dimanche, septembre 07, 2008
Pourquoi nous aimons les filles de nulle part
Parce qu'elles sont des plaques commémoratives devant lesquelles des hommes du monde d'avant prennent le temps de s'arrêter. Or nous aimons les plaques; or nous aimons les hommes du monde d'avant. On se demandait, à propos du post précédent, ce qui avait changé. Toujours le monde d'avant. Nous avançons l'hypothèse qu'il s'agit du temps que l'on prend à se recueillir devant une plaque, à se laisser coloniser l'imaginaire par une fille (ou un garçon), à réchauffer les morts. Nous avançons l'hypothèse qu'il s'agit simplement du Temps.
Nous aimons aussi les groupes de filles et les plages: Remember, Walking in the sand.
vendredi, septembre 05, 2008
Flic sans nom
Robin Cook, J'étais Dora Suarez, un roman en deuil
NdB: il est humainement indispensable de lire Robin Cook.
mardi, septembre 02, 2008
Quand le Medef rote et pète à table
Maintenant, quelquec citations de nos amis les patrons. Rappelez-vous les, si par hasard, le grand soir enfin arrivé, votre bras tremble:
"On nous parle du nombre d'heures travaillées en France. Mais aux Etats Unis c'est juste non stop. C'est une culture du travail dans lequel le salaire ne compte absolument pas. (...)Les gars ne veulent surtout pas être salariés. Ils veulent du capital." (Loïc Le Meur, ex monsieur Internet de Sarkozy)
"Votre majesté Abdallah de Jordanie, vous croyez au secteur privé. Je sais que vous rencontrerez Nicolas Sarkozy dans quelques heures, si vous pouviez lui faire passer le message, ça serait gentil."(Laurence Parisot, clounesse à Pinder)
"La question de l'organisation marxiste de l'économie relève des bibliothèques" (André Glucksmann, filosof chez Carrefour.)
"En sortant d'une réunion avec ses créditeurs, Donald Trump croise un SDF. Et il se dit: je suis aussi pauvre que lui, mais moi, j'ai la détermination de m'en sortir. Les Etats-Unis, c'est ça, c'est cette capacité à rebondir" (Christine Lagarde, directrice générale du pool finances de l'entreprise France et accessoirement sale conne arrogante)
"La société ne nous aime pas beaucoup.(...)Mais, à terme, la société devra adopter nos méthodes" (Jean-Louis Placet, PDG d'IDRH, libéral-fasciste)
"Je n'aime pas trop répartir équitablement je n'aime pas cette expression de répartition des richesses" (Xavier Fontanet, PDG d'Essilor. Très bien, Xavier, ça tombe bien, on veut tout!)
lundi, septembre 01, 2008
Le talon de fer est revenu
Une. Comme une guerre. L’armée géorgienne entraînée par des conseillers américains attaque un petit pays de bergers pour mieux cerner la Russie Les Russes ripostent. BHL et Gluksmann volent au secours de la Géorgie. Tout est en ordre. Sauf pour les civils. Imaginons juste comment réagiraient les Américains avec un Mexique maoïste à leur frontière…
Deux. Comme les deux petites filles roms mortes sur une plage italienne. Noyées. Cadavres recouverts. Et les touristes qui continuent à se baigner et à bronzer ou à tripoter leurs téléphones. L’Italie « libérale » de Berlusconi, elle sent davantage le fascisme que la Dolce Vita. Lunettes noires pour tout le monde.
Trois. Comme trois cent mille euros accordés dans un premier temps par Michèle Alliot-Marie aux victimes de la tornade d’Hautmont. Dans le genre mépris de classe, on a difficilement fait mieux. Et dire que MAM est sûrement allée voir Bienvenue chez les Ch’tis en famille. Et qu’elle a ri. Des gens si sympathiques, n’est-ce pas.
Quatre. Comme le nombre de doigts perdus par un étudiant ukrainien en travaillant quinze heures par jour chez Auchan-Kiev. Il tranchait du fromage. Si vous trouvez des doigts en achetant de l’Emmental à V2, c’est que l’Emmental vient d’Ukraine.
Cinq. Comme 5 août, date à laquelle les médias français rendaient un hommage unanime à Soljenitsyne, prix Nobel, symbole de la résistance au totalitarisme soviétique. C’était un écrivain ennuyeux comme la pluie et, surtout, un réactionnaire accompli qui estimait que la devise Liberté, égalité, fraternité était « intrinsèquement perverse ». On peut trouver des défauts à l’URSS de Brejnev. Il n’empêche que le monde comme l’aurait voulu le barbu panslave est, lui, franchement invivable.
Six. Comme les six mille suppressions de postes prévues chez Renault. Renault qui fut, en son temps, une vitrine sociale. Renault qui annonce 28 milliards de profits pour le premier semestre Son PDG, Carlos Goshn a le droit au choix, dans la presse aux ordres, au surnom de « Sarkozy de l’automobile » ou de « Samouraï ». Vivement qu’il épouse une chanteuse pour faire autre chose. Ou qu’il se fasse hara kiri dans une Logan assemblée par des roumains sous-payés.
Sept. Comme 7, 67% de baisse pour le coût du cartable du collégien, cette rentrée. Tant mieux. En même temps comme les fruits et légumes ont augmenté de 15% cet été, il risque de manquer de vitamines pour le porter, le petit obèse avec des caries.
Huit. Comme le noble sentier octuple du Bouddhisme, la religion très à la mode dans la nouvelle bourgeoisie française. Et avec comme gourou le Dalai Lama qui passe son temps à donner des leçons à tout le monde sans en avoir l’air. Vouloir défendre les droits de l’homme avec le DalaÏ Lama, c’est un peu comme compter sur la CFDT pour défendre les acquis sociaux.
Neuf. Comme le nombre de lecteurs qui va rester à Charlie Hebdo. Val a approuvé les bombardements sur Belgrade et le oui au referendum de 2005, il aime bien les universités du MEDEF. Il a viré Siné, pour finir. Un jour Val se virera lui-même et on relira Charlie.
Dix. Comme le nombre de soldats français tués en Afghanistan. Vingt ans de moyenne d’age. Sarkozy, comme tout néo-libéral, veut avoir « sa » guerre. Ça détourne l’attention. Ça ressoude une nation explosée par les injustices sociales. Reagan au Nicaragua, Thatcher aux Malouines, Bush et Blair en Irak. Le sarkozysme, jusque-là, était infection sévère. C’est devenu une maladie mortelle.
Jérôme Leroy.
"Le talon de fer", Liberté Hebdo
dimanche, août 31, 2008
On ne peut pas tout faire...
pc: le comité Marchais 2012 remercie monsieur Valentin Walker pour son aide technique remarquable.
ESPIONNE
La Corée du Nord est un des derniers espoirs pour les hommes libres. Cette courageuse nation stalinienne a su imposer aux États-Unis une dissuasion du faible au fort grâce à une intelligente politique nucléaire.
Souvent calomnié (il y a quelques problèmes d'approvisionnement dus pour l'essentiel aux embargos des affameurs ultra-libéraux), ce pays de 23 millions d'habitants a néanmoins rapporté six médailles dont deux en or des JO de Pékin. Pas mal pour des dénutris!
Nous exigeons la libération de Won Jeong-hwa, espionne canon, qui n'a fait que son devoir en s'infiltrant en Corée du Sud pour préserver sa patrie des menées de la clique fasciste qui règne à Séoul avec ses alliés impérialistes.
Vive la république démocratique et populaire de Corée du Nord.
Prière pour Dawn
Un libraire de goût écrit, à propos de Prière pour Dawn: "Ce qu'il y a de bien avec ce livre polyphonique de Nathan Singer, c'est que ce n'est pas de l'eau tiède. Soit vous entrez dans ce roman dévastateur et vous prenez une grande claque, soit vous restez aux premières pages, mais ce serait dommage. Nathan Singer, a un souffle qui vous emmène, loin, loin, dans l'âme humaine, c'est d'une puissance rare, ces portraits croisés sont de toute beauté, et on attend avec impatience son prochain roman s'il est du même tonneau."
Et une grande claque dans la gueule de l'Amérique au passage.
On le rassure, le deuxième, à paraître en 2009, est du même tonneau. En attendant, vous pouvez commander le premier ici.
Nathan Singer, Prière pour Dawn (remarquablement traduit de l'anglais par Laure Manceau que nous saluons chaleureusement), Moisson rouge/Alvik.
PC spécial rentrée littéraire: notre schizophrénie et notre amour du style ne connaissant aucune limite, nous venons d'ouvrir un nouveau blogue...
Humour baverezien (rareté)
vendredi, août 29, 2008
Far Cry
Nous vous recommandons tout livre mettant en scène une fille dite "de nulle part" dont certains sont hélas piètrement traduits comme Sylvia (Howard Fast; Rivages) ou Petit déjeuner chez Tiffany (Truman Capote; Folio), ou excellement restitués, tels J'étais Dora Suarez (Robin Cook; Rivages again) ou La Fille de nulle part herself (Fredric Brown), voire en français, La Mort de Belle (Simenon).
Faire part de décès mental
NOUS SAVIONS QUE L'ULTRA-LIBÉRALISME RENDAIT MÉCHANT, CRUEL ET ÉGOÏSTE, ON SAIT MAINTENANT, APRÈS L'ALZHEIMER DE REAGAN, QU'IL RAMOLLIT AUSSI LE CERVEAU. AVIS A SARKOZY, BERLUSCONI, JACQUES MARSEILLE, NICOLAS BAVEREZ, et 95% des politiques et journalistes français.
CRÈVE, SALOPE! ET LENTEMENT...
jeudi, août 28, 2008
La Minute prescrite pour l'assaut
Michel Field / Jérôme Leroy : La Minute prescrite pour l'assaut
Il était vingt-trois heures quand Kléber et Sarah, qui venaient de se rencontrer, décidèrent de passer la nuit dans le fort d'Ambleteuse.
À cette heure-là, une bombe sale explosait à San Francisco.
À cette heure-là, un médecin du centre des maladies contagieuses d’Atlanta se suicidait en s’ouvrant les veines à l’aide d’un scalpel : il venait d’observer dans son microscope la dernière mutation du virus de la fièvre hémorragique de Marburg.
À cette heure-là, trois enfants entre neuf et treize ans, l’un à Rio, l’autre à Malmö, le dernier à Shanghai, étaient parvenus au niveau ultime de Dark Hostel. Ils étaient les premiers à réussir cet exploit sur ce jeu virtuel haut de gamme.
À cette heure-là, en France, les Forces spéciales, nouvellement créées sous l'égide secrète de l'Elysée et de quelques grandes entreprises privées, recevaient leur baptême du feu dans les quartiers nord de Marseille.
À cette heure-là, Kléber soupçonnait qu'il vivait le premier instant de la fin du monde. Désormais, sa ligne politique serait: "Encore une minute, monsieur le bourreau!" Pour vivre une dernière histoire d'amour, belle et cruelle, avec Sarah, pour fredonner les chansons du monde d'avant, pour déguster un dernier verre de cheverny, pour une dernière conversation avec la Kolkhozienne aux seins nus, pour contempler le ciel étoilé et la mer avant l'ultime échappée dans l'apocalypse totale...
Comme les trois personnages de La Minute prescrite pour l'assaut, apprenez à causer, à boire, à baiser avec grâce, en prévision de l'apocalypse: un roman à clés to the happy few (dont vous êtes); un grand livre élégant, stylé, amoureux, érudit, héroïque et sensuel. Soyons les hussards de la fin du monde.
Jérôme Leroy, La Minute prescrite pour l'assaut, Mille et une nuits.
mercredi, août 27, 2008
Rions un peu: Sarkozy fait du social.
Trois remarques:
1° 1%, quand on sait ce que rapporte le capital dans ce pays, c'est à la limite du mépris mais comptons sur la presse unanimement libérale pour dire que c'est bien et même faire des éditoriaux faussement apeurés en se demandant des fois si Sarkozy virerait pas à gauche et puis comme quoi cette pauvre gauche, justement, elle est encore prise à contre-pied.
2° Pour que Sarkozy en arrive là, c'est que la rentrée sociale va être très très dure pour le pékin moyen et que même si on l'occupe avec la guerre en Afghanistan et nos braves petits mecs sous-équipés et héroïques, envoyés à la boucherie pour satisfaire les pulsions atlantistes du Nain, il va quand même s'apercevoir, le pékin moyen,en rentrant de ses soixantes heures de boulot, que c'est ou le plein de la bagnole ou les saucisses de Strasbourg, mais pas les deux.
3° Le RSA est typiquement la fausse mesure sociale. Une vaseline économique. Un piège à cons. Son octroi étant conditionné à une activité, c'est l'aubaine pour les employeurs et une trappe à bas salaires de plus. "Je te vire, tu te retrouves au RSA, je te rembauche, sinon tu perds le RSA"
que l'année dernière deux bombes artisanales avaient été désarmorcées. Rappelons que la chance ne dure pas toujours.
Peckinpah, one more time
Guet-apens
mardi, août 26, 2008
Blatella anonyma
Attention, sur les jolis blogues sexy et marxistes, sévissent parfois des cafards délateurs répertoriés par Buffon sous le nom de Blatella anonyma.
Ses caractéristiques majeures sont la frustration sexuelle et/ou le pucelage tardif mal vécu, la dysorthographie plus ou moins militante, le catholicisme inquisiteur qui sent la vieille sacristie et le pipi cottardien à ne surtout pas confondre avec le catholicisme bernanosien, flamboyant, furieux et antibourgeois de notre admirable ami Sébastien Lapaque.
Rentrée littéraire
Le monde est mal fait: Guy Ducoloné est mort, pas Brice Hortefeux.
La mort de Guy Ducoloné
Guy Ducoloné résistant, déporté à Buchenwald, ancien vice-président de l’Assemblée nationale et membre du PCF depuis 1937, était chevalier de la Légion d’honneur.
Dans un communiqué, Marie-George Buffet écrit au nom du PCF que "Guy est parti avec ce courage et cette volonté que nous lui connaissions bien. Avec cet engagement qui fut le fil conducteur de sa vie. Un engagement qui depuis son adhésion aux Jeunes communistes et à notre parti avant la guerre ne s’est pas démenti. Un engagement qu’il partageait et ressourçait dans celui de Madeleine (Vincent, NDLR), son amour parti trop tôt".
Attaché au devoir de mémoire, il combattit sans cesse les relectures partielles de la vie dans les camps de concentration, défendant ainsi la mémoire de Marcel Paul lorsqu’il fut calomnié. "Un engagement qui avec son association « Buchenwald Dora » lui fit parcourir les écoles pour dire aux jeunes l’horreur du nazisme et l’honneur de la résistance. Un engagement qu’il ne concevait pas sans l’existence de son « Huma » qu’il a tenu à avoir jusqu’au dernier jour", écrit encore la secrétaire nationale du PCF.
Un engagement qui le fit entrer en résistance contre l’occupant nazi, après avoir adhéré au PCF en 1937. "Un engagement au service de la paix qui lui valut de retourner dans les geôles françaises après le procès des pigeons dans les années 50. Un engagement qu’il déploya sans cesse dans sa chère ville d’Issy-les-Moulineaux dont il fut un élu local toujours disponible. Un engagement qui en fit un dirigeant national de notre parti et un député communiste, vice président de l’Assemblée nationale, respecté et admiré de tous. Un homme engagé et amoureux de la vie, Guy savait nous faire rire et nous redonner confiance", termine le communiqué.
"Un hommage au niveau des services qu’il a rendus à la France et aux hommes et aux femmes de progrès lui sera rendu dans quelques jours", assure le PCF. (source L'Humanité)
Les fondamentaux: piqûre de rappel
Mon parti m'a rendu mes yeux et ma mémoire
Je ne savais plus rien de ce qu'un enfant sait
Que mon sang fût si rouge et mon coeur fût français
Je savais seulement que la nuit était noire
Mon parti m'a rendu mes yeux et ma mémoire
Mon parti m'a rendu le sens de l'épopée
Je vois Jeanne filer Roland sonne le cor
C'est le temps des héros qui renaît au Vercors
Les plus simples des mots font le bruit des épées
Mon parti m'a rendu le sens de l'épopée
Mon parti m'a rendu les couleurs de la France
Mon parti mon parti merci de tes leçons
Et depuis ce temps-là tout me vient en chansons
La colère et l'amour la joie et la souffrance
Mon parti m'a rendu les couleurs de la France
lundi, août 25, 2008
Après le dépérissement de l'Etat...
25 août
Il était une fois une salonicienne, qui s'appelait tante Dora
Il était une fois leur enfant
Qui s'appelait Jean Arnould
Ici est tombé pour la libération de Paris le 25 août 1944 le cuirassier Jean Arnould de l'escadron de protection de la division Leclerc
Mur extérieur du Luxembourg, déposez une fleur un baiser.
Baverez pue
"Ici, de même, les années qui viennent de passer n'ont été, tout au plus, qu'une période de résistance confuse au règne confus de la sottise rétrograde."
Guy Debord, 1957.
L'homme au micro s'appelle Nicolas Baverez. C'est un conseiller écouté de Sarkozy. Dans un entretien récent au Journal du dimanche, ce libéral "churchilillien" de mes deux sombre dans le delirium tremens:"Les Français sont plus intelligents que ne le croient leurs dirigeants. Alors que le gouvernement tient des propos iréniques, ils ont déjà modifié leurs pratiques quotidiennes de consommateurs. Regardez quelques faits: la chute des transactions immobilières, notamment loin du coeur des villes; la diminution de la consommation d'essence; l'effondrement du marché des 4x4; la montée des marques de distributeurs au détriment des grandes marques; la spectaculaire hausse du hard-discount depuis le début de l'année; le succès des promotions. Pour leurs vacances, les Français sont partis moins loin et ils ont privilégié des formules "tout compris". Tout cela montre une capacité d'adaptation rapide."
Précaires, érèmistes, caissières, chômeurs, working poor, si vous croisez Nicolas Baverez, vous pouvez lui cracher à la gueule. En attendant mieux. Un goulag, par exemple.
Camarade Duffy
Quelques images parlantes de l'immense enthousiasme des communistes en apprenant, lors d'un nouveau concert à Stalineville-sur-mer, parc Vichinski, près du palais de justice, que la camarade Duffy entrait dans le staff de campagne Winehouse-Melanchon pour les présidentielles de 2012.
Distant dreamer: la grâce.
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