôt de Télérama, cette jeune femme a acheté OVEJERO et en a offert une dizaine. Résultat: une sexualité épanouie sur un bô batô. En revanche, le monsieur n'a pas acheté OVEJERO: il en est puni par une vilaine pô dans un vilain burô. Achetez Ovejero.Vite

Les armes secrètes

[un post qui sera développé dès que j'aurai refait mon stock des Armes secrètes, le livre qui s'offre mais ne se prête pas (penser d'ailleurs à me le racheter fissa). Au fait, Smith-Garcia, vous l'ai-je donné?]
Portrait de l'axolotl, en attendant.

jeudi, février 14, 2008

Les Moissonneuses vous souhaitent une joyeuse Saint-Valentin

Mao, la guerre, le temps, la nuit.


Le Mont Jinggang

Là-bas, on voit flotter nos drapeaux près des monts;
Des cimes, on entend résonner nos clairons.

L'ennemi met sur nous tenaille sur tenaille,
Mais toujours nous tenons, et sans bouger jamais.

Outre les rangs parfaits à l'égal des murailles,

La volonté de tous nous sert de citadelle.
Autour de Huangyangjie, notre canon résonne :
Il dit que dans la nuit l'ennemi s'est enfui.


1928

Mao Tse toung, homme politique chinois, poète et stratège(1893-1976)

CAVIAR NOIR: Versus de Chainas


Un livre monstrueux. Céline. Bataille. Le Voyage au bout de la Nuit du roman noir français. Chef d'oeuvre obscène et poignant. Lyrisme du foutre, de l'aberration sexuelle. Monologue joycien dans une ville anonyme de la Côte, surchauffée, pré-apocalyptique. La profanation des corps, la guérison impossible, la haine comme carburant, l'insomnie comme méthode exploratoire.
Les cons confondront le personnage principal avec l'auteur, comme d'habitude.
On en reparle bientôt, et à mon avis, on ne sera pas les seuls. Souvenez-vous que la première fois que vous aurez entendu parler de Chainas, et de Versus, c'était chez Les Moissonneuses. On vous avait déjà signalé, sauf erreur de notre part, son premier roman, Aime-moi Casanova.
Maintenant, Versus, vite....


Versus, Antoine Chainas (Gallimard, Série Noire)

mercredi, février 13, 2008

Activité du soir

JSA et son auteur présentant leur livre avec la conviction qu'on leur connaît

Stoneham

Ma vie est un front de mer incertain
Hôtels familiaux villas des sixties
Dunes oyats unique bar
Passé dix heures qui imite un pub anglais
Ma vie est un terrain vague maritime
Où je me souviens de mon premier roman
Sans savoir si je suis à Stella Plage ou à l’Hospitalet
Va savoir mon premier roman me fait pleurer
Comme si vous croisiez vingt ans après
Votre premier amour qui lui n’aurait pas vieilli
Le pub anglais passe les Shangri-La
Il faut reprendre une Guinness
Ce qui chante dans la nuit
C’est la mer c’est le temps
C’est mon premier roman
Ma vie est un premier roman incertain
Ma vie est une chanson des Shangri-La
Ma vie est un front de mer dans la nuit.

Jérôme Leroy

Autopromo, copinage, etc.

Nul n'ignorant notre honorable occupation (qui n'est pas la prostitution), nous nous permettons ici de faire un peu de pub car, camarade, l'édition indépendante elle a besoin de toi. Allez, n'hésite pas, fais un petit tour .
Mille mercis à la filière bulgare...

lundi, février 11, 2008

Talon de fer sur le bitume

Valérie Pecresse fait-elle le trottoir ?

Pour faire passer sa réforme de vente à la découpe de l’université française aux entreprises qui, c’est bien connu, aiment beaucoup l’idée de financer des thèses sur la poésie, la ministre des universités Pecresse ne cesse de dire qu’elle fera tout pour améliorer la condition estudiantine, condition à peu près équivalente dans notre société ultralibérale à celle de clochards qui auraient remplacé le kil de rouge par une grammaire structurale ou un manuel de géographie humaine. Il serait intéressant de savoir si Pecresse, cette ministre versaillaise (on aura beau faire l’adjectif sent toujours un peu sa Semaine Sanglante) connaît le texte de Mustapha Kahayati, De la misère en milieu étudiant, paru chez les situationnistes de la fac de Strasbourg en 66 et dont on peut estimer qu’il est un des détonateurs intellectuels de Mai 68. Kahayati y dénonçait avant tout une misère intellectuelle, la misère sociale restant somme toute un problème marginal dans cette France des trente glorieuses.
Seulement, aujourd’hui, les choses se sont aggravées à un point difficilement imaginable quand on sait que 40 000 étudiantes environ ont recours à la prostitution pour payer leurs études (1). Internet facilitant les choses, l’amateur sait qu’il peut pour une centaine d’euros, passer un moment agréable avec une jeune fille qui en plus se révèlera plutôt plus cultivée et plus propre que la moyenne. C’est la version française de la Geisha. C’est aussi une des profanations les plus abjectes qu’on puisse imaginer, de celle qui nous rappelle qu’un système économique qui conduit à ce genre d’extrémité mérite qu’on se batte à mort contre lui, même le dos au mur.
Dans son Histoire de la vie quotidienne des maisons closes au XIXe siècle, Laure Adler dressait une typologie dont les noms seuls indiquent bien de quoi l’on parle : il y avait les courtisanes, les filles de joie, de nuit, d’allégresse, de beuglant, d’amour, les filles en circulation, les filles à parties, à barrière, les pierreuses, les soupeuses, les marcheuses, les cocottes, les hétaïres, les horizontales, les trotteuses, les visiteuses d’artistes, les lorettes, les frisettes, les biches, les pieuvres, les aquatiques, les demi-castors, les vénus crapuleuses…On pourra désormais ajouter les licenciées, les mastérisées, les doctorantes qui arpent les trottoirs électroniques des sites spécialisés.
Un ultra-libéral vous répondra sans rire que c’est ça la liberté. On est dans la société du choix et du risque, n’est-ce pas ? Un marxiste un peu conséquent verra surtout dans l’autonomie des universités le stade ultime de la prostitution aux exigences de la rentabilité marchande.
Et le sort nauséeux réservés à ces jeunes filles n’est que la conséquence de la seule vraie putasserie dans toute cette histoire : celle du gouvernement Sarkozy en général et de Valérie Pecresse en particulier.

Jérôme Leroy, Liberté Hebdo

(1) Mes chères études. Étudiante, 19 ans. Job alimentaire : prostituée
De Laura D (Max Milo éditions)

Aidez Valentine

Valentine aime Philippe mais Philippe reste sourd à ses déclarations, le con. Philippe a tort car Valentine, qui écrit un joli blogue rose tout en dentelle et en champagne (Valentine ne boit d'ailleurs que du champagne, Valentine picole pas mal, en fait), est une jeune femme charmante et remarquable, même si, à son âge avancé, elle n'a pas encore conquis la moitié du bassin méditerranéen ni soumis l'univers connu. Cela dit, elle n'est pas non plus morte sur la croix et elle a les cheveux propres.
Si vous voulez l'aider à conquérir (à défaut de la moitié du bassin méditerranéen) le cœur de Philippe avec un bouquet de roses
cliquez là.

Enfin en lecture

Proposition honnête

Camarades Parisiens, attention, vrais camarades, pas fafounets lobotomisés, pas ktos dans la teuci, pas kloportes, enfin camarades, donc, camarades lecteurs, surtout, si vous ne faites rien demain soir, mardi, envoyez nous un mèle, on a un truc bath à vous proposer.
(Et non, ce n'est pas une rencontre de chouettes blogueurs.)

dimanche, février 10, 2008

Big Sister is fucking you (2, cas pratique)

Encore un mot à propos de cette annonce qui nous vantait entre deux bulletins météo, avec une voix d'hôtesse de l'air en chaleur, la vidéo surveillance intelligente...
La voix m'a foutu les jetons. Déjà, je ne suis pas très à l'aise en avion, mais ce n'est pas la question.
La question c'est que cette foutue voix est partout.

Exemple:
Retour de Strasbourg, gare de l'Est, il y a quelques semaines. Après un trajet pénible dans un idTGVl'idTGV c'est comme le TGV sauf que ça parle novlangue et qu'il y a des wagons thématiques genre Disneyland et que c'est tout rose (et ça fout la pétoche, donc) — La Voix nous accueille. La Voix ne veut pas que l'on fume dans la gare, voies comprises. Pour La Voix, les voies ne sont donc pas un espace ouvert mais appartiennent à Son domaine (celui de la vidéo surveillance intelligente, je suppose). La Voix nous met en garde contre les pickpockets. Au bout d'un moment, je n'entends plus vraiment les avertissements de La Voix, je sens l'angoisse qui monte. La gare ne sent rien, personne ne clope, les dames serrent leur sac-à-main. Je m'engouffre dans le métro. Ça pue, et surtout La Voix s'est tue. Je vais un petit peu mieux.

Big Sister is fucking you



Dans un récent post, le camarade Smith-Garcia évoquait une annonce radiophonique qui nous avait fait frémir à propos de la "vidéo surveillance intelligente" (100 dollars que l'annonceur était Veolia).
C'est évidemment très inquiétant.
On constatera dans le film ci-dessous que l'intelligence en question a choisi son camp et décidé d'épargner certains voleurs de stylos.
Big Sister is fucking you.



Anonymes en bleu

C’est une fille vue de loin
La tête penchée sur un polar
Elle est alanguie et pourtant aux aguets
Les muscles bandés
Dans ce grand jardin grec sur lequel le soir tombe
La photo est bleue
Monory plutôt que Klein
Une fille vue de loin
Qui lit un roman noir
Une fille vue de loin
Qui attend son assassin

Anonymes du XXIe siècle.
La photo daterait de l'été 2005, celui qui précéda les Grands Bouleversements.

Carver again

Bright mornings.
Days when I want so much I want nothing.
Just this life, and no more. Still,
I hope no one comes along.
But if someone does, I hope it's her.
The one with the little diamond stars
at the toes of her shoes.
The girl I saw dance the minuet.
That antique dance.
The minuet. She danced that
the way it should be danced.
And the way she wanted.

Raymond Carver, Ultramarine

Londres flambe, Londres flambe...

Pour l'amie SadBetty, qui se souvient comme moi de Camden Town il y a dix-sept ans. Ce soir, Camden Market flambe.

Londres flambe
Londres flambe
Quelle affaire
Quelle affaire
Au feu
Au feu
Plus d'eau rien à faire...

(PC: et dire que ç'aurait pu être la City... Encore raté.)

samedi, février 09, 2008

Le talon de fer, toujours

Un pays en garde-à-vue

Que vous soyez professeur ou trader, que vous gifliez un marmot mal poli qui se croit tout permis parce que papa est gendarme ou que vous détourniez cinq milliards d’euros sous l’œil d’un patron complaisant qui vous lâche quand le pot aux roses est découvert, la société a une réponse simple : la garde-à-vue. Pour un peu, ça vous aurait un petit côté égalitaire : le fonctionnaire de l’éducation et le golden boy unis derrière les barreaux, dans la grande fraternité des jeunes des quartiers qui ont résisté à un contrôle d’identité, des prostituées raflées pour racolage ou des ivrognes en dégrisement.
Seulement, on a la fâcheuse impression que la garde-à-vue est devenue la seule réponse. La garde-à-vue et puis sa grande sœur, l’incarcération. Le rêve de Sarkozy, là aussi, est américain : remplacer le système de protection sociale par la prison (1), criminaliser la misère ou même l’opposition syndicale et, comme aux Etats-Unis, se retrouver avec une personne sur cent en taule. Avant, bien entendu, de privatiser et mettre en bourse l’industrie pénitentiaire. L’archipel du Goulag, version Palais Brognard : « Mais si ! mais si ! prenez un peu de Bouygues-Carceral ou du Veolia-Enfermement, vous verrez, un vrai placement de père de famille… »
À moins que nous ne soyons tous, déjà, en garde-à-vue sans même le savoir. J’ai eu cette impression en entendant la semaine dernière le jingle publicitaire qui sponsorisait la météo sur France-Info. Une voix féminine, sensuelle et affreusement rassurante présentait le sponsor en question comme « le spécialiste de la vidéo surveillance intelligente pour les entreprises, les administrations et les collectivités territoriales. » C’est assez inquiétant, cette idée d’une vidéo surveillance intelligente : elle repère qui, au juste ? Les délinquants ? Les caissières syndiquées qui distribuent des tracts à l’entrée de leur supermarché ? Les derniers fumeurs ?
Mais il y a pire encore, si on y réfléchit d’un peu plus près. Comme tout le monde, à ma connaissance, vit d’une manière ou d’une autre dans une collectivité territoriale, cela était une autre façon de dire que partout, tout le temps et pour chacun d’entre nous, cette délicieuse entreprise se proposait de nous filmer et de nous fliquer, pour notre plus grand bien, évidemment. « Big Brother is watching you. !» Il a juste pris une voix d’hôtesse de l’air pour nous le dire.
Pensons à (re)lire 1984 d’Orwell (2). Ça urge.

Jérôme Leroy, Liberté Hebdo

(1) Les prisons de la misère de Loïc Wacquant (Liber)
(2) Folio

Atlantide 1968


Entendons nous bien: il y a deux critiques possibles de 68.
Une qui appartient au transcendental pétainiste, selon l'excellente analyse du grand Badiou. C'est par exemple Finkielkraut, relaps médiatique, qui pense que c'est la faute à 68 si les jeunes disent pas merci à la dame, se réveillent tard, ont des baskets sales et sont antisémites, parce que ça fait quarante ans qu'ils n'ont plus de repères. C'est de la faute à 68, en plus, si il n'y a plus que des Noirs en équipe de France.
Une autre critique, de gauche, est possible: elle pense que 68 a aussi été à l'origine d'une déculpabilisation généralisée ("Il est interdit d'interdire") qui, appliquée à l'économie, est pour quelque chose dans le cauchemar libéral d'aujourd'hui. En gros (très gros même), l'archétype en est Cohn-Bendit qui aime autant les joints que les joint-ventures.
Pour le reste, ça a quand même dû être un grand moment, 1968, celui où la peur change de camp et passe, quelques semaines, chez la bourgeoisie et le patronat. Même si, au bout du compte, on a remplacé De Gaulle par Pompidou, l'Histoire par la Banque, l'Epopée par l'Immobilier.
J'avais quatre ans, c'est un de mes premiers souvenirs, c'est une charge de CRS devant la gare de Rouen, vue par la vitre d'une 4L immobilisée dans un embouteillage.
J'ai raconté ça quelque part, déjà. Je ne sais plus où.

vendredi, février 08, 2008

Rediffusion: la compagnie des hommes

[avant-propos: pourquoi la rediffusion? 1) parce que j'ai croisé l'auteur de Boys, boys, boys il y a peu 2) parce qu'il est bon de se rappeler parfois que oui, l'on est virile et amoureuse]

Bonjour, c'est à nouveau la princesse névrosée, je voudrais m'adresser à tous les garçons qui s'inquiètent de certaines maladies répandues chez les jeunes femmes, à savoir notamment le bridjetjonesisisme et le sexandthecitysme, qui aboutissent en général au stade terminal du dînerdefillisme.
L'horreur.
Et puisque le DSM-IV ne les répertorie pas, les psychiatres passent à côté et laissent les malheureuses siroter de mauvais coquetèles dans de mauvais restaus et passer des plombes à parler: bambins, recherche de l'homme-de-leur-vie (moi je m'en fous, je suis une princesse, j'ai le droit d'avoir un prince charmant), shopping, livres pour filles (une autre des calamités de l'époque), politique (non, là je déconne), séries (dont la susmentionnée), etc. Je caricature à peine.
Alors moi, la princesse névrosée, j'ai acheté un gun symbolique et j'ai choisi mon camp. J'ai décidé de rester féminine, très féminine, même, mais de passer du côté des garçons. Du côté de la parole, en fait. La vraie. Celle qui dérive, qui boit, qui fume toute la nuit. Je dois avouer que pour moi ça n'a pas été trop difficile parce que j'avais déjà choisi depuis l'enfance. La parole et les adultes, c'est-à-dire les garçons.
Je crains que nous ne soyons pas nombreuses, mais nous existons. On nous appelle les femmes viriles et amoureuses. Ce n'est un oxymore que pour les cons. Certains le savent déjà et nous les aimons.
Allez donc lire Boys, boys, boys, l'excellent livre de Joy Sorman pour vous en convaincre. La théorie est parfaite, émouvante. Peut-être en sortirez-vous rassurés.

Extrait:

"À force de dîner avec les hommes elle a de moins en moins vingt ans, de plus en plus trente ans, toujours ni belle ni moche [...], une grande personne qui n'a pas oublié que parler est toujours la chose du monde la plus importante mais pas la mieux partagée. Dans sa vie il n'arrive rien, il n'arrive que la parole, il n'arrive que le rituel de la parole qui l'inclut dans la société, comme le ferait n'importe quel autre rituel. Je suis la fille dont on n'a rien à dire, qui n'existe que dans les détails, les interstices: lire le journal à l'envers, tout le journal, boire un café au comptoir et aborder les clients les plus maussades, acheter un livre, le lire en attendant de rejoindre les autres, instaurer des rapports de fréquentation, et que ces rapports soient des moteurs. [...] Un projet, presque un projet secret, être féministe autrement, être une dure à qui on ne la fait pas; s'embellir et bien parler, être impitoyable et désirable, faire la guerre aux connes, aimer la compagnie des hommes pour beaucoup d'autres raisons. Parfois elle pleure toute seule dans son coin mais souvent elle dîne avec eux."

[Joy Sorman, Boys, boys, boys, Folio; que celui qui me l'a offert en soit encore remercié, autant que de le connaître, je tiens pour un honneur qu'il me connaisse si bien.]

jeudi, février 07, 2008

Calmons-nous

Et, pour ce faire, le tableau le plus apaisant du monde depuis son origine.

mercredi, février 06, 2008

Avis à la population...

Les commentaires à caractère dégueulasse seront dégagés illico de ce joli blogue, donc pas la peine de vous défouler ici.
Mèlez-nous si ça vous amuse, racontez-nous pourquoi vous ne pouvez pas nous sacquer ou pourquoi vous nous aimez. Et si vous n'en avez rien à foutre, bouclez-là.
C'est tout.

lundi, février 04, 2008

Private joke

Maisoixantehuit, le pur-sang récalcitrant.

Autocritique

"Nous ne voulions pas aller aussi loin, aussi vite,
il aurait fallu prendre le temps.
Mais le temps nous a pris comme un camionneur ivre."

Jacques Réda, Retour au calme (1989)

A Bigger Splash

Tendre lecture


Je n'ai qu'un commentaire à faire sur l'excellent The Agency de David Meltzer : c'est le 1984 du cul.
Norman Spinrad et Alfredo Smith-Garcia on aimé aussi, sinon.

Wesselmann...


... parce qu'il y avait longtemps et que les grands nus américains sont les amis des insomniaques

dimanche, février 03, 2008

TINA: There is no alternative.


Monsieur Bémol, dont nous apprécions ici le souci de modération aimablement social démocrate,nous reproche, à propos d'un post récent sur la charité, de poser les problèmes politiques, sociaux, économiques en termes binaires. Il a raison.
Ceci dit, nous le revendiquons haut et fort.
Nous sommes binaires.
La pensée binaire est un progrès énorme par rapport à la pensée unique libérale-libertaire, mise en place, disons, aux alentours de Mai 68. Celle qui refuse toute alternative au marché, sinon des aménagements cosmétiques, celle qui est pour toutes les libertés sociétales (beuh, pacs) pour mieux faire oublier les régressions sociales. Celle qui a renoncé à la politique et laisse se démanteler un État providence au nom de la modernité. Nous ne sommes pas modernes, et encore moins post modernes. Avoir à choisir entre a, b, c, d, c'est une illusion puisqu'il n'y a plus d'alphabet. Le concept de "complexité" est une invention de philosophes stipendiés pour masquer la barbarie marchande.
Margaret Thatcher l'avait bien compris qui, pour justifier, sa sauvagerie néolibérale(remember les mineurs anglais en 1984, quasiment morts de faim après un an de grève(1)), résumait sa politique en un acronyme aux allures d'actrice porno: TINA: there is no alternative.
J'ai la facheuse impression, en lisant le doux monsieur Bémol, que Tina est là, qui rigole bien de voir qu'on va faire voter au parlement un traité déjà repoussé par le peuple français, cet abruti qui croit à la pensée binaire et l'a fait savoir en votant non à 55% un beau jour de mai 2005 contre l'ensemble des médias tinas, de la droite tina et la gauche "responsable" tina.
Nous, nous sommes communistes. Nous pensons contre. Nous sommes l'Histoire. Nous sommes l'alternative.

(1) on lira sur ce sujet l'extraordinaire roman noir de David Peace, GB84 (Rivages)

Communiqué de l'ACAFMSTT-1STT-2STD

Le professeur Garcia dans son bureau de l'Institut psychiatrique de Caracas.

Le docteur Ames injecte une dose de valium à un patient atteint de STT-2.

Nous (docteur Ames et professeur Garcia) avons repéré, dans le cadre de notre travail sur la nouvelle édition du DSM, deux syndromes étonnants (et quasi-similaires) qui semblent frapper certains de nos proches. Disons tout de suite qu'il ne s'agit pas de "nouveaux" syndromes à proprement parler, mais de variantes "technologiques" d'une pathologie existante, que nous avons baptisées (titre provisoire) STT-1, STT-2 et STD.
Qu'est-ce donc?
  • Le STT-1, ou "Syndrome de la Tourette typographique" se manifeste de la façon la plus frappante par voie bloguesque. Ainsi vopus avecz preut-^etrer repréré bande de consz de froncytionnaires mriNables enciulé de morues commmunnistes srubvention,nés desq commazntaires un peru értzANGes trypogratphiquem%ent.
  • Le STT-2, ou "Syndrome de la Tourette téléphonique", utilise des technologies moins avancées mais n'en est pas moins étonnant e*cu** va b*is** ta po*f***s*e (il y a des enfants qui regardent, tout de même, bordel de merde pute bite couille).
  • Le STD, ou "Syndrome de la Tourette domestique", consiste quant à lui à adopter à domicile des comportements d'une indicible (sur un blogue) vulgarité.
Si vos proches souffrent d'une ou plusieurs de ces maladies, n'hésitez pas à prendre contact avec l'ACAFMSTT-1STT-2STD (Association chaviste des amis et familles de malades de STT-1, STT-2 et STD), dont ce post était, donc, un communiqué.

"La Ray Ban, du monde d'avant à nos jours"

(futilité mon amour)

Dérivons encore


Kamarade CSP, les Moissonneuses ont bien entendu ton appel. Tu es là le 20 février? Nous aussi, ça tombe bien. Tu aimes boire du vin, du vrai vin, pas des saloperies parkérisées? Nous aussi, ça tombe bien. Tu es un trosque? Nous non plus mais ce n'est pas grave.
Allons boire en terrasse et humer l'odeur de la klope dans l'air frais de Paris. Cassons des vitrines et des sarkozystes. Démolissons le Sacré-Cœur. Dérivons. Attaquons des ponts car ils l'ont mérité. Finissons en garde-à-vue.

P.A.

Recrutons équipe d'amis fiables, musclés et énervés pour exploser vitrine et gueules en représailles de tentative de dézinguage pour différend politique nocturne (enfin dans la mesure où l'on peut dire que Sarkozy est un sujet politique).

Nous pensons (hypothèse de travail) que l'interdiction de la cigarette dans les bars n'était pas étrangère à l'énervement de nos adversaires, mais ce n'est pas une excuse pour s'en prendre aux dames et aux éditeurs chevelus.

Notons au passage qu'en ce moment, le samedi soir ne nous réussit que très moyennement.

vendredi, février 01, 2008

Pourquoi la charité est une saloperie.

Vertu admirable dans le monde féodal que Marx lui-même trouvait poétique, la charité dans la société capitaliste est une saloperie. La bonne conscience du riche qui donne une pièce au SDF en rentrant chez lui vérifier que les conneries de Kerviel n'ont pas trop écorné son portefeuille Société Générale est de l'ordre de l'infamie pure et simple. Les pauvres ne veulent pas de la charité si chère à nos détracteurs probablement ktos dans la teuci (les fafounets rurbains ont quand même un niveau de conceptualisation plus élevé et un certain style), les pauvres veulent une redistribution équitable des richesses, loin "des eaux froides du calcul égoïste" (Marx), les pauvres veulent des rapports de production égalitaires.
Il ne faut pas donner une soupe à un pauvre, il faut lui donner un flingue. Comme ça, il ne sera pas obligé de dire merci à des dames chaisières quand il prendra ce qui lui est dû. Une bastos dans la gueule suffira.
Vive la révolution!

Reposons-nous un moment

Ainsi hier nous déjeunions avec le camarade Serge Q. et nous évoquions cette nécessité fondamentale qui vient avec la maturité (relative): l'économie. Pas celle du pognon — les os à ronger, vos gueules — non, l'économie tout court, du Temps, qui n'est précisément pas de l'argent. Constat simple, donc, sur lequel nous sommes tous trois tombés d'accord: il est indispensable de s'épargner l'ennui.
Et la connerie aussi, bien sûr, car c'est une chose extrêmement ennuyeuse.
Sinon, nous sommes très fatigués mais très heureux: nous ne nous ennuyons pas.

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